samedi 15 décembre 2012

"Nous sommes à vomir"


Nous sommes à vomir from Pierre Luc Junet on Vimeo.

Faut vraiment que je trouve la critique pertinente parce pour être franche le style m'écrase de toute sa lourdeur... C'est dommage ça rend ça platte platte... Mais pire, des fois je trouvais que la forme prennait le dessus et ça empêchait de faire des liens ou de pousser la réflexion plus loin.

Mais bon, c'est plein de pistes de réflexion intéressantes qui méritent qu'on y mette un peu de temps en soi. Entre autres, il y a quelque chose de vraiment intéressant à réflechir sur le rapport entre le nationalisme et la symbolique unitaire du mouvement de grève.

3 commentaires:

Mouton Marron a dit…

Moi, la forme, j'ai pas apprécié, mais c'est pas parce c'était trop lourd. C'est parce que c'est un pastiche des films de Guy Debord, nommément la Société du Spectacle. Tant qu'à présenter des images aléatoires en-dessous d'un discours, ils auraient dû se contenter d'un podcast, j'aurais écouté ça en faisant la vaisselle.

J'aimerais avoir un avis plus complet de ta part sur le contenu. Je ne suis pas un ardent défenseur de l'ASSÉ, mais j'avoue que je l'épargne depuis quelques années (eux autres pis l'UCL) et je ne sais vraiment pas pourquoi au juste. Et puis il y a des bouttes que j'ai pas compris, dont celui sur la "décentralisation excessive."

Des fois je lis le blogue de la FASSÉ, qui argue que la démocratie directe de l'ASSÉ est une vraie farce. C'est bizarre, mais je trouve rien à répondre à ça, ce qui est mauvais signe.

L'histoire avec GND n'en finit plus de finir. Pas mal de gens un peu zélés écoutaient ses discours avec une sorte de religiosité. J'avais juste envie de les brasser. Mais est-ce que ça, précisément - et je sais qu'il a commis plein d'erreurs - c'est vraiment de la faute à Gabriel? Est-ce qu'un genre de complot a été créé de toute pièce par le staff de l'ASSÉ pour fanatiser les foules? Ça m'apparaît peu probable. Selon moi c'est un accident dont le système médiatique et le paradigme culturel (est-ce que ça se dit?) sont responsables.

Ces gens-là ne se sont pas mis à vouer un culte aux discours des Asséens parce que l'ASSÉ le voulait. Ils voueraient des cultes à n'importe quelle marde de pape.

Pwel a dit…

D'un point de vue analytique, je me désintéresse profondément de gab, de son égo, ou des complots imaginaires et des bavures mal cachées de l'exec de la grève de 2012 (d un point de vue personnel j ai évidement un avis sur tout mais là ce n'est pas pertinent.) Je trouve qu'une des critique que j'ai à faire au film c'est que justement l auteur est tellement collé sur GND qu'on voit pu rien. Ça se veut violent et dénonciateur, mais c'est long et ça nous fait presque passer à côté d'un truc: ce qui est fascinant c'est toute l'imbrication des dynamiques de grève entre différents groupes oui, mais aussi différents moments selon l élargissement de la grève.

Cette dynamique a créé un espace dit "public" de la grève ou la place dite "controlée" de la face médiatique a fini par dominer completement les autres. Encore plus impardonnable: cette domination ne s est pas qu étendue à tout ce qui avait un lien avec les médias, mais a, par le fait meme, touché les modes d actions favorisés et la maniere de défendre et présenter les actions locales autonomes.

La grève de 2012 a pour toujours marqué l ASSÉ qui à partir de maintenant va avoir de l ADN de CLASSE dans ses modes de fonctionnement et dans son prisme interprétatif du politique. C est comme ça.

Faique à la place de mettre Gab en feu pis de baver de rage je pense qu il y a de sérieuse questions à se poser sur la suite des choses pour ce qu on appelle le "syndicalisme de combat" dans le mouvement étudiant quebecois. Le rapport aux médias/élargissement de la grève est un axe incontournable de cette réflexion. Une de mes pires erreurs personnelles de cette grève (que d autres ont partagé aussi je me sens pas seule) à été de pousser sur des lignes comme quoi les médias on s en calissait et qu on allait pas se laisser imposer un rythme ou s inquieter de ce qu ils pourraient dire. Mais c etait cave parce que les médias sont dans un monde parrallelle pas encore tres bien compris par des mouvements comme le notre. Mais c était surtout cave parce que plus le mouvement élargissait plus la base était très conciente qu elle voulait complètement embarquer dans le jeu des médias et l utilisation de GND l icone allait de soi dans cette dynamique de symbolique circulaire (il est le mouvement parce qu il Nous inspire, mais Nous l inspirons aussi...).

... plein de choses a dire pas bcp de temps maintenant... dommage...

Mouton Marron a dit…

Intéressant commentaire. Mais on en revient aux dynamiques de représentation de Bourdieu.

Je me hais de penser à ça.