samedi 23 juin 2012

Une mime féministe à Guy Nantel, moi à la CLASSE




Premièrement on crache pas sur personne, on dénonce des propos dégradants et dégoûtants (ce qui a toujours dérangé quelques personnes mais que nous continuerons de faire. À coup sûr nous avonss le droit d'exprimer ce désaccord, si eux ont le droit d'exprimer de violentes grossièretés sur les femmes qui avalent). Deuxièmement on ne met pas tous et toutes les humoristes dans ce même panier, pas du tout. Troisièmement il n'y avait pas de manif devant le show, mais bien une action, non pas "anti-humoriste", terme ridicule, mais féministe, avec des citations révoltantes issues des shows de deux humoristes, bien identifiés. Troisièmement, ce ne sont pas seulement les militantES qui dénoncent le sexisme, le racisme et l'homophobie, mais aussi plein de militants, et au final, des milliers d'étudiant-E-s qui ont voté dans leurs AG, puis en Congrès de la CLASSE, d'adopter des positions résolumment féministes et contre l'oppression sous toutes ses formes, et qui ne pouvaient donc pas se permettre de tolérer silencieusement les horreurs prononcées par certains humoristes. Si Guy Nantel, tu es le seul à nous dénoncer, peut-être est-ce parce que tu est le seul à ne pas avoir compris? Que sais-je... Emmanuel Bilodeau nous a félicitées d'être là, devant le St-Denis, le soir du show!

SIGNÉ: une mime féministe

***

Ma chère CLASSE,

Serait-il possible de te rappeller tes valeurs, tes positions et tes outils de luttes avant de faire passer des alliances comme des détails logistiques mineurs?

Féminiser, avoir un senti et prôner la parité c'est bien, mais se rapeller que le sexisme, le racisme, et l'homophobie sont des systèmes englobants est encore mieux. Sans compter que les militantes féministes et leurs alliés qui t'entourent et te composent ne sont pas des voix à mettre de côté, mais bien une force et une démonstration importante de ta pluralité interne et de ta capacité d'autocritique. En cas de doute n'hésite pas à demander un mandat, avant et non après que l'exécutif ait pris une décision (d'ailleurs un bienvenue à notre nouvel exec!).

Ici une réflexion pertinente de Mouton marron sur le sujet.

mercredi 20 juin 2012

Je donne à nous



Je donne à nous est un OBNL indépendant de collecte de fonds en soutien au mouvement étudiant et social et à la contestation de la loi spéciale.

Nul n’aurait pu prédire l’ampleur que prendrait ce mouvement étudiant. La mobilisation est désormais populaire.

Les enjeux auxquels nous faisons face sont :
1) Contestation de la « Loi 78 »
Cette loi antidémocratique n’épargne personne. Elle restreint la liberté d’expression, le droit de manifester, laisse place au profilage puis s’imbrique dans une volonté de bâillonner toute opposition au gouvernement.
2) Soutien légal
Pour favoriser une défense juste et équitable des 3000 personnes judiciarisées dans le cadre de ce mouvement de contestation populaire. C’est un nombre record dans l’Histoire du Québec.
3) Besoins associatifs
En raison de la durée exceptionnelle de la grève, les finances de nombreuses associations étudiantes sont à sec. Elles ont besoin de support pour poursuivre leur engagement et leurs activités, essentiels au maintien de la mobilisation.

Avançons ensemble!

Numéro de téléphone: 438-930-JDAN | 438-930-5326
Courriel: info@jedonneanous.org
Site web: http://www.jedonneanous.org
Page fb

lundi 18 juin 2012

La vraie pub de Jean Charest !



Encore une fois, faut lire entre les lignes et des fois... oui, des fois, c'est comme moins dure que ce que l'on pensais à la base ;)

Dans la longue série de parodie produite, je dois dire que c'est ma favorite.

samedi 16 juin 2012

La crise sociale vue par Jean-René Dufort (15 juin 2012)




J'avais eu cette question aussi, à savoir : est-ce une question d'aqueduc ce délire...

J'ai pas la réponse, mais j'ai quand même un doute ;)

jeudi 14 juin 2012

"Notre réponse écrite au Journal de Montréal" par Mise en demeure AJOUT: Vidéo de la conférence

C'est Daniel Renaud, journaliste au Journal de Montréal, qui, le premier, fit éclater au grand jour le scandale qu'on appelle maintenant le Khadirgate. Effectivement, c'est en publiant un article intitulé Charest mort aux pieds de Khadir (1) qu'il a dévoilé l'une des plus importante preuve de copinage entre les milieux politiques et culturels ainsi que solidaires et anarchistes.

Dans cet article, il est question d'un courriel qu'il nous aurait envoyé et qui serait resté lettre morte. Malheureusement pour nous, nous avons été informés de l'ampleur de la situation par les médias et notre réponse est arrivée après la fameuse heure de tombée, soit aux petites heures du matin. Depuis, la Bananarchiste et J-S le tueur se sont entretenus de vive voix avec Daniel et un nouvel article en fait état (2). Nous croyons cependant dans l'intéret du public de diffuser nos réponses aux questions qui nous ont été posées.

(1) http://www.journaldemontreal.com/2012/06/11/charest-mort-au-pied-de-khadir
(2) http://www.journaldemontreal.com/2012/06/12/ses-auteurs-se-dissocient-de-khadir

Mise en Demeure guidant le peuple ou l'origine du Khadirgate

Depuis quand cette affiche existe-t-elle?

« Mise en Demeure guidant le peuple » existe depuis octobre 2010.

Qui l'a créée, vous ou a-t-elle été faite à votre demande?

C'est une affiche autoproduite par le groupe. Nous sommes responsables du concept et de la production. Malheureusement, nous avons du faire affaire à un sous-traitant (dont nous tairons le nom, mais il n'est aucunement affilié à l'empire Québécor) pour l'impression.

Pour quelle raison la mettez-vous en vente sur votre site internet? Pour une cause?

Jusqu'à tout dernièrement, elle était tombée dans l'oubli. Nous sommes très heureux de voir le battage médiatique entourant notre oeuvre dans le cadre de l'arrestation très people de notre camarade Yalda... Si les ventes se relèvent, avec de la chance, on pourra bientôt quitter la misère pour connaître l'opulence. En effet, à ce jour, tous les profits découlant de la vente du poster nous sont revenus.

À l'époque de la création de l'image, nous touchions le fond du baril, on en grattait même le double fond pour voir s'il n'y restait pas un peu de poudre histoire d'y mettre le feu. Nous allions sortir notre album "Les belles années"* et on avait désespérément besoin de cash. Notre premier album "Brasse d'la marde comme d'autres brassent d'la bière" était discontinué et on avait besoin d'un revenu. On s'est dit qu'une affiche était la solution à nos maux.

Voici pour la cause pour laquelle on a créé Mise en Demeure guidant le peuple : faire la piastre pour financer un album.

Pour quelle raison la mettez-vous en vente sur votre site internet?

Eh bien, mon cher Dan, on l'a mise sur notre site Internet pour la faire connaître au monde. Quand on crée un produit culturel, il faut aussi s'assurer de sa diffusion dans la sphère publique. miseendemeure.org joue ce rôle pour nous.

En avez-vous vendues beaucoup?

Malheureusement, nous ne pouvons répondre à cette question. Notre conseil d'administration est très clair à ce niveau, nous ne pouvons divulguer l'état de nos ventes au premier journaliste venu. Tout ce que nous pouvons vous répondre, c'est que nous en avons vendues assez pour que l'une d'elles se retrouve sur la table de cuisine d'un député de l'Assemblée Nationale, celui-là même dont nous nous payions la tête, pour ensuite être citée en justice.

Qu'est-ce que cette image signifie pour vous?

Cette image signifie beaucoup pour nous. Elle nous a permis se produire notre second album et, pour ça, nous lui sommes éternellement reconnaissant. L'aspect économique ne peut être relégué au deuxième plan. Il en va de même dans notre société et vous devriez le savoir : votre canard nous rabâche cette ritournelle jour après jour.
Cependant, un truc qu'on aime bien, dans l'économie qu'on met de l'avant, c'est cette idée que le prix n'est pas fixe. Chacun paye selon ses capacités et chacun réclame ce qui fait son bonheur. On aimerait encore plus qu'il n'y ait plus de prix et qu'on ne réclame que du bonheur, mais y'a des gens plates qui contrôlent la société qui ne veulent pas de ça.

Que représente-t-elle?

Ouh là... C'est une grosse question que vous nous posez là!

Mise en Demeure guidant le peuple est tributaire d'une longue tradition d'oeuvres et d'artistes engagé.es et nous espérons qu'un observateur ou qu'une observatrice attentive saura les décoder. Attention, on va te parler d'art, de politique, de linguistique, d'économie et de sociologie. Y'a peut-être un peu de philosophie qui va suer de tout ça, mais on va la garder en laisse.

En premier lieu, on s'est inspiré de La Liberté guidant le peuple d'Eugène Delacroix dans laquelle Marianne représente à la fois la Liberté et la France au combat. Celle-ci nourrit la nation avec ses gros seins bien gorgés de lait et la mène vers un avenir meilleur. La Bananarchiste est notre claviériste et joue bien le rôle d'icône anarchiste. C'est un clin d'oeil.

En fait, on n'aime pas tant Delacroix qui était un petit-bourgeois. Bien que progressiste, il croyait que c'est en s'impliquant dans le système qu'on parvient à changer la société. Toute sa vie, il rechercha la reconnaissance du pouvoir et il l'obtint sur le tard alors qu'il fut nommé Académicien. Il tenta d'ouvrir les portes de cette institution à un plus grand nombre de peintres et d'ébranler la tradition qui en pourrissait les murs, mais il fut incapable de mener sa mission à bien... De cet échec est née une révolution du champ des arts. On est passé de l'académisme à la modernité. Aussi, certain.es expert.es du monde de l'art affirment que le jeune bourgeois en chapeau haut de forme est un autoportrait du peintre. Nous croyons que Delacroix fut un allié des pauvres et des opprimé.es, mais qu'il a emprunté une mauvaise voie pour faire l'Histoire. C'est aussi le cas de Monsieur Kadhir et c'est pourquoi nous avons remplacé le visage de Delacroix par celui de l'unique député de Québec Solidaire. On y fait un lien politique entre le réformisme d'antan et celui d'aujourd'hui.

Mais ce n'est pas tout. Vous le savez probablement, mais Mise en Demeure guidant le peuple, en tant qu'oeuvre photoshoppée est l'héritière des collages. Les collages sont apparus au début du XXe siècle dans un mouvement artistique qu'on a dérisoirement nommé « les cubistes ». Alors que la Première Guerre mondiale devenait imminente, Picasso intégra à ses tableaux de petits morceaux d'articles de journaux faisant état du conflit entre les États impérialistes qui allaient se livrer bataille. Par la suite, la pratique du collage a connu de beaux jours à Berlin alors que le mouvement dada s'y exprimait à l'aube des années 1920. Les collages donnaient alors un nouveau sens à des images glanées ici et là. Après le parti pris pacifique des oeuvres de Picasso, les oeuvres de Dada-Berlin étaient propagandistes pour la cause communiste.

Parallèlement aux collages, on doit mentionner que L.H.O.O.Q., oeuvre phare de l'artiste français Marcel Duchamp, a montré au monde entier qu'on pouvait reprendre une oeuvre et en détourner son message initial. Par la suite, ce qui s'appelle le détournement d'oeuvre est devenu une pratique populaire grâce à l'apport des membres de l'Internationale situationniste au courant des années '60. Et puis, comme Boris Vian l'avait si bien dit quelques années auparavant : « Tout a été dit cent fois/ Et beaucoup mieux que par moi/ Aussi quand j'écris ces vers/ C'est que ça m'amuse/ C'est que ça m'amuse/ C'est que ça m'amuse et je vous chie au nez ». C'est ce que nous avons fait à notre façon.

Allez, concentrons-nous et revenons au sujet qui t'intéresse, Daniel.

Alors, nous avons l'oeuvre de Delacroix. On y remplace l'autoportrait par Kadhir. On y remplace la liberté par l'anarchie et Marianne par la Bananarchiste. Mais ce n'est pas tout. On doit dire que vous êtes un fin observateur : vous avez su distinguer tous les ajustements que nous avons apportés à l'oeuvre originale. Nous avons donc éclairé les éléments 1 et 2 de votre charmant article. Passons donc aux autres!

Charest est mort. C'est la vie qui continue. C'est une émeute, une insurrection, non, mieux une révolution et on trouvait ça à propos d'y mettre des crapules contemporaines**. Charest, c'en est une. C'est une des têtes d'affiche des crosseurs québécois alors on l'a choisi. On aurait pu mettre bien d'autres gens.

Donc, nous voulions faire un outil autopromotionnel pour notre groupe. Nous retrouvons déjà la Bananarchiste, mais nous sommes quatre. Eh oui, c'est aussi nous 4-5-6 avec nos costumes de scène! On s'est dit que c'était bien de mettre le flic se prosternant devant le peuple qui se révolte. On s'est dit que le dictateur un peu nazi sur les bords serait beau aux côtés de Charest. Y nous restait le gars cagoulé à mettre, pis on a réussi à l'intégrer à l'oeuvre originale en laissant l'épée que le personnage tenait. C'est assez cool.

Tu vas peut-être trouver que c'est un peu gros, un groupe de musique qui se prend pour l'avant-garde éclairée d'une révolution à venir et qui se met ainsi en image. C'est un peu ça le but. Dans notre société sédentaire où le peuple n'a pas le temps de s'amuser en dehors de ses obligations économiques (travail et consommation), tout est un peu gros. Nous sommes un peu gros. On aime ça faire dans le grossier. Ça nous permet de faire notre juste part en tant que pauvres et artistes en lutte contre le capital. On se trouve drôle aussi. Et beaucoup de gens qui nous aiment nous trouvent drôles et sympathiques. Cependant, ce n'est pas le cas de tout le monde et notre production artistique peut ainsi se trouver dans la preuve que l'État présente contre une dangereuse criminelle. C'est absurde, n'est-ce pas?

Tiens, as-tu déjà lu la pièce Rhinocéros d'Eugène Ionesco? Un chic type. Il y est question d'une étrange maladie venue de l'étranger. Cette maladie a comme symptômes que les personnes atteintes se transforment en rhinocéros. C'est gros de même. Derrière l'absurde de la chose, Ionesco a écrit cette pièce comme étant une allégorie du fascisme et du conformisme politique qui rampaient lors de la Deuxième Guerre mondiale. C'est drôle comme maladie, ça ne fait pas de sens, mais c'est aussi triste et tellement lourd comme sujet.

Nous croyons utiliser une approche similaire. Le fait que notre oeuvre soit une pièce à conviction sur laquelle se jette un certain journal sensationnaliste représente pour nous le comble de cette absurdité. On n'aime pas la police. On n'aime pas le gouvernement. Et la légende de l'oeuvre « si j'avais une machine à remonter le temps..."? Elle fait référence à une de nos chansons, où l'on dit, carré comme ça : « si j'avais une machine à remonter le temps, j'irais péter la yeule à Jésus ».

C'est un petit fantasme qu'on se permet, un exutoire. C'est ce qui nous permet de nous regarder le matin dans le miroir et de vivre jusqu'au lendemain. Ainsi, en plus d'être un clin d'oeil à La Liberté guidant le peuple, notre affiche fait référence à une chanson de notre répertoire qui laisse sous-entendre qu'on aurait bien aimé ça faire parti de cette révolution où on se serait débarrassé des crapules qui nous entourent. On pastiche un autoportrait pour en refaire un autoportrait.

Mise en Demeure


*Vous allez aussi probablement aimer le graphisme de cet album. On y retrouve la fameuse Bananarchiste et - on dirait que ça relève du fétichisme, mais c'est pire que ça - Jean Charest dans le rôle d'un cadavre. Allez voir sur notre dit site d'intérêt, y'a du croustillant là-dedans!

**As-tu été voir? Eh oui, à côté de Charest, on retrouve PKP. C'est-tu pas croustillant à souhait ça?! D'ailleurs, on pensait seulement boycotter votre torchon en vous ignorant, comme on le fait si bien habituellement, mais ça nous amusait de te répondre. En plus, on ne sait pas trop si tes patrons auraient compris la différence entre notre boycott et une grève pis on voulait pas être l'origine d'un nouveau lock-out. C'est pas facile la vie parfois...

Mise en demeure donnera une conférence de presse aujourd'hui à 16h. Probablement à cause de ça et ça


mardi 12 juin 2012

"Nos comptes Facebook sont, je vous le confirme, observés par la Sureté du Québec"

En allant assister à la période de questions à l’Assemblée nationale ce matin, comme il m’est arrivé de le faire plusieurs fois depuis le vote de la loi 78, le garçon à l’accueil m’a fait patienter sous des prétextes de problèmes de système informatique.

 Après avoir attendu une douzaine de minutes, le chef de la sécurité du Parlement est venu me voir en m’interpellant à peu près de cette façon :

« Monsieur Lapointe, mon nom est ********* de la sûreté du Québec. Nous voulons vous aviser que nous savons que vous avez, via Facebook, incité les gens à venir à l’Assemblée nationale pour assister à la période de questions. Y’a t’il d’autres personnes qui vous accompagnent aujourd’hui ? Vous savez que nous voyons à peu près tout ce qui se trouvent sur Facebook ? »

Moi : « Non je ne savais pas et non, personne ne m'accompagne. Je viens toujours ici seul et j’exerce simplement un de mes droits qui est celui d’assister aux travaux parlementaires et j’ai oui, je ne m'en cacherai pas, utilisé Facebook pour informer les gens de ce droit qu’ils ont et qui est le leur. »

Lui : « Sachez que nous vous contrôlerons de la sorte à chacune de vous visite et que si vous enfreignez le code comportemental de l’Assemblée nous vous en interdirons l’accès pour toujours. »

Chose dont je suis déjà bien informée comme vous pouvez vous imaginer.

Et juste comme ça, tout dernièrement une femme a passée sa journée en prison pour avoir lue à haute voix 1984 de George Orwell dans le métro à Montréal...

Bref, pour vous dire que oui, nos comptes Facebook sont, je vous le confirme, observés par la Sureté du Québec et qu’ils restent seulement trois périodes de questions d’ici la fin des travaux parlementaires. En effet, ceux-ci se terminent vendredi.

Et oui, les élus s’en vont pour l’été et laisseront la situation politique telle qu'elle est semble t'il.

Je vous rappelle qu’il y a 66 places pour permettre aux citoyens d'assister aux travaux parlementaires.

Voici le numéro pour réserver votre places : (418) 643-7239
.
La période de questions est à 9h45 demain, jeudi et vendredi.

À 15h30 aujourd’hui il restait 4 places pour mercredi, 27 places pour jeudi et 48 places pour vendredi.

Et étrangement tout cela me rappelle d’ailleurs que dernièrement mon téléphone cellulaire (qui est flambant neuf) fait vraiment de drôles de bruits d’interférences et d’interruption de service…

Christian Lapointe
Citoyen du Québec

lundi 11 juin 2012

La magie de la F1: témoignages


1- Je suis encore sous le choc de ce qui vient de m'arriver. Ce dimanche 10 juin 2012, vers 12h25, j'étais à l'intérieur de la station Berri-Uqam. Deux agents de police du SPVM m'interpellent. Précision importante : je porte le carré rouge comme je le fais presque tous les jours depuis plusieurs mois maintenant. On me demande ce que je transporte dans mes sacs. Je réponds le plus honnêtement du monde: des livres, quelques papiers, mon portefeuille, etc. J'ai aussi mon iPad dans les mains. Les deux policiers insistent pour fouiller mes sacs. Je leur demande poliment s'ils ont un mandat à cet effet. C'est alors que l'un d'eux m'attrape rapidement par le bras et m'enserre violemment le poignet pendant que l'autre s'éloigne avec mon sac et mon iPad. Celui qui me tient me dit qu'ils n'ont pas besoin de mandat, qu'ils ont le droit de fouiller qui ils veulent, en vertu d'un règlement de la STM, soit le règlement AC-3, qui est en vigueur sur tout le réseau. L'autre policier, un peu à l'écart, fouille mes sacs, ensuite il se met à regarder mes photos personnelles et mes vidéos sur mon iPad. Je proteste et lui dit que c'est une intrusion illégitime dans ma vie privée. Visiblement, il s'en moque. Pire encore, ce même policier a volontairement effacé une de mes séquences vidéo, sans mon consentement évidemment. Je lui ai dit qu'il n'avait pas le droit de faire ça, d'autant plus que je l'avais avisé au préalable (au moment il a saisi mon iPad) de ne pas en modifier le contenu. J'ai insisté à plusieurs reprises pour connaître leurs noms et matricules. Leur noms étaient en effet cachés sous leurs dossards, donc invisibles, mais vers la fin, ils m'ont finalement donné leur noms et matricules: agent Chapdelaine matricule 2108 et agent Lopez matricule 6200. Tout au long de l'intervention, ils ont agi avec rudesse, sans aucune diplomatie ni courtoisie, ils me tutoyaient (alors que je les vouvoyais), l'un d'eux a usé de force physique non nécessaire à mon égard. Entre-temps, je suis allé voir ce qu'était le règlement AC-3 et je constate que ça n'existe tout simplement pas! Je suis dégoûté de cet État Policier. C'est de l'intimidation. Cherche-t-on à faire en sore que les gens qui portent le carré rouge se sentent comme des criminels? C'est dégueulasse.

2- Aujourd'hui, on était 6 ami.e.s, sans carré rouge, sur l'Île Ste-Hélène à profiter du soleil. On a fini 10-12, assis à la même place sur des marches près d'une fontaine. En 10 secondes, on est encerclé et mis.e.s en détention préventive par crainte qu'on allait violer la paix public (!), selon l'article C-31 du code criminel. On a rempli un bus de la STM. La très grande majorité n'avait pas de sac et encore moins d'objets présumant un crime. Bref, nous avons été détenu.e.s pendant 4h, les mains menottées. Profilage politique ou nettoyage de l'espace public. Nous n'avons eu aucune accusation ni même de contravention. Enfin, on ne nous a jamais lu nos droits, on nous a même refuserà plusieurs reprises de nous les lire.

On me passe alors les menottes en metal et me les mettent assez serrées pour que j’aille encore des marques sur un poignet 11 heures apres me les avoir fait enlevées. C’etait completement gratuit et pas nécessaire de me mettre des menottes aux poignets alors que je suis une personne avec une attitude calme dans une zone ou il y devait y avoir 1 policier au dix metres carrés et en etant pas en etat d’arrestation. Evidemment, je n’aurais jamais du etre interpellé de la sorte tout simplement pour avoir refusé d’effacer des images vidéos de ma caméra, seule raison de ma detention preventive puisqu’on me laissait partir sinon.
En chemin vers le site pres de la biosphere, je dis au policier Durocher que les menottes me font mal, il se mets a me donner des petites tapes sur les mains pour que ca fasse encore plus mal. (...)

4- En ce dimanche 10 juin 2012, j’ai tenté de participer à une manif-action consistant à me déplacer pendant quelques heures du métro Berri au métro Jean-Drapeau en vue de manifester pacifiquement mon désaccord face au Grand Prix de Formule 1, évènement qui prône ce que je considère comme étant des idéologies sexistes. En ce dimanche 10 juin 2012, j’ai tenté de participer à une manif-action consistant à me déplacer pendant quelques heures du métro Berri au métro Jean-Drapeau en vue de manifester pacifiquement mon désaccord face au Grand Prix de Formule 1, évènement qui prône ce que je considère comme étant des idéologies sexistes.
Vêtue d’une robe fleurie et d’un sac rempli d’objets dangereux tels qu’une pomme, une bouteille d’eau et trois livres, j’ai voulu pointer du doigt la haute présence policière et l’attitude frôlant le terrorisme du SPVM depuis le début du conflit gouvernemental en lisant calmement 1984 de George Orwell, un roman d’anticipation présentant une société prise avec un régime policier totalitaire.
Après m’être faite fouiller par un policier à mon arrivée au métro Berri-UQAM, j’ai pris place dans un wagon en direction de la station Jean-Drapeau, mon livre à la main. Lors de mon retour vers le centre-ville, j’ai lu face à un policier et une femme a lu avec moi, par-dessus mon épaule. Nous avons été prises en photographie et le policier, voyant que nous étions deux dangereux personnages, a appelé son équipe en renfort pour nous accueillir en bonne et due forme à Berri. Avec les autres passagers du wagon, nous avons été placés face contre mur et nous avons ensuite été amenés à l’extérieur, par les sorties de secours, où on nous a dit de ne pas revenir sous peine d’être arrêtés. Aucune réponse lorsque j’ai demandé ce qu’il y avait de mal à lire dans le métro.
J’ai commis un acte irréparable de désobéissance civile en redescendant dans la station et en retournant lire dans un wagon. Lorsque les policiers m’ont vu manger ma pomme, ils m’ont crié qu’ils reconnaissaient mes tatouages et m’ont interceptée. J’ai demandé ce que j’avais fait de mal, autre que de lire pacifiquement, et j’ai eu pour réponse que j’avais désobéi à leurs ordres. J’ai reposé ma question, à savoir ce qu’il y a de mal à être dans le métro à lire, et je n’ai pas eu de réponse. On m’a mise en état d’arrestation et les deux policiers se sont fait un chaleureux high five pour se féliciter de leur bon travail. On m’a amenée, telle une criminelle, au centre de détention du SPVM au centre-ville de Montréal, où on m’a prise en photographie sous toutes mes coutures. Après avoir enregistré tous mes effets personnels, les policiers m’ont conduite à la cellule 52 où étaient présentes trois autres femmes. J’ai passé la journée derrière les barreaux, autour d’une toilette sale, couchée sur un banc, sans savoir quand j’allais être relâchée, pour avoir lu dans un wagon de métro et pour avoir récidivé à cet acte révolutionnaire. Vers 15h30, j’ai été libérée avec un constat d’infraction me disant que tout ce cirque avait eu lieu pour un refus de circuler.

5- J'ai vécu mon premier profilage politique aujourd'hui. Je devais me rendre au grand prix pour ramasser bénévolement pour les scouts des déchets toute la journée avec un consortium écologique engagé par le grand prix. J'arrive là-bas en vélo.Un policier m'accoste, me dit d'emblée que je n'ai rien à faire ici. Je lui explique pourquoi je suis là et il me rétorque que c'est l'excuse la plus originale qu'il a entendu pour pouvoir rentrer sur le site et foutre la marde (à ce moment je n'essais même pas de rentrer sur le site, j'attends plutôt les autres à notre point de r-v à côté du métro jean-drapeau). Ils fouille mon sac, prend ma carte d'identité et appelle son supérieur pour voir si je fais parti d'une quelconque liste, lisent tous mes papiers personnels. Ils ne trouvent qu'un lunch et de la crème solaire. Visiblement déçu de ne pas pouvoir m'arrêter d'emblée, ils me disent que j'ai 5 secondes pour partir sinon je me fais embarquer et emmener en prison (!) J'en reste complètement bouche bée. Évidemment, durant ce temps, les 50 policiers autours de moi n'ont même pas pris la peine de fouiller les jeunes filles pitounes avec leur sacs à main Gucci. Tu est un douchebag? Sois le bienvenue! Tu as l'air d'un étudiant? Décalisss sinon on te met en prison!! ET APRES ON DIT QU'IL N'Y A PAS EU DE PROFILAGE AU GRAND PRIX????? Finalement, au moment de me faire embarqué un responsable du grand prix est passé et a dit aux policiers qu'effectivement, le consortium écologique existait vraiment et que je pouvais entrer sans problème. J'ai donc pu passer toute la journée à ramasser la merde des gens qui étaient les "bienvenus".
J'ai toujours pensé que le slogan: "la police au service des riches et des fachistes" était grandement exagéré mais depuis aujourd'hui il exprime exactement ce que je ressens.

6- Hier, je me suis rendu sur l'île déguisé en Fan de F1. Je me suis promener sur l'île sans être interpellé par les policiers.
Comme je ne s'avais pas à quoi m'attendre, dans mon sac à dos, j'avais mon matériel de manifestant (lunette de ski, foulard rouge et une bouteille d'eau). J'avais également rangé mon carré rouge. J'aurais aimé distribuer des tracts aux touristes, mais je me serais fait arrêté en moins de 10 sec.
Les arrestations dont j'ai été témoin étaient clairement du profilage politique.
Je ne pensais jamais devoir, au Québec, me déguiser pour circuler librement dans un lieu public.

Les journalistes nous parlent:

J’avais en ma possession ma caméra et un sac. Tout en mettant leurs mains dans mes poches, les deux agents m’ordonnent de leur donner mon outil de travail et mon sac pour procéder à une fouille. Je leur fait savoir verbalement mon refus à toute fouille. Un des deux policiers s’empare des deux objets, alors que l’autre me tord le bras derrière le dos. Lorsqu’on arrive au périmètre de sécurité érigé sur le site, les policiers me menottent. Je demande à avoir leur numéro de matricule. Il faudra que je patiente jusqu’à l’arrivé de leur supérieur, l’inspecteur Alain Simoneau, et près d’une heure d’attente pour l’avoir, 5376 et 5308.
L’inspecteur Alain Simoneau, travaillant dans le dossier des manifestations du mouvement étudiant depuis ses débuts, vient rencontrer les détenus. Lorsque je lui fais part de ma présence, il m’assure que je serais relâché suite à une rencontre avec l’enquêteur. Ses dires s’avèrent véridiques. L’inspecteur Simoneau me permet de rester sur le site à condition que je reste aux côtés d’un des membres de l’équipe des relations médias du SPVM. Finalement je reste seul, l’équipe de relationnistes étant trop occupée. Avant de partir, l’inspecteur Simoneau m’annonce que je recevrais une contravention par courrier postal «mais, peut-être qu’on n’enverra rien». On ne m’a pourtant jamais informé avoir été accusé d’aucun type d’infraction.

Les journalistes coopèrent, mais retournent une question pour chacune qu’on leur pose. Pourquoi nous fouiller? «Parce que vous arborez un signe révolutionnaire», répondra un agent, visiblement excédé, «pis parce que je suis tanné du monde comme vous.». Il porte une gaze à l’avant-bras, qui semble protéger une blessure. Pourquoi nous? N’est-ce pas du profilage? «On fait juste ça, du profilage criminel», poursuit le même agent. Le parc Jean-Drapeau ne serait plus un lieu public ? «Aujourd’hui, c’est un lieu privé ouvert au public,» enchaîne un autre, sortant des sacs une mangue, un programme de saison de danse, des carnets de notes, des stylos. Rien d’illégal, rien qui ne laisse présager aucune intention criminelle. Pourquoi ne pourrions-nous pas en être? «Les organisateurs ne veulent pas de vous ici.» Le SPVM, aujourd’hui, répond donc aux besoins et désirs des organisateurs du Grand Prix ? «Tout à fait,» dira le matricule 5323, le répétant fièrement une deuxième fois lorsqu’on lui redemandera.

À PROPOS DE L'APPLICATION DE L'ARTICLE 31:


La jurisprudence indique que les «arrestations doivent être faites lorsqu'il y a un acte criminel constaté». Les «arrestations préventives» seraient donc tout simplement illégales.

« Il y a un risque d'arbitraire très, très élevé. » — Denis Barrette, avocat représentant la Ligue des droits et libertés
Me Barrette rappelle les événements du G20, à Toronto, en 2010, lorsque les policiers ont aussi eu recours des arrestations préventives. « Dans la plupart des cas, ça a résulté en des délibérations sans accusations et à des conditions de détention inacceptables », dit l'avocat.

vendredi 8 juin 2012

Bien s'amuser au GP



On me faisait remarquer que pour entrer sur les rues Crescent et/ou Peel la police ne refoule personne à cause de son apparence, mais plutôt à cause du nombre. Plusieurs personnes ont réussi à entrer sur le site de la manière la plus simple: en se pointant seulEs, en couple, ou à 3. La police n'a empêché personne d'entrer. Et rendu sur le site rien n'empêche de se retrouver...

Et mon beau SPVM: pourquoi tant de peine pour 2 rues commerciales avec des stands commerciaux? Il y a des gens qui se sont fait frapper et poivrer pour défendre le maintien d'un stand de Mr Lube(oui, oui, il existe vraiment sur le site)? Vous dites que c'est pour assurer la sécurité des personnes et pendant ce temps il n'y a aucun policier aux Francos. Par contre, il y avait des miliers de personnes...beaucoup plus que les quelques centaines des deux rues commerciales...

De la même manière, empêcher la libre circulation des gens hier sur Notre-Dame (avant même que ça devienne une manif!) pendant une heure pour être sûrs de faire que les limousines ne soient pas en retard à leur précieux cocktail, c'est encore une preuve que vous n'êtes pas là pour les gens, vous êtes là pour les choses. Les gens vous leurs tappez dessus ou vous les détenez illégalement.



mercredi 6 juin 2012

Le propriétaire de l'Absynthe nous parle...

Je m’appelle Mark Blanchard et suis propriétaire du bar l’Absynthe (St-Denis, coin Ontario). J’ai décidé de rédiger cette présente suite aux événements qui ont eu lieu samedi, le 19 mai 2012.

Les événements
Pour ceux et celles d’entre vous qui ont suivit les actualités, vous vous souviendrez très certainement de l’opération policière particulièrement violente qui incommoda (pour ne pas dire plus) les clients de la brasserie le St-Bock. Et bien sachez que, sur ma propre terrasse (l’Absynthe est située juste en face du St-Bock, du côté est de St-Denis), mes clients, mes employés ainsi que moi-même, furent tous victimes de la même brutalité policière que celle dont furent victimes les habitués du St-Bock. En d’autres termes : l’escouade anti-émeute, qui bloquait littéralement l’accès à la rue ainsi qu’à ceux et celles qui auraient bien voulus se réfugier dans mon établissement, le temps de quelques minutes de répit, décida, sans aucun avertissement, de gazer une centaine de personnes qui ne faisait, au final, que scander leur mécontentement. Ah oui, j’oubliais, l’une d’entre elle à projetée un dangereux verre de plastique sur l’imposant bouclier d’un des policiers! Personnellement, je fus également victime d’un puissant coup de matraque (dans les côtes), triste conséquence de mon désir d’avoir voulu dialoguer avec l’un des gendarmes afin d’inviter deux jeunes femmes à venir à l’intérieur de mon bar (deux jeunes femmes apeurées qui étaient, fort probablement, à la mauvaise place, au mauvais moment). Bref, inutile de spécifier que les secondes qui ont suivit ne furent que chaos, peur et douleur. Ma terrasse, en l’espace d’un court instant, s’est radicalement transformée en un amas de verres cassés, de tables brisées, de chaises renversées. Quant aux clients, ils se sont précipités en catastrophe à l’intérieur du bar, où trois de mes employées tentèrent, au mieux de leur capacité, de les soulager en leur fournissant une quantité effarante de pichets d’eau (pour être plus précis : TOUS mes pichets furent utilisés et ce, à répétitions!).

Petite parenthèse : suite à ces fâcheux évènements, je tiens mordicus à remercier personnellement, ainsi qu’aux noms des employé(e)s de l’Absynthe, tous les clients et membres de l’organisation du Pouzzafest pour nous avoir aidés à faire en sorte que la terrasse ressemble à nouveau à une terrasse et que le bar, ressemble à nouveau à un bar! Du fond du cœur : merci.

Les médias
Ensuite, quelques journées après ces incidents, les médias (inutile de divulguer des noms) désirent me rencontrer et passent me voir au bar, afin de connaître ma version des faits. Plus l’entrevue évolue et plus j’ai la drôle d’impression que le reporter n’écoute pas les réponses que je lui donne, suite aux questions qu’il me pose. Plus l’entrevue évolue et plus j’ai l’impression que notre petite discussion ne tourne finalement que sur mon statut de propriétaire ainsi que sur mes pertes économiques. Finalement, l’entrevue s’achève et je tiens à mentionner mon incompréhension. Mon incompréhension face à ce cirque médiatique qui filtre l’information à sa guise pour ne présenter que l’histoire désolante d’un propriétaire et de ses pertes économiques. Mais qu’en est-il de tous les autres, dis-je au reporter? Qu’en est-il de toutes ces victimes de manœuvres répressives, qui marchent dans la rue depuis maintenant plus de 100 jours, manifestant, pour la très grande majorité, d’une manière pacifique, et aspirant à une société plus juste, plus égalitaire, mais qui n’ont pas la « chance » d’être propriétaire, victime de pertes économiques? Qu’en est-il de ces jeunes vingtenaires qui se font poivrer, gazer, bousculer, matraquer, stigmatiser et qui, au final, n’ont pas la « chance » d’avoir une vitrine médiatique pareille à celle d’un propriétaire, victime de pertes économiques? Le reporter m’écoute, prend des notes et quitte mon établissement. Le lendemain… surprise! : cette partie de l’entrevue ne fut aucunement mentionnée dans l’article qui ne traita, finalement, que de mon statut de propriétaire ainsi que de mes pertes économiques. Aujourd’hui je suis triste de constater que dans la transmission de l’information, il y a malheureusement deux poids, deux mesures, dépendamment d’un statut social X. Aujourd’hui je suis triste de constater que, malgré mes 5 années à titre de propriétaire d’un bar spectacle (5 années passées sans l’apport de portiers ni même d’hommes de bras… je tiens à le mentionner!), l’épisode le plus violent de mon parcours fut celui causé par la police. Quelques jours passèrent, l’article fut diffusé et deux gendarmes sont venus à mon établissement pour s’excuser. Que m’ont-ils dit exactement? Que j’aurais dû m’identifier comme étant le propriétaire de l’établissement. Encore une fois, l’argument du statut social qui refait surface, systématiquement. Mais en quoi la déclaration de mon statut aurait-elle pue changer le cours des choses? En quoi le fait d’être propriétaire de l’Absynthe me place dans une situation différente de celles des autres? Ma réponse fut la suivante : « Les policiers auraient fait quoi alors? Ils auraient tapés sur un de mes clients à la place? Où sur un de mes employés? ». La discussion s’étira encore quelques minutes sans que nos divergences d’opinions ne finissent pas s’accorder et les deux gendarmes quittèrent les lieux, ne semblant aucunement impressionnés par mes arguments.

Deuxième parenthèse : à noter que cette présente n’est absolument pas un pamphlet virulent à l’égard des forces policières qui, dans les circonstances, font leur travail (du moins, pour certains). Il s’agit plutôt d’un constat. D’un constat tiré de mon expérience personnelle, soit celle décrite dans les paragraphes ci-hauts. La réflexion Après deux semaines de longue réflexion, j’ai décidé, non sans avoir eu plusieurs discussions avec mon entoure proche (personnel et professionnel), de rédiger cette présente. Plusieurs m’ont fortement déconseillés de le faire, craignant que je ne m’attire le mauvais œil du milieu policier. Il est vrai que je possède une salle de spectacle dans un quartier commercial, mais également résidentiel, où plusieurs groupes rocks viennent y jouer et ce, même dans les journées de semaines. Il est donc vrai que je pourrais avoir plusieurs plaintes pour cause de bruit dérangeant… et par la même occasion, recevoir plusieurs contraventions, suite à une relation houleuse avec la police. Nous sommes bien entendu dans l’hypothétique, mais il est aussi vrai que ces nombreuses inquiétudes qui m’ont étés transmises reflètent avant toute chose un sentiment de peur exacerbé, étroitement lié à la divulgation de la vérité. Donc… après deux semaines de longue réflexion, j’ai décidé de rédiger cette présente, non pas pour m’attirer les foudres des médias ou des forces de l’ordre, mais bien pour contester le modèle sociopolitique dans lequel nous vivons présentement, à savoir un modèle pyramidal, où l’individualisme à outrance ombrage depuis déjà beaucoup trop longtemps les valeurs d’égalité, de justice et d’empathie (celle-là même que nous devrions tous avoir à l’égard des plus démunis mais également à celle de nos policiers et surtout à celle de nos étudiants). Cette présente est donc une critique dirigée à l’endroit du gouvernement Charest qui, non seulement s’avère être le grand responsable de cette crise sociale, mais qui semble ne faire aucun effort pour tenter de la régler.

Pour terminer, je suis peut-être propriétaire d’un commerce et donc, le « boss » de plusieurs employés, mais sans ces employés, je ne suis le « boss » de personne. Je suis, avant toute chose, un citoyen qui se veut averti et responsable, au même titre que l’étudiante de 20 ans qui entame son baccalauréat en anthropologie et qui manifeste dans les rues de la métropole pour contester la marchandisation du savoir et pour tenter (ne serais-ce que pour rêver) d’améliorer notre modèle social actuel, ce « nous » qui se fragilise un peu plus à tous les jours qui passent, matraqué sans relâche à grands coups de « je ». Je tenais ainsi à faire ma « juste part », en témoignant de la manière la plus honnête qui soit, des incidents qui ont eu lieu dans mon établissement, samedi le 19 mai, 2012; un témoignage qui se voudra, je l’espère, empli de nuance, de modestie et de sincérité.

Mon humble objectif serait de voir circuler cette lettre, via tous les lieux de liberté d’expression (médias sociaux, presses écrites, blogues, etc.).

Merci de m’avoir lu et merci de faire suivre.

samedi 2 juin 2012

(Anti-) Grand-Prix de Montréal 2012

***AVIS***
Ceci est un décompte de tout ce qui m'a passé devant les yeux jusqu'à maintenant. Il se peut qu'il y ait des informations contradictoires ou pas claires, mais je ne possède aucun détail. Je ne suis en mesure de répondre à aucune question. N'hésitez pas à écrire en commentaire si des choses m'ont échappé.

Perturbons le Grand Prix! 

Du 4 au 10 juin, multiplions les interventions. Partout où ils iront, nous y serons ! Les manifs nocturnes iront déranger cette élite crasse, tous les soirs dans l'ouest du centre-ville.

Jeudi 7 Juin 17h Perturbons le cocktail d'ouverture du Grand Prix!


Pour débuter leur semaine d’activités, ils s’offrent un banquet où le billet pour partager une table avec un pilote coûte 25 000 $ !

Faisons de leur soirée « de prestige, de faste et de plaisir » notre « Grand Soir »!

Rassemblement au coin des rues Des Seigneurs et Notre-Dame (métro Georges-Vanier, Lionel Groulx ou Charlevoix- plan à voir!)

DISCLAIMER: LES ORGANISATEURS DU GALA VONT SE VANTER QUE L'ÉVÉNEMENT EST UNE SOIRÉE AU BÉNÉFICE DE L'HÔPITAL STE-JUSTINE...ET ON PEUT COMPTER SUR LES MÉDIAS MAINSTREAM POUR REPRENDRE ET RÉPÉTER CET ARGUMENT DE MERDE AD NAUSEAM... BEN SI LES PARTICIPANTS À CETTE MASCARADE DE RICHES ONT VRAIMENT LE CŒUR SUR LA MAIN, ILS N'ONT PAS BESOIN D'UN PRÉTEXTE BIDON POUR DONNER LEUR CASH À LA CHARITÉ! SI VOUS AVEZ DU CASH DE TROP, GANG DE CÂLISSE, DONNEZ-LE DIRECT À L'HÔPITAL PIS VENEZ PAS NOUS FAIRE CHIER AVEC VOTRE SHOW DE BOUCANE! FUCK OFF!


Jeudi 7 Juin 19:30
Place du Canada 

Grande maNUfestation à l'occasion du Grand-Prix de F1!

Pourquoi manifester nu?
La nudité permet de mettre sur un certain pied d’égalité tous et toutes en révélant l’universalité du corps humain. En s’affranchissant de nos vêtements, nous rejetons ainsi l’étiquetage social qui nous est imposé par la société de consommation. En plus d’injecter une bonne dose de ludisme et d’Éros à la crise sociale actuelle, ce moyen d’action se situe dans le sillage de la libération sexuelle opérée depuis les années soixante contre le traditionalisme ambiant. Pour faire simple, nous utilisons le langage corporel afin de déconstruire le conditionnement culturel que nous impose la société de consommation. La nudité, est-ce uniquement l’affaire des publicitaires sexistes et de la servitude du corps-objet? Fuck off!

Pourquoi pendant le Grand Prix de F1?
Les valeurs sexistes, non environnementales, élitistes et économistes qui sont véhiculées par ce type d’événement entrent hautement et directement en confrontation avec celles défendues par le mouvement étudiant et la contestation populaire globale qui émerge en ce début de 21e siècle. Évidemment, le Grand Prix de F1 est très couru par l’élite économique mondiale qui, chaque année, vient profiter des « charmes » de Montréal : hôtels luxueux, bars de danseuses, services d’escortes et de prostitution, soirées V.I.P., expositions de voitures de luxe, etc. Ce tourisme élitiste et décadent est-il profitable pour l’ensemble de la population québécoise ou l’est-il spécifiquement pour les acteurs économiques étroitement liés aux partis politiques au pouvoir? On nous fait miroiter des retombées financières essentielles, peu importe les contradictions avec notre identité collective. Mais l’idéologie que véhicule le système économique actuel est clairement nuisible à l’émancipation populaire. L’équilibre de l’économie québécoise repose-t-il uniquement sur des projets de show de boucane, des festivals poches qui se prétendent divertissants et rassembleurs (lire ici Juste pour Rire) et sur la promotion de l’image de marque de notre pays où il fait bon faire des affaires avantageuses pour la minorité économique et jouir de plaisirs douteux?

Une action non violente
Nous prônons la diversité des tactiques. Si la révolution du printemps étudiant peut se faire sans heurts, nous en serons tous gagnant-e-s. C’est pourquoi la Grande MaNUfestation se veut d’abord et avant tout symbolique, humaniste et festive. Par l’acte ultime de libération que représente cet affranchissement du conditionnement esthétique, opposons-nous aux cultes de la conformité, du corps-objet normalisé, de la voiture, de la surconsommation et du tourisme de luxe dans un contexte d’austérité économique illusoirement inévitable. Montrons à la face du monde qui nous sommes vraiment : un peuple éduqué, solidaire et LIBRE.


Vendredi 8 Juin 18h
Square Dorchester (coin Peel et René-Lévesque), Métro Peel

Résistez au Grand Prix Formule 1 et à la répression étatique: Solidarité Bahreïn-Montréal!



Il y a près de deux mois, les militants pour la démocratie et les partis de l’opposition à Bahrïen ont lancé un appel à l’annulation du Grand Prix de Bahreïn Formule 1. Nous marchons en solidarité avec les bahreïniens qui manifestent contre l’autorité de la monarchie al-Khalifa depuis le 14 février, 2011. Nous marchons en solidarité avec le mouvement pour la démocratisation qui fait face à une répression sévère exercée par l’État du Bahreïn.

Le 14 février 2011, des dizaines de milliers de citoyens du Bahreïn ont adhéré à l’appel de mobilisation lancé par les partis de l’opposition et les militants pour la démocratie. En effet, les bahreïniens se sont réunis à la place de la Perle située dans la ville capitale de Manama pour revendiquer la liberté, la démocratie et l’égalité.

Dans les jours qui ont suivi, les protestataires ont commencé à se rassembler et à camper à la place de la Perle tout en intensifiant la contestation. En réplique à l’émergence de ce mouvement populaire, le gouvernement a usé de la force de façon excessive qui a fait 5 morts et plusieurs centaines de blessés. En mi-mars, pour éviter d’autres manifestations dans ce lieu, les autorités ont fait raser le monument qui lui avait donné son nom.

Depuis ce moment-là, le mouvement pour la réforme politique s’est propagé avec des manifestations quotidiennes à travers le pays. Le gouvernement du Bahreïn a continué à réprimer la résistance populaire ainsi que les appels pour le changement social en visant les militants pour la démocratie, ce qui a entraîné des centaines d'arrestations et près de 55 à 65 de morts depuis le début du soulèvement.

Le Grand Prix Formule 1 de Montréal aura lieu cette fin de semaine. La semaine passée, Charest a réaffirmé qu’il rejetait la notion de l’accessibilité à l’éducation. De plus, il refuse de reconnaître le mouvement social grandissant au Québec. Comme nous l’avons témoigné ces derniers quatre mois, le gouvernement a tenté d’étouffé la dissidence par le bias de la brutalité policière, d’où plus de 2500 manifestants ont été arrêtés, et à l’aide de législation répressive, le projet de loi 78.

Comme c’était le cas au Bahreïn, la répression exercée par l’État s’intensifiera autour des événements du Grand Prix Formule 1 avec l’assistance d’une élite soucieuse des ses propres intérêts capitalistes ainsi que celles de ses alliés.



Samedi 9 juin
2:30 pm Carré Norman Bethune (coin Guy et de Maisonneuve) 

Qui sème le Gr@nd Prix recolte la colère! C'est presque ce moment-là, quand des milliers d'ostie de crosseurs se déversent dans les rues du centre-ville et nous assaillent avec leur moche attirail de Ferrari (en rouge, quelle ironie!) et leur fucking misogynie.


Donnons à eux une expérience de magasinage spéciale cette année, avec un grand festival de bruit, et leur montrons comment nous «paint the town red».


Samedi 9 juin
17h au Square-Philips (métro McGill)


Dans le cadre du Grand prix du Canada, allons cassons le party des clients de l'industrie du sexe!

Rendez-vous à 17h au Square-Philips (métro McGill) le samedi 9 juin pour perturber une des cibles privilégiées de ces crosseurs internationaux.

Pourquoi? L'industrie du sexe subsiste à cause des cadres patriarcaux, sexistes, capitalistes, racistes, colonialistes, impérialistes, classistes, hétérocentristes et âgistes. La mondialisation néolibérale accroît, renforce et aggrave les réseaux prostitutionnels. En tant que tel, elle est le reflet de nos sociétés : ainsi, selon les recherches de l'Action ontarienne contre la violence envers les femmes, 99% des clients-prostituteurs sont des hommes, tandis que 90% des personnes prostituées sont des femmes et des fillettes. Par ailleurs, ce phénomène est si répandu que 11% de la main d'œuvre mondiale s'y retrouve.

Pour nous, la prostitution est de l'exploitation sexuelle commerciale : la prostitution s'est un viol monnayé à répétition. Le système prostitutionnel repose sur les soi disant besoins sexuels irrépressibles des hommes, primant sur l'intégrité et la dignité des femmes. C'est également de cette manière qu'il se perpétue.

Il y a une forte corrélation entre l'exploitation sexuelle des femmes et la tenue des grands évènements sportifs. Le Grand Prix ne fait pas exception, il en est plutôt le cas figure. À croire qu'il s'agit là de l'expression type de la construction sociale d'une certaine «virilité masculine».



Cet appel à la perturbation est lancé par des féministes radicales montréalaises et des pro-féministes.


Dimanche 10 juin



10:30 Place Emilie Gamelin
Au capitalisme, au sexisme et au non-environnementalisme le plus grossier, nous opposons NOTRE vision du monde, notre jeunesse, notre entêtement, notre idéalisme.

MANIF-ACTION contre le Grand Prix des frais de scolarité:
soyez nombreux et nombreuses,
soyez déterminé-e-s,
soyez préparé-e-s.

Dimanche toute la journée...
- Avis à tou-te-s les joueurs-ses de tam tam, les amateur-e-s de verdures et de vin cheap, les fumeur-ses de pot, les fans de donjons et dragons grandeurs natures et les chasseurs-ses de cadets: Les tam tam, qui traditionnellement se déroulent sur le mont-royal à tous les dimanches, déménagent pour une journée particulière, dimanche prochain, le 10 juin, et se tiendront sur l'île Ste-Hélène pour célébrer le Grand Prix de Montréal, amenez vos ami-e-s et tout votre arsenal!!!!


-On va tous au Grand Prix... EN MÊME TEMPS!
Combien de personnes le système de Métro peut transporter en une journée? Et si on décidait tous d'aller faire une balade sur l'île Notre-Dame dimanche le jour du Grand Prix? Juste pour voir combien de personnes peuvent entrer dans le métro?
En arrivant sur l'île vous pouvez virer de bord et puis recommencer. Juste pour le plaisir.

- Quelques tours de métro pour tenir compagnie à ceux qui ont eu la bonne idée de séjourner dans les motels de Longueuil...en attendant d'aller poireauter devant la billetterie...en cherchant nos billets dans notre sac.

***

Je déteste la démocratie comme système politique. Elle vous empêche de réaliser des choses.

En juin 2005, à l'occasion d'une quatrième place obtenue par le pilote féminin Danica Patrick à l'Indianapolis 500, Bernie Ecclestone déclare à la télévision qu'il ne croyait pas qu'elle pourrait faire si bien, ajoutant au passage qu'il a toujours pensé que les femmes «devaient être vêtues de blanc, comme tous les autres appareils électroménagers».

Formula 1 boss Bernie Ecclestone joked about the unrest in Bahrain that has left several dead and scores injured. 

Bref, la paille de Bernie Ecclestone est plongée bien au fond de notre grand milk shake collectif. Et pour lui, de toute évidence, les coffres de l’État sont infiniment profonds.

Les chefs de file du mouvement étudiant peuvent aller se rhabiller. À leur place, Bernie Eccletone aurait depuis longtemps obtenu la gratuité scolaire. Et à titre de boni, Raymond Bachand aurait sans doute accepté, en plus, de verser un salaire à tous ceux qui fréquentent le cégep ou l’université.


vendredi 1 juin 2012

Bilan de la CLASSE des 4 derniers jours de négo


La CLASSE retourne à Québec, prise 4


Pour la quatrième fois, la CLASSE est réinvitée aux négociations. Jeudi nous avions reçu un appel de Pierre Pilote pour nous faire part que nous nous rencontrerions encore une fois suite à notre Congrès. Dimanche nous avons eu la confirmation que la rencontre aura lieu à Québec à 14h00. Lundi matin nous embarquons dans la Justin-négo-mobile direction Québec.

Personnes présentes :
TaCEQ :
Paul-Émile Auger
Étienne Chabot
Sébastien Gagnon
Martin Bonneau
FECQ :
Philippe Lafrance
Élianne Lafrance
Félix-Antoine Michaud
Marc-Antoine Cloutier
FEUQ :
Martine Desjardins
Yanick Grégoire
Mathias Bouliane
CLASSE :
Justin Arcand
Nicolas Lachance-Barbeau
Philippe Lapointe
Shanie Morasse
Gouvernement :
Michelle Courchesne
Alain Paquet
Pierre Pilote
Jean-Pascal Bernier
Tadam! Jean Charest fait une apparition.

Encore une fois, suite à nos nombreuses demandes, il y a deux délégué-e-s par organisation nationale autour de la table, les autres sont dans une salle a part, comme d’habitude. Michèle Courchesne nous parle des règles de fonctionnement et du calendrier de cette ronde de négociation, qu’il fallait prendre le temps qu’il faut pour arriver à quelque chose de bien. Le gouvernement veut qu’on se donne jusqu’à mercredi pour réévaluer ou nous en sommes. Ils et elle mettent de l’avant que c’est un autre blitz de négociation, mais cette fois-ci pas de nuit.

La discussion commence sur les propositions que les médias avaient partiellement mises de l’avant. La FECQ dit qu’habituellement le gouvernement met de l’avant sa proposition et qu’après nous devons en discuter et que selon les médias, le gouvernement avait une proposition. Alain Paquet dit qu’elle a aussi entendu dans les médias que les étudiant-e-s avaient des propositions à faire. Michèle reconnaît qu’elle est prudente face à nous, et comprend que l’on soit prudent-e-s de notre côté aussi. Cependant, elle affirme que le gouvernement a durement travaillé sur cette proposition et souhaite sincèrement en faire une sortie de grève. Elle met de l’avant la difficulté de travailler avec les 4 associations et nos différences. Le 5 mai semble aussi la hanter, elle nous redit qu’elle ne veut pas revivre cette situation. Nous affirmons avoir un mandat plus clair et qu’à la suite de la dernière négociation, notre mandat a été réaffirmé et précisé. Elle trouve que nous semblons très motivé-es, que la mobilisation dans les rues dépasse notre cadre et se demande comment nous pourrions garantir qu’une offre ramènera le monde à une «situation normale». Léo Bureau-Blouin affirme qu’il croit que la table de négociation peut changé les choses, mais que nous n’avons plus de pression vu que nous n’avons plus la préoccupation du trimestre. À cela, Courchesne nous demande de conserver en tête la date du 17 août, soit la reprise des cours. Nous expliquons que les attentes sont élevées, les rues de Montréal ne cesseront pas de se mobiliser pour une offre complexe et qui évite les vrais enjeux, nous devons parler de la hausse des frais de scolarité.

Courchesne pose alors la question de la difficulté de discuter avec la CLASSE, alors que les fédérations étudiantes laissent entendre qu’il y a de l’espace, avec nous il semble que c’est le tout ou rien. Ça oblige un changement de fonctionnement et vu qu’elle se donne une obligation de résultat, cette situation est très difficile. La TaCEQ explique que l’obligation de résultat est d’autant plus importante qu’en ce moment les gens vont perdre confiance en le processus politique et ne croiront plus en des négociations. La FEUQ rappelle que le contexte a changé depuis le 5 mai : la loi 78, les reconductions, les casseroles, etc.

C’est à ce moment que Jean Charest entre dans la pièce, nous salue, explique que c’est le bon timing qu’il faut que ces discussions soient franches et qu’il espère que cela mènera à des solutions. Il rappelle que depuis le début du conflit le gouvernement a fait plusieurs gestes et qu’il sent qu’aucune gratitude n’a été exprimée pour la bonification de l’aide financière aux études. La grève n’est-elle pas autour de la question de l’accessibilité? Nous répondons que oui, mais aussi du principe de la marchandisation des services publics et de la tarification. Un enjeu beaucoup plus grand et qui ne peut être compensé par de l’aide financière. Jean Charest reconnaît que cela est une bonne question et que cela est effectivement une question autour de laquelle nous ne nous rejoignons pas. Quelle solution amener?

Des États généraux, le débat dépasse les gens autour de la salle et devrait inclure toute la population. Le premier ministre trouve que c’est une bonne idée, que le gouvernement est ouvert à une discussion plus large, cela nous offrirait la possibilité d’exposer nos visions différentes, un forum ou des États généraux, règlerait la question après que nous nous entendions sur les enjeux immédiats. La TaCEQ va dans le même sens et affirme que le débat dépasse la question étudiante, c’est rendu une question de société. Nous affirmons aussi que le rejet massif de l’entente du 5 mai était parce que le comité provisoire représentait une discussion beaucoup trop fermée, nous voulons un débat ouvert. Le premier ministre affirme nous comprendre, que ces enjeux ont toujours été dans l’air, mais que le contexte actuel nous permet de croire que cela permettrait de réduire la pression.

La FECQ demande alors qu’elle sera le geste qui sera fait pour régler la question de frais de scolarité. Charest rappelle que pour lui l’enjeu sur les frais se situe sur la question de l’accessibilité, que le gouvernement a fait des gestes importants, qu’il faut voir la satisfaction des gens face à ces gestes, qu’il martèle comme étant concrets et mesurables. La FEUQ rappelle que ceci n’a amené aucun avantage aux membres et que dans les faits c’est 50000 étudiant-e-s de plus prient avec le problème de l’endettement. Léo questionne donc le premier ministre à savoir pourquoi s’il est prêt à investir dans les prêts et bourses, n’est-il pas prêt à mettre de l’argent? Jean Charest lui répond que le gouvernement a la conviction que ses politiques sont justes, qu’il faut un financement pour garantir l’accessibilité. Pour le gouvernement notre vision de l’accessibilité à l’éducation qui touche les frais de scolarité est une manière de privilégier les riches. Pour eux et elles, il faut de l’aide financière aux études avec un prix élevé, mais de toute façon vous savez déjà leur vision de l’accessibilité, elles et ils le mettent de l’avant depuis tellement d’années.

La discussion revient sur l’évaluation des universités et le financement. Jean Charest nous dit que 80% du budget des universités est alloué aux salaires, nous pouvons bien sur avoir un regard sur la reddition de compte et l’imputabilité. Alain Paquet quant-à lui met de l’avant le contexte mondial dans lequel le Québec doit s’inscrire. Jean Charest en profite pour critiquer le Parti Québécois et le gel des années 90. Jean Charest ne dit qu’il sait qu’il ne nous convaincra pas et que l’inverse était tout aussi vrai. Léo demande si le gouvernement a un mandat pour parler de frais, Jean Charest dit qu’il faut discuter dans des conditions moins tendues, il faut mettre la table. Sur ce, il quitte la salle.

Nous revenons dans la salle vers 17h00, Michèle nous dit qu’elle veut procéder dans l’ordre : - Sommet/forum (Synonyme d’états généraux, dans des termes moins chargés politiquement)
- Accessibilité
-Frais

Michèle nous affirme qu’elle a finalement un mandat pour parler de frais de scolarité!!! Nous commençons donc à parler du forum sur l’éducation qui aurait lieu à l’automne 2012. Le thème serait : Quel type d’université voulons-nous au Québec? L’objectif étant de demander à la population ce qu’elle veut. Nous parlerions aussi des besoins, des programmes et le financement des universités. (Je ne comprends pas ce qui est écrit). Selon le gouvernement, il faudrait tout au plus 2 ou 3 mois de préparation et seraient présents et présentes :
- Étudiantes et étudiants
- Rectrices et recteurs
- Professeur-e-s
- Chercheur-e-s
- Des gens des milieux sociaux-économiques
- Des gens des syndicats

Pour la CLASSE, le délai est trop court. La préparation d’un tel type d’évènement prend beaucoup plus de temps, d’autant plus que nous voulons que ce soit le plus inclusif et complet possible. Michèle semble d’accord avec notre point de vue. Nous convenons de parler de frais de scolarité et du financement des universités dans le forum. C’est lors de notre rencontre quand elle a pris le portefeuille de l’éducation qui l’a convaincue de l’importance des États généraux. La ministre tient tout de même à savoir si la question de faire des économies pour réduire la facture est toujours dans l’air. Nous lui avisons que c’est une solution trop complexe et hypothétique pour que cela représente une sortie de grève.

Les associations étudiantes l’avisons que nous voudrions avoir la vision globale de l’offre ce soir et donc pouvoir discuter tout de suite des frais de scolarité. Cela froisse un peu le gouvernement qui considère que ce serait à notre avantage de pouvoir faire nos commentaires aux autres aspects avant, et du même coup pouvoir préparer davantage sa proposition sur les frais. Leur offre est à dimension variable, s’il y a des économies ou si on s’entend sur des choses, cela pourrait avoir un impact sur la facture globale. On s’obstine un peu sur l’idée que l’aide financière ne sera pas une compensation à la hausse et donc sans une discussion sur la hausse nous ne pourrons pas avancer. Nous rappelons que l’accessibilité n’est qu’une part de l’enjeu, que nous luttons contre la tarification, que pour nous discuter du gel est déjà un compromis. La ministre nous demande donc si nous signerions une entente sans que le gel soit à l’ordre du jour : notre réponse est non. La FECQ avise que si on ne parle pas de frais ce soir, on prend une pause jusqu’à l’offre le lendemain. La FEUQ avise que chaque heure passée autour de la table crée des attentes et on cautionne le processus. Nous prenons une pause.

Au retour de la pause, nous revenons avec une ligne commune : si on n’a pas de chiffre sur la hausse, nous quitterons en attente d’une discussion où tout est sur la table, soit le lendemain. La ministre comprend que nous ne voulions pas aborder le reste, mais cela réduit sa marge de manœuvre auprès de son équipe à elle. Discuter du reste fait parti d’un tout qui permet de compléter l’offre. Elle nous fait un discours de défense de l’Aide financière aux études. Depuis la semaine dernière, elle veut des États généraux, elle a convaincu le premier ministre, il faut des discussions de fond dans un monde compétitif. Sur ce, nous levons la réunion avec comme rendez-vous le lendemain.

Mardi 29 mai, la première offre

Le gouvernement nous a abordé avec une proposition de réduire la hausse de 34$, soit de passer de 254$ par année à 220$ par année et de financer cette réduction par la réduction des crédits d’impôts sur les frais de scolarité de 16,5% à 13,5%. Les crédits étaient au début de l’année à 20%, mais avaient été réduits à 16,5% pour financer l’annonce de bonification de l’aide financière, ceci représenterait donc une deuxième réduction des crédits d’impôts.

La FEUQ suggère de condenser l’ensemble des économies obtenues en 7 ans par la réduction des crédits d’impôts pour permettre un gel effectif la première année, à coût nul pour le gouvernement. Les fédérations discutent largement du principe de condenser les économies dans quelques années plutôt que de l’étaler. Passer de 254$ à 220$ coûte à terme en 2017-2018 environ 29M$. Il y a alors beaucoup de confusions sur la provenance du 29M $ et son utilisation. Le gouvernement semble vraiment perplexe à l’idée qu’on leur offre un gel à coût nul, mais la confusion quant à l’utilisation du crédit d’impôt lui permet de refuser d’y croire. On fait un simple tableau et enfin ils comprennent. Courchesne nous explique alors que c’est un principe impossible à faire passer pour son équipe, il faut qu’ils évaluent l’impact budgétaire. D’un autre côté, mettons cela dans un contexte où au somment, la contribution étudiante sera révisée entièrement.

La FECQ rappelle au gouvernement que fiscalement, l’offre étudiante ne coûte rien à l’État, nous sommes plus rationnels, ce à quoi le gouvernement nous explique que la population et son gouvernement ne comprendra pas ce cheminement logique là. La FEUQ rappelle que son offre ne touche même pas au financement des universités. On travaille dans le Plan de financement. Martine rappelle que ce faisant, on cesse de parler de mal financement, ce qui du côté étudiant est un recul en soi.

La ministre nous explique que l’économie de Montréal est à terre, que l’impact de la grève est important que nous devons trouver des solutions et qu’il faut en ce moment que la population comprenne la sortie de grève et soit satisfaite. La CLASSE réplique alors que les appuis de la ministre ne bloqueront pas des ports, ne marcheront pas avec des casseroles, ne paralyseront pas l’économie de Montréal. Alors c’est nous qu’il faut satisfaire pour que les choses changent. Pour nous, abolir les crédits d’impôts pour financer une petite baisse de la hausse n’est pas une mesure qui assure une garantie de retour en classe. Nous abordons alors la question des États généraux et la ministre nous assure que l’objectif sera de rallier la population derrière l’idée de l’université québécoise et de son mode de financement, tout sera sur la table.

Une économiste du ministère des finances, Mia Homchy, explique que le 29M$ de revenu en coupant le crédit d’impôt ne sera pas là à chaque année. Mais la FEUQ ramène que leur mesure coûte tout de même 29M$ par année, donc il y a de l’argent à quelque part. Le ministère nous explique que le gel pour deux ans ne peut pas passer, Courchesne ne peut pas brûler le terrain, nous prenons donc une pause.

Le souper est fini nous retournons donc à la table. Le gouvernement se creuse la tête et nous dit que si nous sommes créatifs et créatives nous pourrions arriver à nos fins respectives. Il est rappelé que le forum est toujours un bon moyen et un terrain d’entente et qu’il doit être long. (Parfois dans les négociations on revient souvent sur le même sujet en redisant la même chose). Michelle nous dit que 0$ c’est impossible et que son engagement est toujours sur 7 ans. Nous tentons de voir comment il est possible de jouer dans le cadre gouvernemental, afin de ne pas sortir une proposition qui sort de nulle part. La FECQ demande si les crédits d’impôts sont toujours sur la table, la réponse est oui, mais il y a un plancher à ne pas défoncer. Mia tente de nous expliquer le calcul gouvernemental de coût pour passer de 245$ à 220$ qui est de 29M$. La FEUQ démolie l’argumentaire de Mia et ses chiffres, cela est quand même beau à voir. Il devient alors plus évident que jamais que l’objectif du gouvernement est seulement de faire payer les étudiantes et les étudiants, puisqu’il leur a été démontré que le gel sur au moins 2 ans était possible. Les gens s’enflamment, Michelle se fâche tellement qu’elle en perd son soulier! Elle nous dit que ça prendrait tout pour le gel pour une année, politiquement elle ne peut pas, elle nous dit que notre raisonnement est logique et qu’il se tient. Elle trouve qu’on demande trop. La TaCEQ tente de prouver que les étudiants et étudiantes font un effort de taille pour travailler dans le plan de financement mis de l’avant par le gouvernement. Les gens tentent de prouver qu’ils et elles sont de bonne foi, qu’on essaie de trouver une solution. Le gouvernement nous demande si un gel de 1 an serait acceptable. La CLASSE répond que nous voulons les frais de 2007, alors un gel de 1 an… Le gouvernement nous dit que c’est comme un moratoire d’un an, la FEUQ répond qu’on le paie à travers les crédits d’impôts. Nous prenons encore une pause.

Après cette courte pause la FEUQ sort de sa poche l’Incitatif Québécois d’Épargne Études (IQEE). Cela nous permettrait d’avoir 2 ans sans hausse durant lesquels le forum sur l’éducation aurait lieu et parlerait du financement universitaire. Le gouvernement nous demande si ce que nous voulons c’est un moratoire sur 2 ans, la réponse de la FEUQ est oui. Nous les laissons digérer cette nouvelle offre et nous convenons de nous retrouver le lendemain, mercredi.

Mercredi 15h30 nous retournons dans notre local beige avec le gouvernement. Michelle nous redit que 0$ de hausse ça ne passe pas. Il y a une proposition de faire une espèce de gel de la hausse. C'est-à-dire de perpétuer la hausse de 2007 avec une augmentation de 100$ par année. Nous n’étions pas pour cette hausse à l’époque, aujourd’hui notre point de vue n’a pas changé. Elle refuse aussi de jouer dans l’IQEE. Finalement, ce serait une hausse de 100$ pour la première année et par la suite 254$ et la hausse continue comme avant. Entre ces deux hausses il y aurait le forum qui pourrait peut-être changer les choses. La FEUQ demande c’est quoi le problème de l’IQEE. La réponse est que c’est dans la philosophie du gouvernement de favoriser l’épargne. Il faut comprendre que c’est Michelle Courchesne qui a mis ce programme sur pied. Michelle dit aussi que ce n’est pas une bonne idée de jouer dans l’argent des familles et que cela est un sujet très sensible. Nous avons désormais droit à une présentation de Pierre Côté du ministère des finances pour nous expliquer des choses sur les crédits d’impôts et sur l’IQEE. Cette présentation est que trop peu concluante, Pierre Côté a de la difficulté à répondre aux questions et arguments que les étudiantes et étudiants mettent de l’avant. Les erreurs et l’impossibilité de répondre mettent en colère les étudiantes et étudiants. Yanick Grégoire se met en colère pour la première fois. Il les traite de voleurs, puisque dans les calculs il y avait un 10M$ payé par les étudiants et les étudiants qui disparaissait. Après cette petite tension une pause est de nouveau de mise.

Nous revenons après le souper, vers 8h. Pendant la pause, les commentaires faits aux médias sont clairs : le gouvernement a raffermi le ton, nous frappons un mur. C’est sur cela que nous revenons. Pierre Côté du ministère des finances nous revient avec quelques chiffres. Il faut d’abord prendre en compte la hausse des effectifs prévus. Nous passons donc de 209 000 à 220 000 étudiants et étudiantes. Ce qui fait qu’avec la bonification de l’aide financière annoncée le 24 avril, le coût de l’aide financière passe à 23 M$. Le revenu de la baisse du crédit d’impôt de 20% à 13,5% est de 34,5M$.

Année
2011-2012
2012-2013
Effectif
209 000
220 000
Aide financière
17,1M$
23,9M$
Plan des universités
30M$
30M$
Total :
47M$
53,9M$
Droits de scolarité réduits à 100$
22M$ de revenu
Baisse du crédit d’impôt de 20% à 13,5%
34,5M$ de revenu
Total
56,5M$

L’impact de la contribution parentale ne changera pas vu que cela passe de 28 000$ à 45 000$. Frustrée, la FEUQ demande alors comment on peut avoir la source de ces données pour que l’on puisse de notre côté faire des offres. Courchesne, aussi frustrée, affirme que le ministère des finances n’arrive pas à nous produire de tableaux. Côté explique que ses données sont une mise en commun des informations de trois ministères, le MELS, les finances et les données du plan de financement. Il fait ses calculs à partir des données reçues.

Le coût total de la mesure fiscale comprise dans le crédit d’impôt est de 140M$, cela inclus les besoins de l’année actuelle et ceux des années antécédentes. Donc, un point de crédit d’impôt ne vaut pas 140M$/20%, il y a le calcul de l’écart à faire sur l’année courante, soit 154$/Étudiant-étudiante qui mène à la baisse de la hausse des frais de scolarité jusqu’à un niveau de 100$. Le calcul d’un point d’impôt avec la hausse de 100$ pour l’année 2012-2013 de 1% est de 7M$ (s’il n’y a pas de hausse, donc dans un cas de gel, ce serait 11M$).

Le gouvernement nous apprend qu’après l’année 2012-2013, où les frais seront seulement haussés de 100$, les 3% de crédits qui servaient à payer le 154$ de différence seront réintégrés et le crédit d’impôt reviendra au niveau de 16,5%.

La FECQ demande quel sera la réaction du gouvernement si on baisse vers 10,5%, c'est-à-dire de 3% supplémentaire, afin de pouvoir dégager les fonds pour un gel effectif à coût nul pour le gouvernement. Et ensuite, nous pourrons passer à une discussion sur la deuxième année. Le gouvernement répondit qu’ils n’ont pas la marge de manœuvre pour bouger sur une deuxième année, ils ne pourraient mettre la hausse à 0$. Cela aurait été l’objet de discussions très corsées au gouvernement. Pour eux, il faut que dans leur discours ils restent fermes sur la question que la hausse va se poursuivre après le forum : la première année, on a une hausse de 100$, un forum qui peut remettre tout en question, ensuite le gouvernement garde le cap sur la hausse… à moins que le forum leur aie fait changer d’idée. Voilà, ce sera lors du forum que se discutera l’avenir de la hausse.

La CLASSE ne croit pas qu’une année est suffisante, si c’est cela, aussi bien partir tout de suite et partir préparer notre plan d’action pour le Grand Prix (le gouvernement n’a pas aimé la pique et nous a rappelé que c’était beaucoup d’emplois). Nous disons en avoir plein la casserole. Même les membres les plus conservateurs de la FEUQ vont rester en grève avec une offre si courte, ils n’accepteront pas de perdre 16 semaines de classe pour un an avec aucunes promesses. Le gouvernement a alors demandé si son offre, étalée sur 2 ans plutôt qu’une, est-ce que cela serait satisfaisant? Non, on a toujours, à la CLASSE, dénoncé la hausse de 2007, on ne va pas accepter de la voir prolongée. La FEUQ affirme que de se payer une hausse en acceptant un recul sur les crédits d’impôts, c’est inacceptable, ça le sera encore pour une deuxième année. Nous ramenons que de travailler dans le Plan de financement est toujours pour nous un compromis.

Le gouvernement dit : nous sommes parti de 325$ et ont descendus à 100$ c’est un gros recul. La FECQ rappelle que nous gardons le même montant aux universités et c’est NOUS qui le payons, c’est à coût nul pour le gouvernement et rien de plus vient de la poche des contribuables. Nous disons que pour nous, ce sera déjà dur de faire accepter que cela vienne des crédits d’impôt, alors encore moins de faire accepter une hausse. Comment est-ce que le gouvernement a pu croire que de parler d’une baisse de 154$ sur 1778$ serait un deal? Ça nous mène uniquement à 1624$. 1625$ ça ne passe pas, 1624$... Nous revenons après une pause, il est maintenant 23h00. Une nouvelle offre est mise sur la table par la FEUQ. Un réaménagement de la baisse des crédits d’impôts. La première année ils seraient à 12,5% afin d’éponger toute la hausse et la deuxième année les crédits seraient à 7,5% pour que les deux premières années il n’y ait pas de hausse et que ce soit à un coût nul pour le gouvernement. La discussion prend alors une tournure de communications. Le ministère tente de voir comment elles et ils pourraient sortir cela dans les médias. Il y a plusieurs personnes dans la population qui tiennent à ce que les étudiants et étudiantes aient une augmentation sur leur facture. De plus, faire comprendre à la population qu’un forum sur l’éducation qui se pencherait entre autre sur le financement des universités semble être compliqué. Pourtant c’est bien simple : un forum de deux années qui reprend notre mandat d’états généraux, durant ce forum il n’y a pas de hausse puisqu’il faut se questionner sur le financement des universités. Le forum doit durer deux ans pour que ce soit un processus global qui fait participer la population et que les fins de ce forum puissent être prises en compte dans le budget de l’année suivante. Le ministère veut vraiment aller se coucher et dormir sur cette nouvelle offre. Nous les retenons quelque temps et vers minuit tout le monde quitte le building pour se préparer au lendemain. Il faut préciser que la proposition du forum rendait Michelle Courchesne vraiment enthousiaste, même si elle ne l’a lu qu’en diagonale. On dirait bien que nous ne sommes pas plus avancé-e-s que la veille. Demain nous devrions savoir si c’est oui ou non. Suspens.

Vers 12h30 nous sommes de retour à la table de négociation. Le gouvernement veut rompre les négociations! Michèle Courchesne nous avise que les discussions nous a permis un certain rapprochement, entre autre en utilisant la fiscalité comme moyen d’échange, même si sur la question des frais de scolarité, le gel, on reste éloigné. Cela reste impossible pour le gouvernement de reculer, c’est un point qui ne peut être franchi. Ils sont contents que jusqu’à ce moment on se soit parlé des principes avant de parler de chiffres. Le gouvernement reconnaît que de son côté, la hausse est un principe immuable alors que nous avons mis clair sur table qu’en bas d’un gel assuré sur 2 ans nous ne présenterions même pas cette offre aux associations. Ainsi, malheureusement, le gouvernement considère qu’on est dans une impasse. Pour ce qui est des questions de l’IQEE, c’est le principe même de l’existence d’un programme d’aide à l’épargne auquel est attaché de l’argent fédéral. C’est une volonté d’encourager l’épargne pour les familles.

Le ton monte. La ministre affirme que jamais le gouvernement ne va nous fermer la porte, mais aujourd’hui c’est une impasse, il n’y a pas de contre-offre. Elle a apprécié que jusqu’à date on s’entendait sur les modalités de discussion, c’est fait deux jours et demis que nos paramètres sont clairs, 2 ans et gel, mais ce principe ne passe pas. Si nos autres propositions arrivent au même, ce sera une fin de non recevoir. Leur plancher est de 100$ un an, et ensuite on revient à la hausse de 254$ par année. On leur fait remarquer que la hausse passe de 1625$ à 1778$ et que maintenant elle nous la ramène à 1624$. Nous en venons sur un débat intense sur la gestion universitaire et que nous refusons d’y investir de l’argent.

Tout le long de la discussion du jeudi midi, nous, la CLASSE, n’avons pas dit un seul mot. Pour nous, le gel en 2 ans n’était pas une position de succès assuré, mais était assurément un minimum. Ainsi, de voir la ministre nous dire qu’elle ne pouvait accéder à une position avec le gel, pour un délai aussi court, était la fin. De voir la FECQ et la FEUQ défendre cette même position ne pouvait que renforcer notre rapport de force.