vendredi 8 avril 2011

Réponse de la Coalition pour la Justice en Palestine aux allégations de perturbation de la conférence d'Emmanuel Navon du 30 mars

Suite à la tenue de la conférence d'Emmanuel Navon le 30 mars 2011, des allégations de perturbation de la conférence ont été faites à l'endroit de la Coalition pour la Justice en Palestine de l'Université du Québec à Montréal (CJP-UQÀM). Afin de clarifier le déroulement de l’événement, et d'ainsi écarter ces allégations, la CJPUQÀM a décidé de rendre public son bilan de l’événement.

Bilan de la conférence d'Emmanuel Navon

Suite à la conférence d'Emmanuel Navon, un montage vidéo a été diffusée sur Youtube prétandant que la Coalition pour la Justice en Palestine de l'Université du Québec à Montréal (CJP-UQAM) était responsable d'une perturbation de la conférence. Face à cette allégation, la CJP-UQAM souhaite rendre public son bilan afin de clarifier le déroulement de la conférence, son implication et dénoncer le traitement qui en a été fait. La conférence d'Emmanuel Navon a été annoncée peu de temps avant sa tenue. Face
aux sérieux doutes quant à la validité des recherches académiques de celui-ci, et face à la responsabilité qu'a le département de science politique dans la tenue de cet évènement, la CJP-UQAM a rédigé une lettre. Nous souhaitons en premier lieu rappeler que dans cette lettre, remise au doyen de la Faculté de science politique et de droit et au directeur du département de science politique de l'UQAM, nous mentionnons clairement que : «Monsieur Navon tiendra son allocution, et nous n'y manifesterons pas d'opposition forte.» La CJPUQAM a tenu parole et, par le déroulement des faits qui suit vous pourrez saisir la portée de notre engagement envers la communauté universitaire.

Déroulement

Avant le début de la conférence, la CJP a affiché des panneaux à côté de l'entrée de la salle. Ces panneaux comportaient des informations sur Emmanuel Navon, informations tirées de son site internet. Une autre affiche comportait des images des opérations militaires israéliennes dans le village palestinien de Bi'lin en Cisjordanie. Lorsque les membres de la CJP sont arrivés sur place, il y avait déjà des affiches pour la conférence-midi sur le boycott des institutions israéliennes qui se tenait au même moment.

La conférence a accueilli environ 60 personnes, parmi lesquels 3 professeurs de l'UQAM et une demi-douzaine d'étudiants. Le conférencier a été présenté par le modérateur et professeur Jean-Guy Prévost, directeur du département de science politique de l'UQAM. La présentation du conférencier a durée environ une demi-heure/quarante-cinq minutes, et s'est déroulée sans aucune interruption. Lorsque la période de question a débutée, des participants ont demandé le droit de parole. Les interventions se sont déroulées en fonction de l'attribution du droit de parole,
dispensé par le modérateur de la séance. Notons que les questions posées par différents intervenants ne concernaient pas toujours le sujet de la conférence. Certaines ont fait l'objet de protestation, d'autres non. Le premier commentaire avait pour intention de compléter la biographie du conférencier afin d'éclairer l'assemblée. Ce complément d'information a débuté par la mention de la collaboration du conférencier avec une université israélienne qui fait l'objet d'un boycott académique de la part de membres de la communauté académique et scientifique
israélienne, dont David Grossman qui fût invité à l'UQAM. S'en est suivi une vague de
commentaires bruyants provenant de la salle, tantôt réprobateurs, tantôt insultant (dont des insultes à l'intégrité physique), et allant même jusqu'à tambouriner sur les tables dans le but de faire cesser l'intervention par intimidation. L'intervenante a décidé de poursuivre son commentaire malgré l'intimidation, et à cet effet a dû hausser le ton afin de continuer sa communication. C'est cet extrait qui a été filmé et diffusé. Pour terminer elle a posé une question au conférencier.
Par la suite, d'autres questions ont été posées. Alors que le conférencier prenait la
parole pour répondre aux interventions, la première intervenante a quitté la conférence sous huées de la salle.

Lors du deuxième tour, une autre intervenante a pris la parole. Désirant lire de courts extraits de la lettre envoyée par la CJP-UQAM au doyen et au directeur avant de poser sa question, son intervention tourna court. Suite à la mention des termes «Coalition pour la Justice en Palestine», une nouvelle vague de protestation s'est élevée encore plus violemment. S'en suivit l'intervention du modérateur visant à presser l'intervenante à poser sa question. Cette dernière s'exécuta en se résignant à ne pas lire ces extraits. La question, posée sans son contexte, causa la perplexité de l'auditoire.

Lors du troisième tour de parole, une intervention concernant l'émergence d'une
nouvelle école de pensée nationaliste a soulevée de légères contestations.
Lors du dernier tour de parole, un intervenant traita du droit international. À plusieurs reprises, des membres de l'assemblée l'ont interpellé directement suite à son intervention.

Suite à la clôture de la conférence, un groupe d'étudiants de l'UQAM n'appartenant
pas à la CJP, est entré dans la salle avec un porte-voix et a crié quelques slogans. Lorsque l'assemblée quitta la salle, celui-ci poursuivi à l'extérieur de la salle.

Bilan

En tout état de cause, il apparaît que la CJP a tenu son engagement, qui se résume à
l'affichage d'information sur le conférencier et les opérations militaires en Cisjordanie, le tout à l'extérieur de la salle. Les étudiants de la communauté uqamienne ont respecté la décision du département de science politique quant à la liberté d'expression académique. Or, il apparaît que ce droit est à géométrie variable. Lorsqu'ils ont voulu se prévaloir de ce droit, il leur a été retiré de manière violente par la salle, faisant fi de l'éthique académique. Les commentateurs dont les interventions ont fait l'objet de protestations ont dû essuyer des salves de menaces, d'insultes racistes, sexistes et islamophobes. Parmi les insultes reçues, notons les termes «fasciste», «antisémite», «connard», «salope», «pute» et «ferme ton cul». L'extrême majorité de la salle étant du troisième âge, elle n'était nullement
représentative de la communauté estudiantine de l'UQAM. Ceci soulève un autre enjeu, celui de l'animation et de la modération de la séance. En effet, il est de la responsabilité du modérateur d'assurer un échange harmonieux et respectueux, c'est-à-dire de permettre à chacun d'exprimer librement ses idées, d'interdire toute forme d'intimidation ou d'écarts de langages, et de calmer les esprits lorsque ceux-ci s'échauffent.

En guise de conclusion, nous soutenons que les allégations quant aux activités de
perturbations ne sont pas fondées. Aucune perturbation n'a eu lieu en ce qui a trait au discours du conférencier, celui-ci a pu parler librement; aucune menace ou insulte n'a été proférée à son égard. Nous considérons que l'évacuation sous escorte du conférencier suggère une menace qui n'existait pas. Les éléments de perturbations sont plutôt ceux qu'ont dû essuyer les intervenants étudiants lors de leur prise de parole.

1 commentaire:

Mouton Marron a dit…

Intéressant point de vue qui contredit complètement le contenu du vidéo. Espérons que sa diffusion soit égale à celle du blogue de chose.