vendredi 26 novembre 2010

Je censure (ajout)

Aujourd’hui, j’ai passé un petit 20 minutes pour aider des gens à repeinturer quelques inscriptions qui avaient été écrites hier soir, au même moment où une activité artistique organisée par les RATS se déroulait.

État de la situation à propos des murs du deuxième étage du Aquin : Il y a de nombreuses années que ces murs ont été réappropriés par les étudiantEs avec toujours plus ou moins de réactions de l’administration. Depuis le choc de 2009, il y a une première entente formelle à propos de certains murs, à certaines conditions. Entente qui a justement été gagnée grâce aux efforts de ceux et celles qui ont confronté l’administration, mais qui se sont aussi assis avec elle pour négocier. Par contre il est important de mentionner que les associations étudiantes ont une entente avec l’administration. Pas les élèves individuellement. Et qu’historiquement se sont des actions individuelles ou par des groupes d’étudiantEs qui ont fait que plus les années passaient, plus la réappropriation s’étendait.

Activité des RATS : Organisée par un groupe bien connu d’étudiantEs voulant protester et résister en passant par des actions artistiques, qui avait les autorisations nécessaires de la part de l’administration pour mener à bien une activité de peinture sur les murs autorisés par l’administration. Était également envisagée la possibilité de reproduire l'expérience dans le Judith Jasmin. De mon point de vue, les activités artistiques peuvent amener des participants différents de rassemblements politiques ou d’action directe. En plus des militantEs, des curieuxSES, de nouveaux étudiantEs, des gens qui veulent s’informer ou juste s’amuser.

Ben voilà, non seulement ce n’était ni le moment ni le lieu pour écrire « Fuck l’UQÀM » ou cracher son mépris pour Québec Solidaire, mais c’est un crachat sur différentes personnes à différents niveaux.

D’un point de vue global, c’est un crachat sur le sacro-saint « respect des différents modes de lutte ». Ces gens-là savaient dans quel esprit se passait l’action et dans quels cadres les participants seraient mieux de se tenir. Ce n’est pas comme une manif ou certains font tourner des ballons sur leurs nez et d’autres balancent des bouts de pavés. La reconnaissance de l’UQAM par rapport aux étudiantEs et à ces murs a été gagnée à la sueur de certains fronts, ce n’est ni une raison pour arrêter de s’étendre par des actions individuelles ou par des groupes qui n’impliquent pas les associations étudiantes, ni non plus our saboter le travail de négociation qui a été fait.

J’entends déjà « mais on s’en fout de la reconnaissance de l’UQAM! » Euh non. Dans le monde matériel dans lequel nous vivons chaque fois que l’administration va mettre notre présence dans leurs paperasses c’est un pas de moins vers l’arrière, la non-reconnaissance, la désertion et le refoulement à tous les niveaux. Il faut qu’on envahisse tous les champs pour augmenter notre poids, sans arrêt, à l’intérieur et à l’extérieur.

Ce n’est pas le bon débat de savoir si j’étais d’accord ou non avec ce qui s’est écrit… D’ailleurs nous avons peut-être effacé trop vite certaines choses dont le message n’aurait pas porté opprobre aux organisateurICEs (d’ailleurs, quelqu’un peut bien m’expliquer « Fuck le langage! »?). Et je ne suis pas, tout à coup, pour la censure parce que je pense que j’ai raison. J’ai commis l’action de censurer, parce que j’ai considéré que par leur crachat prétentieux, ces personnes s’étaient mises en position d’autorité morale parce que « leurs messages et leurs moyens sont meilleurs que ceux des autres ». Si tu m’entres dans ta hiérarchie, nous ne parlons pas le même langage, mais je suis très capable de m’approprier ta violence autoritaire à saveur moralisatrice et scandaleuse : je te censure.

Et maintenant, ça serait bien que ces personnes soient conséquentes. Qu’elles organisent des actions à leur goût et à leurs attentes qu’ils tapissent l’école de graffitis subversifs pendant que les gardas ont le dos tourné (mais j’ai comme des doutes…). Parce je pense, qu’hier ce n’était que du parasitage.

AJOUT
Ceci est mon interprétation personnelle, et N ENGAGE QUE MOI. Ne tombez pas sur la tomate des organisateurICESs à cause de ce que je dis. Je ne pense même pas les connaître. Ceci est,a toujours été, et sera, L'ESPACE DE NAT ET MOI, pas un lieux de défoulement/publicité pour des groupes/assos/ autres étudiantEs.