samedi 12 avril 2014

Ce n'est qu'un début...

Eh voilà ! Après presque 7 ans d'amour, d'humour, de rage, de larmes et de cris, nous arrêtons ici. Ça a commencé comme un projet très flou entre deux grandes amies... Je me rappelle les début ou Nat riait de moi parce que je ne comprenais pas trop quoi écrire... Ça a pris du temps avant de prendre définivement cette tangente politique qui a fini par allumer ce blog et nous faire tripper ben raide.

En ce qui me concerne, ce blog est aussi l'outil et l'espace d'une certaine radicalisation. En me permettant de pitcher des idées et en les mettant en relation avec d'autres idées ou actions, je me suis posé des questions qui ont réaffirmé ou contrarié certaines de mes croyances, habitudes ou valeurs et j'en suis rendue là où j'en suis présentement.

Heille... quand ce blog a commencé j'étais pro-QS ! (haha Nat ^^)

… Mais justement... en taquinant Nat...

Ce blog est aussi une belle aventure avec une femme extraordinaire que j'aime tant. Je pense que notre projet commun et notre magique équipe, et ce, tout au long de ces années où nos idées politiques se sont éloignés (mais pas désolidarisés!!!) a créé un espace vivant et ouvert a la critique.

Merci. Merci pour tout et au plaisir de se recroiser ailleurs... Un nouveau projet débute et je suis très heureuse d'en faire partie: tomatenoire.noblogs.org

Pwel

***

C’est mon tour !!

Ouf ! crime pof, je suis émotive …

Ça m’a fait plaisir de faire partie de cette belle aventure avec toi Pwel. Même si nous ne sommes pas toujours d’accord (je veux juste (re) dire que tu as déjà été pro-Qs)

En fait, j’ai relu quelques billets.. Que de souvenirs !!

J’ai ris en voyant que longtemps le papier le plus populaire était mon clin d’oeil à Félix le chat de la première guerre (que je salut au passage). J’ai repensé à nos rêves, à notre angoisse d’être lu… ironiquement… À nos révoltes, à ce qui nous rends heureuse et déçue parfois… Bref, mine de rien, il y a des bride de nos vies là dedans. Moi, je crois qu’il à de quoi d’antologique là dedans :P

Je sais que tu t’en vas la plume heureuse vers d’autres ailleurs.

J’ai hâte de te lire mon amie.

À nos lecteurs et lectrices, merci de vos commentaires via le blog ou dans la vraie vie.

Natacha
2007-2014

Continuons le combat!

lundi 17 février 2014

"De celles qui résistent" ou l'implosion de l'Union Communiste Libertaire (UCL-Montréal) par l'invisibilité patriarcale

Je partage cette lettre parce qu'elle me touche et parce que je suis solidaire de quelques unes qui l'ont écrite.
Je partage cette lettre parce que les auteures veulent que cette triste finale se sache et que je les trouve très courageuses de sortir de ce silence dans lequel elles ont été enfermées bien malgré elles.
Je partage cette lettre parce que je trouve primordial de garder en mémoire toutes les fois où nos organisations dites auti-autoritaires et anti-oppressives ont cédé à la facilité des oppressions et de la désolidarisation.
Et finalement, je partage cette lettre parce que la dépolitisation d'un enjeux pour en faire une "affaire privée" doit toujours être dénoncée et combattue, et que le premier pas pour une repolitisation d'un tel enjeux, c'est de briser le silence.

Et pour les camarades que ça pourrait choquer... sachez que ce n'est rien de personnel... C'est du politique que je fais ici.


ÉDIT: LA RÉPONSE SUR YA BASTA 

ÉDIT 3: Réponse à la réponse:"À ceux et celles qui résistent"

(ÉDIT 2: Et je n'ai surement pas besoin de rajouter ça mais je le fait quand même... Je suis en solidarité avec quelques filles qui ont souffert de ces dynamiques, mais je n'ai jamais fait partie de l'UCL - je n'ai jamais voulu en faire partie pour différentes raisons - je ne fait que relayer qu'une des dynamiques de leur finale, et je crois que la mémoire des organisations est importante. Si les gensse de feu l'UCL veulent se mettre ensemble pour faire un bilan - public ou non- je crois que ça serait une bonne chose pour la mémoire des radicaux et radicales dans nos milieux.)


Le lundi 8 décembre 2013


À tous les militants et toutes les militantes qui ont partagé avec nous des efforts de lutte féministe,

Depuis la dernière fois où nous avons pris la parole collectivement, plusieurs mois de réflexion individuelle et collective se sont écoulés, nous amenant à mieux comprendre l'une des dynamiques ayant mené à la lente extinction de l'Union communiste libertaire (UCL). À présent, nous sommes persuadées que le partage de notre expérience au sein de l'UCL pourra contribuer à vos réflexions politiques sur les luttes féministes en mixité.

Le message que nous portons aujourd'hui est essentiellement le même qu'il y a un an, mais il est teinté d'une expérience douloureuse que nous ne sommes pas prêtes d'oublier. Nous pouvons en mesurer la portée par la virulence de l'acharnement avec lequel on a tenté de le détruire, de l'éteindre et de nous humilier.

L'information venue au compte-goutte, les attaques individuelles ainsi que la violence verbale et psychologique que nous avons subie sont des exemples des stratégies de la violence sexiste à l'œuvre. Pendant une année, nous nous sommes senties dépossédées de notre lutte, avons dépensé plus d'énergie à tenter de rétablir les faits plutôt qu'à construire notre projet collectif.

À ceux et celles qui ont posé des gestes pour freiner notre élan ou qui ont choisi une position de désengagement : nous avons senti notre parole étouffée par votre peur des conflits. On nous a tout dit : d'être patientes et conciliantes, de ne pas poser de gestes pour aggraver la situation... Plus nous avons attendu qu'elle se résorbe d'elle-même, plus elle s'est aggravée, ainsi que les conséquences directes sur notre vie personnelle et militante, ainsi que sur l'organisation et le pouvoir d'action de l'UCL.

Le politique de notre histoire a été évacué, notre projet collectif a été discrédité alors qu'on a prêté aux femmes qui ont désiré briser le statu quo de fausses intentions, et cela au détriment de notre intelligence et de nos expériences.

Selon nous, ce qui s'est passé est simple. Plus les féministes à l'UCL ont fait front commun contre les attitudes paternalistes, machistes et anti-féministes au sein de l'organisation, moins ces attitudes étaient les bienvenues. Au moment même où le comité femmes a annoncé son intention de devenir un collectif autonome, on a crié à l'exclusion, l'organisation a commencé à se démembrer, nous avons aussitôt senti les représailles et subi les conséquences.

Nous faisons donc un choix conscient de ne pas répondre aux accusations qui ont été portées contre nous, à savoir que le comité femmes a voulu purger* l'UCL sur la base de ragots et de commérages.

Maintenant que nous avons pris le temps d'absorber les ondes de choc qui ont heurté nos convictions et nos solidarités, il est temps de se remettre en action, de recréer des solidarités, de s'organiser, de briser le silence.

* Nous ne ferons pas de mauvaises blagues, de sarcasme ou d'ironie. Les mots que nous utilisons ont réellement été employés.



Dernier retour sur les événements :

À la lumière des discussions, ateliers et échanges qui ont eu lieu dans les diverses instances de l'UCL au cours de notre expérience au sein de celle-ci, ses membres en sont venu.e.s à certaines orientations afin d'inclure plus de femmes dans la fédération, afin d'adopter des pratiques de luttes anti-patriarcales et féministes, et afin de créer des liens solides avec d'autres groupes féministes à tendance libertaire.

Le comité femmes a pris à cœur ces réflexions et a voulu les mener à bien en organisant des activités d'éducation populaire, en participant à des événements de d'autres groupes féministes, et en organisant des rassemblements féministes dans l'espace public, entre autres lors des manifestations qui ont marqué la grève de 2012.

Tout au long de ce processus, les femmes du comité ont mené une réflexion quant à l'avenir de leur lutte, à leurs frustrations et à leurs aspirations. Nous avons noté entre autres que les enjeux féministes au collectif de Montréal étaient travaillés seulement si les personnes qui s'y impliquaient les avaient à cœur, et non basé sur une mise en pratique systématique des buts et principes de l'organisation.

Ce que nous voulions et ce qui nous réunit toujours, c'est l'idée d'un projet politique qui vise à construire une société sur des bases qui rendent impossible la domination. Un comité femmes n'est donc pas une fin en soi, mais un moyen. Ce moyen a trouvé ses limites au sein de l'UCL (double militantisme, instrumentalisation, manque d'autonomie politique). En voulant renforcer notre pouvoir d'action antipatriarcal au sein et en dehors de l'UCL, nous désirions, et le désirons toujours, mettre de l'avant un projet politique commun, se mettre en action plutôt qu'en réaction.

Cette réflexion a culminé dans un projet de collectif féministe de l'UCL à Montréal, en solidarité avec les féministes de la fédération hors Montréal, dans le but de continuer de lutter dans la fédération en mixité tout en disposant de l'autonomie et du saferspace nécessaires à la poursuite de nos objectifs (censé être communs au reste de la fédération).

Ce que nous avons appris:

Incapacité de reconnaître et banalisation des attitudes et propos antiféministes

Au cours des débats entourant la démission de certains membres, qui ont eu lieu dans la foulée de l'annonce de créer un nouveau collectif, des propos et des attitudes antiféministes ont été tenus. Lorsque nous les avons nommés, les militants et les militantes de l'UCL n'arrivaient pas à identifier le contenu antiféministe des paroles ou des actions. Dans leur imaginaire, une attaque anti-féministe est nécessairement rattachée à quelque chose de gros, qui sort de l'ordinaire. À l'évidence, ils ne voient pas la « violence ordinaire », et lorsqu'ils arrivent à la saisir, ils la banalisent, la trouvent trop subtile. Ainsi, malgré les maintes fois où l'on a essayé de ramener notre projet politique et que nous avons dénoncées les paroles anti-féministes, les personnes qui ont prononcé ces paroles n'ont pas admis la portée anti-féministes de leurs propos.

Ce qui a entre autres été fait et dit (et non reconnu comme attaque anti-féministe) :

-Utiliser un conflit personnel pour discréditer notre projet collectif en disant que les femmes se cachent derrière le comité femmes pour poursuivre des objectifs individuels.
Dépolitiser un conflit, le réduire au privé.
-(paroles) Affirmer que les propositions féministes pour favoriser un fonctionnement participatif focalisent trop sur le climat et les sentiments;
-(actions) En bref, le féminisme va trop loin, sème la pagaille;
-(paroles) Le comité femmes agit en police, effectue des purges staliniennes;
-(actions) Demander sans cesse des explications sur pourquoi on ne se sent pas bien, remettre en question nos décisions;
-(paroles) Il faut encadrer les dérapages du comité femmes, s'il a trop de pouvoir il pourrait en abuser;
-(actions) Évacuer le projet politique que nous avons ramené à maintes reprises sur la table. (en se parlant entre eux sans nous adresser la parole, en nous ignorant, en ignorant les textes que nous avons écrits, notre démarche, ne pas répondre à nos arguments politiques, éviter le sujet, faire semblant de détenir des informations que nous on n'aurait pas, etc.)
-(actions) Certaines personnes ont adopté une attitude de fermeture et de non-coopération lorsqu'on a questionné leurs attitudes;
-(paroles) Argumenter que l'UCL est une organisation de masse, alors on ne peut pas exiger de tout le monde d'adhérer au féminisme, puisque la masse n'est pas nécessairement féministe. Les féministes demandent donc la perfection et c'est élitiste;
-(actions) Les anciens militants qui disent « qu'avant, ça ne marchait pas comme ça ».

Ceux qui refusent de prendre position dans un conflit politique contribuent aux conséquences de la domination

L'un des plus grands problèmes que nous avons rencontré est le manque de solidarité et de mobilisation de la part des personnes qui auraient pu entreprendre une démarche pour prendre position. Nous comprenons que prendre position implique souvent des conséquences : pertes de liens avec des super-militant.e.s, devoir confronter, etc. Force est de constater que nous manquons de moyens organisationnels pour faire face aux personnes qui décident de ne pas prendre position. Dans le cas de la domination, ne pas prendre position, ne pas réagir, ou ne pas poser de question, c'est agir en faveur de la domination. Ainsi, lorsqu'il y a des manifestations de violence dans le milieu militant, nous croyons que nous sommes tous et toutes imputables. La position « j'ai rien à voir là- dedans » n'est donc pas valable. On a tous et toutes le droit et la responsabilité de poser des questions. Il n'y a pas d'en-dehors de ce genre de conflit politique.

La meilleure manière de rendre visible la violence, c'est de rendre visibles ses conséquences

Même au travers des luttes féministes, beaucoup d’hommes ont tendance à s’accorder le plus de place en se présentant comme des victimes (peur de perdre sa réputation, peur/ou manque de volonté de devoir remettre en question ses privilèges et comportements...) Qui se soucie du vécu des femmes? Tourner au ridicule, intimider, banaliser, discréditer, dépolitiser, réduire à du commérage, évacuer, vider de son sens un projet politique sont autant d'outils qui ont été utilisés pour nous faire taire. Les conséquences sont graves, et il est difficile de s'en remettre, de faire confiance à nouveau, d'espérer du respect. Voici quelques-unes des conséquences que nous avons vécues :

Éviter de parler des événements (la peur de parler)
Ne pas savoir ce que les gens disent sur nous
Ne plus savoir qui sont nos allié.e.s, même parmi nos ami.e.s, douter
Craindre de sortir dans les milieux habituellement fréquentés
Avoir peur, figer
Perdre des ami.e.s
Se rendre compte que d'autres sèment le doute sur la qualité des personnes
Douter de soi constamment
Se sentir seule
Perte de repères et perte du sentiment de sécurité
Devoir changer de milieu (militant, professionnel, social)
Des gens qui ne nous adressent plus la parole
Des militants tellement attachés à « l'éthique libertaire » qui ne nous appuient plus dans des encerclements de manifs ou autres moments critiques où on s'est promis de s'entraider
Subir le commérage : on ne nous considère pas comme des interlocutrices, on apprend tout des autres

Dans un contexte de société basée sur la domination, il est impératif de développer des réflexes qui nous permettent de vérifier la portée politique d'un conflit, indépendamment de ses composantes individuelles. Il faut aller voir les faits (et les conséquences) auprès des personnes qui sont susceptibles de vivre des oppressions sur la base d'un système de domination.

DE CELLES QUI RÉSISTENT
D’un autre côté, on s’est aperçu que ça prend un certain temps avant d’identifier qu’on est dans une dynamique de violence sexiste. Sachez qu’en tant que féministe, l’accepter est douloureux et le chemin pour reprendre du pouvoir, pour oser nommer, demande du courage et de la détermination. Nous avons appris à vivre cette théorie dans la pratique, et nous désirons la transformer en outils. Cela dit, nous croyons que nous avons le pouvoir de s'attaquer à la domination, à condition de créer des solidarités et à condition que les personnes qui peuvent être alliées fassent le choix de nous appuyer. Les conséquences de la domination sont avant tout vécues par les personnes qui vivent des oppressions, et c'est important qu'elles aient des allié.e.s fiables.

La solidarité n'a pas de sexe, la trahison non-plus

Ce qui nous réunit, ce n'est pas que nous sommes des femmes, c'est que nous sommes féministes. Plus largement, ce qui nous réunissait au sein d'une UCL mixte, c'était l'objectif commun de construire une société sur des bases rendant impossible la domination.

Ainsi, nous avons appris que les saferspaces ne sont pas acquis, alors que des espaces non-mixtes ont servi à propulser des réflexions, des sentiments et des impressions partagées dans l'espace mixte, aggravant les conséquences que nous avons vécues.

Par ailleurs, on a su trouver des solidarités dans l'espace mixte à quelques reprises, et nous espérons qu'elles grandiront. De plus, si la solidarité et la trahison n'ont pas de sexe, les conséquences de la violence sexiste, elles, affectent directement les femmes.

Au final, c'est dans l'action que l'on construit des solidarités, de la confiance et du respect.

Il ne faut pas attendre l'assentiment pour aller de l'avant avec nos projets politiques

Il y a une tendance généralisée à vouloir évacuer les conflits, à préserver le climat de camaraderie, à ne pas confronter, à vouloir pacifier. Or, nous refusons d'être des gardiennes de la paix, surtout quand elle signifie de cesser de lutter, ou de se faire dire comment faire. Il faut cesser avec cette attitude de nous mettre dans la position de devoir constamment justifier, rectifier, balayer et, comprendre.

On ne regrette pas d'avoir essayé d'agir en réconciliatrices, parce qu'on s'est bien rendu compte qu'il y avait de la fermeture, de la non-coopération. On a voulu solliciter les gens qui étaient dans une position et dans une dynamique de domination. À partir de maintenant, nous allons nous concentrer sur les gens qui nous appuient, pour qui on peut entrevoir le changement. Pour mieux s'organiser, il faudra mieux identifier les situations « perdues », lâcher prise sur le changement total de tout le monde. Par ailleurs, ce n'est pas parce qu'on saura mieux les identifier qu'on sera à l'abri. Au contraire, ça nous rend plus fragile, car il est souvent question d'amitiés.

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Il a fallu un long moment de réflexion afin d'être en mesure de parler de cette situation. Ce texte n'a pas été écrit sans douleur car nos croyances fondamentales et nos solidarités dans l'action ont été fortement ébranlées. Le temps, mais surtout les démonstrations de solidarité, nous ont permis de se solidifier. Pendant que nous réfléchissons et reprenons des forces, d'autres continuent de vivre et de militer sans que leurs comportements et leurs attitudes de domination n'aient de conséquences négatives sur leurs vies.

Vers des solidarités plus solides :

Si nous avons été moins visibles dans nos espaces de lutte habituels, sachez que c'est l'une des conséquences directes de la violence que nous avons subie/vécue. Même si nos manières de nous organiser ont changé, notre intérêt et notre motivation sont toujours au rendez-vous. Si vous avez un intérêt à (re)créer des solidarités avec nous, il est toujours temps de le faire!

Il nous sera difficile de trouver une place dans les grands principes, car les plateformes contiennent de bien beaux mots qui ne sont pas garant de l'action. Pour l'instant, notre inspiration est surtout basée sur des projets concrets en fonction de nos expériences. Nous nous baserons sur les actions et les idées pour choisir nos solidarités afin de bâtir des confiances solides.

Enfin, nous nous sommes rapproprié notre parole et notre histoire. Nous continuerons de lutter pourque nos voix résonnent, et nous aimerions vous compter parmi nous.

DE CELLES QUI RÉSISTENT

mardi 5 novembre 2013

Une agression sexuelle c'est toujours grave et très sérieux

Je crois que dans une gestion collective d'une agression sexuelle qui a été dénoncée par l'agressée, la personne la plus importante devrait être la personne agressée. L'agressée a subi une désappropriation de son propre corps et devrait pouvoir choisir avec qui et comment elle veut cheminer après ce qu'elle a vécu. Une agression sexuelle c'est déjà assez violent sans que la personne agressée se fasse déposséder de son agression. Une agression sexuelle c'est déjà assez violent sans avoir besoin de se faire agresser par d'autres. Personnellement, je crois que quand les gens décident de ne pas demander à la personne agressée ce dont elle a envie ou besoin, et décident d' agir selon leurs besoins et leurs envies à eux et elles, c'est une violence par dessus une violence.

Ça ne veut pas dire de ne pas être fâché-es, ça ne veut pas dire de ne pas être déçu-es ou dégoûté-es. Ça veut dire traiter collectivement de la situation de manière responsable et respectueuse. En plus, si nous voulons nous occuper collectivement de nos cas d'agression sexuelle il ne faut pas oublier qu'à chaque dénonciation nous devons faire mieux et apprendre. Il faut que notre mémoire collective puisse se rappeler de nos bons coups et de nos erreurs pour qu'à chaque fois nous soyons en mesure de mieux gérer la situation. Et si a chaque fois nous devrions nous baser sur ce que la personne agressée souhaite et ne jamais nous approprier ce qu'elle a vécu, ce n'est pas seulement une question de respect, c'est une question d'être conséquent-es dans nos interventions collectives.

Dans le même ordre d'idées, je crois que les gens qui racontent l'horreur de la situation mais qui se sentent le besoin d'ajouter d'autres actes de violence à ce qui s'est déjà passé agissent comme si la violence qui avait été subie n'était pas assez grave.

Et ça je trouve ça terrible.

Une agression sexuelle c'est très grave. Personne n'a besoin d'en rajouter, c'est toujours très grave. Je crois aussi que la manière dont nous traitons la chose doit démontrer de l'empathie et du respect envers la personne agressée. C'est important, c'est elle qui a vécu la dépossession de son corps, c'est donc elle qui devrait pouvoir reposséder la situation de la manière dont elle le veut. Aussi, en tant que féministe, je sais très bien que les gens ont un problème a prendre les agressions sexuelles au sérieux, et c'est pour ça que nous nous devons de les traiter avec sérieux. Si ce que nous voulons c'est que les agressées continuent à s'ouvrir et à se confier, il faut qu'elles aient confiance que la situation va rester entre leurs mains. Si nous voulons vraiment que la personne agressée se sente assez en confiance pour raconter son agression il faut admettre que toutes les agressions sont graves et que nous n'avons pas besoin d'en rajouter.

Je pense que si des personnes s'avancent sur une agression pour ajouter des détails sordides, non seulement elles dépossèdent l'agressée de sa propre agression mais en plus elles entrent dans le jeu de la justice bourgeoise patriarcale qui nomme et hiérarchise ce qui est une agression « grave » et ce qui n'en est pas une « grave ». N'entrons pas dans ce jeu sordide. Traitons toutes les agressions sexuelles avec sérieux et avec respect. Non seulement parce qu'au milieu de tout ça il y a une vraie personne qui a besoin d'un processus de réappropriation, mais en plus, nous avons le devoir d'apprendre de nos erreurs et de celles de la justice bourgeoise patriarcale.

Nous rejetons les systèmes oppressifs parce qu'ils sont violents envers les gens. Nous haïssons la violence des systèmes qui déshumanisent les personnes.

Il me semble que la violence du système patriarcal est déjà assez insupportable sans qu'on cède au réflexe de la reproduire non?

samedi 12 octobre 2013

Jeudi 17 octobre: Réflexion et solidarité avec Youri, Guillaume, et les incarcéréEs


Jeudi 17 octobre 2013
Café Aquin - UQAM A-2445
18:15

Dans la foulée de ce qui se passe avec Youri et Guillaume, un 5à7 échange et discussion autour de la prison, de la façon dont on peut avoir une solidarité active et constante avec les détenu-e-s est organisé au Café Aquin. Un atelier sur les prisons, leur fonctionnement, leur reproduction d'un système raciste, homophobe et patriarcal sera proposé, suivi d'une discussion et si vous le souhaitez, une séance d'écriture de lettres pour Youri et Guillaume. Il est clair que nous assistons à une normalisation de la sentence d'emprisonnement envers les militant-e-s, ce qui nous amène à devoir réfléchir à de nouveaux paradigmes de luttes. Rassemblons-nous, réfléchissons-y et luttons.

Ya Basta!

dimanche 6 octobre 2013

Solidarité avec Youri et Guillaume! (Des lettres, des livres et des sous au delà des barreaux!)

Après 3 années de procédures judiciaires, Youri Couture et Guillaume Constantineau ont été condamnés à une peine de six mois de prison en lien avec les manifestations contre le G20 à Toronto en 2010. (pour plus de détails voir : http://www.clac-montreal.net/youri_et_guillaume , http://voir.ca/marc-andre-cyr/2013/10/03/six-mois-de-prison/ et le blog de Youri http://yourigrad.blogspot.ca/

Le conservatisme du système carcéral ne permet qu’à la famille et les conjointes de visiter les deux détenus. Pour y pallier, les ami-es, collègues, camarades n’ont d’autre choix que de leur écrire. Que vous les connaissiez beaucoup, peu ou pas pantoute, quelques mots, dessins, prenant la forme de votre choix seraient vraiment appréciés.

Nous sommes une petite équipe à se proposer pour l’envoi des lettres. Nous vous tiendrons informé-es dans les prochains jours des deux points de chute pour les lettres à Montréal.

Entre temps vous pouvez également leur écrire par vous-même. Il est important d’écrire sur l’enveloppe:

Guillaume Constantineau
No. PAV078829-13, Aile GG2 DODO
Centre de détention Montréal - Bordeaux
800, boul. Gouin Ouest
Montréal, QC H3L 1K7

ou

Youri Couture
No. DRM510047-10, Aile GG2 DODO
Centre de détention Montréal - Bordeaux
800, boul. Gouin Ouest
Montréal, QC H3L 1K7

* Notez toutefois que l’adresse peut changer lorsqu'ils seront assignés à une cellule (numéro d’aile différent) ou s'ils sont transférés à une autre prison.

*Aussi, soyez bien averti-es que vos lettres peuvent être lues, ainsi réfléchissez bien à ne mettre personne dans la merde.

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Des livres sont également collectés au Café Aquin, dans une boîte destinée à cet effet. Il faut privilégier les fictions (ils aiment particulièrement la science fiction dystopique, les romans politiques, les livres historiques, la poésie, etc.) et les essais sont moins bien tolérés en prison. Aucun contenu avec de la nudité ou de la violence n’est permis.

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Des sommes sont aussi ramassées par la CLAC pour Youri et Guillaume, qui en auront besoin pour la cantine, pour aider à payer certaines dépenses pendant qu’ils sont emprisonnés et, surtout, pour les aider à leur sortie de prison.

Il suffit d'envoyer un chèque à l'ordre de:
« Convergence des luttes anticapitalistes »
avec la mention "Soutien pour Youri & Guillaume" dans le "Pour", à l'adresse suivante:
Fond de défense juridique de la CLAC/QPIRG Concordia
1500 de Maisonneuve Ouest, #204
Montréal, Québec H3G 1N1

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mardi 6 août 2013