Un jour, pour illustrer des relations causales douteuses, une prof nous a parlé de statistiques venant des Pays-Bas. Il paraîtrait que la région où il y a le plus de natalité humaine est aussi la région… où il y a le plus de cigognes qui y habitent.
J’ai eu le même rire pour une autre relation causale douteuse. Malheureusement, celle-là sera écoutée puisque prononcée par la pensée dominante.
Plusieurs pensées pêle-mêle :
-Est-ce que les cégeps sont comptés dans ce savant calcul? Parce que nous n’avons pas le même système que dans leur sacro-saint « reste du Canada ». Et j’ai comme des doutes comme quoi les jeunes ne vont pas au cégep…
-Je pense que la société québécoise ne valorise pas les études, la culture et l’apprentissage comme d’autres cultures peuvent le faire, notamment nos voisins canadiens-anglais.
Est-ce que ça explique notre sous-financement de l’éducation qui est plus important que dans les autres provinces (ça évidemment Pratte n’en souffle mot)?
-Je pense ce n’est plus de l’enseignement qui nous est vendu en études postsecondaires, mais un diplôme. On nous vend un diplôme pour travailler, on a fait des établissements postsecondaires des fours à étudiantEs qui doivent sortir des fournées de travailleurEs. Plein d’étudiantEs ne veulent pas étudier, mais travailler. Pour elles et eux, l’université est un passage obligé, douloureux. On se retrouve avec des gens qui ont soif d’apprendre dans la même pièce que des gens qui ont juste hâte de cracher leur examen dont ils se sont bourré le crâne.
Ce qui m’amène au sujet de la tricherie. Si vous saviez à quel point j’ai constaté de la tricherie à l’université…, c’est vraiment navrant. Des tricheuses et des tricheurs de toutes les classes sociales, de tous les styles, et de toutes idéologies politiques. Mais comparativement à certaines personnes qui préfèrent annuler simplement le cours qu’elles ne réussiront pas ou accepter l’échec en sachant qu’elles vont le reprendre, parce qu’elles voient leurs études sur le long terme, les chasseurs de diplômes n’annuleront pas le cours « ark! Ça va me rallonger! », et ils vont avoir beaucoup moins de scrupule à tricher.
-Les diplômés qui auront un travail vont contribuer, par leurs impôts, beaucoup plus efficacement au système d’éducation qu’en faisant des études à la va-vite (vite faut travailler!) et en ayant de la difficulté à payer leur loyer ET leurs études. Nous allons finir par payer de toute façon alors pas de panique…
-Qui plus est, est-ce qu’il ne serait pas mieux d’avoir des diplômés qui diversifient la sacro-sainte productivité? Ce n’est pas en dilapidant ses ressources naturelles que la Norvège a pu fleurir (et se sortir assez bien de la crise!), mais parce qu’elle investi à long terme dans l’éducation. Ça donne des gens instruits qui sont capables d’innover dans les niveaux supérieurs de l’économie. Pourquoi se contenter d’avoir seulement des mineurSEs quand nous pouvons aussi avoir les concepteurs et conceptrices des machines et des outils?
-Ces dernières années, il y a comme une folie de constructions universitaires… « Il n’y a pas d’argent pour l’éducation », donc les lieux physiques de nos universités doivent se multiplier pour attirer plus de clientèle, pour continuer à être aussi financés. On parle de constructions de plusieurs millions ici, qui ne seront pas utilisables pour les payeurs immédiats. Les étudiantEs de l’Université de Sherbrooke ont payé de leur poche pour voir un nouveau pavillon à… Longueuil. Les étudiantEs ont donc payé pour des installations auxquelles ils et elles n’auront pas accès. On dirait bien que le principe d’utilisateur payeur ne marche que quand c’est le temps de payer, pas de recevoir…
-La main d’œuvre étudiante est une mine d’or pour une partie du patronat. Et la pensée dominante à tout intérêt à la garder disponible et ayant besoin d’argent.
-Question niaiseuse, si je paye mon pain plus cher est-ce que je l’apprécie plus quand je le mange?
Vous voulez rendre l'université plus "appréciée"? Rendez-là plus difficile. L'argent n'a rien a voir dans l'effort requis, donc, dans l'accomplissement.
Louis sur le même sujet
3 commentaires:
Il y a des idées tellement ridicules que seul Pratte peut y croire.
Tant qu'à avoir un système d'instruction étatique, il faut qu'il soit accessible!
Quel crétin ce Pratte!
Par contre, la meilleure solution serait d'abolir l'école étatique et l'école obligatoire.
"Vous voulez rendre l'université plus "appréciée"? Rendez-là plus difficile. L'argent n'a rien a voir dans l'effort requis, donc, dans l'accomplissement."
J'aime bien l'idée, mais ce n'est pas ce que les puissants souhaitent.
Faut bien que les cons riches puissent étudier et qu'on empêche les pauvres intelligents d'étudier!
Enregistrer un commentaire