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mercredi 12 juin 2013

"Clément Méric: Communiqué de solidarité de la part de militantEs libertaires du Québec" - Blog Libertaire

Un merci énorme aux camarades qui ont écrit ce texte, et j'en profite pour ajouter ce blog à notre liste de trucs plus que pertinents.

[...]

Clément a décidé de chasser ce discours, de chasser cette haine, de chasser ces actes barbares d'agressions gratuites, de chasser la violence comme finalité et il en est mort. Déjà, les vautours corporatistes, réformistes et républicains tentent de récupérer sa mémoire. Comme le dit si bien un camarade de l'Action antifasciste Paris-Banlieue, «Clément était anarchiste!» Il a décidé de lutter contre le capitalisme, contre le fascisme et contre l'État, il a identifié les sources d'injustices et a mis sa vie au service de cette cause.

C'est parce que nous sommes résoluement antifascistes,
C'est parce que nous sommes résoluement anticapitalistes,
C'est parce que nous croyons a un monde libéré des injustices, du racisme,
des discriminations, du sexisme et de la haine,
C'est parce que tu es mort comme tu as vécu, debout
Que nous te disons merci Clément!

Ni oubli, ni pardon, ici comme ailleurs le fascisme ne passera pas!

vendredi 7 juin 2013

De Montréal à Paris: No pasaran! RIP Clément Méric




Une pensée pour un camarade tombé sous les coups de la pourriture... Pensée également pour sa famille, les gens qui l'aiment, et ses camarades de lutte.

Les mots me manquent pour exprimer le choc que je ressens, mais je ne suis pas seule. Aujourd'hui nous sommes des milliers à se serrer dans nos bras, mais aussi à serrer les poings et à continuer à surveiller, à s'organiser, et à lutter contre toutes les manifestation du fascisme.

Ami, si tu tombes 1000 amiEs sortent de l'ombre!


Hommage à Clément Méric: rassemblement "Antifa... by BFMTV

***


Qu'on nous permette donc ce bref rappel: l'antifascisme n'est pas un extrémisme.

L'antifascisme est un combat dont la nécessité est vitale pour notre société.

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vendredi 7 décembre 2012

"Les Territoires occupés palestiniens entre gestion martiale et gestion carcérale"

Vincent Romani
Professeur de science politique,
Université du Québec à Montréal

(Refusé de publication par Le Devoir, au 23 novembre 2012)
Les Territoires occupés palestiniens entre gestion martiale et gestion carcérale

La mise en scène médiatique et diplomatique des récents évènements dans la bande de Gaza occulte une réalité que la majorité des acteurs politiques, palestiniens comme israéliens, entendent nier : l’occupation illégale des Territoires palestiniens par l’armée israélienne depuis 45 années, avec son cortège sans fin d’oppression et de spoliation fondées sur une discrimination ethno-religieuse d’État.

Tantôt assassinés ou emprisonnés, tantôt cooptés ou tolérés en fonction de leur docilité, les dirigeants palestiniens, toujours à portée de balle ou de missile israélien, ne sont pas des pairs diplomatiques ni des « partenaires » autonomes : à l’instar de leur société, ils sont prisonniers dans un système coercitif implacable. Repoussés puis maintenus à distance démographique et démocratique d’Israël, ces habitants non juifs, rendus étrangers et indésirables sur les terres de leurs parents, subissent chaque seconde de chaque journée la violence de l’occupation israélienne.

Cette violence permanente est diffuse, peu médiatisée car peu spectaculaire : rareté de l’eau pour les maisons et pour les cultures (mais profuse pour les 500 000 colons juifs israéliens) ; rareté des terres arables car les meilleures sont soit spoliées par les colonies en Cisjordanie, soit incultivables à Gaza en raison du blocus, de la pollution des eaux, de l’interdiction de facto mise en place par l’armée israélienne ; difficulté à réaliser les maigres récoltes car les colons armés et protégés par l’armée agressent régulièrement les paysans cisjordaniens sur les terres qui leurs restent, incendiant des oliviers centenaires ; électricité chère et rare pour les familles, les hôpitaux et les administrations ; interdiction générale de déménager d’une enclave vers une autre enclave ; entrave permanente à la liberté de se déplacer où d’étudier dans l’université de son choix, dans le pays de son choix ; humiliation et terreur permanente de l’arbitraire des soldats, de l’invasion nocturne de domicile, des coups , des arrestations et contrôles sans fin, des bombardements, de la disparition du père ou du frère pour « raisons de sécurité », c’est-à-dire pour sécuriser l’occupation et les colons. Le résultat de cet écrasement massif, pendant plusieurs décennies, d’une des sociétés auparavant les plus développée du Proche-Orient est stupéfiant : malnutrition et problèmes majeurs de santé publique ; sous-développement économique et institutionnel ; système de rente humanitaire ; dysfonctionnements sociaux et politiques multiples.

Le traitement des Palestiniens est militarisé de plusieurs manières : par les milices locales acceptées par Israël pour sous-traiter la violence de l’occupation ; par l’armée israélienne plus directement aux lieux et moments jugés plus importants ; dans les discours également, ce qui finit par occulter les réalités sociales, historiques, politiques décrites ici. Par exemple, les communiquants militaires israéliens expliquent le meurtre « inévitable » de non-combattants et enfants palestiniens par la densité démographique de la bande de Gaza, la plus élevée au monde. Mais cette manière technique et militaire de poser le problème permet d’oublier des faits politiques élémentaires : si les Palestiniens sont si nombreux dans cette bande de terre, c’est que 70% d’entre eux sont des réfugiés ou descendants de réfugiés, expulsés lors des guerres de 1948, enfermés depuis par Israël et ses alliés égyptiens et états-uniens dans des camps insalubres, au mépris du droit international prescrivant leur retour ou leur compensation.

De même, la militarisation du vocabulaire permet de considérer toute institution plus ou moins gouvernementale à Gaza comme « appartenant » au Hamas ; les bureaux du premier ministre, élu démocratiquement en 2006, sont ainsi renommés en « quartier général » pour justifier leurbombardement. Aussi les combattants palestiniens seraient coupables de lâcheté militaire en se « cachant derrière les civils » dont nous venons d’expliquer les raisons de la densité ; bombarder une population du haut d’un bureau, d’un ordinateur ou d’un avion de combat est certes moins suicidaire.

Plus fondamentalement, ce que révèle ce nouvel épisode martial est la manière israélienne de gérer son occupation et sa colonisation des Territoires palestiniens, émiettés à dessein en plusieurs enclaves politiques isolées les unes des autres, dans lesquelles sont entassés un maximum de Palestiniens pour libérer un maximum de terres au « grand Israël biblique ». Cet objectif ne s’embarrasse pas de machinations ou de conspirations sophistiquées, tant est forte la domination israélienne. L’immense supériorité de sa position permet toujours à Israël de capitaliser à son profit les changements, prévus ou imprévus, causés par ses offensives : révolte palestinienne ? « cela justifie leur traitement militaire » ; docilité palestinienne ? « c’est que la force fonctionne contre eux mais ils ne sont pas assez démocrates » ; élections palestiniennes ? « ils sont trop démocrates car élisent des islamistes ». Ainsi les élites politiques palestiniennes, potentats de misérables réserves, sont-elles régulièrement et savamment taillées à la mesure du patient jardinier militaire israélien. Et tous, ici et là-bas, font semblant de croire que le mot « État » changera cette réalité de confetti colonial. (Montréal , 20 novembre 2012)

samedi 1 décembre 2012

J'ai honte d'un prof du département (partie finale)

Pour finir, voici la magique proposition qui a été votée en assemblée générale des cycles supérieurs en science politique (AECSSP-UQAM). Je trouve que c'est une très bonne proposition, et que les gens qui l'ont imaginée ont beaucoup plus le sens des responsabilités et une bonne compréhension de ce qu'est la liberté académique que Bauer, la direction du département, et la direction de l'université. Mention spéciale aussi à cette assemblée générale pour avoir décidé d'organiser un séminaire/panel sur le Moyen Orient et sur la liberté d'expression académique; événements auxquels M. Julien Bauer sera invité. Voilà, ça ne sera pas aussi facile de poser en victime innocente quand il va falloir argumenter contre de vrais arguments et pas seulement faire du sensationnalisme à Radio X.

Résolution adoptée par l'AECSSP-UQAM le 30 novembre 2012 :

Considérant la nature diffamatoire et intimidante des propos tenus par Julien Bauer en entrevue à CHOI Radio X Montréal le 20 novembre 2012 envers collègues, étudiants et étudiantes, et personnalités publiques ayant manifesté leur appui à la cause palestinienne,

Considérant article 5.0.2, al. 4 de la convention collective du Syndicat des professeurs de l’UQAM (SPUQ) qui stipule que « La liberté universitaire doit être exercée de façon responsable; elle comporte le respect des opinions d’autrui »,

Considérant l'incapacité apparente de Julien Bauer de faire preuve du discernement minimal attendu d'un docteur en science politique.

Considérant les actes de vandalisme qui ont été commis dans la nuit du mardi 20 au mercredi 21 novembre 2012 au bureau de M. Julien Bauer,

Considérant que ces actes de vandalisme ont été condamnés par la direction du département et la direction de l'université,


QUE l’Association étudiante des cycles supérieurs de science politique de l’UQAM (AECSSP-UQAM) :

CONDAMNE les propos tenus par M. Julien Bauer,

SOULIGNE son manque de retenue et d'honnêteté intellectuelle ainsi que son usurpation du titre de spécialiste du Moyen-Orient,

CONSEILLE fortement à M. Julien Bauer de prendre sa retraite anticipée,

RAPPELLE que la responsabilité du milieu universitaire à assurer la libre expression des points de vue, quels qu'ils soient, dépend de l'engagement de tous ses membres à exercer leur liberté académique de manière responsable dans le but de favoriser un débat ouvert, éclairé et respectueux de ses interlocuteurs et interlocutrices.

vendredi 23 novembre 2012

J'ai honte d'un prof du département (partie II)

PARTIE II - Où la réponse à des grossièretés haineuses est répondue par un manque de finesse (personnellement j'aurais trouvé que le message aurait été beaucoup plus clair et moins facilement instrumentalisable par la victimisation de Bauer si ça avait été écrit "Vive la Palestine libre!"... mais bon... Pis "Heil Israël" on comprend que c'est un rapprochement entre sionisme et nazisme, mais je trouve ça douteux pareil...), et où l'UQAM et le département de science politique cautionnent complètement les raccourcis intellectuels haineux et propagandistes de Bauer (En prime une déception! Le directeur du département ne sait plus ce qu'est du racisme!)





Bonjour,

Des propos haineux et racistes ont été inscrits sur la porte du professeur Julien Bauer dans la nuit de mardi à mercredi. Ces méfaits ont déjà été rapportés au Service de la sécurité et de la prévention de l’UQAM et une enquête est en cours. Les tentatives d’intimider et réduire au silence des membres de la communauté universitaire, quelle que soit leur position, sont inacceptables. Je tiens à souligner que le département de science politique ne saura tolérer en aucun moment ce genre de comportement.

Bien à vous,

Julián Durazo Herrmann
Directeur, département de science politique
Université du Québec à Montréal

***

PROPOS HAINEUX, INTIMIDATION, VANDALISME: L'UQAM DÉNONCE DES ACTES INACCEPTABLES

Des personnes, incluant, malheureusement, des étudiantes et des étudiants, se sont livrées hier et aujourd’hui à des propos haineux, à des actions d’intimidation à l’égard du professeur Julien Bauer, et à des actes de vandalisme dans les murs de l’Université du Québec à Montréal.

Ce sont là, pour la Direction de l’UQAM, des comportements totalement inacceptables et la Direction les réprouve et les condamne sans appel.

Les propos haineux et l’intimidation d’une personne ne peuvent, d’aucune façon et en aucun cas, être cautionnés ni tolérés en milieu universitaire et sont absolument indignes de ce milieu.

Il en est de même du vandalisme et de la dégradation physique des lieux de l’Université. Faut-il le rappeler, il s’agit de biens publics appartenant à la population québécoise qui les a payés de ses taxes et impôts.

Les propos haineux, les gestes de menace et d’intimidation posés à l’endroit d’un membre du personnel et les dommages délibérés causés aux biens de l’Université conduiront la Direction à prendre les mesures appropriées, dans le cadre de sa juridiction, en vue de faire respecter les droits de chacune et de chacun.

La Direction

***
Dans La Presse

J'ai honte d'un prof du département (partie I)

Je vous présente Julien Bauer, professeur au département de science politique de l'UQAM et spécialiste des relations entre politique et religion (ça fait peur). En peu de mots voici pourquoi j'ai honte/suis choquée: sioniste qui se sert de sa crédibilité de professeur d'université pour légitimer sa propagande haineuse et manichéenne. Voici la saga en quatre temps.

PARTIE I: L'entrevue à CHOI Radio X (20 novembre) - Ou comment Bauer quitte complètement le terrain de l'échange académique pour entrer de pied ferme dans un monde plein d'opinions haineuses et de raccourcis intellectuels malhonnêtes.

Animateur 1 : Pouvez-vous nous expliquer un petit peu là le problème présentement au Proche Orient entre Israël et la bande de Gaza ?

Julien Bauer :
Y a pas de problème entre Israël et la Bande de Gaza, il y a un problème avec Hamas. Hamas est une organisation qui a été créée il y a un peu plus de 20 ans, qui a une charte qui date de 1988, que j’ai relu hier. On a un peu l’impression de lire les textes nazis. C’est littéralement incroyable ! Alors, le but, contrairement à ce qu’on pourrait croire, n’est pas d’avoir un État palestinien, le seul et unique but, et ils le disent dans leur article 7, est de tuer, non pas seulement tous les Israéliens, ce qui ferait déjà beaucoup, tous les sionistes, mais tous les Juifs partout dans le monde. Ils le disent et l’écrivent avec citations du Coran bien sûr. Vous avez des gens, qui disent clairement, ils ne le cachent pas, que leur but c’est d’abord de tuer tous les Juifs. Ensuite, que tous les États arabes et musulmans du Proche-Orient forment un grand tout. Et finalement, d’avoir un Califat mondial. Autrement dit, un gouvernement mondial, c’est la folie furieuse, musulman, dans lequel, ou bien ceux qui ne sont pas musulmans se convertiront, ou seront traités traité en inférieur. Alors, avec des gens pareil, ça m’a l’air un peu difficile de discuter quoi que ce soit. Le résultat c’est que, ils le disent eux-mêmes, notre constitution c’est le Coran, notre maître c’est Allah et Mohamed le prophète, et notre plus ardent désir est de mourir comme martyr pour la cause.

Animateur 1 :
Ok. Parfait. Jusqu’à maintenant, je vous suis parfaitement M. Bauer, donc Le problème là-dedans c’est le Hamas. Pourquoi d’abord les gens qui manifestent ne manifestent pas contre Hamas et le sortir de la Bande de Gaza, si je comprends bien c’est eux qui contrôlent c’État-là ?

Julien Bauer :
Alors là, vous me posez une question un peu embarrassante, vous me demandez de dire qu’il y a au Québec des imbéciles, et la réponse c’est oui il y en a. Lorsque les gens de Québec solidaire viennent avec des trémolos dans la voix nous dire c’est épouvantable ce qui arrive, alors ce qui arrive bien sûr, on montre à la télévision, on montre les bombardements israéliens à Hamas qui tuent des gens, ce qui très vrai. Mais ce qu’on n’a pas montré c’est qu’en quatre jours il y a milles roquettes, missiles et fusées, qui sont parties de Hamas vers les villes israéliennes. Ah! Et ça, apparemment, ça n’a aucune importance. Alors soyons très très très clair, les gens qui ont manifesté hier, que se soit Québec solidaire, la CSN, quelques étudiants dont le niveau intellectuel n’est pas très élevé de Concordia, et hélas de mon université, l’UQAM, c’est gens-là, en plus de ne rien comprendre, sont à mon avis fondamentalement des racistes. Et j’accuse pas les gens de racisme facilement. D’une part, on peut tuer les Juifs, ça n’a aucune importance, ils s’en foutent. Donc, quand on tue des familles juives en Israël, c’est le cadet de leurs soucis. Deuxièmement, on peut tuer autant d’Arabes qu’ont veut, ça n’a aucune importance. Après tout, on a en tuer déjà 40 000 en Syrie, ils s’en foutent éperdument. Mais si jamais, on peut démontrer qu’un Arabe a été tué par un Juif d’Israël, alors là c’est une bonne victime, dans ce cas-là on en parle. Autrement dit, si je suis un terroriste de Hamas, je lance des fusées sur la population civile israélienne, et les Israéliens, ah! ah!, me répondent en me tirant dessus, mais qu’il y avait quelqu’un à côté de moi, moi je suis une victime, et les gens descendent dans la rue à Montréal en ma faveur.

Animateur 1 :
Mais, M. Bauer, là je vous écoute, pis c’est quand même grave de quoi vous accusez ces gens-là dans les rues hier. Je peux pas croire qu’ils sont aussi innocents que ça. Pas innocents dans le sens de innocents non-coupables.

Julien Bauer :
Ils ne sont pas innocents, ils savent très bien ce qu’ils font.

Animateur 1 :
Ils le savent vous pensez?

Julien Bauer :
Une minute. Amir Kadhir sait très bien ce qu’il fait, Françoise David sait très bien ce qu’elle fait. Ce ne sont pas des imbéciles ce sont des gens qui sont simplement, qui ont décidé de mettre leur intelligence au service du mal. Oubliez pas une chose, si on remonte dans l’histoire, il y a pas tellement longtemps, il y a plein d’intellectuels qui étaient en faveur de Hitler, de Staline, de Pol Pot, de tout plein de toutes sortes de gens qui avaient 10 millions de morts sur la conscience.

Animateur 1 :
Attendez expliquez nous un peu M. Bauer. Où ça?

Julien Bauer :
Bien. Où ça? Vous prenez les intellectuels français, anglais, britanniques, américains, etc., dans les années 1940, qui étaient en admiration devant Hitler, devant Staline. Ils l’ont écrit, ils l’ont dit, ils l’ont fait. Pourquoi? Parce que, alors c’est très gênant à dire pour moi parce que je suis professeur, les intellectuels ont souvent une tendance à se conduire comme des prostitués et à aller du côté du plus fort. Et aujourd’hui, le plus fort apparemment pour eux, c’est non pas l’Islam, mais l’islamisme triomphant, les fous furieux qui veulent un Califat mondial. Donc, mon vieux, c’est pas grave, on va aller avec eux, mais nous on est quand même des gens biens

Animateur 1 :
Ok. Mais M. Bauer, je vous arrête là-dessus, mais je veux juste savoir quelque chose ok, là je vous suis, pis c’est très clair, mais pourquoi d’abord on fait juste montrer les dégâts dans la Bande de Gaza. Là on nous montre des enfants morts depuis à peu près deux-trois jours, c’est dégueulasse. Pourquoi d’abord est-ce qu’on nous montre pas cet autre côté-là dans les médias? Quand le Hamas va envoyer des roquettes sur Israël, pourquoi ça on ne le voit pas, pourquoi on n’explique pas que le Hamas va souvent… Ça me fait penser un p’tit peu, le Hamas et le Hezbollah même chose ?

Julien Bauer :
Non, mais c’est assez proche comme…

Animateur 1 :
Parce des fois, parce que souvenez-vous avec le Hezbollah dans le temps du Liban, on utilisait des familles comme bouclier. On se mettait derrière, on pitchait des lances-roquettes, pis après ça quand on répliquait contre le Hezbollah, bien là on sortait dans les rues avec des enfants décédés. Oui, mais bien là, c’est parce qui pitchait des roquettes derrière caché dans la famille.

Julien Bauer :
Deux points. Le chef de Hamas aujourd’hui est dans un abri 5 étages en dessous de la surface de la terre et au-dessus il y a un hôpital. Autrement dit, on peut pas y toucher il y a un hôpital au-dessus. Ce sont des gens qui se cachent derrière les femmes et les enfants. Les points de départ des roquettes, c’est dans des mosquées, dans des écoles et dans des hôpitaux. Et, ils savent très bien ce qu’ils font. Ils sont prêts à tuer leur propre population. Dix pour cent des roquettes envoyés vers Israël n’y arrivent pas mais tombent sur Gaza. Aucune importance. Ils sont prêts à tuer leur propre population. Maintenant, pourquoi les journalistes se conduisent de cette façon-là? Il y a plusieurs raisons mais une qui est essentielle. Les journalistes au Proche-Orient on une peur panique des organisations arabes. Pourquoi? Parce qu’ils ont peur de se faire descendre. Ils savent qu’ils peuvent dire n’importe quoi contre Israël, ils ne risquent rien du côté israélien. Autrement dit, ils se mettent du côté qui est le plus facile, le moins dangereux. Et en plus de cela, il est vrai que c’est plus facile de prendre des photos ou des images à Gaza qui est beaucoup plus petit que les villes qu’ont été ciblés par Hamas, parce qu’il y en a beaucoup plus et sur un rayon beaucoup plus grand. Et comme les Israéliens ont un système anti-missiles qui marche relativement bien, il y a relativement moins de dégâts. Par conséquent, une maison démolie à Gaza, ça fait le tour du monde, une maison démolie à Kyriat Malakhi en Israël, on n’en parle pas.

Animateur 1 :
Mais M. Bauer comment on peut régler le problème? D’abord dites nous comment ça peut dégénérer parce que dans le contexte où a exhumé le corps de Yasser Arafat qui aurait été potentiellement empoisonné au polonium. Si on le démontre ça dans la prochaine semaine je crois, d’ici dix jours on devrait avoir les résultats. Qu’est-ce qui peut arriver dans cette région du monde-là, est-ce que ça peut dégénérer?

Julien Bauer :
Bon alors d'abord que l'histoire d'Arafat à mon avis ça tient pas debout parce que cette histoire d'empoisonnement est peu vraisemblable et en plus de ça, apparemment, même s'il a été empoisonné c'est un poison qui ne laisse pas de trace après quelques années. Donc on ne pourra rien prouver, on va sans doute dire que on ne peut pas le prouver mais que ça aurait pu arriver, autrement dit, ça n'a aucun sens. Maintenant qu'est-ce qui va arriver, la réponse est : lorsqu'on a affaire à des fanatiques, encore une fois leur but c'est une dictature mondiale, ils ne le cachent pas, ils le disent, il faudrait peut-être écouter ce qu'ils disent. Ils estiment *** qu'il faut tuer tous les juifs, c'est clair, ce sont des appels au ***. Le minimum c'est qu'ils ne puissent plus envoyer de roquettes, et de missiles et de fusées, de tout ce que vous voulez, sur la tête de leurs voisins. Tant qu'ils ont les moyens et la volonté de le faire, c'est le devoir des israéliens non seulement de défendre leur population, aucun État ne peut laisser sa population se faire attaquer comme ça, mais de défendre un minimum de civilité dans le monde parce que si on laisse le voisin impunément vous envoyer des roquettes sur la figure, ça commence en Israël, ça arrêtera où? À Québec?

Animateur 1 :
Ouais mais monsieur Bauer je suis en train de regarder, voyez on me dit que, je regarde un peu là, y a un site libanais affilié au Hezbollah qui est en train de dire que le Hezbollah et l'Iran sont ouverts à faire un pont pour fournir le Hamas en missiles. Ça finira pas tout de suite cette affaire là?

Julien Bauer :
Ben écoutez, si on peut tirer mille missiles en quatre jours, ça prouve qu'ils en ont des dizaines de milliers.

Animateur 1 :
Ouain c'est ça mais pensez-vous qu'on va pouvoir s'asseoir à moment donné et discuter? Non?

Julien Bauer :
Comment voulez-vous discuter avec des gens qui disent : « mon seul et unique objectif c'est de vous tuer »?

Animateur 1 :
Non, je comprends très bien. Ben c'est sûr. Donc tout ce qui reste, c'est que ça va dégénérer.

Julien Bauer :
Le mieux qui puisse arriver c'est que Hamas soit battu et dise ben pendant quelques années on va attendre avant de recommencer à essayer de tuer nos voisins, parce que ça fait mal. Mais sinon, hélas, une solution pacifique avec des gens violents qui disent « la mort est bonne *** » ils le disent, ils le disent, c'est ça qui est incroyable. Mourir est une bonne chose si on tue tous les ennemis, et les ennemis c'est quasiment tout le reste du monde.
Animateur 1 :
Faque finalement on va continuer à voir des images comme ça qui vont continuer à défiler dans la télévision, les journaux...

Julien Bauer :
Oui et on va continuer à voir, si on prend ça par le petit bout de la lorgnette, on va continuer à voir ce qu'on appelait les... les idiots de service. C'est ce que les communistes appelaient les gens qui savaient très bien que Staline était une crapule mais qui défilaient quand même dans les rues en faveur de Staline parce qu'ils croyaient que c'était bon pour le progressisme, pour la libération des peuples, etc. Vous continuerez à voir des gens au Québec, sachant très bien ce qui arrive, comprenant parfaitement ce qui arrive, qui continueront à manifester en faveur de ce qu'il faut bien appeler un fascisme islamiste.

Animateur 1 :
Monsieur Bauer, merci beaucoup d'avoir pris le temps de nous parler ce matin.

Julien Bauer :
C'est moi qui vous remercie.

Animateur 1 :
Merci, bonne journée. Monsieur Julien Bauer, de l'UQAM, département de science politique de la Faculté de science politique et de droit. Doctorat en science politique qui, euh, qui a fait beaucoup de publications, qui que ça fait changement parce que c'est totalement le discours inverse de ce qu'on entend présentement dans les médias là!

Animateur 2 :
Exactement, qui inverse le discours, parce que les gens taxent justement les américains et Israël de fascisme. Lui il dit non, les vrais fascistes ce sont les Palestiniens avec le Hamas. Ben là il utilise quand même des parallèles avec Hitler, Staline, les gens qui supportaient, il y va pas avec le dos la cuillère.

Animateur 1 :
Non, je trouve qu'on est allés loin, même, je veux dire, IL est allé loin ce matin là-dedans là!

Animateur 2 :
Peut-être frustré de voir que y a des gens qui manifestent juste d'un côté.

mardi 11 septembre 2012

Ultimo Discurso de Salvador Allende, el 11 Sept 1973

Quelques minutes avant de se donner la mort, pendant que les arrestations et la brutalité militaire allaient déjà bon train...

 

 Seguramente ésta será la última oportunidad en que pueda dirigirme a ustedes. La Fuerza Aérea ha bombardeado las torres de Radio Postales y Radio Corporación. Mis palabras no tienen amargura sino decepción Que sean ellas el castigo moral para los que han traicionado el juramento que hicieron: soldados de Chile, comandantes en jefe titulares, el almirante Merino, que se ha autodesignado comandante de la Armada, más el señor Mendoza, general rastrero que sólo ayer manifestara su fidelidad y lealtad al Gobierno, y que también se ha autodenominado Director General de carabineros. Ante estos hechos sólo me cabe decir a los trabajadores: ¡Yo no voy a renunciar! Colocado en un tránsito histórico, pagaré con mi vida la lealtad del pueblo. Y les digo que tengo la certeza de que la semilla que hemos entregado a la conciencia digna de miles y miles de chilenos, no podrá ser segada definitivamente. Tienen la fuerza, podrán avasallarnos, pero no se detienen los procesos sociales ni con el crimen ni con la fuerza. La historia es nuestra y la hacen los pueblos.

Trabajadores de mi Patria: quiero agradecerles la lealtad que siempre tuvieron, la confianza que depositaron en un hombre que sólo fue intérprete de grandes anhelos de justicia, que empeñó su palabra en que respetaría la Constitución y la ley, y así lo hizo. En este momento definitivo, el último en que yo pueda dirigirme a ustedes, quiero que aprovechen la lección: el capital foráneo, el imperialismo, unidos a la reacción, creó el clima para que las Fuerzas Armadas rompieran su tradición, la que les enseñara el general Schneider y reafirmara el comandante Araya, víctimas del mismo sector social que hoy estará en sus casas esperando con mano ajena reconquistar el poder para seguir defendiendo sus granjerías y sus privilegios.

Me dirijo, sobre todo, a la modesta mujer de nuestra tierra, a la campesina que creyó en nosotros, a la abuela que trabajó más, a la madre que supo de nuestra preocupación por los niños. Me dirijo a los profesionales de la Patria, a los profesionales patriotas que siguieron trabajando contra la sedición auspiciada por los colegios profesionales, colegios de clases para defender también las ventajas de una sociedad capitalista de unos pocos.
Me dirijo a la juventud, a aquellos que cantaron y entregaron su alegría y su espíritu de lucha. Me dirijo al hombre de Chile, al obrero, al campesino, al intelectual, a aquellos que serán perseguidos, porque en nuestro país el fascismo ya estuvo hace muchas horas presente; en los atentados terroristas, volando los puentes, cortando las vías férreas, destruyendo lo oleoductos y los gaseoductos, frente al silencio de quienes tenían la obligación de proceder. Estaban comprometidos. La historia los juzgará.

Seguramente Radio Magallanes será acallada y el metal tranquilo de mi voz ya no llegará a ustedes. No importa. La seguirán oyendo. Siempre estaré junto a ustedes. Por lo menos mi recuerdo será el de un hombre digno que fue leal con la Patria.

El pueblo debe defenderse, pero no sacrificarse. El pueblo no debe dejarse arrasar ni acribillar, pero tampoco puede humillarse.
Trabajadores de mi Patria, tengo fe en Chile y su destino. Superarán otros hombres este momento gris y amargo en el que la traición pretende imponerse. Sigan ustedes sabiendo que, mucho más temprano que tarde, de nuevo se abrirán las grandes alamedas por donde pase el hombre libre, para construir una sociedad mejor.

¡Viva Chile! ¡Viva el pueblo! ¡Vivan los trabajadores!

Estas son mis últimas palabras y tengo la certeza de que mi sacrificio no será en vano, tengo la certeza de que, por lo menos, será una lección moral que castigará la felonía, la cobardía y la traición.

samedi 2 juin 2012

(Anti-) Grand-Prix de Montréal 2012

***AVIS***
Ceci est un décompte de tout ce qui m'a passé devant les yeux jusqu'à maintenant. Il se peut qu'il y ait des informations contradictoires ou pas claires, mais je ne possède aucun détail. Je ne suis en mesure de répondre à aucune question. N'hésitez pas à écrire en commentaire si des choses m'ont échappé.

Perturbons le Grand Prix! 

Du 4 au 10 juin, multiplions les interventions. Partout où ils iront, nous y serons ! Les manifs nocturnes iront déranger cette élite crasse, tous les soirs dans l'ouest du centre-ville.

Jeudi 7 Juin 17h Perturbons le cocktail d'ouverture du Grand Prix!


Pour débuter leur semaine d’activités, ils s’offrent un banquet où le billet pour partager une table avec un pilote coûte 25 000 $ !

Faisons de leur soirée « de prestige, de faste et de plaisir » notre « Grand Soir »!

Rassemblement au coin des rues Des Seigneurs et Notre-Dame (métro Georges-Vanier, Lionel Groulx ou Charlevoix- plan à voir!)

DISCLAIMER: LES ORGANISATEURS DU GALA VONT SE VANTER QUE L'ÉVÉNEMENT EST UNE SOIRÉE AU BÉNÉFICE DE L'HÔPITAL STE-JUSTINE...ET ON PEUT COMPTER SUR LES MÉDIAS MAINSTREAM POUR REPRENDRE ET RÉPÉTER CET ARGUMENT DE MERDE AD NAUSEAM... BEN SI LES PARTICIPANTS À CETTE MASCARADE DE RICHES ONT VRAIMENT LE CŒUR SUR LA MAIN, ILS N'ONT PAS BESOIN D'UN PRÉTEXTE BIDON POUR DONNER LEUR CASH À LA CHARITÉ! SI VOUS AVEZ DU CASH DE TROP, GANG DE CÂLISSE, DONNEZ-LE DIRECT À L'HÔPITAL PIS VENEZ PAS NOUS FAIRE CHIER AVEC VOTRE SHOW DE BOUCANE! FUCK OFF!


Jeudi 7 Juin 19:30
Place du Canada 

Grande maNUfestation à l'occasion du Grand-Prix de F1!

Pourquoi manifester nu?
La nudité permet de mettre sur un certain pied d’égalité tous et toutes en révélant l’universalité du corps humain. En s’affranchissant de nos vêtements, nous rejetons ainsi l’étiquetage social qui nous est imposé par la société de consommation. En plus d’injecter une bonne dose de ludisme et d’Éros à la crise sociale actuelle, ce moyen d’action se situe dans le sillage de la libération sexuelle opérée depuis les années soixante contre le traditionalisme ambiant. Pour faire simple, nous utilisons le langage corporel afin de déconstruire le conditionnement culturel que nous impose la société de consommation. La nudité, est-ce uniquement l’affaire des publicitaires sexistes et de la servitude du corps-objet? Fuck off!

Pourquoi pendant le Grand Prix de F1?
Les valeurs sexistes, non environnementales, élitistes et économistes qui sont véhiculées par ce type d’événement entrent hautement et directement en confrontation avec celles défendues par le mouvement étudiant et la contestation populaire globale qui émerge en ce début de 21e siècle. Évidemment, le Grand Prix de F1 est très couru par l’élite économique mondiale qui, chaque année, vient profiter des « charmes » de Montréal : hôtels luxueux, bars de danseuses, services d’escortes et de prostitution, soirées V.I.P., expositions de voitures de luxe, etc. Ce tourisme élitiste et décadent est-il profitable pour l’ensemble de la population québécoise ou l’est-il spécifiquement pour les acteurs économiques étroitement liés aux partis politiques au pouvoir? On nous fait miroiter des retombées financières essentielles, peu importe les contradictions avec notre identité collective. Mais l’idéologie que véhicule le système économique actuel est clairement nuisible à l’émancipation populaire. L’équilibre de l’économie québécoise repose-t-il uniquement sur des projets de show de boucane, des festivals poches qui se prétendent divertissants et rassembleurs (lire ici Juste pour Rire) et sur la promotion de l’image de marque de notre pays où il fait bon faire des affaires avantageuses pour la minorité économique et jouir de plaisirs douteux?

Une action non violente
Nous prônons la diversité des tactiques. Si la révolution du printemps étudiant peut se faire sans heurts, nous en serons tous gagnant-e-s. C’est pourquoi la Grande MaNUfestation se veut d’abord et avant tout symbolique, humaniste et festive. Par l’acte ultime de libération que représente cet affranchissement du conditionnement esthétique, opposons-nous aux cultes de la conformité, du corps-objet normalisé, de la voiture, de la surconsommation et du tourisme de luxe dans un contexte d’austérité économique illusoirement inévitable. Montrons à la face du monde qui nous sommes vraiment : un peuple éduqué, solidaire et LIBRE.


Vendredi 8 Juin 18h
Square Dorchester (coin Peel et René-Lévesque), Métro Peel

Résistez au Grand Prix Formule 1 et à la répression étatique: Solidarité Bahreïn-Montréal!



Il y a près de deux mois, les militants pour la démocratie et les partis de l’opposition à Bahrïen ont lancé un appel à l’annulation du Grand Prix de Bahreïn Formule 1. Nous marchons en solidarité avec les bahreïniens qui manifestent contre l’autorité de la monarchie al-Khalifa depuis le 14 février, 2011. Nous marchons en solidarité avec le mouvement pour la démocratisation qui fait face à une répression sévère exercée par l’État du Bahreïn.

Le 14 février 2011, des dizaines de milliers de citoyens du Bahreïn ont adhéré à l’appel de mobilisation lancé par les partis de l’opposition et les militants pour la démocratie. En effet, les bahreïniens se sont réunis à la place de la Perle située dans la ville capitale de Manama pour revendiquer la liberté, la démocratie et l’égalité.

Dans les jours qui ont suivi, les protestataires ont commencé à se rassembler et à camper à la place de la Perle tout en intensifiant la contestation. En réplique à l’émergence de ce mouvement populaire, le gouvernement a usé de la force de façon excessive qui a fait 5 morts et plusieurs centaines de blessés. En mi-mars, pour éviter d’autres manifestations dans ce lieu, les autorités ont fait raser le monument qui lui avait donné son nom.

Depuis ce moment-là, le mouvement pour la réforme politique s’est propagé avec des manifestations quotidiennes à travers le pays. Le gouvernement du Bahreïn a continué à réprimer la résistance populaire ainsi que les appels pour le changement social en visant les militants pour la démocratie, ce qui a entraîné des centaines d'arrestations et près de 55 à 65 de morts depuis le début du soulèvement.

Le Grand Prix Formule 1 de Montréal aura lieu cette fin de semaine. La semaine passée, Charest a réaffirmé qu’il rejetait la notion de l’accessibilité à l’éducation. De plus, il refuse de reconnaître le mouvement social grandissant au Québec. Comme nous l’avons témoigné ces derniers quatre mois, le gouvernement a tenté d’étouffé la dissidence par le bias de la brutalité policière, d’où plus de 2500 manifestants ont été arrêtés, et à l’aide de législation répressive, le projet de loi 78.

Comme c’était le cas au Bahreïn, la répression exercée par l’État s’intensifiera autour des événements du Grand Prix Formule 1 avec l’assistance d’une élite soucieuse des ses propres intérêts capitalistes ainsi que celles de ses alliés.



Samedi 9 juin
2:30 pm Carré Norman Bethune (coin Guy et de Maisonneuve) 

Qui sème le Gr@nd Prix recolte la colère! C'est presque ce moment-là, quand des milliers d'ostie de crosseurs se déversent dans les rues du centre-ville et nous assaillent avec leur moche attirail de Ferrari (en rouge, quelle ironie!) et leur fucking misogynie.


Donnons à eux une expérience de magasinage spéciale cette année, avec un grand festival de bruit, et leur montrons comment nous «paint the town red».


Samedi 9 juin
17h au Square-Philips (métro McGill)


Dans le cadre du Grand prix du Canada, allons cassons le party des clients de l'industrie du sexe!

Rendez-vous à 17h au Square-Philips (métro McGill) le samedi 9 juin pour perturber une des cibles privilégiées de ces crosseurs internationaux.

Pourquoi? L'industrie du sexe subsiste à cause des cadres patriarcaux, sexistes, capitalistes, racistes, colonialistes, impérialistes, classistes, hétérocentristes et âgistes. La mondialisation néolibérale accroît, renforce et aggrave les réseaux prostitutionnels. En tant que tel, elle est le reflet de nos sociétés : ainsi, selon les recherches de l'Action ontarienne contre la violence envers les femmes, 99% des clients-prostituteurs sont des hommes, tandis que 90% des personnes prostituées sont des femmes et des fillettes. Par ailleurs, ce phénomène est si répandu que 11% de la main d'œuvre mondiale s'y retrouve.

Pour nous, la prostitution est de l'exploitation sexuelle commerciale : la prostitution s'est un viol monnayé à répétition. Le système prostitutionnel repose sur les soi disant besoins sexuels irrépressibles des hommes, primant sur l'intégrité et la dignité des femmes. C'est également de cette manière qu'il se perpétue.

Il y a une forte corrélation entre l'exploitation sexuelle des femmes et la tenue des grands évènements sportifs. Le Grand Prix ne fait pas exception, il en est plutôt le cas figure. À croire qu'il s'agit là de l'expression type de la construction sociale d'une certaine «virilité masculine».



Cet appel à la perturbation est lancé par des féministes radicales montréalaises et des pro-féministes.


Dimanche 10 juin



10:30 Place Emilie Gamelin
Au capitalisme, au sexisme et au non-environnementalisme le plus grossier, nous opposons NOTRE vision du monde, notre jeunesse, notre entêtement, notre idéalisme.

MANIF-ACTION contre le Grand Prix des frais de scolarité:
soyez nombreux et nombreuses,
soyez déterminé-e-s,
soyez préparé-e-s.

Dimanche toute la journée...
- Avis à tou-te-s les joueurs-ses de tam tam, les amateur-e-s de verdures et de vin cheap, les fumeur-ses de pot, les fans de donjons et dragons grandeurs natures et les chasseurs-ses de cadets: Les tam tam, qui traditionnellement se déroulent sur le mont-royal à tous les dimanches, déménagent pour une journée particulière, dimanche prochain, le 10 juin, et se tiendront sur l'île Ste-Hélène pour célébrer le Grand Prix de Montréal, amenez vos ami-e-s et tout votre arsenal!!!!


-On va tous au Grand Prix... EN MÊME TEMPS!
Combien de personnes le système de Métro peut transporter en une journée? Et si on décidait tous d'aller faire une balade sur l'île Notre-Dame dimanche le jour du Grand Prix? Juste pour voir combien de personnes peuvent entrer dans le métro?
En arrivant sur l'île vous pouvez virer de bord et puis recommencer. Juste pour le plaisir.

- Quelques tours de métro pour tenir compagnie à ceux qui ont eu la bonne idée de séjourner dans les motels de Longueuil...en attendant d'aller poireauter devant la billetterie...en cherchant nos billets dans notre sac.

***

Je déteste la démocratie comme système politique. Elle vous empêche de réaliser des choses.

En juin 2005, à l'occasion d'une quatrième place obtenue par le pilote féminin Danica Patrick à l'Indianapolis 500, Bernie Ecclestone déclare à la télévision qu'il ne croyait pas qu'elle pourrait faire si bien, ajoutant au passage qu'il a toujours pensé que les femmes «devaient être vêtues de blanc, comme tous les autres appareils électroménagers».

Formula 1 boss Bernie Ecclestone joked about the unrest in Bahrain that has left several dead and scores injured. 

Bref, la paille de Bernie Ecclestone est plongée bien au fond de notre grand milk shake collectif. Et pour lui, de toute évidence, les coffres de l’État sont infiniment profonds.

Les chefs de file du mouvement étudiant peuvent aller se rhabiller. À leur place, Bernie Eccletone aurait depuis longtemps obtenu la gratuité scolaire. Et à titre de boni, Raymond Bachand aurait sans doute accepté, en plus, de verser un salaire à tous ceux qui fréquentent le cégep ou l’université.


jeudi 31 mai 2012

Joyeux anniversaire Mme Desmarais!



Je mets le vidéo ici parce que c'est une belle archive, mais sinon (je gâche le punch) vous saurez que le vidéo est platte. Platte platte platte. Je vais vous le raconter ça va être moins platte.

- Faut organiser et placer la salle et le jardin. Installer le super décor sketch qui fait plus "Ginette et Bertrand à Las Vegas" que "voici une famille milliardaire". Faut monter le super abri tempo avec des fenêtres et savoir où placer les invité-e-s et le paon blanc.

- Les invité-e-s n'en finissent pu d'entrer en passant par le tapis rouge. Les hommes en pingouins, les femmes en robes qui ont l'air de sortir des années 80 (les coiffures aussi. Attentions mesdames, la coupe " j'ai les cheveux teints roux/blonds et coupés courts pour ne pas qu'on voit qu'ils tombent et qu'ils sont gris" peut être attendrissant chez les caissières du Super C mais on s'attend à plus venant de gens qui ont les moyens d'avoir leur salon de coiffure). Ceux et celles qui sont moins habitué-e-s entrent dans la salle en regardant les décorations, les autres font semblant que tout est normal et qu'illes ne sont pas impressionné-e-s.

- Pendant que tout le monde jase le couple Desmarais entre sous les applaudissements. La dame à l'air de sortir d'un mauvais épisode de Santa Barbara. Tournée de becs!!!

- Le show commence avec des chanteur-euse-s d'opéra. Le couple royal, euh s'cusez je voulais dire les Desmarais, sont assis dans des genres de trônes, sous la lumière et ont l'air émus. La dame essuie même quelques larmes (c'est sa toune!). Mais dur à dire sous le Botox...

- Tout le monde va s'assoir aux tables. Le spectacle continu; ça commence avec une espèce de comédie musicale, puis finalement un dj enflamme la pièce et tout le monde danse! Weeeee! Fin de la première partie.

- Ensuite on voit un brunch. Ça semble être plus ou moins les mêmes invité-e-s (mesdames j'ai reconnu vos coiffures). Tout le monde s'installe sous les abris tempos avec des fenêtres et Charlebois chante en l'honneur de « Jackie ». Embrassades et remerciements. Puis enfin illes mangent et dansent. Mulroney fait vibrer la salle avec sa voix et son sex appeal de crooner.

- À la fin on a droit à un PowerPoint magique avec des gros plans du château Desmarais (même la salle de bain), des décorations, des fleurs, du toit, de la bouffe, des ustensiles, des tableaux, du paon blanc (on s'attache), des Desmarais, des décors de spectacle, des comédien-e-s...

- Et finalement le DVD arrive au moment où on fait un autre party! Ça semble être pour toute l'équipe qui a participé à l'élaboration des 2 autres fêtes (fallait passer les restes?). Et la soirée finie aussi en dansant.

Vous voyez ben que c'était platte comme vidéo... Par contre un autre uppercut à mon côté social-démocrate qui a dit tellement souvent « franchement, le genre de party bourgeois-aristocrate avec des robes longues laides et des paons ça se fait pu, illes doivent avoir a des goûts plus modernes ». Pour de vrai c'était un vidéo platte mais plein de mauvais goût pas juste esthétique. Avoir envie de vomir à la fin est normal.

Je pense que notre belle élite ne comprend pas que nous ne vivons plus en monarchie et qu'elle devrait se garder une tite gêne tant qu'à se faire de l'argent sur le dos de tout le monde.

Merci Anonymous pour ce vidéo laid.

En vedette:
Lucien Bouchard, Brian Mulroney, Jean Charest, Jean Chrétien, George H. W. Bush, Liza Frulla, Marc Hervieux, Yannick Nezet-Seguin, Adrienne Clarkson, Robert Charlebois, Luc Plamondon, un paon blanc, et plusieurs autres!

mardi 1 mai 2012

"Déclaration du 1 mai 2012 - fin de cycle, fin de règne et transition"

Nous avons la « chance » de bénéficier d'un recul historique pour pouvoir faire le bilan du capitalisme néolibéral. Ce programme doit être jugé sur ce qu'il a fait et défait depuis les années 1980. Son bilan économique, écologique et politique est catastrophique. Il est temps d'arrêter ceux qui osent encore dire : « si le marché ne va pas bien c'est parce qu'il n'y a pas encore assez de marché ». Ces porte-paroles doivent être compris pour ce qu'ils sont : des faiseurs de crises. Il y a tout simplement trop de logique marchande.

La récurrence des nombreuses crises et l’impossibilité d’en sortir démontrent que rien ne va plus, que ce programme néolibéral ne marche pas, et que de persister dans ce programme là est la véritable et sombre utopie. Les utopistes ne sont pas les gens qui manifestent dans la rue, mais plutôt ceux qui jugent que la situation générale actuelle peut continuer alors qu’on coure à la catastrophe : le climat peut continuer de se réchauffer, les banques peuvent continuer de socialiser leurs pertes et de capitaliser sur l’accroissement de notre endettement personnel et collectif, des millions de réfugiés de la globalisation peuvent continuer de fuir la dégradation de leurs conditions d'existence, les espèces vivantes peuvent continuer de disparaître les unes après les autres, nous pouvons rester dans le pétrole jusqu’en 2050, notre vie peut être encore plus enchaînée à la productivité, parce que le temps c’est de l’argent et qu’il n’y a pas d’autre monde possible.

Or du temps nous en n’avons plus, et ce monde s’enferme sur lui-même jusqu’à l’asphyxie, dans une lutte concurrentielle de tous contre tous, au grand plaisir des élites déracinées qui en tirent de vertigineux profits.

Cette « révolution culturelle » comme l’a nommée Raymond Bachand, a bel et bien échoué. N'en déplaise à ses supporteurs, l'échec est évident. Ils n’ont plus rien à offrir que ça, un échec lamentable; l'échec comme programme politique et comme mode de développement de la société qui mène inexorablement à des crises sociale, environnementale, économique et politique.

La conclusion est dès lors celle-ci : la révolution néolibérale, qui a consisté à laminer toutes les institutions de la société et à leur substituer des organisations privées, est à bout de souffle ; elle ne peut se poursuivre qu’au prix d’une intervention autoritaire de l’État et de manipulations des réactions instinctives de la population.

Que faire devant la situation? Pour l’instant, il n’y a que deux points de vue qui semblent envisageables : soit vouloir, devant la crise du « modèle québécois », en revenir nostalgiquement à la Révolution tranquille, soit s’entredéchirer dans une réaction aux accents autoritaires – laquelle se pointe déjà à l’horizon, en Europe comme dans les Amériques. Manifestement, aucune de ces deux perspectives ne propose une solution viable et vivable.

À l’encontre de ces deux impossibles sorties de crise, une autre possibilité s’offre nous : une transition vers un monde plus égalitaire et plus écologique. Cette transition est déjà en route, dans la mesure où dans la crise il y a un ralentissement qui est une façon de lutter contre cette crise et une façon de donner la possibilité d’indiquer une autre voie. Il s’agit de saisir ce moment qui s’offre à nous. Le mouvement social initié par la détermination des étudiants et étudiantes en grève est un premier pas de cette transition qui doit absolument être prolongée par une transformation générale de notre modèle sociétal désuet et mortifère. Nous appelons à l’unité du peuple québécois, dans toutes ses différences, toutes catégories sociales confondues, à inaugurer ensemble cette nécessaire et inéluctable transition.

Nous avons été expropriés du pouvoir. Il est temps de mettre un terme à cette dépossession de nos vies. Nous sommes le peuple. Nous sommes le pouvoir. Nous appelons le peuple à reprendre pouvoir sur sa vie, à se réapproprier ce qui lui appartient déjà, et saisir l’instant présent afin de commencer dès maintenant à réaliser ensemble la transition inéluctable, nécessaire et indispensable à la survie de notre commune humanité. Ensemble, soyons les artisans de la brèche et les défenseurs de la société.

Que notre commun élan en soit un exemple!

Benoît Coutu, chargé de cours, sociologie, UQAM
Michel Ratté, chargé de cours, sociologie, UQAM
François L’Italien, chercheur post-doctoral, Université Laval
Éric Martin, professeur, philosophie, Édouard-Montpetit,
Maxime Ouellet, professeur associé, école des médias, UQAM
Jean-Michel Marcoux, chercheur indépendant
Daphnée Poirier, professeure, sociologie, St-Jean-sur-Richelieu
Éric Pineault, professeur, sociologie, UQAM
Jacques-Alexandre Mascotto, professeur associé, sociologie, UQAM

 MANIFS ET SPECTACLE:
  1er MAI ANTICAPITALISTE 2012 / ANTI-CAPITALIST MAY DAY (Montréal)
Contingent féministe manif 1 mai anticapitaliste !

 Le 1er mai, les étudiants et étudiantes seront au rendez-vous dans la manif des travailleurs et travailleuses !
Contingent de la CLASSE féministe et proféministe au 1ier Mai !

Spectacle anticapitaliste du 1er mai 19:00 – 23:30 Cabaret du Mile-End

mardi 24 avril 2012

Grève sociale: 1er et 15 mai!

www.grevesociale.info

Pourquoi la grève sociale ?


Nous sommes dans une ère critique de notre histoire. Depuis trop longtemps, on prétend qu’il n’y a pas d’alternatives. Dans cette optique, le gouvernement nous présente ses nombreuses mesures d’austérité comme étant inévitables.

Pourtant, ces dernières semaines, le mouvement de grève étudiante a montré qu’il était possible de s’unir et de se tenir debout face à des politiques régressives imposées par un gouvernement corrompu et à bout de souffle. Le mouvement étudiant a ouvert une brèche, c’est maintenant à toute la société de s’y engouffrer pour clouer au pilori ceux qui s’enrichissent à nos dépends. Disons-le haut et fort, il est encore possible de rêver d’une société plus juste, plus libre, plus égalitaire ; une société où tout ne serait pas régi par l’ennuyeuse course au profit. Le combat que l’on propose, c’est un combat contre l’austérité et son discours, qui, ici comme ailleurs, martèle sans cesse qu’aucune alternative n’est possible.

Nous ne sommes pas dupes! La hausse des frais de scolarité n’est qu’un aspect d’un programme beaucoup plus large. L’imposition scandaleuse d’une taxe santé, les hausses du coût des loyers et des tarifs d’électricité, la restriction du droit de grève, le refus obstiné d’augmenter les salaires, le pillage des ressources naturelles, le non-respect des droits des peuples autochtones... Autant de politiques et de phénomènes qu’on nous présente, sur un ton grave, comme étant des nécessités, inévitables, alors qu’elles sont en réalité des choix de société. Profitons du momentum que nous donne la grève étudiante, la lutte des syndiqués d’Aveos et d’Air Canada de Rio Tinto et tous les autres mouvements sociaux et changeons les choses une fois pour toutes. La grève sociale est l’unique moyen que nous avons pour bloquer toutes ces politiques d’austérité et proposer mieux.

Les 1er et 15 mai prochain, faisons front commun et sortons dans les rues. Ras-le-bol général, vers la grève sociale! 


Anonymous et Occupy appellent aussi à la grève le 1er mai!

dimanche 8 avril 2012

ÉtudiantEs étrangerEs contre la hausse!

Des étudiantEs ÉtrangerEs à montréal et de plusieurs universités vont organiser une manif contre la hausse des frais de scolarité. Si vous souhaitez vous impliquer ou y participer, prière de contacter: citesansfrontieres.uqam@gmail.com Merci.

mercredi 14 mars 2012

Demain 15 mars : Manifestation contre la brutalité policière!


Un bel élu qui désinforme avec coeur sur la manif du 15 mars. Par contre, mon petit doigt me dit que cette fois-ci, le sentiment de révolte et d'injustice est tellement exacerbé chez les gens que ça va prendre plus que la police et ses alliés qui agitent leurs épouvantails pour empêcher qu'on soit beaucoup plus nombreux-ses que d'habitude à être dans la rue un 15 mars. Et ce, pour d'excellantes raisons. Je suis fière de ma belle AFESPED d'avoir pris en mandat d'assemblée générale d'inviter ses membres à participer à cette manif. Et je vous rappelle que plus nous serons nombreux et nombreuses, moins il y aura de risques pour tout le monde.

Soyez prudent-e-s, gardez l'oeil ouvert. Et petit message à mes ami-e-s pacifistes... De grâce ne mettez personne en danger et ne faites pas la job de la police, elle le fait très bien toute seule.






Le guide « Surprise! On a des droits?! » recense un ensemble de comportements à tenir lors d’une manifestation, en cas d’arrestation, etc. Vous y trouverez également des rappels sur vos droits et sur les obligations des différents corps policiers.

dimanche 11 mars 2012

8 mars et banalité du patriarcat

Je criais le slogan "Contre le patriarcat, je me lève et je me bats", et c’était pas quelque chose d’abstrait, c’était ce que je vivais dans ces minutes-là, c’était ce qui se passait là. J’ai jamais crié ce slogan avec autant de rage.
- Une manifestante du 8 mars dernier-

...

La journée du 8 mars dernier était bien remplie et je voudrais dire un bravo spécial au Comité des parents étudiants de l’UQAM pour avoir occupé le registrariat de l’université avec leurs bouts de choux le matin du 8.

Sinon, moi j’avais choisi une manif avec le titre de Marche pour les femmes et l'accès à l'éducation. La description me plaisait beaucoup, on était le 8 mars… et en GGI contre la hausse des frais.

Ça semble simple et féministe non?

Ben non. Et pour la première fois depuis que souligne le 8 mars de manière politisée, j’ai ressenti de la colère, de la déception, et plein d’amertume.

Par contre avant d’aller plus loin je veux remercier des féministes de la manif pour la solidarité extraordinaire qui s’est tissée pendant que les gars se plaçaient sans arrêt devant nous et nos bannières, qu’ils gueulaient leurs slogans « inclusifs » en couvrant nos slogans féministes, qu’ils essayaient de nous dire de quel côté aller ou qu’ils étaient méprisants envers nos critiques en disant « ouin ok, c’est vrai que c’est juste pour une journée » (Fait vécu). De la même manière, je suis contente d’avoir constaté que certains alliés, des hommes proféministes, faisaient preuve de discrétion et étaient en mesure de mettre en pratique les critiques féministes concernant les comportements dominateurs et oppressants trop facilement reproduits par les hommes.

On revient au début;

Je suis arrivée au point de rendez-vous à peine cinq minutes après l’heure affichée pour la manifestation. On s’entend qu’une manif ne commence jamais à l’heure parce qu’il faut attendre les gens et faire des discours, mais à ma grande surprise celle-là était déjà partie et je l’ai vu passer devant moi à toute vitesse. J’ai suivi tranquillement derrière avec mes ami-e-s retardataires et je n’ai pas vécu personnellement toutes les horreurs que j’ai entendues de la bouche d’autres féministes qui étaient là, qui malheureusement ressemblaient beaucoup trop à ce que moi j’ai vécu. Quand la manif s’est terminée, trop vite, devant les bureaux du ministère, mon humeur était encore au beau fixe.

(Parenthèse : une manif de 500 mètres en ligne droite c’est poche. Pour vrai. C’est vraiment poche. Ça manque d’imagination et ça ne tient pas du tout en compte l’énergie catalysée par autant de personnes et de motivations, que de penser qu’après une heure dans la rue et 20 minutes à déposer des roses, les gens allaient vouloir rentrer chez eux. Fin de la parenthèse)

Devant le bâtiment je suis réellement entrée dans la foule pour me rendre compte que des hommes (le service d’ordre? Des membres de l’organisation?) nous criaient que l’action était finie et qu’il fallait quitter. Ils faisaient passer le mot qu’ « on retourne à l’UQAM en manif ».

C’est là qu’on a décidé de prendre Notre-Dame au lieu de les écouter. Ils n’étaient pas contents… Je me rappelle un gars en particulier qui criait « Non! Pas par là! On prend pas la rue! On bloque pas la circulation! C’est une bataille médiatique qu’on mène! »

Bref les féministes et leurs allié-e-s ont pris la rue pendant qu’une bande d’hommes essayaient de les contraindre à leur obéir en ce 8 mars.

On aurait dit un mauvais film.

Tout en prenant la rue, j’ai remarqué que les pancartes du groupe organisateur de la manif étaient tenues par des gars et que c’était un gars qui était rendu avec le mégaphone.

Je n’étais pas au bout de mes peines.

Ma manif, jusqu’à la fin, a consisté à me battre du côté d'autres féministes contre les hommes qui allaient constamment devant la manif et les bannières féministes, à entendre nos slogans féministes, ou simplement féminisés, se faire enterrer par d’autres voix (des grosses voix d’hommes, mais aussi des voix de femmes), à supporter des slogans dégueulasses (euh… mais quel est ce slogan merdique qui finissait par « … Québécoises à genoux »? ), et à essayer de faire de l’éducation populaire sur le tas pour essayer d’expliquer à des mecs que c’était juste la moindre des choses de donner la visibilité aux féministes en cette journée. Évidemment, vers le milieu de la manif, les tentatives d’échange sont devenues des cris et de l’irritation de tous côtés. Je pense que ma patience est officiellement tombée quand j’ai demandé à un dude avec son cristi de drapeau des patriotes qui poussait carrément les femmes pour constamment aller devant la manif « mais qu’est ce que tu fais ici si t’es pas féministe? » et que je me suis fait répondre « ben tsé je suis pour la gratuité scolaire ».

Je n’aurais pas pu mieux dire ça : le mouvement étudiant a récupéré la manifestation du 8 mars, servie sur un plateau d’argent par un groupe indépendantiste.

Moi qui pensais aller dans une manifestation pour souligner le 8 mars en solidarité avec la lutte des femmes dans l’arène de l’éducation, eh bien non, c’était plutôt une manif étudiante-indépendantiste.

C’était laid. C’était décevant. C’était triste. C’était frustrant.

Ça nous a ramené en pleine face que la lutte féministe est une nécessité vitale. Que dans cet espace, que nous pensions protégé, du 8 mars, dans une manif qui se présentait comme une manif féministe, nous n’étions même pas à l’abri du patriarcat et des comportements machistes. Que les femmes et les féministes devaient se battre pour leur visibilité et leur légitimité même dans une manif qu’on leur avait présentée comme étant la leur.

Ça nous a aussi ramené en pleine face le fait que pour les hommes, même s’ils militent « à gauche » et qu’ils sont sensibilisés à des problématiques sociales, de délaisser leurs privilèges ne va pas de soi…

Je veux être claire; plutôt que l’organisation de la manif en tant que telle, ma critique vise plutôt l’ensemble des comportements dominateurs et oppressants ainsi que le total manque de réflexion de la part d’une partie des participant-e-s sur ce qu’est le 8 mars, son lien direct avec l’historicité des luttes féministes et la perte d’une bonne occasion pour mettre cette réflexion en pratique.

Bref, c’était une superbe parade pour l’éducation avec plein de drapeaux du Québec. Par contre, pour beaucoup de féministes, ce fut une occasion de ne pas oublier que la lutte n’est jamais finie et de resserrer nos rangs. Qu’il faut se battre contre l’invisibilisation de nos luttes et leur hiérarchisation.

D’ailleurs le Comité femmes GGI est en train de travailler sur un texte de dénonciation qui sortira dans les prochains jours. Je pense que c’est nécessaire de faire circuler ce genre d’information dans nos cercles, surtout chez les militant-e-s qui ont souvent tendance à penser que parce qu’ils et elles sont pour le féminisme, l’application pratique se fera automatiquement.

C'est PAS avec des fleurs, qu'on les fera plier! Grève FÉMINISTE illimitée!

mardi 6 mars 2012

Activités du 8 mars

7 mars:

Projection du film Miss Representation par le DIRA, 2035 St Laurent, de 19h à 22h,

Femmes et Genre en Palestine: Reflections d'une militante Anti-Apartheid
Présentation par Premilla Nadasen
179 Bronfman, 1001 Sherbrooke Street West
via Solidarity for Palestinian Human Rights (SPHR)
19:30, Université McGill (métro McGill)

Premilla Nadasen est née en Afrique du Sud et bien qu'elle ait déménagée aux Etats-Unis d'Amérique à un très jeune âge, elle y est retournée à plusieurs occasions pour rendre visite à sa famille et a été témoin des politiques discriminantes du régime d'apartheid. Elle a reçu un doctorat [Ph.D.] de l'Université Columbia, un baccalauréat [B.A.] de l'université du Michigan et occupe actuellement un poste de professeure associée à Queens College (City University of New York.) En juin 2011, Nadasen a participé à une délégation d'autochtones et de femmes de diverses origines, féministes, activistes, universitaires et artistes qui ont visité les Territoires Occupées de la Palestine. Lors de son retour, la délégation s'est engagée dans la campagne de Boycott, Désinvestissement et Sanction (BDS) et a publié un appel à l'action à l'attention de leurs collègues universitaires et artistes.

8 mars:

En matinée: Action organisée par le Comité de mobilisation du Comité de Soutien aux Parents Étudiants à l'UQAM

9h30: Par le Collectif Féminisme et Droit UQAM ; matinée « résistances féministes; espace de création et de réflexion sur la lutte pour le droit à une éducation libre et gratuite ».
Agora de l’UQAM

De 13h à 16h : Le Centre des femmes d'ici et d'ailleurs, l'Organisation populaire des droits sociaux et le Projet Villeray dans l'Est invitent toutes les citoyennes et les citoyens habitant Villeray ou ailleurs à se joindre à : Marche de solidarité dans Villeray. Revendications: Un revenu de citoyenneté universel et inconditionnel, correspondant au seuil de pauvreté (22 229$ en 2009); Le retrait immédiat de la taxe santé (200$ en 2012); L'annulation de la hausse des frais de scolarité; La construction de 50 000 logements sociaux sur cinq ans.
Métro De Castelneau (Sortie St-Laurent Ouest)

De 15h à 19h: Marche pour les femmes et l'accès à l'éducation.
Rendez-vous au Parc Émilie-Gamelin

De 17h à 19h : Une plume blanche pour dénoncer les violences faites aux femmes autochtones ;
Amnistie internationale Canada francophone lance sa première capsule vidéo dédiée aux droits des peuples autochtones : Une plume, un droit.
Cinémathèque québécoise, 355 de Maisonneuve Est, Montréal, métro Berri-UQAM;

18h, place Norman-Bethune au métro Guy.
Manifestation annuelle de la Journée internationale des femmes:
International Women’s Day Demonstration.:
Thursday, March 8, 06:00 pm, Norman Bethune Square, Guy-Concordia Metro.

Solidarité avec les femmes palestiniennes ! Le collectif BDS et la Journée internationale des femmes!
Rejoignez le collectif avec les drapeaux palestiniens et la bannière BDS. C’est une opportunité d’exprimer notre soutien aux femmes palestiniennes qui luttent contre l’occupation israélienne et l’apartheid et aussi de se joindre à la journée d’action internationale, la Journée de la femme, pour supporter les luttes pour les libertés de la femme partout dans le monde. Apportez vos propres drapeaux et signes distinctifs et tout autre moyen de nous faire entendre ! Pour en savoir plus, visitez le site : wdofdo.wordpress.com

De 20h à 23h : Le Montreal Sisterhood présente Arts &; Féminisme; Exposition d'oeuvres artistiques engagées et féministes.
Peinture, graffiti, photographie, projections, arts visuels Dj, Slam - Graffiti en direct; à l'Alizé

23h à 1h : marche allumée féministe et queer, C'PAS L'HEURE D'ALLER TE COUCHER! amène tes glowsticks! tes bracelets fluos! tes lucioles! tes chandelles! tes feux de Bengale! viens allumer la nuit par une marche silencieuse pour souligner la nuitée internationale des femmes.

dimanche 8 janvier 2012

"Abolitionnistes du système prostitueur :ce que nous sommes, ce que nous voulons!"

À voir les réactions passionnelles – et souvent outrancières – qui pimentent le débat sur la prostitution et l’éventuelle pénalisation des clients prostitueurs (qui après tout sont une minorité), on est en droit de penser que la question touche un point douloureux du corps social : celui de la mise à disposition sexuelle des femmes pour le plaisir masculin. Nous, abolitionnistes, défendons une idée audacieuse et novatrice : celle d’en finir avec ce symbole de la domination des hommes sur les femmes.


-Ce que nous sommes-


Nous parlons en qualité de témoins : chaque jour, dans le huis clos de nos associations de terrain, loin des plateaux de télévision, nous entendons des personnes prostituées nous dire la vérité de ce qu’elles vivent : violences, mépris, humiliations, insultes qui, si elles sont évidemment parfois le fait des policiers ou des riverains, sont d’abord le fait des "clients". C’est leur parole qui nous permet d’affirmer que, pour la grande majorité de celles et ceux qui en vivent, la prostitution est une violence.

Mais nous parlons aussi en qualité de citoyens. L’axiome "je paye, tu t’exécutes" n’est pas précisément le projet de rapports hommes/femmes que nous ambitionnons. Nous ne voulons pas d’une société où certains hommes continuent de faire leur marché sexuel parmi des femmes – et des hommes – que la précarité, les violences ou la traite ont relégués dans la prostitution. Nous ne voulons pas d’une Europe où certains pays, dits réglementaristes, ont promu les proxénètes au rang d’hommes d’affaires ; où les "clients" consommateurs, sûrs de leur bon droit, continuent de faire comme si les femmes, de toute éternité, "étaient là pour ça"… Quel goût peut avoir la liberté dans ces pays où les bordels low cost proposent désormais des femmes en soldes ? Pour nous, toute prostitution est une défaite pour les femmes, pour les hommes et le vivre-ensemble. Et un triomphe pour la précarité et les violences. Notre souci est un souci de justice, d’égalité et de progrès.


-Ce que nous voulons-



Nos exigences sont simples. La première est l’abrogation du délit de racolage et de toutes les mesures de répression à l’encontre des personnes prostituées ; mais aussi des mesures de protection, d’accompagnement social et d’alternatives, pour toutes, y compris pour les étrangères.


La seconde vise l’interdiction d’acheter un acte sexuel et la pénalisation des clients prostitueurs. Cette interdiction, associée à l’abrogation du délit de racolage constitue ce que les abolitionnistes appellent, et réclament, depuis plusieurs années : l’inversion de la charge pénale. Elle n’est ni l’effet d’une lubie ni d’un goût pour la répression mais un choix politique qui fait déjà ses preuves dans plusieurs pays européens, notamment en Suède. Il est en effet urgent de contrer l’explosion de la traite des femmes, une entreprise criminelle dont les proportions atteignent aujourd’hui des dimensions sans précédent et qui n’a d’autre fin que servir le "plaisir" des prostitueurs.

Enfin nos associations demandent le renforcement de la lutte contre le proxénétisme, une politique pénale d’indemnisation effective des victimes de proxénétisme et la mise en place d’une politique ambitieuse d’éducation à la sexualité et de prévention de la prostitution.


-Ce que nous ne voulons pas... et que beaucoup voudraient nous attribuer-



Définir une bonne et une mauvaise sexualité. Nous menons un combat pour la libération sexuelle. Une sexualité libérée de l’ordre moral, mais aussi des rapports de domination et de l’emprise du marché. Refuser qu’un rapport sexuel puisse être imposé par l’argent n’est pas une entreprise de restriction des sexualités. C’est au contraire une exigence d’égalité qui permet l’expression d’une sexualité libre.



Nier l’existence du consentement de celles et ceux qui choisiraient de se prostituer. L’addition de consentements individuels ne suffit pas à faire un projet de société. Certains "consentent" à travailler pour moins que le smic (NDLR : aide sociale de base). Cela n’empêche pas la société de condamner légitimement tout employeur qui paierait un salarié moins que le smic. D’autres "consentent" à se séparer d’un organe et à la vendre pour vivre ou survivre. Cela n’empêche pas la société d’interdire l’achat d’un organe.


Porter un projet idéologique et utopiste. Abolir ne signifie pas éradiquer. L’abolition de l’esclavage n’a pas conduit à son éradication immédiate. Par contre, l’abolition a engagé l’État et toute la société aux côtés des esclaves et contre le système esclavagiste. L’abolition du système prostitueur, c’est un nouveau consensus social, un choix de société, une qualification de la violence prostitutionnelle qui permet ensuite et enfin d’adopter une série de mesures inscrites dans le cadre d’une politique globale et cohérente.

Pour nous, il est temps d’en finir avec le plus archaïque des "droits de l’homme", celui d’"aller aux putes". Si l’on peut certes disposer de son propre corps, on ne peut pas disposer, sur un claquement de doigts et un froissement de billet, du corps de l’autre. Aucun citoyen responsable ne devrait plus se sentir le droit d’imposer un acte sexuel par l’argent. Notre pays s’honorerait donc de mener cette bataille progressiste pour libérer la sexualité de l’emprise du marché et de la présenter pour ce qu’elle est : une avancée pour les droits humains.

*

Les signataires : Mouvement du nid, Collectif féministe contre le viol, Fédération nationale solidarité femmes, Centre national d’information sur les droits des femmes et des familles (CNIDFF), Osez le féminisme, Coalition Against Trafficking in Women (CATW), Femmes solidaires, Amicale du nid, Clara Magazine, Association française des femmes de carrières juridiques (AFFCJ), association Mémoire traumatique et victimologie, Regards de femmes, Femmes en résistance, Mouvement jeunes femmes, Les Trois Quarts du Monde, Collectif Alouette, L’égalité c’est pas sorcier, Espace Simone de Beauvoir, Coordination française pour le lobby européen des femmes.

En anglais; Abolitionists of the prostitution system : who we are, what we want!

Via Sysyphe, et Le Monde.