Tout d’abord, je crois que l’Allemagne (et l’Europe en général) a une tradition de contestation populaire beaucoup plus large et profonde. Les gens trouvent ça normal de manifester pour démontrer quelque chose. Ce n’est pas un truc d’illuminés, de jeunes rebelles, de hippies pas de jobs, ou de syndicats, c’est un droit et une manière de démontrer une contestation. C’est très différent de chez nous ou l’action de manifester n’est pas vue comme quelque chose de populaire. Et quand il y a manifestation, elle doit être encadrée et aseptisée. Il faut suivre les petits dossards, suivre les petits cônes, et surtout, les forces de l’ordre doivent être en vue tout le long.
Aussi, en général, j’ai l’impression que nous sommes plus dociles. Comme le disait C. Gladel, nous râlons quand il se passe quelque chose que nous n’aimons pas, mais la société finit par avaler, même de travers. Je ne sais pas ce qui cause ça. Peut-être une tradition de libertés personnelles plus ancrée qui fait que nous avons plus de difficultés à voir le collectif, à nous intéresser au collectif ou tout simplement à construire collectivement. Peut-être parce que nous avons été bâtis sur le capitalisme, donc que nous avons plus de difficulté à en voir les effets nocifs ou que nous croyons réellement à ce « tout le monde a sa chance ».
Prenons par exemple plus spécifique cette fête des travailleurs et des travailleuses, ce 1er mai. Chez nous ce n’est pas une fête populaire, les gens n’ont pas congé pour le 1er mai. Par contre, nous fêtons le travail. Nous avons une fête du Travail, nous avons congé pour fêter le travail. Détail oui. Mais détail qui signifie quelque chose sur la manière dont cette société a été construite, ce qui est important pour elle, son échelle de ce qui doit être souligné.
Dans ce même exemple, nous pouvons aussi constater une totale appropriation du 1er mai par les syndicats. Ce n’est pas la fête de tous et de toutes et les manifestations s’en ressentent. Les séparations des différentes manifestations du 1er mai illustre un clivage dans les interprétations de ce qui doit être entendu et de qui peut/doit l’exprimer.
Une autre différence se trouve dans la stratégie policière. Celle de Berlin était tout autre que ce à quoi je m’attendais. Il y a eu peu de moments où nous nous sentions enfermés. Et évidement rien qui a ressemblé à une opération d’arrestation de masse. Il y avait le plus souvent un moyen de s’éloigner et de s’en aller. Et si plus le temps passait, plus nous pouvions constater un certain agacement de la par les forces de l’ordre et des gestes brusques, nous n’avions quand même pas peur d’être à côté d’elles. Chez nous, nous n’aurions jamais pu être aussi près sans nous faire attraper juste pour avoir été là. Aussi, les manifestantEs n’étaient pas oppressés dès le début de la journée. Nous ne sentions pas que les policierEs voulaient attiser le feu, contrairement à chez nous, mais qu’elle voulait laisser passer une certaine vapeur avant de réagir à un évènement.
Je ne sais pas pourquoi. Peut-être à cause de cette tradition de contestation qui est plus profonde qui fait que même si le nombre d’effectifs policiers est important (et il l’était!), il ne serait pas bon qu’il y ait trop d’arrestations, la population ne serait pas d’accords s’il n’y a eu aucune casse dans la ville. Ou peut-être que c’est parce que les affrontements pourraient devenir extrêmement plus violents étant donné la quantité de monde présent (et oui nous étions beaucoup!) ou les distances qui pouvaient séparer les deux groupes. En général j’ai été étonnée par cette vision de civilEs qui en plein moment chaud, se promenaient entre des petits groupes casqués sans que les policierEs ne tendent les bras pour les attraper. Mais je ne sais pas, en général je percevais moins de peur que chez nous. Bien sûr nous sommes moins, et la police est plus violente, mais il doit y avoir d’autres explications…
Je vais redire ce que j’ai pensé en me couchant ce soir-là : nous sommes loin des ligues majeures…
Aussi, en général, j’ai l’impression que nous sommes plus dociles. Comme le disait C. Gladel, nous râlons quand il se passe quelque chose que nous n’aimons pas, mais la société finit par avaler, même de travers. Je ne sais pas ce qui cause ça. Peut-être une tradition de libertés personnelles plus ancrée qui fait que nous avons plus de difficultés à voir le collectif, à nous intéresser au collectif ou tout simplement à construire collectivement. Peut-être parce que nous avons été bâtis sur le capitalisme, donc que nous avons plus de difficulté à en voir les effets nocifs ou que nous croyons réellement à ce « tout le monde a sa chance ».
Prenons par exemple plus spécifique cette fête des travailleurs et des travailleuses, ce 1er mai. Chez nous ce n’est pas une fête populaire, les gens n’ont pas congé pour le 1er mai. Par contre, nous fêtons le travail. Nous avons une fête du Travail, nous avons congé pour fêter le travail. Détail oui. Mais détail qui signifie quelque chose sur la manière dont cette société a été construite, ce qui est important pour elle, son échelle de ce qui doit être souligné.
Dans ce même exemple, nous pouvons aussi constater une totale appropriation du 1er mai par les syndicats. Ce n’est pas la fête de tous et de toutes et les manifestations s’en ressentent. Les séparations des différentes manifestations du 1er mai illustre un clivage dans les interprétations de ce qui doit être entendu et de qui peut/doit l’exprimer.
Une autre différence se trouve dans la stratégie policière. Celle de Berlin était tout autre que ce à quoi je m’attendais. Il y a eu peu de moments où nous nous sentions enfermés. Et évidement rien qui a ressemblé à une opération d’arrestation de masse. Il y avait le plus souvent un moyen de s’éloigner et de s’en aller. Et si plus le temps passait, plus nous pouvions constater un certain agacement de la par les forces de l’ordre et des gestes brusques, nous n’avions quand même pas peur d’être à côté d’elles. Chez nous, nous n’aurions jamais pu être aussi près sans nous faire attraper juste pour avoir été là. Aussi, les manifestantEs n’étaient pas oppressés dès le début de la journée. Nous ne sentions pas que les policierEs voulaient attiser le feu, contrairement à chez nous, mais qu’elle voulait laisser passer une certaine vapeur avant de réagir à un évènement.
Je ne sais pas pourquoi. Peut-être à cause de cette tradition de contestation qui est plus profonde qui fait que même si le nombre d’effectifs policiers est important (et il l’était!), il ne serait pas bon qu’il y ait trop d’arrestations, la population ne serait pas d’accords s’il n’y a eu aucune casse dans la ville. Ou peut-être que c’est parce que les affrontements pourraient devenir extrêmement plus violents étant donné la quantité de monde présent (et oui nous étions beaucoup!) ou les distances qui pouvaient séparer les deux groupes. En général j’ai été étonnée par cette vision de civilEs qui en plein moment chaud, se promenaient entre des petits groupes casqués sans que les policierEs ne tendent les bras pour les attraper. Mais je ne sais pas, en général je percevais moins de peur que chez nous. Bien sûr nous sommes moins, et la police est plus violente, mais il doit y avoir d’autres explications…
Je vais redire ce que j’ai pensé en me couchant ce soir-là : nous sommes loin des ligues majeures…