Après la lecture de ce papier c'est la seule conclusion à laquelle j'arrive. Je ne vois aucunement pourquoi un atelier sur l'abolitionnisme avec un point de vue anarchiste et une ambiance respecteuse aurait été refusé, appart parce qu'à l'intérieur même du comité de sélection les gens étaient divisés sur la question, et que ça devenait moins compliqué d'évacuer la question au complet plutôt que de laisser la place à cet atelier.
Je trouve ça laid.
Si le malaise était que "seulement un côté de la question est représenté", ben je vous invite à préparer un autre atelier pour contrebalancer (si ça vous chicotte tant que ça!). Invitez des amiEs à présenter une vision pro-prostitution basé sur des principes capitalistes-libéraux... euh s'cusez je voulais dire anarchistes, et laissez le monde qui le veulent, s'impliquer. Quoique, dans le fond ça ne fini pas si mal puisque les organisatrices seront autonomes et ne se laissent pas décourager par ce refus.
***AJOUT: On vient de me communiquer qu'il y a un atelier avec des positions pro "travail du sexe"... Eh ben... Cher SLA, moi j'appelle ça prendre position sans avoir le courage de s'assumer.***
Mais bon je n'ai pas lu la lettre, je ne connais qu'un seul côté. Par contre c'est un côté platte.
Sans compter que c'est un beau sujet d'actualité et une belle démonstration des systèmes oppresseurs et exploiteurs qui modèlent notre monde...
Sans compter que c'est un beau sujet d'actualité et une belle démonstration des systèmes oppresseurs et exploiteurs qui modèlent notre monde...
Depuis plus de dix ans que le Salon du Livre Anarchiste existe au Québec, il y aurait de quoi s’enorgueillir de cette présence permanente du mouvement anarchiste, rassemblant des luttes en/de tous genres. Mais le processus de sélection des ateliers fait-il vraiment honneur à ce principe d’ouverture vers toutes les perspectives anarchistes possibles?
On peut en douter à voir le rejet d’une proposition d’atelier faite cette année sur le thème «Anarchie et prostitution» Contestataires du patriarcat, les proposeur-es voulaient interroger l’achat de sexe à partir de l’expérience personnelle des participant-es. Il y aurait eu présentation de ce qu’en disent des survivantes de la prostitution, avec un extrait du film «L’imposture» d’Ève Lamont, cinéaste identifiée de longue date aux luttes anarchistes (Squat). On y aurait diffusé des positions anarcha-féministes adoptées en Europe. Axée sur la sensibilisation, la discussion devait être respectueuse, ouverte aux voix autochtones (Le COUAC, avril, p. 3) et ne tolérer aucune intimidation.
Question de principes
Le comité de sélection (au membership secret) a rejeté à deux reprises ce projet d’atelier, sous prétexte que certains de ses membres trouvaient qu’elle dérogeait aux «principes d’autonomie et de solidarité» du Salon du livre anarchiste! Cette déclaration n’était aucunement accompagnée d’une explication élaborant pourquoi et comment l’atelier ne respectait pas ces valeurs, ce qui aurait été un minimum pour les organisateurs de la proposition. Ceux-ci avaient fait valoir que «s'il y a un sujet d'actualité qui interpelle la collectivité progressiste et la résistance au pouvoir cette année, c'est bien l'enjeu de la prostitution et les voix et revendications des survivantes de cette industrie à notre égard.»
(Exergue)
«(L)a proposition que vous avez soumise, dans la mesure où elle défend une position «abolitionniste» quant à la prostitution, va à l'encontre de certains principes que s'est donné le Salon du livre.»
Le SLA a bien précisé : «Il nous semble important de réitérer que nous n'avons pas pris de position, en tant que collectif, sur la question de la prostitution», insistant plutôt sur l’absence de consensus entre ses membres comme cause de ce refus. L’explication n’étant pas d’une clarté exceptionnelle, on ne peut que regretter le flou laissé sur leur vision de la solidarité et de l’autonomie…
Incompréhensible
Analysant cette censure qui refuse de dire son nom, je ne perçois aucune bonne raison justifiant ce refus catégorique, réitéré, et dont le SLA refuse de discuter avant l’événement du 21 mai. Est-ce que les responsables du Salon du Livre Anarchiste appuieraient en douce du mouvement anarchiste montréalais appuieraient-il en douce l’industrie de l’exploitation des femmes et de certains hommes, alors même qu’ils disent s’opposer au patriarcat et au sexisme? En accusant cet atelier d’aller à l’encontre de la solidarité, est-ce que ce ne sont pas eux et elles qui démontrent un surprenant manque de solidarité avec les survivant-es et les critiques de l’achat de sexe? Où est leur propre solidarité avec les victimes du capitalisme, car l’industrie du sexe est bien exemplaire de ce régime?
Pour ce qui est du critère d’autonomie, l’accusation demeure incompréhensible. Faut-il se trouver coupables de ne pas être suffisamment autonomes face à une lutte devenue universelle? Décidément, les individus qui sélectionnent cette année les ateliers du Salon du Livre Anarchiste ont rejeté là un sujet d’actualité capable d’interpeller un public élargi, en témoignant d'une résistance vibrante et féministe au néo-libéralisme.
L’atelier rejeté se tiendra quand même, off-Salon, dans un parc situé en face de l’événement officiel. Vive l’anarchisme libre! Pas une pensée n'est illégale...
Par Catherine Boudin
ATELIER-RÉFLEXION: ACHAT DE SEXE ET ANARCHIE VONT-ILS DE PAIR?
C’est la question sur laquelle vous êtes invitéE à témoigner et prendre connaissance de réflexions anarchaféministes à l’occasion d’un atelier libre organisé en plein air samedi de 10 h 45 à 12 h 45 en face du Salon du livre anarchiste de Montréal, 2515 rue Delisle (à 2 minutes à pied vers l’Est du métro Lionel-Groulx). Nourrie des réflexions de Louise Michel, Anna Goldmann, Hélène Hernandez et Élizabeth Claude (Fédération anarchiste) et Irène Pereira, notre conversation privilégiera le vécu personnel et les luttes anti-oppression, pour faire mieux connaître les perspectives anarchistes sur l’achat de sexe dans un contexte agressivement néolibéral. L’échange sera égalitaire, les voix des femmes racisées prioritaire et aucune intimidation ne sera tolérée.