mercredi 19 décembre 2012

Parce que l'UQAM nous hait EDIT: ALLEZ CHERCHER VOS CHOSES DANS LA ZONE

Dans la grande série “L'UQAM nous hait et veut qu'on brule », le dernier épisode consiste à nous enfermer à l'intérieur du quadrilatère des assos dans le 2e étage du A. Le but est de nous enfermer ou de contrôler l'entrée à ce secteur politiquement et socialement très actif? L'un ne va pas sans l'autre malheureusement. On parle en fait de contrôle d'espace pour des buts “sécuritaires”. Comme d'habitude on peut se demander, la sécurité de qui, de quoi?

(Come on! Les portes qui vont maintenant séparer tous les gens de cet endroit fourmillant des grosses portes/sorties de secours, ça va être des tites portes simples!!! Et qu'est-ce qui se passe sur l'heure du midi? On fait des files? Et que font les handicapé-es? Et en cas de feu? BRA-VO pour votre obsession de la “sécurité”! Vous êtes complètement ridicules et dangereu-ses!)

Le contrôle les contrôle, l'UQAM est complètement obsédée par le contrôle, la sécurité, et la surveillance. Maintenant, pour avoir accès aux assos et au Café Aquin quand illes vont décider de contrôler les portes (des les barrer) il va falloir passer par un chemin choisi par l'UQAM. Illes ne veulent pas nous empêcher d'y aller. Juste rendre ça plus difficile et nous faire passer par des endroits où la surveillance est mieux organisée

Je dis “l'UQAM” ou “illes”, mais c'est l'administration de l'UQAM qui peut prendre ce genre de décisions. Et comme c'est un projet de moins de 100 000$, le CA de l'UQAM n'a pas eu à en être avisé, ni un appel d'offres n'a dû être fait. C'est une décision de l'administration.

Demain en revenant à l'UQAM, il y aura 4 portes de plus pour contrôler nos allées et venues dans un espace que nous avons pourtant passé beaucoup de temps à nous approprier. Où nous nous sentons totalement à l'aise et où nous échangeons énormément d'idées. Les 4 portes seront les suivantes:
1. À côté de l'AEMH
2. Au bout du corridor à côté de Union Libre
3. À côté des escaliers roulants menant au troisième (à côté du bureau de l'entretien)
4. À côté de l'espace où y a des chaises et des tables dans le corridor menant au département de sciences juridiques (à gauche des ascenseurs)








C'est de la provoc? De la naïveté? Une mauvaise compréhension des dynamiques entre l'UQAM et les gens qui occupent cet espace? L'UQAM veut attendre qu'on fasse un 5 à 7 au Café Aquin, va fermer les portes, laisser monter l'eau, et nous noyer pendant que les gens vont quand même pouvoir utiliser l'ascenseur? Pas de farces ça va beaucoup trop loin ce genre d'initiatives prises avec la «sécurité» comme excuse, quand c'est une question de contrôle sur des éléments jugés perturbateurs par notre belle administration toute puissante qui ne lâche un peu de son pouvoir que pour mieux le donner aux main du Service de prévention et sécurité de l’UQAM (SPS) (Uqamien-nes on se rappelle qu'il y a quelques jours illes voulaient nous passer à la va-vite un nouveau règlement donnant plus de pouvoir au SPS pour contrôler les étudiant-es de l'université... D'ailleurs c'est encore un dossier à surveiller, ça doit revenir en CA en janvier) .

Et maintenant? On réagit comment?

Edit: UQAMIEN-NE-S, FAITES CIRCULER: La zone du Pavillon Aquin autour du Café contenue entre des murs depuis tantôt sera inaccessible à partir de demain le 20 décembre à 17h, et ce au moins jusqu'au 3 janvier. Prenez vos choses qui traînent demain parce que vendredi ce sera pas possible. Je suis pas certain mais il se pourrait que le Café aussi soit inaccessible.

Ça ne fait que quelques heures que j'ai écrit ce billet, mais déjà tout change... J'ai vraiment l'impression que ce sont des murs temporaire qui vont leur servir à faire quelque chsoe à l'intérieur pendant qu'on ne verra rien. Reconstruction? Fouille en règle? Vidage des lieux? Ça sent mauvais... Allez chercher vos affaires...

Et j'en profite pour diffuser cet évènement:  https://www.facebook.com/events/420412761361871/

samedi 15 décembre 2012

"Nous sommes à vomir"


Nous sommes à vomir from Pierre Luc Junet on Vimeo.

Faut vraiment que je trouve la critique pertinente parce pour être franche le style m'écrase de toute sa lourdeur... C'est dommage ça rend ça platte platte... Mais pire, des fois je trouvais que la forme prennait le dessus et ça empêchait de faire des liens ou de pousser la réflexion plus loin.

Mais bon, c'est plein de pistes de réflexion intéressantes qui méritent qu'on y mette un peu de temps en soi. Entre autres, il y a quelque chose de vraiment intéressant à réflechir sur le rapport entre le nationalisme et la symbolique unitaire du mouvement de grève.

vendredi 7 décembre 2012

"Les Territoires occupés palestiniens entre gestion martiale et gestion carcérale"

Vincent Romani
Professeur de science politique,
Université du Québec à Montréal

(Refusé de publication par Le Devoir, au 23 novembre 2012)
Les Territoires occupés palestiniens entre gestion martiale et gestion carcérale

La mise en scène médiatique et diplomatique des récents évènements dans la bande de Gaza occulte une réalité que la majorité des acteurs politiques, palestiniens comme israéliens, entendent nier : l’occupation illégale des Territoires palestiniens par l’armée israélienne depuis 45 années, avec son cortège sans fin d’oppression et de spoliation fondées sur une discrimination ethno-religieuse d’État.

Tantôt assassinés ou emprisonnés, tantôt cooptés ou tolérés en fonction de leur docilité, les dirigeants palestiniens, toujours à portée de balle ou de missile israélien, ne sont pas des pairs diplomatiques ni des « partenaires » autonomes : à l’instar de leur société, ils sont prisonniers dans un système coercitif implacable. Repoussés puis maintenus à distance démographique et démocratique d’Israël, ces habitants non juifs, rendus étrangers et indésirables sur les terres de leurs parents, subissent chaque seconde de chaque journée la violence de l’occupation israélienne.

Cette violence permanente est diffuse, peu médiatisée car peu spectaculaire : rareté de l’eau pour les maisons et pour les cultures (mais profuse pour les 500 000 colons juifs israéliens) ; rareté des terres arables car les meilleures sont soit spoliées par les colonies en Cisjordanie, soit incultivables à Gaza en raison du blocus, de la pollution des eaux, de l’interdiction de facto mise en place par l’armée israélienne ; difficulté à réaliser les maigres récoltes car les colons armés et protégés par l’armée agressent régulièrement les paysans cisjordaniens sur les terres qui leurs restent, incendiant des oliviers centenaires ; électricité chère et rare pour les familles, les hôpitaux et les administrations ; interdiction générale de déménager d’une enclave vers une autre enclave ; entrave permanente à la liberté de se déplacer où d’étudier dans l’université de son choix, dans le pays de son choix ; humiliation et terreur permanente de l’arbitraire des soldats, de l’invasion nocturne de domicile, des coups , des arrestations et contrôles sans fin, des bombardements, de la disparition du père ou du frère pour « raisons de sécurité », c’est-à-dire pour sécuriser l’occupation et les colons. Le résultat de cet écrasement massif, pendant plusieurs décennies, d’une des sociétés auparavant les plus développée du Proche-Orient est stupéfiant : malnutrition et problèmes majeurs de santé publique ; sous-développement économique et institutionnel ; système de rente humanitaire ; dysfonctionnements sociaux et politiques multiples.

Le traitement des Palestiniens est militarisé de plusieurs manières : par les milices locales acceptées par Israël pour sous-traiter la violence de l’occupation ; par l’armée israélienne plus directement aux lieux et moments jugés plus importants ; dans les discours également, ce qui finit par occulter les réalités sociales, historiques, politiques décrites ici. Par exemple, les communiquants militaires israéliens expliquent le meurtre « inévitable » de non-combattants et enfants palestiniens par la densité démographique de la bande de Gaza, la plus élevée au monde. Mais cette manière technique et militaire de poser le problème permet d’oublier des faits politiques élémentaires : si les Palestiniens sont si nombreux dans cette bande de terre, c’est que 70% d’entre eux sont des réfugiés ou descendants de réfugiés, expulsés lors des guerres de 1948, enfermés depuis par Israël et ses alliés égyptiens et états-uniens dans des camps insalubres, au mépris du droit international prescrivant leur retour ou leur compensation.

De même, la militarisation du vocabulaire permet de considérer toute institution plus ou moins gouvernementale à Gaza comme « appartenant » au Hamas ; les bureaux du premier ministre, élu démocratiquement en 2006, sont ainsi renommés en « quartier général » pour justifier leurbombardement. Aussi les combattants palestiniens seraient coupables de lâcheté militaire en se « cachant derrière les civils » dont nous venons d’expliquer les raisons de la densité ; bombarder une population du haut d’un bureau, d’un ordinateur ou d’un avion de combat est certes moins suicidaire.

Plus fondamentalement, ce que révèle ce nouvel épisode martial est la manière israélienne de gérer son occupation et sa colonisation des Territoires palestiniens, émiettés à dessein en plusieurs enclaves politiques isolées les unes des autres, dans lesquelles sont entassés un maximum de Palestiniens pour libérer un maximum de terres au « grand Israël biblique ». Cet objectif ne s’embarrasse pas de machinations ou de conspirations sophistiquées, tant est forte la domination israélienne. L’immense supériorité de sa position permet toujours à Israël de capitaliser à son profit les changements, prévus ou imprévus, causés par ses offensives : révolte palestinienne ? « cela justifie leur traitement militaire » ; docilité palestinienne ? « c’est que la force fonctionne contre eux mais ils ne sont pas assez démocrates » ; élections palestiniennes ? « ils sont trop démocrates car élisent des islamistes ». Ainsi les élites politiques palestiniennes, potentats de misérables réserves, sont-elles régulièrement et savamment taillées à la mesure du patient jardinier militaire israélien. Et tous, ici et là-bas, font semblant de croire que le mot « État » changera cette réalité de confetti colonial. (Montréal , 20 novembre 2012)

lundi 3 décembre 2012

Rapport de la délégation de l'ASSÉ de la 1ère rencontre préparatoire portant sur la qualité de l’enseignement supérieur (29-30 nov.)

Sous-titre : La course au consensus

Les participants et participantes

La délégation de l’ASSE

Trois participants et participantes : Nadia Lafrenière, Louis-Philippe Véronneau et Blandine Parchemal.
Deux observateurs et observatrices : Camille Godbout et Guillaume Néron.

Les autres

Au total, il y avait 60 invités dont 52 participants statutaires. Parmi ces derniers :

- 31% d’étudiants : ASSE, Associations non affiliées, FAEUQEP, FECQ, FEUQ, TACEQ
- 23% d’établissements : Association des collèges privés, CREPUQ, Fédération des cegeps, Président du C.A d’une université, Université du Québec.
- 23% de professeurs et syndicats : CSN, CSQ, FQPPU, FTQ
- 23% de la société civile : ACFAS, Chantier de l’économie sociale, CIQ, CPQ, CQCM, FCCQ, FCEI.
- A cela, il faut ajouter 8 invités du ministre. Des députés pour la plupart, dont Gerry Sklavounous le député libéral de Laurier-Dorion et porte-parole de l’opposition officielle en matière d’enseignement supérieur. Pour la petite anecdote, à notre arrivée, il s’est exclamé « Ah voilà les terroristes ».

Jeudi 29 novembre

Discours de Pierre Duchesne

La rencontre s’est ouverte jeudi soir par un discours du ministre de l’enseignement supérieur, Pierre Duchesne.
Son discours était axé sur la nécessité de faire des compromis, de passer à une autre étape après le « chaos » (ce sont ses mots) du printemps. Il a même évoqué l’idée d’un nouveau printemps en février avec la rencontre finale du sommet.
Nous n’avons pas applaudi mais nous avons pensé très fort à la manifestation votée au dernier Congrès pour la rencontre de février.
Présentation des quatre « experts »

Ensuite, il y a eu la présentation des quatre dits « experts » (la non-féminisation est volontaire pas car ce n’était que des hommes).
Il s’agissait d’un côté de Claude Lessard, président du CSE (Conseil Supérieur de l’Education) et de Michel Lauzière, président de la CEEC (Commission d’évaluation de l’enseignement collégial) et de l’autre de M. Jean Nicolas, professeur émérite à l’Université de Sherbrooke et M. Frédéric Gourdeau, professeur titulaire au département de mathématiques et de statistique de l’UL.
Nous avons remarqué une véritable dichotomie entre les interventions des deux présidents axées sur l’assurance-qualité et sa défense et celle des deux professeurs, qui semblaient, eux, véritablement parler de qualité, au sens de qualité de l’enseignement.
Il est à noter aussi que les deux professeurs parlaient en leur nom personnel contrairement aux deux autres intervenants.
Lors de la période de questions/réponses, nous avons demandé aux deux professeurs ce qu’ils pensaient des mécanismes d’assurance-qualité (ils ne l’avaient pas mentionné dans leur présentation) et là ils nous ont répondu que c’était quelque chose qui était au-dessus d’eux et auquel ils ne s’intéressaient pas.
Nous avons trouvé cette réponse très problématique et nous avons supposé que le choix de ces deux intervenants relevait d’un choix du gouvernement de ne pas prendre deux professeurs ayant déjà réfléchi aux mécanismes d’assurance-qualité et formulé une critique là-dessus. Il faut aussi remarquer qu’il s’agissait de deux professeurs issus du milieu des sciences pures (génie et mathématiques).
Que ce soit pour cette soirée ou le lendemain, les sciences humaines ont fait partie des grandes absentes des débats. Ainsi, parmi les associations non affiliées, le président de l’INRS était présent. Lors d’une intervention le lendemain, ce dernier a clairement exprimé le fait qu’il fallait supprimer certains programmes non rentables d’un point de vue économique.

Une dernière remarque concernant l’intervention du président de la CEEC que nous avons trouvé vraiment problématique. Vous pouvez retrouver le powerpoint de la présentation sur le site.
La présentation se terminait par une diapositive intitulée « Le regard externe » :

La Commission s’inscrit elle-même dans un processus d’assurance-qualité et mettra en place des mécanismes pour atteindre ses objectifs d’organisme public et indépendant d’assurance-qualité.
En plus de la validation, par des experts externes et par le comité consultatif, du référentiel qui sera utilisé pour l’évaluation des systèmes d’assurance-qualité, la Commission se soumettra, à différents moments de la mise en œuvre de la nouvelle opération, au regard externe pour s’assurer que ses pratiques correspondent aux meilleures pratiques des agences d’assurance-qualité en enseignement supérieur.
Par ailleurs, la Commission déposera en décembre 2012 sa candidature dans le cadre du programme Guidelines and Good Practices (GGP) de l’International Network for Quality Assurance Agencies in Higher Education (INQAAHE) pour faire reconnaître que ses pratiques, depuis ses débuts, sont d’excellents pratiques.

Vendredi 30 novembre

Présentation inintéressante de Léo

La journée a commencé par une présentation de Léo Bureau-Blouin de quelques avis des internautes à propos de la qualité de l’enseignement supérieur. La présentation n’ayant pas eu une grande pertinence, nous ne pouvons pas vous en dire grand chose.

Présentation des contributions

C’est ensuite qu’a commencé la présentation des sept contributions concernant le thème de la qualité de l’enseignement supérieur. Vous pouvez toutes les retrouver à cette adresse : http://www.mesrst.gouv.qc.ca/contenus/sommet-sur-lenseignement-superieur/les-thematiques/la-qualite-de-lenseignement-superieur/

Première contribution :
- la CREPUQ :
Ils ont fait la proposition de créer un Conseil des affaires universitaires dont le rôle serait de superviser la qualité de l’enseignement et de la recherche universitaire dont la majorité des personnes ne serait ni des employées de l’université ni des étudiantes.
Rien de nouveau.

- l’ASSE :
Vous pouvez retrouver notre contribution sur le site :
http://www.mesrst.gouv.qc.ca/fileadmin/administration/librairies/documents/Contributions_qualite/CONTR_ASSE_presentation_premiere_rencontre_thematique.pdf. Il est aussi possible de visionner notre présentation à ce lien : http://webcasts.pqm.net/client/mesrst/event/575/fr/.
Nous sommes par ailleurs ouverts et ouvertes à toutes critiques ou interrogations. Nous tenons aussi à rappeler que nous avons eu deux semaines pour réaliser cette contribution, temps que nous estimons insuffisant pour fournir quelque chose de réellement solide. Nous tenons par ailleurs à remercier Lazlo Bonin pour son formidable travail de graphisme.

- la FEUQ :
Seule leur dernière diapositive parlait de la CEUQ (Commission d’évaluation des universités québécoises). Leur présentation en fait un projet très flou pour l’instant. A part dire qu’il s’agit d’inclure tous les intervenants de la communauté universitaire, on ne sait rien de quels seront ces « indicateurs de qualités quantitatifs et qualitatifs » ni qui les établira et mettra en place. Ce flou a un côté stratégique indéniable, notamment pour rallier les syndicats à la CEUQ.
Le reste de leur présentation était composé de choses relativement inintéressantes quant à la question de la qualité.

- la FTQ :
Leur présentation était beaucoup axée sur le personnel travaillant dans les établissements d’enseignement supérieur et leur importance pour l’évaluation de la qualité.
Ils ont affirmé leur opposition à l’assurance-qualité mais aussi leur position en faveur de la création d’un organisme indépendant pour la coordination du réseau.

- la FQPPU :
Ils ont beaucoup insisté sur l’évolution du ratio professeurs/étudiants et le fait qu’il manque environ 1800 professeurs pour assurer une véritable qualité de l’enseignement supérieur.
Ils ont également fait une présentation des mécanismes déjà existants tout en les critiquant également. Ils ont aussi fourni une critique de l’assurance-qualité très complémentaire avec la nôtre.
Enfin, ils se sont prononcés en faveur de la création d’un organisme indépendant de coordination du réseau universitaire qui devrait être crée pour assurer une cohérence dans les décisions.

- la CIQ (Conseil Interprofessionnel du Québec) :
Selon eux, la qualité correspond à l’adéquation de la formation à la pratique professionnelle ou encore au taux de placement sur le marché du travail.
Aucune mention de la qualité de l’enseignement dans leur présentation. La mission de l’enseignement supérieur étant de répondre aux besoins du marché.
Ils sont d’accord avec la CREPUQ si elle leur accorde encore plus de place.

- la Fédération des Cegeps :
Ils étaient en total accord avec la présentation du président de la CEEC la veille. Il prône une culture de l’évaluation tant aux cegeps qu’à l’université.

La pause ou l’interlude de Benoît Dubreuil

Lors de la pause, à la suite de notre présentation où nous avions réaffirmé notre position en faveur de l’autogestion et notre opposition à la CEUQ, Benoît Dubreuil, attaché politique du ministre, est venu nous voir afin de savoir notre position sur la création d’un organisme indépendant d’évaluation de la qualité.
Cette demande était faite dans le but de trouver une position mitoyenne dans la mesure où nous étions les seuls à nous être opposés à la création d’un tel organisme.
Cette pause servait de toute évidence à la concertation, ce dernier adoptant une posture d’ouverture par rapport à nos positions afin de trouver un « compromis ».

Période de retour sur les contributions (45 minutes)

Cette période d’échanges a beaucoup été axée sur la question de la création d’une commission d’évaluation de la qualité.
Nous sommes intervenus au micro pour réaffirmer notre position en faveur de l’autogestion et notre opposition à toute commission d’évaluation avec un pouvoir contraignant sur l’autonomie des membres de la communauté universitaire. Nous avons donc affirmé notre dissension face à ce qui paraissait comme un consensus.
Nous sommes également intervenus sur la question de la collaboration entre établissements de l’enseignement supérieur à la suite de plusieurs échanges à ce propos. Nous avons dit qu’il s’agissait au préalable de définir la collaboration : avec qui, dans quel but? Nous avons davantage prôné la coopération en rappelant que la collaboration doit servir l’avancement des savoir et non une logique publicitaire.

La FNEEQ-CSN est aussi intervenue pour rappeler la position de la TPU (Table des Partenaires Universitaires), dont nous faisons partie, contre l’assurance-qualité : Que la TPU se positionne contre les mécanismes d'assurance qualité issus du milieu des entreprises, que face à cela elle réaffirme la nécessité d'assurer la liberté académique et l'autonomie des établissements et qu'elle défende le caractère public des institutions d'enseignement supérieur et de leur financement.

Les ateliers : consensus, consensus

Après le repas du midi se déroulait ce qui était nommé des « ateliers d’échanges ».
Il s’agissait de trois ateliers avec un sujet de réflexion pour chaque. Les voici :
- 1er atelier : Quelle serait la meilleure approche pour définir la qualité de l’enseignement?
- 2e atelier : Quels sont les devoirs et les responsabilités des établissements d’enseignement supérieur (personnel d’encadrement et de directeur, corps professoral, personnel de soutien pédagogique, étudiants et étudiantes, etc.) et quels sont les défis qui se posent à eux et à leurs partenaires pour maintenir la qualité de l’enseignement et en assurer le développement harmonieux?
- 3e atelier : Quels mécanismes pourraient assurer la qualité de l’enseignement offert par les universités québécoises?

Nadia Lafrenière est allée dans le premier atelier avec Guillaume Néron comme observateur, Blandine Parchemal dans le second et Louis-Philippe Véronneau dans le troisième avec Camille Godbout comme observatrice.

Nous n’allons pas passer atelier par atelier car nous avons tous eux les mêmes constats et formulé les mêmes critiques :

- Ces ateliers étaient clairement là pour établir des consensus et c’était le rôle des animateurs de chaque atelier.
A la fin de l’atelier, les animateurs ont présenté un powerpoint avec les éléments de discussion et les éléments de convergence trouvés entre toutes les personnes autour de la table et ce, malgré que durant la discussion, nous avions formulé nos oppositions.
Nous avons dû exprimer notre divergence sur de nombreux points. Dans les trois ateliers, elle portait principalement sur (1) la présence de tous les acteurs au sein de ce probable organisme indépendant d’évaluation (nous avons réaffirmé notre position d’exclusion des élites économiques), (2) le fait que la qualité corresponde au taux de placement sur le marché du travail, (3) un constat de manque de ressources dans les universités, constant débouchant inévitablement sur la thèse du sous-financement (nous avons réaffirmé ici notre position de mal-financement), (4) la promotion d’une culture de l’évaluation.

- Le fait de diviser la réflexion sur la qualité en trois questionnements pourtant complémentaires nous a semblé comme empêchant une analyse plus profonde. Par exemple, dans le deuxième atelier, quand l’un de nous a exprimé le fait qu’il nous semblait impossible d’établir comment améliorer la qualité sans réfléchir à la définition de la qualité et à la mission des universités, on nous a rétorqué qu’il s’agissait de la question du premier atelier.
Il nous a semblé aussi que nous mettre un par un dans chaque atelier avait quelque chose de stratégique : l’idée étant que seul-e, nous pouvons être moins attentifs aux consensus proposés.

Finalement, nous avons trouvé ces ateliers très encadrés avec une finalité on ne peut plus orientée.

Le retour en plénière : un exercice de relations publiques

Les deux grandes témoins présentes lors cette rencontre préparatoire (Mme Diane Berthelette et Mme Binh Vu Van) ont pris la parole pour effectuer quelque chose comme une synthèse des ateliers.
Elles ont évoqué des points de convergence qui n’en étaient pas. Par ailleurs, elles semblaient peu impliquées dans le processus, mal informées et présentes seulement pour donner une apparence de neutralité.
Lors de la table de mise en commun (grande table composé de 20 participants et participantes, soit une personne par délégation), nous avons réaffirmé notre divergence vis à vis de plusieurs points qui étaient présentés comme des consensus par les deux grandes témoins : une définition de la qualité comme capacité des diplômés à faire face au marché, la création d’un organisme d’évaluation de la qualité avec la création d’indicateurs quantitatifs et qualitatifs. Nous avons réaffirmé notre vision de la qualité comme qualité de l’enseignement avant tout et notre opposition à tout organisme d’évaluation contraignant et basé sur des critères de rentabilité économique.
Si d’autres organisations ont également émises des doutes sur une définition de la qualité éloignée du savoir et de la connaissance, presque toutes ont souligné l’ouverture du gouvernement et nous étions les seuls ou presque à marquer notre dissensus sur plusieurs points de consensus (pour la petite anecdote, cette formule a été reprise par le Conseil du patronat sur twitter pour bâcher sur l’ASSE, ce qui n’est pas sans nous plaire).

Les deux grandes témoins ont ensuite effectué une nouvelle synthèse mais cette fois-ci de la rencontre préparatoire en tant que telle.
L’ensemble des points de divergence que nous avions exprimé dans notre contribution ou lors de nos interventions étaient notés en bleu sur le powerpoint (comme pour nous amadouer) et présentés comme des points ne faisant pas consensus.
Autrement, il s’agissait de montrer que nous avions réussi à trouver des terrains d’entente et surtout des points de CONSENSUS.

Cette synthèse s’est terminée par une intervention du ministre Pierre Duchesne qui a rappelé l’ouverture du gouvernement aux diverses positions, sa volonté de trouver des points de convergence, etc. (Nous nous excusons pour l’effet redondant mais nous ne faisons que traduire ce que nous avons entendu toute la journée).
Aussi, il a mentionné qu’il avait entendu les craintes exprimées quant aux mécanismes d’assurance-qualité mais tout en disant que l’assurance-qualité qui sera implantée au Québec sera différente… Belle prise en compte des oppositions exprimées par plusieurs membres de la communauté universitaire quant à l’assurance-qualité!

Notre analyse globale

- Nous déplorons le fait que seules des organisations étaient présentes. Il nous semble que beaucoup de professeurs et professeures auraient pu apportés des points de vue critique intéressant et enrichir les débats. Nous regrettons ainsi également l’absence d’appel de mémoires.
Finalement, étant donné que seules 60 personnes étaient présentes lors de cette rencontre, il nous semble faux de dire que cette rencontre était publique et insuffisant de se baser sur la webdiffusion ou une page facebook pour justifier ce caractère public.

- Nous déplorons également le temps très compressé de cette rencontre préparatoire : la journée de vendredi a vraiment été longue surtout sur la fin, là où justement le gouvernement tentait de faire ressortir des consensus. Lors des ateliers, il nous a fallu ainsi être très vigilant face aux points de convergence qu’on tentait de nous imposer. Par ailleurs, 12 min pour présenter notre contribution nous a semblé bien court.
De façon générale, nous déplorons le temps très rapproché entre les rencontres préparatoires qui empêche de pouvoir effectuer de véritable recherches. De son côté, le gouvernement justifie cette précipitation par son statut de gouvernement minoritaire et la tenue probable d’élections dans temps rapproché.

- Nous critiquons également le choix du thème pour cette première rencontre. Il nous semble qu’il aurait été nécessaire au préalable de discuter de la mission des établissements d’enseignement supérieur avant de s’engager sur la question de la qualité. Cette réflexion préalable sur la mission aurait peut-être évité que chacun attache à la notion de qualité ce que bon lui semble.

- Enfin, nous critiquons principalement le jeu de relations publiques et de création de faux-consensus que nous avons senti tout au long de cette rencontre. Le gouvernement a manifesté clairement une volonté de charmer les participants et participantes présents à la rencontre, dont nous, afin d’établir le consensus.

- Nous tenons aussi à mentionner que beaucoup de syndicats sont venus nous voir après notre présentation et nos prises de parole pour nous remercier d’avoir affiché une opposition claire aux mécanismes d’assurance-qualité, d’avoir présenté ce que devrait être la qualité selon nous ainsi que d’avoir critiqué à plusieurs reprises certaines positions (CREPUQ, CIQ, Fédération des cégeps, etc.). Nous avons ressenti qu’ils n’osaient pas pour la plupart intervenir si nous ne le faisions pas avant eux ou tout simplement qu’il était plus confortable pour eux de nous laisser occuper le rôle de l’opposition.

Solidairement,

Les délégués et déléguées de l’ASSE présent-e-s à la rencontre.

samedi 1 décembre 2012

"Journée de réflexion sur la violence sexuelle"

8 décembre 2012
09:00 – 18:00
2040 Alexandre De-Sève, Montréal

Camarades féministes et pro-féministes,

cette année fût haute en couleur, en mobilisation et en rapprochement. La grève étudiante, le Plan Nord, la taxe santé et toutes les mesures antisociales amenées par le gouvernement (Charest et Marois) sont des conjonctures ayant permis à des groupes féministes/pro-féministes de se rassembler, se mobiliser et surtout d'agir.

La mobilisation a désormais retrouvé un rythme « normal » et nous croyons qu'il faut impérativement continuer à se mobiliser et ce, sur une base féministe.

Le 8 décembre prochain nous vous invitons donc à une journée de réflexion sur la violence sexuelle. Le but de cette journée est de réfléchir en collectivité sur un des sujets les plus tabous de notre société.

La journée est ouverte à touTEs peu importe votre milieu.

Un dîner sera servi.

Un service de garderie peut être mis sur pied si le besoin se fait ressentir. (Veuillez nous contacter par courriel mariesoleil.chretien@gmail.com)


Horaire :

10h00 -11h30 :
Atelier 1 - La violence sexuelle et le consentement

La société patriarcale moderne participe au maintient des mythes entourant le viol. Ces mythes contribuent à faire porter le blâme aux victimes et à justifier les comportements de l’agresseur. On peut penser par exemple à l’image de la fille facile ou encore du gars fort ne pouvant pas être dominé ou agressé. Les croyances entretenues à l’égard de la violence sexuelle ont un impact sur la notion de consentement, qui est souvent mal comprise et cela à pour effet de perpétuer les agressions.

Conférencière:
Geneviève Pagé, professeur au département de sciences politiques de l'UQÀM
Claudia Bouchard, militante féministe

12h00 -13h30 :
Atelier 2 – État de droit et violence sexuelle

Dans un état de droit, comment se définissent l'agression sexuelle et le consentement. Historique juridique de l'évolution du viol à l'agression sexuelle.

Conférencières:
Rachel Chagnon, professeure au département de sciences juridiques à l'UQAM et Coordonatrice à la recherche de l'IREF
Émilie Joly, étudiante en droit
Josianne Lavoie, avocate

13h30 - 14h30 : Dîner

14h30 - 16h00 :
Atelier 3 - Nous, allié-e-s. Eux, agresseur-e-s

Comment devons-nous réagir quand nous apprenons qu'une personne proche a été victime de violence-s sexuelle-s? Que pouvons-nous faire? Et comment réagissons-nous quand nous apprenons qu'un-e agresseur-e est dénoncé-e dans notre entourage? L'atelier vise à réfléchir sur la solidarité, l'accompagnement, l'auto-détermination des victimes ainsi que sur la gestion et l'exclusion/ré-intégration d'un-e agresseur-e dans un milieu.

Conférencière :
Julie Larivière, intervenante sociale
Shanie Roy, étudiante en anthropologie et militante féministes

16h30 - 18h00 :
Atelier 4 - Groupe de discussion non-mixte
Suivi d'un retour en mixité

Et maintenant, que faisons-nous ? Quel message voulons-nous faire passer à l'autre sexe ou au même sexe ?
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Feminists and pro-feminists comrades,

This year was high in colors, in mobilization and reconciliation. The student strike, the Plan Nord, the health taxe and all the others antisocial measures brought by the government (Charest and Marois) are circumstances that allowed feminist and prof-feminist groups to gather, mobilize and especially to act.

The mobilization has returned to its « normal » rhythm and we think that it is imperative that we continue to mobilize on a feminist base.

On the upcoming 8th of December, we invite you to a reflexion day about sexual violence. The purpose of this day is to think in collectivity about one of the most taboos subjects of our society.

The day is open to all regardless of your usual environment.

A lunch will be served.

A babysitting service can be set up if the need arises. (Please contact us by email mariesoleil.chretien@gmail.com)

Schedule :

10h00-11h30
Workshop 1 – Sexual Violence and Consent

Modern patriarchal society participates in maintaining the myths surrounding rape. These myths contribute to blame the survivors and excuse the behavior of the aggressor. One can think for example the image of the “easy girl” or the strong guy that can not be dominated or abused. Beliefs maintained with regard to sexual violence have an impact on the notion of consent, which is often misunderstood and this has the effect of perpetuating the abuse.

Speakers :
Geneviève Pagé, professor of the political sciences department of UQAM
Claudia Bouchard, feminist activist

12h00-13h30
Workshop 2 – Rule of Law and Sexual Violence

In a society based on the rule of law, how do we define sexual aggression and consent? Herstorical and juridical evolution of the notion of rape to the notion of sexual aggression.

Speakers :
Rachel Chagnon, professor of the juridical sciences department of UQAM and coordinator to research of the IREF (Institut de recherches et d'études féministes)

13h30-14h30 : Lunch

14h30-16h00
Workshop 3 – Us, allies. Them, aggressors.

How do we react when we learn that someone close to us is a survivor of sexual violence-s? What can we do? And how do we react when we learn that an aggressor is denounced in our environment? The workshop aims to reflect on the solidarity, support, self-determination of survivors as well as the management and exclusion / re-integration of an aggressor in an environment.

Speakers:
Julie Larivière, social worker
Shanie Roy, anthropology student and feminist activist

16h30-18h00 :
Workshop 4 – non-mixted discussion group
Followed by a return in mixity.

And now, what do we do? What message to we want to send to the other gender or to the same gender?

Évènement fb :https://www.facebook.com/events/288564677931506/

J'ai honte d'un prof du département (partie finale)

Pour finir, voici la magique proposition qui a été votée en assemblée générale des cycles supérieurs en science politique (AECSSP-UQAM). Je trouve que c'est une très bonne proposition, et que les gens qui l'ont imaginée ont beaucoup plus le sens des responsabilités et une bonne compréhension de ce qu'est la liberté académique que Bauer, la direction du département, et la direction de l'université. Mention spéciale aussi à cette assemblée générale pour avoir décidé d'organiser un séminaire/panel sur le Moyen Orient et sur la liberté d'expression académique; événements auxquels M. Julien Bauer sera invité. Voilà, ça ne sera pas aussi facile de poser en victime innocente quand il va falloir argumenter contre de vrais arguments et pas seulement faire du sensationnalisme à Radio X.

Résolution adoptée par l'AECSSP-UQAM le 30 novembre 2012 :

Considérant la nature diffamatoire et intimidante des propos tenus par Julien Bauer en entrevue à CHOI Radio X Montréal le 20 novembre 2012 envers collègues, étudiants et étudiantes, et personnalités publiques ayant manifesté leur appui à la cause palestinienne,

Considérant article 5.0.2, al. 4 de la convention collective du Syndicat des professeurs de l’UQAM (SPUQ) qui stipule que « La liberté universitaire doit être exercée de façon responsable; elle comporte le respect des opinions d’autrui »,

Considérant l'incapacité apparente de Julien Bauer de faire preuve du discernement minimal attendu d'un docteur en science politique.

Considérant les actes de vandalisme qui ont été commis dans la nuit du mardi 20 au mercredi 21 novembre 2012 au bureau de M. Julien Bauer,

Considérant que ces actes de vandalisme ont été condamnés par la direction du département et la direction de l'université,


QUE l’Association étudiante des cycles supérieurs de science politique de l’UQAM (AECSSP-UQAM) :

CONDAMNE les propos tenus par M. Julien Bauer,

SOULIGNE son manque de retenue et d'honnêteté intellectuelle ainsi que son usurpation du titre de spécialiste du Moyen-Orient,

CONSEILLE fortement à M. Julien Bauer de prendre sa retraite anticipée,

RAPPELLE que la responsabilité du milieu universitaire à assurer la libre expression des points de vue, quels qu'ils soient, dépend de l'engagement de tous ses membres à exercer leur liberté académique de manière responsable dans le but de favoriser un débat ouvert, éclairé et respectueux de ses interlocuteurs et interlocutrices.