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L'ex-policier a enquêté sur la mort d'Yvon Lafrance, tué d'une balle à la poitrine par un policier de Montréal en 1989. «Quand le policier a tiré, sa vie n'était pas en danger. Il n'a simplement pas eu les nerfs pour supporter la pression», affirme M. Rivest.
«Au poste, le policier parlait beaucoup. J'ai dit à mon partenaire de ne rien prendre par écrit, parce qu'il était en train de se mettre les pieds dans le plat. Je suis sorti de la salle d'interrogatoire et j'ai dit à son représentant syndical: "Va parler à ton policier, dis-lui de bien écouter les questions que je lui pose. Les réponses sont dans mes questions. Sinon, je vais devoir l'accuser d'avoir déchargé son arme à feu de façon dangereuse."»
Gaétan Rivest est ensuite retourné dans la salle d'interrogatoire et s'est mis à suggérer des réponses au policier. «Je lui demandais: "Sentiez-vous votre vie en danger, la personne avançait-elle vers vous, avait-elle quelque chose dans les mains..." Je lui ai offert des portes de sortie. Si je ne l'avais pas fait, c'est certain qu'il y aurait eu un procès.»
Dans un autre cas, l'ancien caporal a enquêté sur la mort d'un détenu qui avait utilisé sa ceinture pour se suicider dans sa cellule. «Le policier aurait dû la lui retirer lors de la fouille. J'ai couvert sa négligence en expliquant que le détenu était tellement obèse que sa ceinture était difficile à détecter. Cela a passé. Le coroner a tout accepté et ça a fini là», ajoute M. Rivest, qui a lui-même eu des démêlés avec la justice après son retrait des forces policières.
«Il y a une façon de faire dire quelque chose à un témoin, de décrire une scène de crime, conclut-il. On se tient entre policiers. Si on est capables d'arranger un rapport sans que cela nous revienne dans le visage, on va le faire.»
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Et même avec ces données et ces études on veut garder ce système corrompu en y faisant quelques changements cosmétiques.
L'enquête sur le terrain continuera d'être menée par des policiers. Par souci de transparence, elle sera confiée à un corps policier différent de celui de l'agent impliqué dans l'incident, comme c'est le cas actuellement. (...)
Le maintien du système actuel constitue une victoire pour les policiers de la province, qui refusaient que les enquêtes soient directement confiées à une escouade civile, comme l'a recommandé la protectrice du citoyen, en février 2010.
Le projet de loi s'inspire plutôt du modèle proposé par André Fiset, avocat de l'Association des policiers provinciaux du Québec (APPQ), dans un rapport publié en mai et intitulé Qui doit policer la police? (...)
Au Canada, plusieurs commissions d'enquête menées après des bavures policières ont conclu qu'il n'était pas souhaitable de confier à un autre service de police les enquêtes criminelles portant sur des incidents graves impliquant des policiers, puisque cela ne permet pas de garantir leur indépendance.
Au pays, la tendance générale est d'ailleurs à la création d'organismes indépendants pour réaliser les enquêtes criminelles sur des événements impliquant des policiers. Outre l'Ontario, le Manitoba, l'Alberta et la Colombie-Britannique se sont dotés de tels organismes au cours des dernières années. (...)
Comme la protectrice du citoyen, la Ligue des droits et libertés réclame une formule d'enquête indépendante. «Il faut briser ce cercle vicieux. Si des policiers ont été formés pour mener des enquêtes, les civils en sont aussi capables», croit Nicole Fillion, coordonnatrice de la Ligue et avocate. Elle juge que le ministre de la Sécurité publique est mal placé pour réformer le système. «Les derniers sous-ministres étaient tous des policiers. On pense que c'est le ministre de la Justice qui devrait piloter le dossier.»
«Les corps de police et les syndicats sont très puissants et refusent la création d'un bureau indépendant parce qu'ils perdraient la mainmise sur ces enquêtes», estime pour sa part le criminaliste à la retraite Jacques Bellemare.
2 commentaires:
encore merci de nous informer natacha!!!
Euh... C'est un post de Pwel...
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umm... douteux comme commentaire...
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