dimanche 6 mai 2012

Ce n'est pas une entente, c'est une offre merdique!

La bonne nouvelle c est qu’on est dans un processus de négociation. On y est "enfin". La mauvaise, c'est que l’offre ne touche en rien notre principale revendication qui est la hausse. Elle fait juste bouger des chiffres d’une colonne à l autre en se basant sur les travaux d’un Conseil qui doit faire des recommandations à la ministre. C’est n'importe quoi. C’est valide seulement la première année de la hausse et ça n’arrête en rien la hausse qui reste étalée sur 7 ans au lieu de 5.

Bref, au lieu de payer 1778$ en 7 ans, on va "sauter" la première année. Pas parce que la hausse ne s'appliquera pas, elle sera écrite sur nos factures, le gouvernement y tient, mais parce que ce comité de supers gestionnaires devront trouver 125$ de “mal gérés” dans le système, et nous rembourser 125$ de nos frais afférents avec. La première année de la hausse, le total de notre facture ne bougera pas, mais on va tout à coup payer plus de frais de scolarité et moins de frais afférents. On va sauver un minimum de 125$ et un maximum de 250$ (parce que ça peut être appliqué aussi à l'hiver 2013). Ce n’est même pas un moratoire, c'est de la bullshit comptable.

Sur ce Conseil les 4 étudiantEs et les 4 représentants syndicaux seront minoritaires face aux 6 recteurs, aux 2 personnes du milieu des affaires, et aux trois personnes désignées par la ministre. C'est une direction que les Libéraux ont toujours voulu prendre. Ce Conseil n n’aura pas de pouvoir en lui-même et devra passer par recommandations de la ministre pour agir. Les critères d'une "bonne gestion universitaire" sont encore de vagues concepts qui se fondent trop souvent avec "rentabilité", et de ne pas avoir de Conseil paritaire est très très dangereux...


Les pages 2 à 5 de l'offre

Donc:
Une hausse très haute reste, elle serait de 63% .
+
Les Libéraux mettent en place un système de gestion qu’ils voulaient installer de toute façon.
=
Le gouvernement n'a reculé sur absolument rien. Il n'a fait aucune concession. C'est de la grosse bullshit.

C'est à nous de réagir. Rejet total? Ajustements? Il est clair que certaines Ags se donneront très facilement le mandat de tout refuser. Elles pourront facilement être un noyau dur pendant que d'autres voudront jouer avec les mots de l'offre pour l'améliorer et la rendre plus acceptable. Par exemple, en mettant un Conseil paritaire, et/ou en permettant à ces “remboursements” d'être faits pendants plus longtemps qu'une seule année et/ou en permettant aussi de toucher à la hausse, pas seulement aux frais afférents. Reste à savoir qui va vouloir faire quoi. La décision de la majorité des cégeps sera décisive pour les universités.

Ça, c'est le calcul “stratégique”.

Par contre, après 12 semaines, les réactions dépendront aussi de notre coeur et de l'effort que nous y avons mis.

Et on a mis crissement de l'effort et du coeur dans cette lutte.

Beaucoup ont perdu leur session (Come on! vous le savez que nous sommes tout plein à avoir mis une croix dessus pour se battre pour le gel), des heures de travail, des contrats, du temps avec leur famille, leurs amiEs, leurs amoureuxSEs. On a perdu nos sujets de conversation multiples et la légèreté dans nos discussions. On a perdu des amiEs, notre temps libre, notre argent, et beaucoup, beaucoup de sommeil. Beaucoup de gens se sont fait battre, arrêter, intimider, menacer. Des gens ont eu des bleus, des bosses, des points de suture, et des os brisés. Pensées pour Maxence Valade qui y a laissé un oeil...

Ceci est pour dire que ça pourrait être beaucoup plus dur que Charest pourrait le penser de nous faire retourner en classe pour une offre qui nous demande de légitimer sa hausse et sa vision marchande de l'éducation. Les médias peuvent s'exciter, rien n'est joué dans le sens de cette offre encore. 

...

Lundi 20:30 Parc Emilie-Gamelin

...

Négocier c'est rire un peu:

- On remarquera que l offre est signée par l'ASSÉ et non la CLASSE. Eh oui, la CLASSE est techniquement exclue des négos...
- Pendant les discussions quand le monsieur du gouvernement s'est fait demander ce qui le faisait le plus chier, notre demande de gel, ou notre mode de fonctionnement, il a répondu notre mode de fonctionnement.

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