jeudi 24 juillet 2008

Merci Elgrably!

"Wall-E, c'est 95 minutes de propagande contre la civilisation moderne ! C'est une attaque contre la technologie, une charge contre notre mode de vie et une insulte à l'espèce humaine."

"Wall-E renferme une dimension politique flagrante. Alors, pourquoi la critique est-elle aussi élogieuse pour un film qui vise à endoctriner des enfants naïfs et crédules ? Aurait-elle été aussi complaisante si le film faisait l'apologie de la société moderne ?"


Ouf! Elle l'a prit personnel.

Ce qui m'a fait sourire, c'est quand j'ai pensé à ce qui, dans le fond, la chicotait.

Je suis prête à gager que si cette histoire avait été produite par "d'obscures personnes" qui font des BD/des films de genre/des théâtres d'été/quelquonque groupe de personnes qui ne peuvent que rêver de la visibilité dont jouit Pixar, elle n'aurait même pas fait de cas de ce genre de détails de l'histoire. Mais parce que tout à coup, devant le grand public qui en est très content, il se montre des "choses" qui ne correspondent pas à la "propagande" qu'elle même juge acceptable... le film devient condamnable.

Hihi je serais curieuse de savoir ce qu'elle a dit à ses enfants en sortant pour empêcher leur pauvre cerveau "naïf" d'être "endoctriné".

Tout ça pour un film. Une histoire inventée de toute pièce qui a pu être inspirée d'opinions ou d'idéologies qui peuvent être présente dans la société...mais qui reste... un film. Comme elle l'a si bien dit sans s'en rendre compte, c'est fait pour vendre, vendre, vendre (billets, produits dérivés)... donc elle n'aurait pas du se sentir outrée, et à la limite aurait du percevoir l'ironie de ce genre d'histoire, qui va faire vendre millions (ils espèrent) de petits Wall-e (avec pleins de produits chimiques?) fabriqués en Chine (avec tout ce que ça implique au niveau humain et environnemental), à des petits occidentaux qui en voudront tous un.

Mais je dois admettre que la petite panique de cette chronique m'a donné le sourire.

Comme quoi, même les adorateurs de Bastiat sont humains...

Comme quoi même Elgrably peut se sentir menacée par des idéologies montantes...

Sans oublier que je ne peux que sourire... en appuyant, comme d'autres, sur ce genre de détails et en étant aussi scandalisée, elle aide à ouvrir un débat et à constater à quel point des gens qui adhèrent à l'idéologie dominante ne se sentent pas aussi légitimés qu'ils veulent le faire croire. Tout ça pour ce qui n'était, en fin de compte, que du divertissement...

Merci Elgrably! :D

vendredi 4 juillet 2008

Québec...



Voici une discussion entre amis qui ont grandi à Québec, qui y sont encore (et qui vont mourrir là si vous voulez mon avis:P), et qui commencent à se demander ce qui leur arrive pour leur 400eme...

-Pfff! C'est comme si pour ma fête, plein de monde vege venaient chez nous pour s'échanger des cadeaux entre eux pendant que je les regarde.
-Ouin pis c'est même pas des cadeau que nous on voulait!
-C'est pour ça que c'est pour tout le monde appart pour le monde de Québec...
-Au moins y'a une coupelle de show du Festival pis "Québec plein la rue" pour avoir de quoi dans nos goût.
-C'est quoi le rapport des militaires? Sérieux je comprend pas...
-Anyway moi je l'ai encore sur le coeur de m'être gelé le cul pour rien le jour de l'an...
-Pis pourquoi on en a pas à St-Sauveur et à Vanier des décorations? Parce que c'est trop laid?
-Y'en a à St-Roch!
-Ouin mais St-Roch c'est rendu super propre...

Ça donne le ton...

Mon avis sur les fêtes?

Il y en a pour tous les goût, tous les styles. Les organisateurs ont voulu miser sur l'ambiance festive. La population locale, provinciale, canadienne et internationale est invitée. On appuie sur chaque facade de Québec, son côté militaire, son côté festif-dans-la-rue, son côté plein air, son côté touristique, son côté francophone, son côté ouvert-sur-le-monde...

C'est super cute, très ouvert et tout le monde y semble invité, mais bon... ça s'en va de tous les côtés... et qui dit "s'en aller de tous les côté" dit aussi "c'est clair qu'il y aura des chialeux".

Je ne sais pas si c'est bien ou mal, je constate. Je ne snobe pas...moi aussi j'ai hâte d'aller voir le Moulin à image:P.

...

Mais les ti rubans comme logo...

Non

C'est juste laid, il n'y a pas de message, les couleurs sont horribles (pas si mal en couleur froides) et la forme aurait pu être dessinée par un enfant de 4 ans. J'essaye vraiment de voir l'histoire de ma ville préféré dedant mais... rien...même pas d'émotion, juste un paquet de rubans qui volent au vent... C'est vrai que sur le bord du fleuve il vente mais quand même...

Et les bacs à fleurs en plastique de la même couleur dans des parcs de la ville... ça a l'air cheap... là je snobe.


J'aime Québec, et mon amour est inconditionnel (maudite émotion), mais je ne me leurre pas... C'est une ville, avec tout ce que ça apporte d'inégalités, d'injustices et de préoccupations (propres) de la classe moyenne. C'est pourquoi j'ai très hâte de lire ce livre: Québec, ville dépressionniste.

"On a fait disparaître la vie sociale à coups de décrets, de politique de tolérance zéro, de caméras, d’assainissement des espaces, de modification du zonage et de matraques. En livrant ce qui restait – et parfois résistait – à la voracité touristique, véritable râtelier à gens d’affaires qui en contrôlent maintenant l’esprit et les rues, la ville a enfin achevé le cycle complet de sa dévastation. À force de passer le bulldozer sur tout ce qui s’était créé naturellement, Québec est devenue dépressionniste."

Lancement du livre Québec, ville dépressionniste

Québec: Le samedi 12 juillet, Bar Le Sacrilège, 16h00 pile

Montréal : Le mercredi 16 juillet, 17h00 pile, Bar Le Cheval Blanc

La conspiration dépressionniste:
http://www.consdep.info/


Et qui a eu l'idée de changer la récréathèque en trappe à touristes?!

mardi 1 juillet 2008

La STM, les enfants et les usagés...




Parce que je suis fière, je porte mon chandail de camp pour me rendre à mon travail. Dans mon dos est écrit en grosses lettres jaunes : COORDONATRICE.

J'ai l'air importante, je travaille avec les enfants... je suis un peu comme la pro des p'tits qui pleurent et qui mouchent, finalement la "Bambou" que je devient la moitié de l'année rassure bien souvent.

Fait étrange, je ne suis pas "Bambou" 24h sur 24, 7 jours semaine... et oui, Bambou est aussi Natacha et pire, m'arrive même de sortir dans les bars et d'avoir une vraie vie.

Ce matin donc, je suis Natacha avec un chandail de camp et je tente de lire tranquillos mon livre sur l'Histoire du Québec et ses belles années de noirceurs, cours d'été oblige...

Bref, j'ai mon costume, les compétences mais je NE suis PAS au boulot... Il est 7h du mat, j'ai juste envie d'arriver au boulot comme tout le monde.

Mais non, ça ne se passe pas ainsi... Il y a cette dame, jeune trentaine qui traîne son petit monstre de 4 ans dans un carrosse. La p'vre petite fille ne fait pas que pleurer, elle hurle... elle hurle à l'agonie !

C'est insupportable !

Je ferme les yeux, j'espère que ça passe... TOUT le monde espère que ça passe.

Ça ne se passe pas.

Elle pleurs toujours et de plus en plus fort... C'est tout simplement insupportable.

J'en peux plus et de toute façon j'ai mon super costume de Bambou, autant en profiter !

Je me lève, traverse l'autobus jusqu'à la petite famille, jette un coup d'oeil rapide aux personnes qui l'entoure, personne ne cligne des yeux c'est le festival du déni. Je m'agenouille devant l'enfant et je commence mon show...

- Allo ma belle, (clin d'oeil à la mère) Tu as vue, tu n'es pas seule dans l'autobus... blabla... tu vois, personne d'autre ne cris. T'as maman à raison... faut se calmer...

La mère s'excuse, elle est fatiguée, elles sont debout très tôt. C'est une situation très embarassente, pour tout le monde en fait. Je frotte le dos de la petite, je parle un peu avec la maman. Non madame, la société ne vous tourne pas entièrement le dos, vous n'êtes pas seule...

La scène dure moins de 2 minutes, la petite pleurs un peu... se calme et fini par se taire.

C'est redevenue normal dans la 139 direction Nord : tous des innonus, en silence...

Merde !! C'était quoi d'aider la mère. Je me dis qu'elle aurait du dire à sa fille : "tu vois ma fille, tu peux faire ce que tu veux, jamais ils ne poserons un regard sur toi. Ça et la mort c'est pareil. Aller cris plus fort pour casser ce silence monstreux. Cris ma fille, tu n'existes pas vraiment..."

Dans mon coeur, les gens de cette autobus sont coupable par ce silence... Cette jeune mère était en détresse, c'est le règne du chacun pour soit. Pfff... c'est le règne du n'importe quoi oui !!