vendredi 18 mars 2011

Petit vécu du 15 mars 2011



Très bonne idée de mon ami de marcher pour se rendre sur place. Les stations de métro devant lesquelles on passait étaient déjà pleines de flics habillés pour partir en guerre. Une personne avec qui nous étions nous disait que c’était sa première manif du 15 mars, qu’elle ne savait pas à quoi s’attendre, et nous avons bien mis au clair que nous n’avions pas l'intention de nous mettre en situation de nous faire arrêter.



J’ai trouvé que le rassemblement à cet endroit était une bonne idée; c’est dégagé et on voyait ce qui arrivait de loin. Rassemblement sympathique et nous nous sommes fait la remarque que des gens différents de d’autres années étaient là… Ils et elles donnaient un air plus festif qu’agressif. Il y avait des foulards, des capuchons, des fleurs, des sourires, du noir, des couleurs, et même un clown.




La marche était géniale et pour une fois l’équipement n’a pas été confisqué avant de partir, nous avons eu des haut-parleurs et une voiture. Il faisait beau, nous allions d’un bon pas et tout allait bien.



À première vue pendant la marche, il ne semblait pas, ou si peu, y avoir de polices autour de nous, mais à bien y regarder, les rues parallèles étaient pleines de leurs voitures.

De Sherbrooke, tourne sur St-Denis vers le nord, parce qu’il y avait des belles rangées bleues et blanches casquées et armées pour nous empêcher d’aller au sud. Monte presque jusqu’à Mont-Royal et

BANG! BANG!BANG!

Je me remets de ma seconde de frayeur pour voir que derrière les gens qui courent vers nous, les forces de l’ordre suivent en courant avec la matraque dressée.

Mouvement de foule pour courir vers l’arrière.

COURREZ PAS! RESTEZ CALMES! ON VA SE FAIRE MAL! COURREZ PAS!



J’essayais de voir ce qui se passait, c’était confus pu personne ne bougeait et plus loin on voyait des gaz qui continuaient à péter.

J’ai regardé des deux côtés et on était encerclés. Je voyais beaucoup des casques blancs, je voyais des chevaux.

LAISSEZ NOUS PASSER! LAISSEZ NOUS PASSER!





Au début les deux côtés de rue ont été bloqués autour de nous puis les côtés des trottoirs ont commencé à se refermer aussi pour commencer à former ce qui allait finir par être le cercle de la fin. Des gens ont tenté de passer par un bloc appartement pour sortir, il parait que qulque unEs ont réussi. Je les voyais fermer de plus en plus le cercle, des fois tirer des gens vers l’extérieur (rien ne donnait aucune idée de que qui arrivait à ces personnes). Pendant cette opération qui a duré des heures j’ai été séparée de mon groupe avec qui j’étais au départ; toute la gang a fait partie des arrêtéEs, j’ai été la miraculée.

Je suis restée prise avec une petite poche de gens dans une situation qui tenait du mauvais film

On se faisait pousser vers l’intérieur du cercle, mais nous avons été coupés du gros groupe du milieu de la rue. Des grosses voix qui sortaient des casques derrière nous criaient de nous en aller de sortir, mais leurs prix nobels de collègues qui étaient devant nous nous comprimaient la poitrine avec leurs boucliers et nous empêchaient de sortir. C’était complètement loufoque et ça a duré un certain temps pendant lequel nous étions tous et toutes compresséEs, en train de se faire crier après et nous aussi en train de crier après les forces de l’ordre que nous voulions bien nous en aller dans la paix, mais que CRISS Y PEUVENT TU ÊTRE COHÉRANTS?!

Ils ont fini par nous laisser respirer, puis enfin sortir de là à coup de quatre.

On n’a pas eu le temps d’avoir beaucoup froid, ni faim, ni envie d’aller aux toilettes comparativement au reste des gens qui ont subit pendant des heures.



J’ai su par la suite qu’il y avait eu brutalité et humiliations lors des arrestations.



La grosse majorité des arrêtéEs ont eu le fameux ticket de ‎488$ pour avoir '' occupé la chaussée, l'accotement, une partie de l'emprise ou les abords d'un chemin public au cours d'une action concertée destinée à entraver la circulation des véhicules routiers.''




Et en plus c'est surement une des manière les plus efficaces, parce que de l'argent, on n'en a pas.






(voir 2:20)

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Ah pis le budget est vraiment de la marde... Est-ce que c'est une assez grosse claque dans face pour se réveiller?

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Où as-tu déniché le 2e vidéo ?

Mouton Marron a dit…

Voilà un récit très pertinent, et un des seuls complets qu'on puisse trouver sur Internet. Merci.

Tu sais combien de vitrines ont été cassées? On parle de "vitrines" au pluriel dans certains médias, mais en fait on ne note que celle du GAP.

Pwel a dit…

j ai entendu parler de gap et de jacobs mais je n ai rien vu

la 2eme video tourne sur les reseaux sociaux

Anonyme a dit…

En tout cas, ce que tu dis est vrai Pwel.

http://www.youtube.com/watch?v=tLFtgqtgdMs

GetZQ a dit…

"Est-ce que c'est une assez grosse claque dans face pour se réveiller?"

Je penses que les québécois peuvent accepter l'humiliation sociale un peu plus...c'est pathétique, mais au dirait qu'on y a prit goût! Et les alternatives 'socialement acceptables' semblent faire l'affaire pour l'instant.

Pwel a dit…

lol agitateur si seulement ca avait pu tout se passer dans ma tete... :P
merci pour les videos

AFS: je sais pas jusqu a quel point mais... je sais juste que comme c est la je sens pas le monde en general assez faches/tannes... les etudiantEs peut etre parce que ca fesse fort...mais c est pas generalisé...