mardi 4 mars 2008

L'AFESH EN GRÈVE! (III)

Mesdames et messieurs, nous avons reconduit la grève:

POUR : 377 (51,2%)
CONTRE : 313 (42,5%)
ABSTENTION : 46 (6,3%)
Serré.... tellement serré que ça me rend un peu malalaise...
Ça ne m'empêchera pas de continuer les actions (cet après midi nous retournons donc au Hilton pour un autre conseil d'administration;)), mais bon... un léger malaise quand même...

Je crois que la direction a surestimé l'effet dissuasif que les emails pouvaient avoir sur nous. En fait ce qui revenait souvent au micro était beaucoup de colère par rapport à ces messages: infantilisation, non-respect de notre intelligence, grand flou concernant "l'échange avec les étudiants"... Bref ces messages ont mit le feu aux gens qui étaient en AG. Les autres? dur à dire quand ils ne se déplacent pas en temps de grève...

L'administration ne s'est vraiment pas fait d'amis en suspendant trois militants pendant 20 jours... Ils se sont fait suspendre pour "entrave à la circulation dans l'UQÀM" et "bris de matériel". Leur action a consisté à jouer du tamtam en groupe pour déranger et de placer des bacs à recyclages devant des cages d'ascenseurs.
Cinq étudiants ont été devant un « Comité d’intervention » et trois (dont deux sont des exécutants de l'AFESH) ont été punis. Le plus renversant n'est pas la repression exercée, ni même le refus total de dialoguer, mais plutôt le fait qu'un des suspects était, au moment desdits évènements, à Trois-Rivières dans un rassemblement où plein de témoins peuvent certifier qu'il y était.

...

L'administration ne s'est tellement pas fait d'amis que voici deux propositions votées par l'assemblée d'hier.
Que l’AFESH-UQAM exige l’annulation de toutes les sanctions prises par le « comité d’intervention » à l’égard d’Alex Desrochers, Dominique Guay, Étienne Guérette et Laurence Olivier, de même que les excuses publiques de l’administration pour sa répression politique injustifiée et injustifiable. Mandater l’AFESH de contacter les médias au sujet des sanctions prises par le « comité d’intervention » à l’égard d’Alex Desrochers, Dominique Guay, Étienne Guérette et Laurence Olivier.

Que l’AFESH-UQAM s’engage à être solidaire envers les trois étudiant-e-s suspendu-e-s. Qu’advenant le cas où ils ou elle ne puissent assister à leurs activités pédagogiques, que celles-ci n’aient pas lieu à l’UQAM.


Des excuses publiques... hihi j'imaginais déjà Corbo s'etoufer....

Un gars de la gang en grève d'anthropologie à l'UdeM est venu: "Vous allez nous montrer le chemin".
La présidente du Syndicat des professeurs et professeures de l’Université du Québec à Montréal (SPUQ) est venue avec un grand sourire: "Tous les groupes ont des actions différentes et se complètent"
-Oui mais est-ce-que le SPUQ appuie notre grève ou non?
-Tout le monde à un moyen différent de lutter. Les professeurs ne feront pas la grève, mais ils ne donneront pas leurs cours dans des situations anormales.
C'est le sourire qui m'a troublée, et le fait qu'elle tournait un peu autour du pot, comme si elle ne pouvait absolument pas nous dire de faire la grève (pour des raisons évidentes) mais que ceux qu'elle représentaient étaient loin d'être en désacord.
Ceci dit, c'est mon interprétation...
Quand un membre a questionné la présidente sur le mandat qui avait été donné au recteur (avec un vote de 76% d'appuis des professeurs) en expliquant son malaise étant donné que Corbo avait clairement exprimé que "ceux qui votaient pour lui, votaient pour le plan de redressement", elle a expliqué que Corbo est quelqu'un qui avait énormément de connexions autant au niveaux des universités que du gouvernement. Qu'il était donc probable que les professeurs avaient voté pour son expérience et ses contacts.
Autre fait intéressant, la pétition "moi j'appuie l'UQÀM" n'a pas été appuyée par la direction. Petit geste symbolique, nous allons l'amener avec nous cet après-midi au cas où nous serions finalement capable de mettre la main sur le CA.

Ce qui m'a fait sourire en AG:
"On a tendance à croire que l'économie de marché est naturelle. On a tenance à croire que Dieu créa la terre, Dieu créa le ciel, Dieu créa l'économie de marché et Dieu créa l'homme. Non! C'est l'homme qui a créé l'économie de marché".
Le fait qu'un gars se pointe au micro en disant qu'il écrivait à tous les jours à l'adresse transmise par le recteur pour lui poser des questions. Je me suis sentie moins seule;).

Le moral revient...

À propos de mon 3/4 de grève:
Finalement je ne suis qu'en 1/2 grève, parce que bien que j'aie deux cours en sciences politiques et que ce département soit en grève, une gang faisant un bac particulier(avec qui je suis même si je n'ai aucun lien avec eux) ont trouvé le moyen de contourner la grève... En sachant que sciences politiques allaient grèver, les responsables de ce bac on fait une entente avec le département pour que eux continuent à recevoir leur cours. Et c'est tout sourire qu'ils me disent ça ce matin! Ils y a aussi eu des drôles de faces quand quelqu'un a dit "oui mais le processus du plan de redressement est transparent, regardez tous les emails qu'on commence à recevoir" et que j'ai répondu "oui mais nous ça va être notre quatrième semaine de grève, sans parler des emails que eux-même recoivent de notre part, et des actions directes dans l'école, donc ils commencent à nous donner des informations parce qu'on maintient la pression".

Et c'est ce que je pense.

Je pense qu'en suspendant des étudiants, en cachant leurs CA, en augmentant la sécurité, et en nous envoyant des emails de tous ceux qui ont un lien avec nous pour nous ramener à l'ordre, l'administration prouve que nos pressions sont efficaces.
La plus belle preuve, c'est que nous en savons aujourd'hui beaucoup plus sur le plan de redressement qu'avant la semaine de relâche, et que ce n'est surement pas grâce à ceux qui restent en cours et qui regardent la parade passer...

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