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samedi 12 avril 2014

Ce n'est qu'un début...

Eh voilà ! Après presque 7 ans d'amour, d'humour, de rage, de larmes et de cris, nous arrêtons ici. Ça a commencé comme un projet très flou entre deux grandes amies... Je me rappelle les début ou Nat riait de moi parce que je ne comprenais pas trop quoi écrire... Ça a pris du temps avant de prendre définivement cette tangente politique qui a fini par allumer ce blog et nous faire tripper ben raide.

En ce qui me concerne, ce blog est aussi l'outil et l'espace d'une certaine radicalisation. En me permettant de pitcher des idées et en les mettant en relation avec d'autres idées ou actions, je me suis posé des questions qui ont réaffirmé ou contrarié certaines de mes croyances, habitudes ou valeurs et j'en suis rendue là où j'en suis présentement.

Heille... quand ce blog a commencé j'étais pro-QS ! (haha Nat ^^)

… Mais justement... en taquinant Nat...

Ce blog est aussi une belle aventure avec une femme extraordinaire que j'aime tant. Je pense que notre projet commun et notre magique équipe, et ce, tout au long de ces années où nos idées politiques se sont éloignés (mais pas désolidarisés!!!) a créé un espace vivant et ouvert a la critique.

Merci. Merci pour tout et au plaisir de se recroiser ailleurs... Un nouveau projet débute et je suis très heureuse d'en faire partie: tomatenoire.noblogs.org

Pwel

***

C’est mon tour !!

Ouf ! crime pof, je suis émotive …

Ça m’a fait plaisir de faire partie de cette belle aventure avec toi Pwel. Même si nous ne sommes pas toujours d’accord (je veux juste (re) dire que tu as déjà été pro-Qs)

En fait, j’ai relu quelques billets.. Que de souvenirs !!

J’ai ris en voyant que longtemps le papier le plus populaire était mon clin d’oeil à Félix le chat de la première guerre (que je salut au passage). J’ai repensé à nos rêves, à notre angoisse d’être lu… ironiquement… À nos révoltes, à ce qui nous rends heureuse et déçue parfois… Bref, mine de rien, il y a des bride de nos vies là dedans. Moi, je crois qu’il à de quoi d’antologique là dedans :P

Je sais que tu t’en vas la plume heureuse vers d’autres ailleurs.

J’ai hâte de te lire mon amie.

À nos lecteurs et lectrices, merci de vos commentaires via le blog ou dans la vraie vie.

Natacha
2007-2014

Continuons le combat!

dimanche 6 octobre 2013

Solidarité avec Youri et Guillaume! (Des lettres, des livres et des sous au delà des barreaux!)

Après 3 années de procédures judiciaires, Youri Couture et Guillaume Constantineau ont été condamnés à une peine de six mois de prison en lien avec les manifestations contre le G20 à Toronto en 2010. (pour plus de détails voir : http://www.clac-montreal.net/youri_et_guillaume , http://voir.ca/marc-andre-cyr/2013/10/03/six-mois-de-prison/ et le blog de Youri http://yourigrad.blogspot.ca/

Le conservatisme du système carcéral ne permet qu’à la famille et les conjointes de visiter les deux détenus. Pour y pallier, les ami-es, collègues, camarades n’ont d’autre choix que de leur écrire. Que vous les connaissiez beaucoup, peu ou pas pantoute, quelques mots, dessins, prenant la forme de votre choix seraient vraiment appréciés.

Nous sommes une petite équipe à se proposer pour l’envoi des lettres. Nous vous tiendrons informé-es dans les prochains jours des deux points de chute pour les lettres à Montréal.

Entre temps vous pouvez également leur écrire par vous-même. Il est important d’écrire sur l’enveloppe:

Guillaume Constantineau
No. PAV078829-13, Aile GG2 DODO
Centre de détention Montréal - Bordeaux
800, boul. Gouin Ouest
Montréal, QC H3L 1K7

ou

Youri Couture
No. DRM510047-10, Aile GG2 DODO
Centre de détention Montréal - Bordeaux
800, boul. Gouin Ouest
Montréal, QC H3L 1K7

* Notez toutefois que l’adresse peut changer lorsqu'ils seront assignés à une cellule (numéro d’aile différent) ou s'ils sont transférés à une autre prison.

*Aussi, soyez bien averti-es que vos lettres peuvent être lues, ainsi réfléchissez bien à ne mettre personne dans la merde.

**********************************************)
Des livres sont également collectés au Café Aquin, dans une boîte destinée à cet effet. Il faut privilégier les fictions (ils aiment particulièrement la science fiction dystopique, les romans politiques, les livres historiques, la poésie, etc.) et les essais sont moins bien tolérés en prison. Aucun contenu avec de la nudité ou de la violence n’est permis.

**********************************************)
Des sommes sont aussi ramassées par la CLAC pour Youri et Guillaume, qui en auront besoin pour la cantine, pour aider à payer certaines dépenses pendant qu’ils sont emprisonnés et, surtout, pour les aider à leur sortie de prison.

Il suffit d'envoyer un chèque à l'ordre de:
« Convergence des luttes anticapitalistes »
avec la mention "Soutien pour Youri & Guillaume" dans le "Pour", à l'adresse suivante:
Fond de défense juridique de la CLAC/QPIRG Concordia
1500 de Maisonneuve Ouest, #204
Montréal, Québec H3G 1N1

**********************************************

samedi 15 juin 2013

Expérience banale de la culture du viol

Il y a encore une femme que je connais qui s'est fait droguer dans un bar cette semaine. Elle a été très chanceuse, elle était bien entourée, et le staff autant que ses amiEs se sont occupés d'elle. Par la suite je lui ai demandé dans quel bar c'était arrivé et pendant toute la conversation j'ai senti qu'elle protégeait le bar en disant que ça aurait pu arriver partout, que ce n'était pas le bar, qu'en tant que femme il fallait de toute façon toujours se surveiller et que de toute façon le staff avait été super gentil avec elle et vraiment fâché et désolé que ça lui soit arrivé.

Je la comprends, c'est vrai qu'il faut toujours se surveiller et c'est aussi vrai que c'est une de mes places préférées avec plein de gens cool qui travaillent là bas, et de la bonne musique.

Mais c'est également une place où un violeur travaille et où il y a un petit historique de Ladies Night.

Attention. Je ne dis pas que c est le violeur qui l'a drogué (je pense qu'il ne travaillait même pas ce soir-là), ou que le contexte était un Ladies Night.

Je ne dis pas non plus que ce ne sont pas tous les bars qui ont des dynamiques qui attisent la culture du viol, mais ça c'est un autre sujet.

Je dis que ce bar est un endroit où quelqu'un qui a violé une femme fait encore partie du cercle de travail, et par la nature même de la job, et du cercle social des gens qui sont là. C'est une place où quelqu'un qui a violé une femme est encore socialement accepté et où toutes les personnes qui connaissent ces faits se sentent tenuEs de ne pas en parler ou de minimiser (j'entends encore des « y'a pas vraiment de preuves »). C'est également un endroit où, des fois, pour faire plus d'argent, on mise sur un contexte de soirée qui encourage la surconsommation d'alcool chez les femmes. Un contexte de soirée où on veut attirer les femmes avec plus d'alcool, mais où on veut attirer les hommes, qui eux paient tout à prix régulier, avec plus de femmes saoules.

C'est pour ça qu'avoir l'impression qu'elle protégeait le bar m'était insupportable. Parce qu'elle avait le réflexe de protéger sa communauté, notre communauté, quand dans le fond, ce commerce n'existe pas pour nous, il existe pour n'importe qui qui va y dépenser de l'argent. Qu'on aime ou non le bar et les gens qui y travaillent n'a aucun lien avec la formation d'une communauté. Et par son refus de ne pas vouloir dire où ça s'est passé, autant qu'en défendant la place en parlant de la sollicitude du staff lors de l'incident elle contribue activement à banaliser ce pan de la culture du viol qui fait penser que les bars et les clubs sont des espaces automatiquement dangereux pour les femmes. C'est elles qui doivent surveiller leurs verres. C'est leur responsabilité de ne pas se faire violer.

Et le bar lui, complice de cette culture du viol, profite de sa figure humaine (son gentil staff) pour lui montrer qu'il est désolé de l'incident quand d'un autre côté il sait très bien que ça serait mauvais pour les affaires d'ébruiter ce genre de choses. Après tout, c'est banal se faire droguer dans un bar... Ça aurait pu arriver n'importe ou...

Pas de chance qu'illes décident de dénoncer publiquement sur leur page fb par exemple, ou pas de chance que la prochaine fois que j'y aille il y ait des messages dans les toilettes disant que c'est des comportements inacceptables. Et là je rêve complètement de penser que je pourrais voir, sur le comptoir du vestiaire, des tract qui se dissocient et qui dénoncent ce genre de choses et d'imaginer que le staff nous encouragerait à en prendre. Dans mes rêves les agresseurs sexuels seraient même mal à l'aise d'entrer.

C'est vrai que dans mes rêves on forme une communauté. Pas juste des gens qui ont les mêmes goûts musicaux et vestimentaires, mais des gens qui se soucient les uns des autres et qui se servent de ce qu'ils ont pour améliorer nos situations. Et si une situation fait que des femmes ne se sentent pas en sécurité, on s'arrange pour régler ça.

Mais ce n'est pas ça qui arrive, parce que ce n'est pas une communauté, c'est un bar. Et si c'est plus payant pour eux de continuer à être complice de tout ça, c'est ce qu'ils vont faire. Ce qui n'empêche en rien que le staff et les proprios soient désolés quand une femme passe proche de se faire agresser. C'est pour ça qu'il faut non seulement dénoncer, mais également dire le nom des places où ça arrive. Il ne faut pas penser que nous faisons du mal à des gens qu'on apprécie en faisant ça, mais plutôt penser qu'on contribue à diffuser de l'information qui aide à la sécurité d'autres femmes.

Et si ces gens-là se soucient de nous, tout le monde va comprendre, sinon ça veut dire qu'ils nous considèrent comme des clientEs remplaçables. Dans un cas comme de l'autre, ce n'est pas les lieux qu'il faut protéger, ce sont les gens. C'est toujours les gens qu'on devrait protéger.

mercredi 12 juin 2013

"Clément Méric: Communiqué de solidarité de la part de militantEs libertaires du Québec" - Blog Libertaire

Un merci énorme aux camarades qui ont écrit ce texte, et j'en profite pour ajouter ce blog à notre liste de trucs plus que pertinents.

[...]

Clément a décidé de chasser ce discours, de chasser cette haine, de chasser ces actes barbares d'agressions gratuites, de chasser la violence comme finalité et il en est mort. Déjà, les vautours corporatistes, réformistes et républicains tentent de récupérer sa mémoire. Comme le dit si bien un camarade de l'Action antifasciste Paris-Banlieue, «Clément était anarchiste!» Il a décidé de lutter contre le capitalisme, contre le fascisme et contre l'État, il a identifié les sources d'injustices et a mis sa vie au service de cette cause.

C'est parce que nous sommes résoluement antifascistes,
C'est parce que nous sommes résoluement anticapitalistes,
C'est parce que nous croyons a un monde libéré des injustices, du racisme,
des discriminations, du sexisme et de la haine,
C'est parce que tu es mort comme tu as vécu, debout
Que nous te disons merci Clément!

Ni oubli, ni pardon, ici comme ailleurs le fascisme ne passera pas!

vendredi 7 juin 2013

De Montréal à Paris: No pasaran! RIP Clément Méric




Une pensée pour un camarade tombé sous les coups de la pourriture... Pensée également pour sa famille, les gens qui l'aiment, et ses camarades de lutte.

Les mots me manquent pour exprimer le choc que je ressens, mais je ne suis pas seule. Aujourd'hui nous sommes des milliers à se serrer dans nos bras, mais aussi à serrer les poings et à continuer à surveiller, à s'organiser, et à lutter contre toutes les manifestation du fascisme.

Ami, si tu tombes 1000 amiEs sortent de l'ombre!


Hommage à Clément Méric: rassemblement "Antifa... by BFMTV

***


Qu'on nous permette donc ce bref rappel: l'antifascisme n'est pas un extrémisme.

L'antifascisme est un combat dont la nécessité est vitale pour notre société.

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dimanche 28 avril 2013

Hétéronormativité de marde!

Je vais être très honnête, j'ai pleuré à gros bouillons. Vidéo à voir et à diffuser!



via BuzzFeed

mercredi 13 mars 2013

Ce jeudi 16 mars: Comité d'accueil pour Agnès Maltais!

Agnès Maltais à l'UQAM à 16h ce jeudi...pour faire un discours d'ouverture dans le cadre de la conférence Femmes, pouvoir et politique dans les Amériques. L'Organisation populaire des droits sociaux (OPDS), d'autres groupes et d'autre militantEs seront là dès 14h45 pour lui faire un comité d'accueil..... Rendez-vous devant la porte de la salle, près de l'agora ! Ou à 14h30 devant le Centre des femmes de l'UQAM (DS-3305).

2004



2013



- Pour les groupes sociaux, la décision de la ministre est une véritable « trahison ». « Agnès Maltais s’était engagée auprès de nous à augmenter les revenus des personnes seules à l’aide sociale », dénoncent-ils.

La coupe qui les dérange le plus touche la prestation pour « contrainte temporaire » offerte aux personnes de 55 à 58 ans, l’équivalent de 129 $ par mois. La ministre dit vouloir la remplacer par une aide mensuelle de 195 $ pour soutenir la réinsertion en emploi.

Les modifications apportées à l’aide sociale n’ont pas fait l’objet d’une annonce. Elles ont été signifiées sans tambour ni trompette en pleine relâche de l’Assemblée nationale. En plus des quinquagénaires, les coupes frappent les jeunes familles et les bénéficiaires de services en toxicomanie.

- Agnès Maltais, propose de limiter à 90 jours la durée d'un séjour payé en centre pour les toxicomanes bénéficiaires de l'aide sociale. Or, en 2009, le gouvernement libéral, qui tentait d'implanter une mesure similaire, mais moins sévère, a dû renoncer à son projet car il a reconnu que cela mettait en péril la santé des gens les plus vulnérables.

- Critiquée de toutes parts pour ces coupes, la ministre persiste et signe : « Je considère véritablement que ce n’est pas l’âge de 55 ans qui est une contrainte à l’emploi et que ce n’est pas d’avoir un enfant en bas âge qui est une contrainte à l’emploi. La contrainte, elle est ailleurs. […] Je veux remédier à cela. »

Elle vante sa réforme, affirmant qu’elle allait « mettre sur pied ce qui n’a jamais été essayé avant » avec un programme structuré d’accompagnement « très fort » et des rencontres individuelles avec chaque personne pour mieux définir quelles sont les réelles contraintes à l’emploi.

- La ministre Agnès Maltais n'a pas consulté le comité chargé de conseiller le gouvernement en matière de lutte contre la pauvreté avant de proposer des changements au régime d'aide sociale.

mardi 26 février 2013

- Qu'est-ce qu'elle t'a dit Françoise ?

Ce qu'elle m'a dit... Elle m'a dit que je ne devais pas avoir autant de peine. Elle m'a serrer dans les bras, j'ai pleurée un peu... ok, j'avais beaucoup de peine. Elle m'a dit des tas de choses vraies. Elle m'a parlée de ses nombreuses luttes, déceptions... Elle connaît ça. Je le sais. Elle avait raison sur bien des points. Mais pour l'heure, j'ai de la peine.

J'ai juste trop de peine.

Je trouvais que ma présence était triste à la manif. Je pensais à mes ami.e.s qui s'étaient fait battre, humilié, à toutes ces manifs qui ne méritaient pas autant de violence et de haine.

J'ai encore beaucoup de peine, ça ne me quitte pas.

J'ai mal de penser que 3% devrait me satisfaire, que le moins que rien devrait me rendre docile et raisonnable.

J'ai pas à être raisonnable, je suis réaliste.

Et puis, me fait chier de porter encore mon carré rouge, de subir encore les p'tits commentaires méprisants des gens. Oui, dans la rue. Partout. Pour rien.

Frustrée au max, déçue surtout comme c'est pas possible et j'ai l'impression que même si j'ai tellement retroussée mes manches, ben qui faut encore que je fasse ma part, que je les remonte encore et encore, comme si c'était possible.

Je ne lâcherais pas.

Pas comme si c'était nouveau. Pas comme si je m'y attendais pas. Mais soyons honnête, y a rien de pire que la lucidité qui te frappe dans la face presque aussi fort qu'un coup de matraque.

Ce qui m'écoeure, c'est que faut que je continue dans cette absurdité cruelle qui fait de notre société autant que de ce sommet un cirque.

J'trouve juste que l'on s'est sacrifié pour plus que ça. J'ai l'impression de me faire plotter par le voisin qui dit qui t'aime pour te pogner les seins dans un p'tit coin noir même si ça te tente pas ben ben, mais qui faudrait faire comme si c'est bon parce que tsé... Il te dit qui t'aime, c'est clair que c'est pour mon bien.

Non PQ, tes mesures sont pas bonnes, pis ton amour j'en veux pas. Sérieux.

M'enfin, on à ressortie notre carré rouge sur la corde... il prend l'air... Pendant que nous, ben... on prend la rue.

N.L.

lundi 28 janvier 2013

"L' assimilation viol/prostitution, une violence intolérable, vraiment?"

Témoignage et réflexion complète via Le Mélange Instable de Salomée.

[...]
J' ai alors ressentit le besoin de réfléchir et de faire le point sur ces mots que je ressentais personnellement comme une violence un peu partout autour de moi. L' exercice est difficile, car de la violence dans mes parages, il y en a un paquet. (Les pires n' étant d' ailleurs pas celles s' attaquant à mon "statut" de pute, mais à ma toxicomanie.) De la physique, de la verbale, de l' intentionnelle ou pas, celle que je me dirige toute seule ou celles que me dirigent les autres, et tout cela finit par former un espèce de bruit assourdissant duquel il est parfois très compliqué de comprendre éxactement qui, que, quoi, comment, pourquoi.
Et finalement, j' en suis arrivée à la conclusion que les propos qui me heurtaient le plus étaient ceux qui niaient justement totalement la violence de ce que peut être un rapport sexuel effectué par du.
Tous ces argument censés défendre mes droits et mes libertés, du genre :

_ Les putes proposent un service consentit, donc à partir d'un moment, je n' ai rien à en dire. ( Tu proposes tes services, donc voila, assume. Tu t' engages à baiser, si tu le fais pas t'es vraiment pas une bonne commerçante. Et ouais nan, pourquoi ce serait problématique, c'est que du cul!)

_ Les putes se prostituent par choix, je ne suis personne pour leur dire ce qu' elles ont à faire de leur vie.
( Cool. Enfin moi, personnellement, je ne suis pas intrinsèquement contre le fait qu' on me fasse remarquer que je vais me faire mal en fonçant dans un mur, et que si je veux, j' ai une main tendue là, pas loin. Non non, franchement, je vais pas me sentir gravement niée dans mes libertés individuelles. )

_ Les putes qui chouinent que ce qu' elles font c'est dur/violent, bah elles ont qu' à arréter : on a toujours le choix dans la vie.
( Sans commentaire)
[...]

Parce que bon, effectivement, assimiler de façon systématique le viol et la prostitution est peut être un peu surestimée.

M' enfin, c'est quand même étrange que toutes les putes soient d' accord pour dire que l' important c'est que "ça dure le moins longtemps possible", ou encore qu' elles se réjouissent de l' éxistence de ces mythiques clients qui ne viendraient que pour parler.
Dernièrement, en faisant un tour sur le forum prostitution de Doctissimo (le haut du panier des forums comiques du net, ça vaut le coup d' oeil), une jeune fille a déclenché l' hilarité de plusieurs putes en exprimant clairement qu' en gros, elle voulait connaître toutes les combines possibles pour ne PAS baiser en se prostituant. "On en est toutes là", s'est elle vu répondre.
Oui c'est vrai, on en est toutes là.
Tout simplement parce que baiser par du, c'est violent, pénible et écoeurant. Sur le moment il y a tellement d' autres choses sur lesquelles se concentrer qu' on ne se rend pas forcément compte du caractère violent de ce qu' on est en train de vivre.
Il faut rester aux aguets et surveiller son argent et ses affaires, les capotes du client, le temps qui s' écoule, le comportement du type, ce genre de trucs. Mais à posteriori, ça laisse parfois un goût bien amer de repenser à certaines "prestations de service". Ce goût qui tord les tripes et qu' on se sent illégitime de ressentir, parce que bon, on était là, c' était notre choix, faut assumer... Etrange comme ça me rappelle quelque chose.
[...]

mardi 8 janvier 2013

"Un message de la part des camarades du Café Aquin"

Chers étudiants et chères étudiantes,

En cette rentrée de la session hiver-2013, vous avez sûrement constaté que le Café Aquin est fermé. Le verrouillage d’une partie du pavillon Hubert-Aquin a été imposé unilatéralement par l’administration de l’UQAM, tant au Café Aquin qu’aux associations étudiantes situées au deuxième étage, et ce, pour une durée indéterminée. Considérant que l’ampleur des travaux à effectuer a dû nécessiter plusieurs semaines de préparation, l’équipe du Café Aquin s’explique mal que l’UQAM n’ait laissé que quelques heures de préavis avant la fermeture forcée des locaux, à 17h le 20 décembre dernier, précipitant la fin des services au Café prévue pour le lendemain.

Cette décision de l’administration a plusieurs retombées fâcheuses sur les travailleurs et travailleuses que vous croisez quotidiennement derrière le comptoir de votre café étudiant. Il est à noter que pour notre équipe de travail constituée de 15 personnes, ces emplois n’ont rien à voir avec un revenu d’appoint ou une source de divertissement. Ceux-ci sont plutôt la première source de revenu de ses travailleurs et travailleuses qui concilient travail-étude, voire travail-étude-famille. Et cela sans compter les conséquences particulières pour les étudiants étrangers et les étudiantes étrangères dont le statut contraint les possibilités d’emploi hors du campus uqamien.

L’équipe a donc entrepris des démarches pour trouver réponse à nos multiples interrogations concernant la durée indéterminée des travaux, l’absence de préavis et de consultation des parties impliquées, ainsi que le manifeste oubli d’octroyer une compensation financière pour les pertes encourues par les travailleurs et travailleuses relativement à leur source de revenu. Nous attendons une réponse de l’UQAM dans les plus brefs délais. Évidemment, nous n’avons pas l’intention de rester cois et coites advenant un silence prolongé de l’administration.

Dans un effort de solidarité et par souci de transparence, l’équipe du Café Aquin entend diffuser à la communauté uqamienne les informations quant à l’évolution de la situation. L’équipe souhaite de tout cœur que ce problème se résorbe dans les délais les plus brefs, pour permettre que tous et toutes puissions retrouver nos lieux d’organisation politique, de rencontre et d’activités sociales et culturelles, autour d’une délicieuse dose de caféine.

Solidairement

L’équipe du Café Aquin

vendredi 7 décembre 2012

"Les Territoires occupés palestiniens entre gestion martiale et gestion carcérale"

Vincent Romani
Professeur de science politique,
Université du Québec à Montréal

(Refusé de publication par Le Devoir, au 23 novembre 2012)
Les Territoires occupés palestiniens entre gestion martiale et gestion carcérale

La mise en scène médiatique et diplomatique des récents évènements dans la bande de Gaza occulte une réalité que la majorité des acteurs politiques, palestiniens comme israéliens, entendent nier : l’occupation illégale des Territoires palestiniens par l’armée israélienne depuis 45 années, avec son cortège sans fin d’oppression et de spoliation fondées sur une discrimination ethno-religieuse d’État.

Tantôt assassinés ou emprisonnés, tantôt cooptés ou tolérés en fonction de leur docilité, les dirigeants palestiniens, toujours à portée de balle ou de missile israélien, ne sont pas des pairs diplomatiques ni des « partenaires » autonomes : à l’instar de leur société, ils sont prisonniers dans un système coercitif implacable. Repoussés puis maintenus à distance démographique et démocratique d’Israël, ces habitants non juifs, rendus étrangers et indésirables sur les terres de leurs parents, subissent chaque seconde de chaque journée la violence de l’occupation israélienne.

Cette violence permanente est diffuse, peu médiatisée car peu spectaculaire : rareté de l’eau pour les maisons et pour les cultures (mais profuse pour les 500 000 colons juifs israéliens) ; rareté des terres arables car les meilleures sont soit spoliées par les colonies en Cisjordanie, soit incultivables à Gaza en raison du blocus, de la pollution des eaux, de l’interdiction de facto mise en place par l’armée israélienne ; difficulté à réaliser les maigres récoltes car les colons armés et protégés par l’armée agressent régulièrement les paysans cisjordaniens sur les terres qui leurs restent, incendiant des oliviers centenaires ; électricité chère et rare pour les familles, les hôpitaux et les administrations ; interdiction générale de déménager d’une enclave vers une autre enclave ; entrave permanente à la liberté de se déplacer où d’étudier dans l’université de son choix, dans le pays de son choix ; humiliation et terreur permanente de l’arbitraire des soldats, de l’invasion nocturne de domicile, des coups , des arrestations et contrôles sans fin, des bombardements, de la disparition du père ou du frère pour « raisons de sécurité », c’est-à-dire pour sécuriser l’occupation et les colons. Le résultat de cet écrasement massif, pendant plusieurs décennies, d’une des sociétés auparavant les plus développée du Proche-Orient est stupéfiant : malnutrition et problèmes majeurs de santé publique ; sous-développement économique et institutionnel ; système de rente humanitaire ; dysfonctionnements sociaux et politiques multiples.

Le traitement des Palestiniens est militarisé de plusieurs manières : par les milices locales acceptées par Israël pour sous-traiter la violence de l’occupation ; par l’armée israélienne plus directement aux lieux et moments jugés plus importants ; dans les discours également, ce qui finit par occulter les réalités sociales, historiques, politiques décrites ici. Par exemple, les communiquants militaires israéliens expliquent le meurtre « inévitable » de non-combattants et enfants palestiniens par la densité démographique de la bande de Gaza, la plus élevée au monde. Mais cette manière technique et militaire de poser le problème permet d’oublier des faits politiques élémentaires : si les Palestiniens sont si nombreux dans cette bande de terre, c’est que 70% d’entre eux sont des réfugiés ou descendants de réfugiés, expulsés lors des guerres de 1948, enfermés depuis par Israël et ses alliés égyptiens et états-uniens dans des camps insalubres, au mépris du droit international prescrivant leur retour ou leur compensation.

De même, la militarisation du vocabulaire permet de considérer toute institution plus ou moins gouvernementale à Gaza comme « appartenant » au Hamas ; les bureaux du premier ministre, élu démocratiquement en 2006, sont ainsi renommés en « quartier général » pour justifier leurbombardement. Aussi les combattants palestiniens seraient coupables de lâcheté militaire en se « cachant derrière les civils » dont nous venons d’expliquer les raisons de la densité ; bombarder une population du haut d’un bureau, d’un ordinateur ou d’un avion de combat est certes moins suicidaire.

Plus fondamentalement, ce que révèle ce nouvel épisode martial est la manière israélienne de gérer son occupation et sa colonisation des Territoires palestiniens, émiettés à dessein en plusieurs enclaves politiques isolées les unes des autres, dans lesquelles sont entassés un maximum de Palestiniens pour libérer un maximum de terres au « grand Israël biblique ». Cet objectif ne s’embarrasse pas de machinations ou de conspirations sophistiquées, tant est forte la domination israélienne. L’immense supériorité de sa position permet toujours à Israël de capitaliser à son profit les changements, prévus ou imprévus, causés par ses offensives : révolte palestinienne ? « cela justifie leur traitement militaire » ; docilité palestinienne ? « c’est que la force fonctionne contre eux mais ils ne sont pas assez démocrates » ; élections palestiniennes ? « ils sont trop démocrates car élisent des islamistes ». Ainsi les élites politiques palestiniennes, potentats de misérables réserves, sont-elles régulièrement et savamment taillées à la mesure du patient jardinier militaire israélien. Et tous, ici et là-bas, font semblant de croire que le mot « État » changera cette réalité de confetti colonial. (Montréal , 20 novembre 2012)

samedi 1 décembre 2012

"Journée de réflexion sur la violence sexuelle"

8 décembre 2012
09:00 – 18:00
2040 Alexandre De-Sève, Montréal

Camarades féministes et pro-féministes,

cette année fût haute en couleur, en mobilisation et en rapprochement. La grève étudiante, le Plan Nord, la taxe santé et toutes les mesures antisociales amenées par le gouvernement (Charest et Marois) sont des conjonctures ayant permis à des groupes féministes/pro-féministes de se rassembler, se mobiliser et surtout d'agir.

La mobilisation a désormais retrouvé un rythme « normal » et nous croyons qu'il faut impérativement continuer à se mobiliser et ce, sur une base féministe.

Le 8 décembre prochain nous vous invitons donc à une journée de réflexion sur la violence sexuelle. Le but de cette journée est de réfléchir en collectivité sur un des sujets les plus tabous de notre société.

La journée est ouverte à touTEs peu importe votre milieu.

Un dîner sera servi.

Un service de garderie peut être mis sur pied si le besoin se fait ressentir. (Veuillez nous contacter par courriel mariesoleil.chretien@gmail.com)


Horaire :

10h00 -11h30 :
Atelier 1 - La violence sexuelle et le consentement

La société patriarcale moderne participe au maintient des mythes entourant le viol. Ces mythes contribuent à faire porter le blâme aux victimes et à justifier les comportements de l’agresseur. On peut penser par exemple à l’image de la fille facile ou encore du gars fort ne pouvant pas être dominé ou agressé. Les croyances entretenues à l’égard de la violence sexuelle ont un impact sur la notion de consentement, qui est souvent mal comprise et cela à pour effet de perpétuer les agressions.

Conférencière:
Geneviève Pagé, professeur au département de sciences politiques de l'UQÀM
Claudia Bouchard, militante féministe

12h00 -13h30 :
Atelier 2 – État de droit et violence sexuelle

Dans un état de droit, comment se définissent l'agression sexuelle et le consentement. Historique juridique de l'évolution du viol à l'agression sexuelle.

Conférencières:
Rachel Chagnon, professeure au département de sciences juridiques à l'UQAM et Coordonatrice à la recherche de l'IREF
Émilie Joly, étudiante en droit
Josianne Lavoie, avocate

13h30 - 14h30 : Dîner

14h30 - 16h00 :
Atelier 3 - Nous, allié-e-s. Eux, agresseur-e-s

Comment devons-nous réagir quand nous apprenons qu'une personne proche a été victime de violence-s sexuelle-s? Que pouvons-nous faire? Et comment réagissons-nous quand nous apprenons qu'un-e agresseur-e est dénoncé-e dans notre entourage? L'atelier vise à réfléchir sur la solidarité, l'accompagnement, l'auto-détermination des victimes ainsi que sur la gestion et l'exclusion/ré-intégration d'un-e agresseur-e dans un milieu.

Conférencière :
Julie Larivière, intervenante sociale
Shanie Roy, étudiante en anthropologie et militante féministes

16h30 - 18h00 :
Atelier 4 - Groupe de discussion non-mixte
Suivi d'un retour en mixité

Et maintenant, que faisons-nous ? Quel message voulons-nous faire passer à l'autre sexe ou au même sexe ?
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Feminists and pro-feminists comrades,

This year was high in colors, in mobilization and reconciliation. The student strike, the Plan Nord, the health taxe and all the others antisocial measures brought by the government (Charest and Marois) are circumstances that allowed feminist and prof-feminist groups to gather, mobilize and especially to act.

The mobilization has returned to its « normal » rhythm and we think that it is imperative that we continue to mobilize on a feminist base.

On the upcoming 8th of December, we invite you to a reflexion day about sexual violence. The purpose of this day is to think in collectivity about one of the most taboos subjects of our society.

The day is open to all regardless of your usual environment.

A lunch will be served.

A babysitting service can be set up if the need arises. (Please contact us by email mariesoleil.chretien@gmail.com)

Schedule :

10h00-11h30
Workshop 1 – Sexual Violence and Consent

Modern patriarchal society participates in maintaining the myths surrounding rape. These myths contribute to blame the survivors and excuse the behavior of the aggressor. One can think for example the image of the “easy girl” or the strong guy that can not be dominated or abused. Beliefs maintained with regard to sexual violence have an impact on the notion of consent, which is often misunderstood and this has the effect of perpetuating the abuse.

Speakers :
Geneviève Pagé, professor of the political sciences department of UQAM
Claudia Bouchard, feminist activist

12h00-13h30
Workshop 2 – Rule of Law and Sexual Violence

In a society based on the rule of law, how do we define sexual aggression and consent? Herstorical and juridical evolution of the notion of rape to the notion of sexual aggression.

Speakers :
Rachel Chagnon, professor of the juridical sciences department of UQAM and coordinator to research of the IREF (Institut de recherches et d'études féministes)

13h30-14h30 : Lunch

14h30-16h00
Workshop 3 – Us, allies. Them, aggressors.

How do we react when we learn that someone close to us is a survivor of sexual violence-s? What can we do? And how do we react when we learn that an aggressor is denounced in our environment? The workshop aims to reflect on the solidarity, support, self-determination of survivors as well as the management and exclusion / re-integration of an aggressor in an environment.

Speakers:
Julie Larivière, social worker
Shanie Roy, anthropology student and feminist activist

16h30-18h00 :
Workshop 4 – non-mixted discussion group
Followed by a return in mixity.

And now, what do we do? What message to we want to send to the other gender or to the same gender?

Évènement fb :https://www.facebook.com/events/288564677931506/

J'ai honte d'un prof du département (partie finale)

Pour finir, voici la magique proposition qui a été votée en assemblée générale des cycles supérieurs en science politique (AECSSP-UQAM). Je trouve que c'est une très bonne proposition, et que les gens qui l'ont imaginée ont beaucoup plus le sens des responsabilités et une bonne compréhension de ce qu'est la liberté académique que Bauer, la direction du département, et la direction de l'université. Mention spéciale aussi à cette assemblée générale pour avoir décidé d'organiser un séminaire/panel sur le Moyen Orient et sur la liberté d'expression académique; événements auxquels M. Julien Bauer sera invité. Voilà, ça ne sera pas aussi facile de poser en victime innocente quand il va falloir argumenter contre de vrais arguments et pas seulement faire du sensationnalisme à Radio X.

Résolution adoptée par l'AECSSP-UQAM le 30 novembre 2012 :

Considérant la nature diffamatoire et intimidante des propos tenus par Julien Bauer en entrevue à CHOI Radio X Montréal le 20 novembre 2012 envers collègues, étudiants et étudiantes, et personnalités publiques ayant manifesté leur appui à la cause palestinienne,

Considérant article 5.0.2, al. 4 de la convention collective du Syndicat des professeurs de l’UQAM (SPUQ) qui stipule que « La liberté universitaire doit être exercée de façon responsable; elle comporte le respect des opinions d’autrui »,

Considérant l'incapacité apparente de Julien Bauer de faire preuve du discernement minimal attendu d'un docteur en science politique.

Considérant les actes de vandalisme qui ont été commis dans la nuit du mardi 20 au mercredi 21 novembre 2012 au bureau de M. Julien Bauer,

Considérant que ces actes de vandalisme ont été condamnés par la direction du département et la direction de l'université,


QUE l’Association étudiante des cycles supérieurs de science politique de l’UQAM (AECSSP-UQAM) :

CONDAMNE les propos tenus par M. Julien Bauer,

SOULIGNE son manque de retenue et d'honnêteté intellectuelle ainsi que son usurpation du titre de spécialiste du Moyen-Orient,

CONSEILLE fortement à M. Julien Bauer de prendre sa retraite anticipée,

RAPPELLE que la responsabilité du milieu universitaire à assurer la libre expression des points de vue, quels qu'ils soient, dépend de l'engagement de tous ses membres à exercer leur liberté académique de manière responsable dans le but de favoriser un débat ouvert, éclairé et respectueux de ses interlocuteurs et interlocutrices.

vendredi 23 novembre 2012

J'ai honte d'un prof du département (partie III)

Partie III: La réponse nécessaire

via Union Libre

Le passage du professeur de science politique Julien Bauer à CHOI Radio X Montréal le mardi 20 novembre (http://www.radioego.com/ego/listen/12379) fut très remarqué, mais pas pour les bonnes raisons. Il a en effet accumulé perles après perles, en disant par exemple que ceux et celles qui ont participé à une manifestation pro-palestinienne face aux exactions de l’armée israélienne dans la Bande de Gaza étaient du côté du « Mal » (avec un « M » majuscule), des fascistes qui auraient soutenu le régime nazi, et parlant des étudiant-e-s de l’UQAM qui y étaient présent-e-s, il les a dépeint-e-s comme une bande d’imbéciles qui se font manipuler. Face au terrorisme du Hamas, pour Julien Bauer, il n’y a qu’une réponse, comme nous disait aussi George Bush, celle de la force « civilisatrice » contre la « barbarie ».

Ce que Julien Bauer ne semble pas réaliser, c’est que son discours est de la même engeance que celui du Hamas : fanatique, dépeignant ses adversaires comme ennemi du Bien et de la Vérité, haineux, méprisant. Il refuse le débat avec ces barbares adeptes du « Mal », et ce faisant il sort lui-même de la démocratie qu’il veut défendre, car celle-ci implique la discussion et l’acceptation que l’autre puisse légitimement ne pas partager le même point de vue. Ce n’est pas d’hier que la politique étrangère agressive d’Israël se justifie par la défensive : ceux qui la critique sont affublés du titre peu flatteur d’antisémites. Ce procédé est particulièrement développé en France où les auteurs de textes soutenant la cause palestinienne et critiquant la politique de l’État d’Israël se retrouvent devant les tribunaux pour appel à la haine raciale. Tel est le cas du grand philosophe et sociologue Edgar Morin accusé en outre d’être victime, en tant que juif sépharade, de la « haine de soi » et de trahir son peuple (Benbassa, 2005). Ce qui fait dire à Esther Benbassa que « Le nouvel “antisémite » n’est plus celui qui hait le juif, mais le juif démocrate incapable de fermer les yeux sur le sort quotidien des Palestiniens placés sous occupation israélienne. Curieux renversement augmentant sensiblement le nombre d’intellectuels antisémites en Israël même ! Car il ne manque pas là-bas de juifs clamant haut et fort, dans les médias, leur rejet des décisions de leur gouvernement […] » D’ailleurs, pour cette dernière, « Cette instrumentalisation politique de l’antisémitisme mène en effet inéluctablement à sa banalisation. A un certain moment, il finira par ne plus alarmer grand monde. »

Ainsi, Julien Bauer s’inscrit-il dans une longue tradition qui revient ni plus ni moins à donner carte blanche aux actions de l’État israélien sensé selon cette perspective devoir nécessairement se trouver du côté du Juste et du Bien. C’est une tradition que déplore d’ailleurs le journaliste israélien Amnon Kapeliouk et qu’il voit trop souvent à l’œuvre dans les médias de son pays (Kapeliouk, 2009).

On pourrait attendre plus en terme d’analyse d’un professeur du département de science politique de l’UQAM, une institution dont la réputation de pensée critique n’est plus à faire. Plutôt que d’encourager le débat, la réflexion libre et critique, et d’être un digne ambassadeur de l’UQAM, Julien Bauer n’a au final que nourri les préjugés et exploité la méconnaissance des auditeurs de CHOI Radio X Montréal, faisant usage de « l’arme morale » dans le but de contraindre les personnes qui ne pensent pas comme lui au silence. Il n’a pas éclairé la situation à l’aide de son capital culturel, il l’a occulté au profit de sa propagande en masquant cela par son capital symbolique que lui procure son statut de professeur de science politique à l’UQAM.

Le regretté Thierry Hentsch, qui fut professeur au même département que Julien Bauer, voyait le rôle et la nature de l’intellectuel comme étant essentiellement critiques (de soi, de son rôle, de sa société, de la réalité), et c’est ce qui différencierait l’idéologue au service d’une cause (l’État d’Israël par exemple) du penseur en constante rupture avec lui-même et avec le monde (Hentsch, 1985). Ainsi, pour Thierry Hentsch, « Le propre de l’intellectuel est de s’interroger et d’en vivre. » (1985 : 141). Abandonner cette posture critique, c’est devenir « idéologue, technocrate ou épistémocrate » au service « du pouvoir » ou « d’un pouvoir établi » (Hentsch, 1985 : 142).

Julien Bauer, en mettant de côté tout esprit critique, et en se rangeant résolument du côté « d’un pouvoir » établi, l’État israélien, n’adopte pas l’attitude de l’intellectuel, mais celle de l’idéologue drapé dans sa rectitude morale qu’il prend pour acquise, laissant inévitablement le tort aux autres qui ne pensent pas comme lui et se voient ranger dans les catégories des imbéciles, des fascistes, des antisémites. D’ailleurs dans son inénarrable entrevue, il associe les intellectuels qui ont protesté contre les exactions de l’armée israélienne aux penseurs qui se sont ralliés au régime nazi dans les années 1930 et 1940. Au final, c’est dire que ces intellectuels critiques de la politique de l’État d’Israël sont du côté du pouvoir, et d’un pouvoir maléfique qui veut le mal pour le mal. Mais c’est oublier que dans cette histoire, l’État d’Israël est la puissance militaire régionale et qu’on ne peut comparer les assassinats systémiques du Mossad à de la vertu à l’œuvre, mais plutôt à de la virtù au sens que l’entendait Machiavel, c’est-à-dire la capacité de prendre et conserver le pouvoir.

Au final, l’approche de Julien Bauer ne nous avance guère. Pour avoir moi-même voyagé, travaillé et vécu en Israël pendant huit mois dans un kibboutz (Nir Dawid) en 1999, on comprend rapidement que cette posture moralement rigide est une des sources du problème. Les réponses des ouvriers palestiniens travaillant dans mon Kibboutz à mes questions concernant la nature du problème israélo-palestinien dirigeaient invariablement le tort du côté de l’État d’Israël et plaçaient la justice du côté palestinien. Tandis que les israéliens d’appartenance juive vivant à Nir Dawid défendaient le point du vue totalement opposé, du moins chez les plus âgés qui avaient vécu les guerres précédentes. Le plus jeunes, que je côtoyais au travail, étaient plutôt dégoûtés et fatigués de tout cela et doutaient de la justesse de leur cause pour laquelle ils devaient servir à plein temps dans l’armée trois ans, soit de 18 à 21 ans. Ils avaient été chauffeurs de blindé, artilleurs, démineurs, soldats d’infanterie, tireurs d’élite embusqués dans les buissons du Liban Sud à l’affût d’une cible mouvante du Hezbollah. Ces jeunes avaient voté pour Ehoud Barak et les travaillistes et espéraient beaucoup du plan de paix mis de l’avant par leur premier ministre.

L’arrivée au pouvoir d’Ariel Sharon en 2001, un criminel de guerre au regard du droit international, se déroula en pleine Intifada palestienne (qu’il avait lui-même contribué à déclencher) et signifiait la fermeture de la fenêtre d’opportunité pour la paix sous Ehoud Barak et l’instauration d’un climat d’obsession sécuritaire. La tentative précédente de mettre véritablement de l’avant un plan de paix s’est soldé en 1995 par l’assassinat public du premier ministre travailliste Yitzhak Rabin par un extrémiste juif. Du côté palestinien et du côté israélien, l’espace de manœuvre pour les compromis est faible, les pragmatiques et les modérés se voyant écrasé sous le poids des fanatiques et des sectaires israéliens et palestiniens. Julien Bauer, par son attitude sectaire et fanatique, nourrit donc le cul-de-sac politique actuel où les pragmatiques et les modérés (les seuls ouverts au dialogue et au compromis) sont considérés comme des traîtres par leurs propres compatriotes.

Ainsi, la seule solution viable à long terme d’un règlement pacifique est-elle évacuée du revers de la main par Julien Bauer et les tenants de la ligne dure, qu’ils soient palestiniens, juifs israéliens ou d’ailleurs, pour ne proposer comme solution que la disparition de l’autre ou sa reddition sans concession. On le conviendra, une telle attitude nourrit justement le conflit qu’elle vise à terminer. Cette dynamique sans fin d’une violence qui ne fait nourrir que davantage de violence et camper davantage les positions des extrémistes des deux côtés fut d’ailleurs brillamment illustrée par Stephen Spielberg dans son film « Munich » (2005) où des agents du Mossad sont lancés dans une campagne interminable d’assassinats politiques des responsables palestiniens de l’attentat envers des athlètes israéliens lors des jeux olympiques de Munich en 1972.

En plus de défendre une position politique dangereuse, car menant à un cul-de-sac, et d’occulter la complexité de la situation israélo-palestinienne par une approche manichéenne bien/mal, on peut se demander si Julien Bauer est doté de l’intégrité et de la rigueur intellectuelles nécessaires au bon accomplissement de ses fonctions de professeur au sein du département de science politique. L’idéal du savant défendu par Max Weber implique que le professeur soit apte à différencier l’étude du politique de la politique, donc que dans la salle de classe il outillera ses étudiant-e-s pour qu’ils et elles puissent analyser rigoureusement les différents phénomènes politiques, et il poussera ses étudiant-e-s à remettre en question leurs vérités reçues. Le néant intellectuel de l’entrevue de Julien Bauer, et la basse facilité avec laquelle il juge moralement ceux qui ne pensent pas comme lui (ce qui s’apparente à du terrorisme intellectuel : « ou vous êtes avec nous ou vous êtes avec les terroristes » comme disait George Bush), laissent présager un pauvre travail pédagogique auprès de ses étudiant-e-s.

David Sanschagrin, étudiant à la maîtrise en science politique


Bibliographie

Esther Benbassa, 2005, « Edgar Morin, juste d’Israel ? », Le Monde diplomatique, octobre.

Hentsch, Thierry. 1985. « L’intellectuel à l’usage ». Conjonctures et politique, n° 6, printemps.

Amnon Kapeliouk, 2009, « Israël, Palestine, que peut le droit international ? Le combat solitaire de “Haaretz » », Le Monde diplomatique, mars.

Max Weber, 2003, Le savant et le politique, Paris, La Découverte.


J'ai honte d'un prof du département (partie II)

PARTIE II - Où la réponse à des grossièretés haineuses est répondue par un manque de finesse (personnellement j'aurais trouvé que le message aurait été beaucoup plus clair et moins facilement instrumentalisable par la victimisation de Bauer si ça avait été écrit "Vive la Palestine libre!"... mais bon... Pis "Heil Israël" on comprend que c'est un rapprochement entre sionisme et nazisme, mais je trouve ça douteux pareil...), et où l'UQAM et le département de science politique cautionnent complètement les raccourcis intellectuels haineux et propagandistes de Bauer (En prime une déception! Le directeur du département ne sait plus ce qu'est du racisme!)





Bonjour,

Des propos haineux et racistes ont été inscrits sur la porte du professeur Julien Bauer dans la nuit de mardi à mercredi. Ces méfaits ont déjà été rapportés au Service de la sécurité et de la prévention de l’UQAM et une enquête est en cours. Les tentatives d’intimider et réduire au silence des membres de la communauté universitaire, quelle que soit leur position, sont inacceptables. Je tiens à souligner que le département de science politique ne saura tolérer en aucun moment ce genre de comportement.

Bien à vous,

Julián Durazo Herrmann
Directeur, département de science politique
Université du Québec à Montréal

***

PROPOS HAINEUX, INTIMIDATION, VANDALISME: L'UQAM DÉNONCE DES ACTES INACCEPTABLES

Des personnes, incluant, malheureusement, des étudiantes et des étudiants, se sont livrées hier et aujourd’hui à des propos haineux, à des actions d’intimidation à l’égard du professeur Julien Bauer, et à des actes de vandalisme dans les murs de l’Université du Québec à Montréal.

Ce sont là, pour la Direction de l’UQAM, des comportements totalement inacceptables et la Direction les réprouve et les condamne sans appel.

Les propos haineux et l’intimidation d’une personne ne peuvent, d’aucune façon et en aucun cas, être cautionnés ni tolérés en milieu universitaire et sont absolument indignes de ce milieu.

Il en est de même du vandalisme et de la dégradation physique des lieux de l’Université. Faut-il le rappeler, il s’agit de biens publics appartenant à la population québécoise qui les a payés de ses taxes et impôts.

Les propos haineux, les gestes de menace et d’intimidation posés à l’endroit d’un membre du personnel et les dommages délibérés causés aux biens de l’Université conduiront la Direction à prendre les mesures appropriées, dans le cadre de sa juridiction, en vue de faire respecter les droits de chacune et de chacun.

La Direction

***
Dans La Presse

J'ai honte d'un prof du département (partie I)

Je vous présente Julien Bauer, professeur au département de science politique de l'UQAM et spécialiste des relations entre politique et religion (ça fait peur). En peu de mots voici pourquoi j'ai honte/suis choquée: sioniste qui se sert de sa crédibilité de professeur d'université pour légitimer sa propagande haineuse et manichéenne. Voici la saga en quatre temps.

PARTIE I: L'entrevue à CHOI Radio X (20 novembre) - Ou comment Bauer quitte complètement le terrain de l'échange académique pour entrer de pied ferme dans un monde plein d'opinions haineuses et de raccourcis intellectuels malhonnêtes.

Animateur 1 : Pouvez-vous nous expliquer un petit peu là le problème présentement au Proche Orient entre Israël et la bande de Gaza ?

Julien Bauer :
Y a pas de problème entre Israël et la Bande de Gaza, il y a un problème avec Hamas. Hamas est une organisation qui a été créée il y a un peu plus de 20 ans, qui a une charte qui date de 1988, que j’ai relu hier. On a un peu l’impression de lire les textes nazis. C’est littéralement incroyable ! Alors, le but, contrairement à ce qu’on pourrait croire, n’est pas d’avoir un État palestinien, le seul et unique but, et ils le disent dans leur article 7, est de tuer, non pas seulement tous les Israéliens, ce qui ferait déjà beaucoup, tous les sionistes, mais tous les Juifs partout dans le monde. Ils le disent et l’écrivent avec citations du Coran bien sûr. Vous avez des gens, qui disent clairement, ils ne le cachent pas, que leur but c’est d’abord de tuer tous les Juifs. Ensuite, que tous les États arabes et musulmans du Proche-Orient forment un grand tout. Et finalement, d’avoir un Califat mondial. Autrement dit, un gouvernement mondial, c’est la folie furieuse, musulman, dans lequel, ou bien ceux qui ne sont pas musulmans se convertiront, ou seront traités traité en inférieur. Alors, avec des gens pareil, ça m’a l’air un peu difficile de discuter quoi que ce soit. Le résultat c’est que, ils le disent eux-mêmes, notre constitution c’est le Coran, notre maître c’est Allah et Mohamed le prophète, et notre plus ardent désir est de mourir comme martyr pour la cause.

Animateur 1 :
Ok. Parfait. Jusqu’à maintenant, je vous suis parfaitement M. Bauer, donc Le problème là-dedans c’est le Hamas. Pourquoi d’abord les gens qui manifestent ne manifestent pas contre Hamas et le sortir de la Bande de Gaza, si je comprends bien c’est eux qui contrôlent c’État-là ?

Julien Bauer :
Alors là, vous me posez une question un peu embarrassante, vous me demandez de dire qu’il y a au Québec des imbéciles, et la réponse c’est oui il y en a. Lorsque les gens de Québec solidaire viennent avec des trémolos dans la voix nous dire c’est épouvantable ce qui arrive, alors ce qui arrive bien sûr, on montre à la télévision, on montre les bombardements israéliens à Hamas qui tuent des gens, ce qui très vrai. Mais ce qu’on n’a pas montré c’est qu’en quatre jours il y a milles roquettes, missiles et fusées, qui sont parties de Hamas vers les villes israéliennes. Ah! Et ça, apparemment, ça n’a aucune importance. Alors soyons très très très clair, les gens qui ont manifesté hier, que se soit Québec solidaire, la CSN, quelques étudiants dont le niveau intellectuel n’est pas très élevé de Concordia, et hélas de mon université, l’UQAM, c’est gens-là, en plus de ne rien comprendre, sont à mon avis fondamentalement des racistes. Et j’accuse pas les gens de racisme facilement. D’une part, on peut tuer les Juifs, ça n’a aucune importance, ils s’en foutent. Donc, quand on tue des familles juives en Israël, c’est le cadet de leurs soucis. Deuxièmement, on peut tuer autant d’Arabes qu’ont veut, ça n’a aucune importance. Après tout, on a en tuer déjà 40 000 en Syrie, ils s’en foutent éperdument. Mais si jamais, on peut démontrer qu’un Arabe a été tué par un Juif d’Israël, alors là c’est une bonne victime, dans ce cas-là on en parle. Autrement dit, si je suis un terroriste de Hamas, je lance des fusées sur la population civile israélienne, et les Israéliens, ah! ah!, me répondent en me tirant dessus, mais qu’il y avait quelqu’un à côté de moi, moi je suis une victime, et les gens descendent dans la rue à Montréal en ma faveur.

Animateur 1 :
Mais, M. Bauer, là je vous écoute, pis c’est quand même grave de quoi vous accusez ces gens-là dans les rues hier. Je peux pas croire qu’ils sont aussi innocents que ça. Pas innocents dans le sens de innocents non-coupables.

Julien Bauer :
Ils ne sont pas innocents, ils savent très bien ce qu’ils font.

Animateur 1 :
Ils le savent vous pensez?

Julien Bauer :
Une minute. Amir Kadhir sait très bien ce qu’il fait, Françoise David sait très bien ce qu’elle fait. Ce ne sont pas des imbéciles ce sont des gens qui sont simplement, qui ont décidé de mettre leur intelligence au service du mal. Oubliez pas une chose, si on remonte dans l’histoire, il y a pas tellement longtemps, il y a plein d’intellectuels qui étaient en faveur de Hitler, de Staline, de Pol Pot, de tout plein de toutes sortes de gens qui avaient 10 millions de morts sur la conscience.

Animateur 1 :
Attendez expliquez nous un peu M. Bauer. Où ça?

Julien Bauer :
Bien. Où ça? Vous prenez les intellectuels français, anglais, britanniques, américains, etc., dans les années 1940, qui étaient en admiration devant Hitler, devant Staline. Ils l’ont écrit, ils l’ont dit, ils l’ont fait. Pourquoi? Parce que, alors c’est très gênant à dire pour moi parce que je suis professeur, les intellectuels ont souvent une tendance à se conduire comme des prostitués et à aller du côté du plus fort. Et aujourd’hui, le plus fort apparemment pour eux, c’est non pas l’Islam, mais l’islamisme triomphant, les fous furieux qui veulent un Califat mondial. Donc, mon vieux, c’est pas grave, on va aller avec eux, mais nous on est quand même des gens biens

Animateur 1 :
Ok. Mais M. Bauer, je vous arrête là-dessus, mais je veux juste savoir quelque chose ok, là je vous suis, pis c’est très clair, mais pourquoi d’abord on fait juste montrer les dégâts dans la Bande de Gaza. Là on nous montre des enfants morts depuis à peu près deux-trois jours, c’est dégueulasse. Pourquoi d’abord est-ce qu’on nous montre pas cet autre côté-là dans les médias? Quand le Hamas va envoyer des roquettes sur Israël, pourquoi ça on ne le voit pas, pourquoi on n’explique pas que le Hamas va souvent… Ça me fait penser un p’tit peu, le Hamas et le Hezbollah même chose ?

Julien Bauer :
Non, mais c’est assez proche comme…

Animateur 1 :
Parce des fois, parce que souvenez-vous avec le Hezbollah dans le temps du Liban, on utilisait des familles comme bouclier. On se mettait derrière, on pitchait des lances-roquettes, pis après ça quand on répliquait contre le Hezbollah, bien là on sortait dans les rues avec des enfants décédés. Oui, mais bien là, c’est parce qui pitchait des roquettes derrière caché dans la famille.

Julien Bauer :
Deux points. Le chef de Hamas aujourd’hui est dans un abri 5 étages en dessous de la surface de la terre et au-dessus il y a un hôpital. Autrement dit, on peut pas y toucher il y a un hôpital au-dessus. Ce sont des gens qui se cachent derrière les femmes et les enfants. Les points de départ des roquettes, c’est dans des mosquées, dans des écoles et dans des hôpitaux. Et, ils savent très bien ce qu’ils font. Ils sont prêts à tuer leur propre population. Dix pour cent des roquettes envoyés vers Israël n’y arrivent pas mais tombent sur Gaza. Aucune importance. Ils sont prêts à tuer leur propre population. Maintenant, pourquoi les journalistes se conduisent de cette façon-là? Il y a plusieurs raisons mais une qui est essentielle. Les journalistes au Proche-Orient on une peur panique des organisations arabes. Pourquoi? Parce qu’ils ont peur de se faire descendre. Ils savent qu’ils peuvent dire n’importe quoi contre Israël, ils ne risquent rien du côté israélien. Autrement dit, ils se mettent du côté qui est le plus facile, le moins dangereux. Et en plus de cela, il est vrai que c’est plus facile de prendre des photos ou des images à Gaza qui est beaucoup plus petit que les villes qu’ont été ciblés par Hamas, parce qu’il y en a beaucoup plus et sur un rayon beaucoup plus grand. Et comme les Israéliens ont un système anti-missiles qui marche relativement bien, il y a relativement moins de dégâts. Par conséquent, une maison démolie à Gaza, ça fait le tour du monde, une maison démolie à Kyriat Malakhi en Israël, on n’en parle pas.

Animateur 1 :
Mais M. Bauer comment on peut régler le problème? D’abord dites nous comment ça peut dégénérer parce que dans le contexte où a exhumé le corps de Yasser Arafat qui aurait été potentiellement empoisonné au polonium. Si on le démontre ça dans la prochaine semaine je crois, d’ici dix jours on devrait avoir les résultats. Qu’est-ce qui peut arriver dans cette région du monde-là, est-ce que ça peut dégénérer?

Julien Bauer :
Bon alors d'abord que l'histoire d'Arafat à mon avis ça tient pas debout parce que cette histoire d'empoisonnement est peu vraisemblable et en plus de ça, apparemment, même s'il a été empoisonné c'est un poison qui ne laisse pas de trace après quelques années. Donc on ne pourra rien prouver, on va sans doute dire que on ne peut pas le prouver mais que ça aurait pu arriver, autrement dit, ça n'a aucun sens. Maintenant qu'est-ce qui va arriver, la réponse est : lorsqu'on a affaire à des fanatiques, encore une fois leur but c'est une dictature mondiale, ils ne le cachent pas, ils le disent, il faudrait peut-être écouter ce qu'ils disent. Ils estiment *** qu'il faut tuer tous les juifs, c'est clair, ce sont des appels au ***. Le minimum c'est qu'ils ne puissent plus envoyer de roquettes, et de missiles et de fusées, de tout ce que vous voulez, sur la tête de leurs voisins. Tant qu'ils ont les moyens et la volonté de le faire, c'est le devoir des israéliens non seulement de défendre leur population, aucun État ne peut laisser sa population se faire attaquer comme ça, mais de défendre un minimum de civilité dans le monde parce que si on laisse le voisin impunément vous envoyer des roquettes sur la figure, ça commence en Israël, ça arrêtera où? À Québec?

Animateur 1 :
Ouais mais monsieur Bauer je suis en train de regarder, voyez on me dit que, je regarde un peu là, y a un site libanais affilié au Hezbollah qui est en train de dire que le Hezbollah et l'Iran sont ouverts à faire un pont pour fournir le Hamas en missiles. Ça finira pas tout de suite cette affaire là?

Julien Bauer :
Ben écoutez, si on peut tirer mille missiles en quatre jours, ça prouve qu'ils en ont des dizaines de milliers.

Animateur 1 :
Ouain c'est ça mais pensez-vous qu'on va pouvoir s'asseoir à moment donné et discuter? Non?

Julien Bauer :
Comment voulez-vous discuter avec des gens qui disent : « mon seul et unique objectif c'est de vous tuer »?

Animateur 1 :
Non, je comprends très bien. Ben c'est sûr. Donc tout ce qui reste, c'est que ça va dégénérer.

Julien Bauer :
Le mieux qui puisse arriver c'est que Hamas soit battu et dise ben pendant quelques années on va attendre avant de recommencer à essayer de tuer nos voisins, parce que ça fait mal. Mais sinon, hélas, une solution pacifique avec des gens violents qui disent « la mort est bonne *** » ils le disent, ils le disent, c'est ça qui est incroyable. Mourir est une bonne chose si on tue tous les ennemis, et les ennemis c'est quasiment tout le reste du monde.
Animateur 1 :
Faque finalement on va continuer à voir des images comme ça qui vont continuer à défiler dans la télévision, les journaux...

Julien Bauer :
Oui et on va continuer à voir, si on prend ça par le petit bout de la lorgnette, on va continuer à voir ce qu'on appelait les... les idiots de service. C'est ce que les communistes appelaient les gens qui savaient très bien que Staline était une crapule mais qui défilaient quand même dans les rues en faveur de Staline parce qu'ils croyaient que c'était bon pour le progressisme, pour la libération des peuples, etc. Vous continuerez à voir des gens au Québec, sachant très bien ce qui arrive, comprenant parfaitement ce qui arrive, qui continueront à manifester en faveur de ce qu'il faut bien appeler un fascisme islamiste.

Animateur 1 :
Monsieur Bauer, merci beaucoup d'avoir pris le temps de nous parler ce matin.

Julien Bauer :
C'est moi qui vous remercie.

Animateur 1 :
Merci, bonne journée. Monsieur Julien Bauer, de l'UQAM, département de science politique de la Faculté de science politique et de droit. Doctorat en science politique qui, euh, qui a fait beaucoup de publications, qui que ça fait changement parce que c'est totalement le discours inverse de ce qu'on entend présentement dans les médias là!

Animateur 2 :
Exactement, qui inverse le discours, parce que les gens taxent justement les américains et Israël de fascisme. Lui il dit non, les vrais fascistes ce sont les Palestiniens avec le Hamas. Ben là il utilise quand même des parallèles avec Hitler, Staline, les gens qui supportaient, il y va pas avec le dos la cuillère.

Animateur 1 :
Non, je trouve qu'on est allés loin, même, je veux dire, IL est allé loin ce matin là-dedans là!

Animateur 2 :
Peut-être frustré de voir que y a des gens qui manifestent juste d'un côté.