samedi 22 août 2009

Des réappropriations qui passent mieux que d'autres

À première vue je me suis dit: "L'idée est cute, ce n'est pas vilain pour les yeux et ça fait se rapprocher des gens qui ne se seraient pas connus".

Mais quelque chose me chicotait sans que je sache trop quoi... Finalement, en lisant j'ai mis le doigt dessus. C'est la prétention d'invitation ouverte quand finalement les codes pour se faire inviter autant que pour "être dans la gang" sont stricts et difficilement accessibles (et chers!).

M-C Lortie a frétillé d'excitation pendant toute la journée de jeudi (5 billets sur le sujet), pour finalement faire une p'tite colère vendredi parce que ce n'est pas tout le monde qui trouvait l'idée aussi excitante. Et ce matin elle en remet, et toujours le même mot "accessible", quand c'est elle-même qui écrivait jeudi qu'il fallait qu'elle amène de faïence blanche, une flûte en verre, un panier à pique-nique blanc, qu'il fallait absolument y aller avec quelqu'un du sexe opposé, et qu'elle ne devait pas juste être en blanc, il fallait être chic aussi. La majorité des gens qui ont essayé de s'inscrire sur le site n'ont pas pu et ça a l'air d'être facebook et le bouche à oreille qui ont bouclé les invitations.

Où ça accessible?

Elle insiste aussi beaucoup sur le plaisir de "se réunir dans un endroit public pour faire autre chose que protester". Mais pourtant elle présente tout le concept comme une protestation. Contre la vitesse avec laquelle les gens font les choses (manger/se rencontrer), la mauvaise appropriation de nos espaces publics, et le fait que les gens ne prennent plus la peine de s'habiller chic (!).

Bref, faites des repas aux concepts élitistes tant que vous voulez, mais ne venez pas me remplir avec la pseudo accessibilité.

Surtout venant de quelqu'un qui trouve qu'une réappropriation intelligente de l'espace public passe par des restaurants chics dans des endroits qui pour l'instant ne sont accessibles à personne. Donc accessible pour Lortie ça ne doit pas vouloir dire accessible à tous, mais accessible pour ceux qui peuvent y mettre un certain montant.

Qui dînait en blanc hier au Vieux-Port? Des médecins, des juges, des vice-présidents aux finances, des gestionnaires de fonds, mais aussi des musiciens comme Luc et Susie des Breastfeeders, des chroniqueurs nouvellement végétariens comme Richard Martineau, des arbitres du bon goût comme Geneviève St-Germain, des animateurs de radio comme Philippe Fehmiu et toute la bande de l'animatrice Nathalie Pelletier, dont Isabelle Coulombe, propriétaire de l'auberge de Métis sur Mer et Annick d'Amours et sa magnifique vaisselle.

Malgré la pagaille du début, alors que chacun cherchait sa table, sa chaise, sa place et ses amis, tout a fini par rentrer dans l'ordre. Quelques accrocs vestimentaires, en forme d'espadrilles ou de pantalons cargo, ont été signalés et quelques fautes de goût, en forme de tupperware et de barquettes en plastique, ont été remarquées. Les salades, le saumon fumé et les fromages québécois étaient à l'honneur. De même que les Chablis Premier Cru et le champagne.

Bon gang! Quand est-ce qu'on envahit le Vieux-Port habillé comme on veut avec un pique-nique? Pas sure que pour nous ça va finir aussi bien: Pas un policier à l'horizon. Seulement un gardien de sécurité détendu et souriant.


***

En parlant de réappropriation... Hey uqamienNEs! Le A a été peint au deuxième étage. Tous les murs qui avaient été peints par des générations d'étudiantEs sont rendu d'un blanc immaculé.

Ouf! Je suis restée 2 minutes sans voix devant autant de blanc qui recouvrait tellement de choses. Un gars derrière moi a dit:"C'est de la provoc!"

Provoc ou simple entretien (je sais, je suis naïve des fois), il va falloir qu'on s'y remette^^.

1 commentaire:

Mouton Marron a dit…

J'haïïïïïs le blanc! Où j'ai mis mon pot de peinture brune, déjà? M'en vais leur régler leur compte, à ces blanchistes.

Non mais généralement, quand on veut se réapproprier quelque chose, c'est que c'est un lieu qui n'est pas public et qui devrait être accessible à tous et à toutes. Là, c'est le contraire! Dans un lieu public, on s'arrange pour que seulement des gens chics et conformes à des règles débiles soient présent-e-s!