jeudi 29 mars 2012

Voici ma demande spéciale pour DJ ASSNAT* !




Ce matin, je suis particulièrement solidaire...

Et je me pose la même question que Perreau :



N'entends-tu pas
Le vent qui porte
Le bruit des bottes
Qu'ils pourront user
Dans le pays de leur choix
Rassurer par leurs chefs
Qu'ils sont bien dans le droit
Au nom de la liberté
Ils iront imposer
Au reste de la planète
Une façon de marcher
N'entends-tu pas
Le vent qui porte
Le bruit des bottes
Elles sont là des millions
Qui n'attendent qu'à résonner
Reste qu'à trouver les pieds
Qui voudront les chausser

* DJ ASS NAT : DJ à l'assemblée nationale, mettons que j'ai un contact qui ouvre la porte et donne du beat à notre institution ;)

mercredi 28 mars 2012

Demain: La Grande mascarade!


J'ai très hâte! Ça va être carnavalesque (genre comme le carnaval de Rio ou de Cologne... Pas comme à Québec... J'espère...)!

Chère police,
On te donne le trajet, est-ce que ça veut dire que tu ne vas pas nous frapper/poivrer/gazer?

Parce que l'AFESH trouverait ça drôle...

mardi 27 mars 2012

Petit rappel légal...

Quand vous êtes dans un lieu privé (ex : terrain d'une université, un centre d'achat, l'entrée d'un immeuble du gouvernement, etc.), la police n'a pas l'autorité légale pour vous obliger à le quitter. C'est pour cette raison qu'il existe une procédure nommée «avis d'éviction» faisant en sorte que le propriétaire officiel du lieu vous demande légalement de le quitter, puis autorise à partir de ce moment-là les policiers à intervenir.


Tant qu'un avis d'éviction n'a pas été signé par le propriétaire, puis qu'il n'a pas été lu et montré aux personnes présentes sur le lieu privé en question, ces derniers n'ont commis aucun crime. Ce n'est que si les gens refusent de quitter les lieux après avoir vu le document légal qu'ils commettent un acte illégal. Jamais les policiers n'ont le droit de vous arrêter avant, ni de vous demander de vous identifier si vous n'êtes pas en état d'arrestation.

dimanche 25 mars 2012

URGENT DEMAIN MATIN LUNDI: Conservatoire de musique de Montréal!

L'Asso du conservatoire de musique de Montréal a besoin de votre appui demain lundi 10h pour son AG de grève à la salle de récital, au 4750 avenue Henri-Julien.

L'AECMM a décrété la grève la semaine dernière, mais la fédé des assos de conservatoires de musique avait signé un deal avec la fédé des conservatoires (les directions) stipulant qu'ils ne feraient pas la grève en échange d'une libération de cours pour la manif du 22 mars. L'Asso de Montréal ayant décidé de faire la grève, le directeur, Nicolas Desjardins, a décidé de les pénaliser et de comptabiliser leur absence (après 3, c'est l'expulsion). 

De plus, une prof a été suspendue pour avoir refusé de prendre les présences.
On a besoin de monde à leur AG demain matin.

Voici aussi le site de l'Asso avec les lettres de menaces et de suspension de prof:


http://cmmengreve.wordpress.com/

mercredi 21 mars 2012

"Sabordons la hausse" - Action des parents étudiants dans le hall de chez Québecor

DEUXIÈME ACTION DES PARENTS-ÉTUDIANTS

Aujourd'hui vers la fin de l'heure du lunch, une vingtaine de parents-étudiantEs accompagnéEs de bambins zé bambines, sont alléEs, sous le thème des pirates, saborder la hausse des frais de scolarité en allant rendre visite à Québecor.

Pendant plus d'une heure, nous avons entravé le chemin vers les ascenseurs, et ce, jusqu'à l'arrivée des policiers qui avaient l'air exaspérés de devoir intervenir à nouveau dans le contexte de grève étudiante.

Malgré notre nombre somme toute restreint, nous avons tout de même fait entendre la colère des parents-étudiantEs au cœur même de l'empire de notre très adoré PKP.

D'autres actions à venir. Maintenons la pression!!!

Manifeste féministe contre la hausse des droits de scolarité

Nous, féministes, étudiantes, dénonçons la hausse des frais de scolarité ainsi que le système dans lequel elle s’inscrit et nous interpellons Madame Christine St-Pierre, ministre de la Condition féminine sur le sujet.

Le silence complice de la Ministre sur les impacts de la hausse sur les femmes démontre bien que les politiques néolibérales du gouvernement vont à l’encontre du mandat de l’institution : soutenir «la condition féminine». En plus d’être injustifiable et évitable, cette hausse s’inscrit dans un contexte socio-économique inégalitaire étant uniquement favorable à une élite économique, politique, culturelle, sociale et genrée bien précise.

Nous, féministes, nous révoltons contre le système dans lequel la hausse des frais de scolarité s’inscrit, un système capitaliste, patriarcal, hétéronormatif , raciste, un système qui appauvrit les étudiantes et les étudiants.


Comme nous le rappelait des étudiantes féministes, dans l’article « Les tranchées (ou retranchement des) féministes de la lutte étudiante » de la quatrième édition du journal Tout d’un coup de la Convergence des luttes anticapialistes (CLAC),

« Historiquement, l’éducation a joué un rôle dans l’émancipation des femmes qui n’est plus à prouver. En plus de permettre aux femmes une émancipation économique, en ayant l’éducation nécessaire pour exercer un métier, l’éducation a habilité les femmes à théoriser leur oppression et à prendre conscience de leurs conditions de vie et de la spécificité de leurs oppressions. Ainsi, l’éducation et la lutte pour ce droit ont été, et continuent d’être, des aspects importants de la lutte féministe. Plusieurs principes, ayant historiquement été les moteurs de ces deux mouvements, se recoupent sur les questions de l’égalité d’accès, de l’universalité des droits et de la dénonciation d’un système global structurant les inégalités sociales, ce qui explique, entre autre, que de nombreuses féministes appuient et prennent part aux luttes étudiantes. »

De siècles en siècles, des femmes, des féministes se sont battues pour le droit à l’éducation. De Mary Wollstonecraft, en passant par Virginia Woolf à Madeleine Parent, l’importance de l’accès au savoir a été défendu ardemment par des femmes, des féministes qui désiraient s’inscrire au sein de la société, devenir des citoyennes et permettre aux femmes de concrètement améliorer leurs conditions matérielles d’existence.

Nous, féministes, nous opposons à la hausse des frais de scolarité.

Le système économique capitaliste, en perpétuel quête d’une augmentation des profits, domine et impose son idéologie dans toutes les sphères de nos vies et accentue l’accroissement des inégalités. Ce système crée davantage de problèmes sociaux par ces mesures néolibérales de désafiliation de l’État, de privatisation des services publiques et de diminution des programmes sociaux qui, tous, appauvrissent la majorité de la population. Dans un système où l’on mise davantage sur l’accroissement des capitaux et le redressement des banques, les discours dominants portent davantage sur la logique marchande et la rentabilité que sur l’amélioration des conditions de vie de la population.

Honte à vous, qui veillez au remplacement des politiques sociales par des politiques économiques. Quand il apparaît plus important d’accumuler des millions que de les redistribuer équitablement, il est impératif de reprendre le contrôle.

Nous, féministes, nous opposons au système capitaliste qui détruit le tissu social de notre société.

La hausse des frais de scolarité est un choix politique dans la vague du néolibéralisme ambiant. Soumettant l’éducation aux lois qui régissent les marchandises, la mission première de l’éducation, soit sa portée citoyenne, émancipatrice et libératrice, est évincée par des logiques capitalistes basées sur le profit et la valeur monétaire. La marchandisation de l’éducation ne prend pas forme au Québec seulement. La lutte pour l’accès à l’éducation s’étend à un niveau mondial. Les agissements inacceptables du gouvernement Charest s’inscrivent dans un contexte international qu’il nous faut combattre ; privatisation de l’éducation, copinage avec des multinationales qui achètent le savoir de la cheap labor étudiante, mal-gestion des fonds publics, mise à mort de la vocation sociale de l’éducation, appauvrissement des étudiantes et étudiants. Cette philosophie capitaliste contribue en bonne partie à l’effritement du tissu social québécois et même mondial. Appauvrissant les plus démuni-e-s en leur coupant, notamment, l’accès au savoir, elle crée ainsi des classes économiques encore plus distinctes, exclusives et figées.

Nous, féministes, nous opposons à la marchandisation de l’éducation et revendiquons une démocratisation du savoir.

Non seulement cette hausse est une mesure malhonnête qui vise à faire de l’éducation un privilège pour une élite, mais elle se trouve à être une décision politique sexiste. La hausse des frais de scolarité touchera davantage les femmes en raison des inégalités structurelles qui perdurent entre les sexes. Les difficultés économiques engendrées par cette mesure sexiste auront des impacts majeurs envers les personnes vivant des oppressions au niveau de leur origine, leur sexe, leur orientation sexuelle, leur âge, leur condition physique et/ou mentale.

Cette hausse des frais de scolarité nous est banalement expliquée par une bonification de l’aide financière aux études. Cette alternative n’aide pas les femmes à amoindrir les effets de la hausse des frais de scolarité sur leur qualité de vie. Elle contribuera plutôt à un sur-endettement sexiste des femmes. En gagnant en moyenne 71% du salaire des hommes au cours d’une vie, les femmes ont déjà une charge économique plus grande. Et si l’on pense à long terme, dû à leur plus faible salaire, ce sont les femmes qui remboursent plus longtemps leurs prêts étudiants, qui paient davantage d’intérêts, ce qui, en vérité, augmente les impacts des frais de scolarité des femmes ou des communautés précarisées.

La hausse des frais de scolarité est une mesure qui s’inscrit dans l’hétéronormativité qu’impose le système d’oppression qu’est le patriarcat, qui s’ingère dans toutes les sphères de nos vies, sur des plans personnels et collectifs. L’hétéronormativité présuppose une norme selon laquelle toute personne serait de facto hétérosexuelle et qui marginalise toute autre forme de sexualité et d’orientation sexuelle. Le mariage est une institution qui perpétue cette idée dans l’imaginaire collectif. Sachant que plusieurs mesures concrètes d’aides financières sont attribuées aux couples mariées, entendu hétérosexuels, la hausse des frais de scolarité se trouve au coeur d’une mesure d’oppression hétéronormative. De plus, nous dénonçons que des mesures d’aide financière sensées apporter une aide aux étudiantes et étudiants créent plutôt des dépendances. Comme nous le rappelait une étudiantes féministes, à propos de l’abolition de la contribution parentale :

«Dans une perspective féministe, l'abolition de la contribution parentale annulerait l'incitatif au mariage présent depuis plusieurs décennies dans la structure de l'AFE. Le mariage est considéré, par nombre de féministes, comme étant une forme d'institutionalisation de l'oppression des femmes par la formalisation du contrôle économique des maris sur leurs épouses, en favorisant leur maintien dans des situations de précarité diverses. Les conséquences économiques du mariage s'appliquent à la personne mariée qui est structurellement défavorisée par rapport à son vis-à-vis, et dans les mariages hétérosexuels ce sont plus souvent le cas des femmes. Une dynamique de dépendance économique peut facilement se créer, accentuant la précarité économique des étudiantes, pendant leurs études et sur le marché du travail.»

Nous, féministes, nous opposons à l’hétéronormativité et aux mesures hétéronormatives mises en place, telles que la contribution parentale dans le calcul de l’aide financière.

Comme l’Institut Simone de Beauvoir l’affirme, «plus les droits de scolarité sont élevés, moins les classes sont diversifiées». Les femmes lesbiennes, racisées, en situation de handicap, soutien de famille, célibataires et à faible revenu sont plus touchées que les femmes hétérosexuelles en couple puisque leur revenu par ménage est nettement inférieur. Ce sont ces mêmes personnes qui, en premier, ne pourront pas accéder aux études supérieures, et encore plus suivant cette hausse des frais de scolarité puisqu’elle diminue la diversité d’horizon social des étudiantes et étudiants.

Rappelons aussi que les étudiantes étrangères et étudiants étrangers ont des frais de scolarité différenciés faramineux. Cette discrimination est inadmissible et a des impacts non-négligeables sur les femmes étrangères. En plus de vivre une situation de migration bien souvent difficile où de nombreux obstacles linguistiques, économiques, culturels, législatifs, sociaux et politiques font partie prenante du quotidien de ces femmes, la porte de sortie de leur situation précaire que peut devenir l’éducation n’est accessible, paradoxalement, qu’à celles en position de débourser une somme astronomique. En imposant ainsi une norme économique , hautement difficile à atteindre pour pouvoir se sortir de la pauvreté, la mesure des frais de scolarité différenciés pour la population étudiante étrangère est une politique responsable de la précarité et de l’appauvrissement d’une partie importante de cette population étudiante, notamment comparativement à la population étudiante provenant du Québec.

Nous, féministes, nous opposons au racisme intériorisé de la hausse des frais de scolarité, affectant directement la diversité sociale des étudiantes et étudiants au niveau post-secondaire.

Considérant que la politique néolibérale et capitaliste dans laquelle s’inscrit la hausse des frais de scolarité perpétue et maintien les systèmes d’oppressions que sont le sexisme, l’hétéronormativité, le racisme, l’impérialisme, le colonialisme, le classisme ;

Considérant historiquement que l’éducation a été un facteur primordial de libération et d’émancipation des femmes, que l’éducation a permis aux femmes de diverses origines de s’assurer un avenir hors des sentiers de la pauvreté et de se prémunir d’outils face à l’intersectionnalité des oppressions patriarcales, capitaliste, racistes, impérialistes, coloniales et classistes ;

Considérant que la mobilisation contre cette hausse des frais de scolarité ainsi que contre l’agenda néolibéral du gouvernement en place se fait maintenant depuis plus de deux ans ;

Considérant que la grève générale illimitée est enclenchée depuis plus d’un mois et que nous sommes prêtes à poursuivre notre lutte contre cette mesure sexiste ;

Considérant que le ministère de la Condition féminine ne s’est toujours pas positionné sur cette hausse des frais de scolarité et son impact sur les femmes ;

Considérant que le gouvernement libéral ne tient pas en compte les conséquences sexo-spécifiques de la hausse des frais de scolarité.

Nous réclamons une rencontre avec la Ministre St-Pierre le 28 mars afin de lui faire part de nos revendications et des impacts de la hausse des frais de scolarité sur les femmes.

Nous réclamons de la Ministre St-Pierre qu’elle convoque un point de presse immédiatement pour réagir à notre manifeste et qu’elle annonce la rencontre du 28 mars avec les étudiantes féministes.

Nous annonçons que si la Ministre St-Pierre refuse de prendre position et qu’elle ne reconnaît pas avoir failli à son mandat de défendre la «condition féminine», nous revendiquerons et nous veillerons à sa démission.

Nous ne nous tairons pas et nous ne seront pas tranquilles.

Nous appelons toutes les femmes, les féministes, les groupes invisibilisés à continuer la lutte, à joindre massivement les mouvements sociaux, dont le mouvement étudiant, et à se réapproprier la lutte pour l’amélioration de nos conditions de vie.

lundi 19 mars 2012

Manif 21 mars: "Le féminisme manifesté, pas récupéré!"

YAY! On se reprend de notre horrifante manif du 8 mars dernier!

Mais quelle bonne idée! J'y serai avec joie, et j'espère qu'on y sera très très nombreuses et nombreux. Mais surtout nombreuses.

mercredi 13:30
Square Philips


*Les hommes pro-féministes sont les bienvenus à venir suivre nos pas!* Les femmes ouvriront le chemin. *

Dans sa déclaration parue en février dernier, l'Institut Simone de Beauvoir affirme que :
« En moyenne, une femme gagnera 863 268 $ de moins qu’un homme titulaire du même diplôme, et ce, pendant toute sa vie. Imaginons que deux étudiants (i.e., un homme et une femme) terminent leur baccalauréat avec une dette de 25 000 $ : tous les mois, la femme devra dépenser une plus grande part de son revenu pour rembourser cette dette. Par conséquent, demander aux gens « d’investir » dans leur avenir revient à demander aux femmes de débourser plus que les hommes toute leur vie durant.
En réalité, le gouvernement québécois demande aux femmes «d’investir » dans le maintien des inégalités pendant les décennies à venir.»

Mais quand entendons-nous parler de la condition des étudiantes au sein du mouvement de grève? Quand entendons-nous parler de la condition des mères-étudiantes, des étudiantes internationales, des étudiantes en situation d'handicap, qui seront parmi les plus touchées par la hausse, étant parmi les plus précaires? Quand entendons-nous parler de ces inégalités, et des nombreuses autres, qui perdurent et qui nuisent à l'atteinte d'une autonomie financière pour les toutes femmes et l'égalité des sexes? Pratiquement jamais! Et c'est bien puisque les femmes, dans la diversité de leurs conditions, sont minorisées au sein même de ce mouvement de contestation!

Même lors du 8 mars 2012, journée internationale des femmes, la manifestation pour les femmes et le droit à l'éducation a été récupérée pour en faire une manifestation du mouvement étudiant «comme les autres», alors que plusieurs militant-e-s refusaient la féminisation des slogans, enterraient les slogans féministes pour le droit à l'éducation et arboraient des pancartes au message sexiste, etc.

C'est pourquoi, à la veille du 22 mars, journée qui sera marquée par une tentative de récupération du mouvement de grève par les fédérations étudiantes, manifestons nos féminismes!

Parce que les fédérations étudiantes n'ont jamais porté de revendications féministes;
Parce qu'elles méprisent ouvertement ce mouvement qui ne se limite pas à un 8 mars de temps en temps;
Parce que leurs pratiques anti-démocratiques et corporatistes sont contraires aux principes féministes;
Parce que leurs pratiques internes, telles discréditer les comités femmes en les nommant les «comité snatch» ou la création des «Frères de queues» démontrent leur profond sexisme;
Dans la rue, car la FECQ-FEUQ ne nous représente pas!

Féminisme de combat,
Syndicalisme de combat!

Ce n'est pas avec des parades,
Ni avec des fleurs, qu'on va les faire plier,
Grève féministe illimitée!!!

Une manifestations dans la culture combative,
la seule qui historiquement a fait progresser les mouvements sociaux:
Sans trajet dévoilé, sans char allégorique, ni dossards, ni truck de son qui enterrent nos slogans!!!

dimanche 18 mars 2012

"5000 illégaux et illégales?"


Le 15 mars dernier, malgré les avertissements du SPVM envers les étudiant-es à ne pas participer, malgré les fermetures de stations de métro, malgré les arrestations préventives, malgré l'énième tentative de dépeindre la manifestation comme une insurrection terroriste, bref, malgré le climat de terreur qu’a tenté de créer le SPVM, quatre à cinq mille personnes se sont déplacées pour la seizième manifestation contre la brutalité policière. Cette foule record laisse d'ailleurs penser qu'une majorité en était à leur premier 15 mars. De plus, la manifestation a grandement gagné en nombre pendant sa courte marche, plusieurs passant-es se joignant à la cause.

Bien qu’encore une fois l’appel fut entendu par très peu de gens, la manifestation a officiellement été déclarée illégale moins de 30 minutes après son départ. La raison? On a évoqué à la fois la prise de la rue Sherbrooke et des projectiles lancés sur les policiers. Pourtant, la prise de la rue Sherbrooke par une manifestation est une habitude de la plupart des manifestations et on se demande bien en quoi quelques roches lancées justifient la charge de l’antiémeute sur toute une foule.

Pendant les événements, les flash bombs et autres arsenaux ont été utilisés à tort et à travers. Le SPVM souhaitait manifestement démontrer qu’il ne se gênerait pas pour utiliser ses nouveaux gadgets, aussi dangereux soit-ils. On nous avait dit qu’il s’agissait de bombes qui n’explosent pas, mais on voyait pourtant des éclats, l’un d’eux blessant d'ailleurs un autre manifestant, heureusement plus chanceux que Francis Grenier. On nous avait aussi dit que ces bombes étaient lancées dans les airs, mais des photos le démentent.

Le SPVM nous fera croire que les plus de 200 arrestations sont celles d’individus criminels. Les arrestations de masse et arbitraires démontrent clairement le contraire. Le SPVM ne cherche pas avant tout à arrêter les fautifs-ves ou éviter les débordements. Le SPVM cherche visiblement à maintenir la peur. C’est leur arme la plus précieuse. Leurs fusils, dont l’utilisation est souvent mise en doute, servent bien plus à apeurer les citoyens qu’à arrêter le crime organisé. Leurs autres armes technologiques (flash bombs, gaz, poivre et autres) ne sont que des outils pour apeurer des foules plus grandes. D’autant plus que cette peur est légitimée par une justice complice, des médias sensationnalistes et un gouvernement incapable du moindre reproche.

Il est évidemment déplorable que l’excuse de la mauvaise rue empruntée ou de quelques projectiles lancés soit utilisée par le SPVM pour charger les cinq mille manifestant-es dans son ensemble. Par contre, notre réflexion ne devrait pas s’attarder sur les techniques policières à adopter, ce n’est pas le cœur du problème. Notre réflexion doit bien plus reposer sur ce que nous pouvons faire face à cette peur. Nous ne devons pas nous diviser quant à un graffiti, une vitrine cassée ou signe de peace. Notre réflexion doit d’abord reposer sur notre solidarité. Jamais une manifestation d’ampleur ne peut être homogène, nous ne sommes pas un groupe paramilitaire. Il faut assumer nos différences et diriger nos énergies dans la cause qui nous fait descendre dans la rue. Car la peur que crée la police sert avant tout à nous empêcher tous et toutes de manifester nos opinions.

samedi 17 mars 2012

Le Centre des femmes de l'UQAM se fait intimider

Concernant la nuit de la création du 12 mars 2012, dans le pavillon DS

Les personnes ayant jeté couleurs sur ces murs sont des personnes ayant pris part à la grève de 2012 contre la hausse des frais de scolarité et à la nuit de la création, lors de la soirée du 12 mars. Il s’agit de vos comparses étudiants et étudiantes.


Dans la panoplie d’activités créatives qui ont été mises en place lors de cette soirée, des étudiants et étudiantes ont peints les murs du DS, au troisième étage dans les couloirs des locaux de groupes affinitaires et comités étudiants de l’UQAM.

Avec l’accord et l’autorisation du service de sécurité, les activités qui se sont déroulées dans ces environs étaient supervisées.

Bien que ce ne soit pas la première fois, nous constatons que suite à ces évènements, le centre des femmes de l’UQAM est victime de nombreuses menaces verbales provenant d’étudiants et d’étudiantes en colère ou vivant de l’incompréhension face à ces actes.

Nous tenons à vous informer que le conseil exécutif du centre des femmes de l’UQAM n’est pas en soi responsable de ces actes et se retire de toutes responsabilités entourant cet évènement. L’intimidation que vivent les usagères est injustifiable et de plus, stigmatise les femmes qui visitent ce local sur une base régulière ou non.

Étant conscientes du message explicite maintenant véhiculé sur les murs entourant le Centre des femmes de l’UQAM, nous tenons cependant à afficher notre solidarité envers les individus ayant pris part à cet évènement et crue pertinent d’afficher les revendications féministes en lien avec la grève de 2012. Nous partageons l’idée que les analyses féministes manquent d’exposition dans l’UQAM et sont parfois même tassées du revers de la main, pour ainsi exclure une communauté entière des débats au sein de la mobilisation pour la grève, dans les corridors, dans les locaux associatifs, modulaires ou encore dans les salles de cours de l’établissement.

Nous tenons à rappeler que cette communauté exclue n’est pas celle des féministes, mais celle des femmes en tant que groupe social.

Si vous désirez plus d’explications, nous vous invitons à venir prendre le thé.
Il nous fera plaisir de discuter calmement.

Nous vous écrivons ces lignes avec respect, nous nous attendons à ce que vos agissements soit aussi respectueux.

Merci et bonne journée.

Mars 2012, conseil exécutif du Centre des Femmes de l’UQAM.





IKTUS...C'est pas gentil l'intimidation... Personnellement, moi je trouve que le troisième du DS est beaucoup plus accueillant et chaleureux maintenant.

18 mars: Manifestation familiale!


dimanche 13:00 – 16:00

MANIFESTATION FAMILIALE : L'ÉDUCATION, C'EST L'AFFAIRE DE TOUS ET TOUTES !
Manifestations régionales contre la hausse des frais de scolarité

La Coalition large de l'ASSÉ (CLASSE) invite l'ensemble de la population du Québec à descendre dans les rues du Québec le dimanche 18 mars à 13h.

Le 18 mars, manifestons pour le droit à l'éducation!


Quand : Dimanche le 18 mars 2012, 13h
Où : Partout au Québec

Montréal : Parc La Fontaine coin Cherrier
Québec : Cégep Limoilou (campus Québec)
Sherbrooke : Devant l'hôtel de ville, Wellington et Frontenac

vendredi 16 mars 2012

"Manifeste du CARRÉ NOIR"

De la récupération et de l'infiltration


Nous sommes étudiant-e-s. Nous sommes travailleuses et travailleurs. Nous sommes chômeur-e-s. Nous sommes en colère. Nous ne récupérons pas une grève. Nous sommes dans le mouvement depuis le début. Une de ses formes au même titre qu'une autre. Nous ne sommes pas des extrémistes, nous avons une critique radicale de cette société qui est la nôtre. Nous n'infiltrons pas les manifestations, nous aidons à les organiser, nous les rendons vivantes. Nous ne sabotons pas la grève, nous en sommes partie intégrante, nous aidons à l'organiser, nous faisons battre son cœur.

Nous sommes organisé-e-s pour lutter contre ce système violent et oppressif. Nous croyons que la violence du système qui attaque des classes économiques et des populations entières justifie l'usage de la violence qui cible du matériel et des agents politiques que sont les flics. Nous nous drapons de noir pour tenter d'échapper à la répression d'un système qui a fait ses preuves d'intolérance à l'égard de la contestation (Toronto 2012, Montebello 2007, Québec 2001, 15 mars de tous temps, 7 mars 2012, etc). Nos drapeaux noirs s'opposent au fleurdelisée dont les symboles - le roi et l'église - nous horrifient. Le black block n'est pas un groupe. C'est une tactique, une tactique qui oppose obéissance docile aux normes et aux lois, à la désobéissance civile et à l'action directe.

De l'opinion publique et du mythe de l'unité

Les radicaux-ales s'opposent dans la grève présente aux «imagistes» qui se revendiquent du pacifisme. L'opinion publique, qui oriente la façon dont ces derniers agissent, est une chimère. Notre champ de bataille se situe dans la rue, dans les A.G., dans les bureaux occupés, dans les milieux libérés, pas dans les médias. Nous dénonçons l'illusion que les choses peuvent être changées sans perturbation.

Nous opposons le principe de la solidarité au mythe de l'unité qui sévit dans l'imaginaire de nos contemporain-e-s - les intérêts des québécois-e-s ne sont pas uniques et homogènes. L'unité d'un mouvement est-elle vraiment souhaitable? Ne prend-il pas sa force justement dans le fait qu'il soit diversifié, que certains soient prêts et prêtes à prendre plus de risques et se protéger en conséquence?

De la violence et de la non-violence

Nous croyons qu'il y a une gigantesque différence qualitative entre la violence envers des objets et celle envers des êtres humains. Au risque de nous répéter, nous nous attaquons à des objets. C'est un geste politique et symbolique. Ce faisant, nous nous exposons à une violence beaucoup plus grave: le matraquage, le gazage, la judiciarisation, le fichage par GAMMA et maintenant la répression interne. Par principe, nous rejetons l'utilisation de la violence contre des individus. Par contre, nous considérons que ce principe ne s'applique pas à un individu armuré, qui est prêt à frapper violemment d'autres personnes simplement parce qu'il en a reçu l'ordre.

Si on regarde un peu dans les livres d'histoire, il est plus que facile de voir que le vandalisme a toujours été une arme légitime utilisée par les mouvements sociaux, suffragettes, syndicats, minorités racisées, peuples autochtones, etc. Aucun gain social n'a été acquis sans perturbation. Malgré la part décroissante de l'économie réelle dans le total de «l'argent créé», la propriété privée est encore la base sur laquelle est érigée le château de carte du capitalisme et du néolibéralisme qui attaquent présentement l'accessibilité aux études et notre vie au quotidien. C'est à elle que nous nous attaquons.

16 mars 2012, Montréal.
DES ANARCHISTES PARMI TANT D'AUTRES!

jeudi 15 mars 2012

On reste pacifique?

Être pacifique tout en s’opposant physiquement à l’action directe, c’est :

• Ne pas respecter la diversité des tactiques;

• Se mettre en danger et mettre en danger des allié-e-s;

• Créer une confrontation utile au sensationnalisme des médias qui ne cherchent jamais à comprendre la dynamique d’une manifestation;

• Contribuer à la division bon-ne-s/mauvais-e-s manifestant-e-s;

• Embrouiller la légitimité de la désobéissance civile en opposant paix et violence;

• Nourrir une vision de l’opinion publique incapable d’être complexe et nuancée;

• Faire le travail de la police

En désaccord avec les tactiques de l’action directe?

Aucun problème. Tant que vous n’y participez pas, vous ne l’appuyez pas, et rappelez-vous que personne ne vous pousse à de telles actions. N’oubliez pas non plus que les forces répressives ne seront pas nécessairement plus courtoises envers vous si vous les aidez. Personne ne devrait jouer le jeu de la division, la classe dirigeante s’en charge déjà. Il est toujours possible de rester un peu à l’écart et de continuer à manifester avec les autres; n’oubliez pas les raisons premières qui vous amènent dans la rue. 


Ne pensez pas que dans une manifestation les tactiques doivent ou peuvent être homogènes. Une manifestation est un espace actif où différentes personnes et points de vue se retrouvent.

Les tactiques du pacifisme se défendent, celles de l’action directe aussi. Toutes deux peuvent être légitimes et efficaces.

L’Absolu de chacune des positions n’existe pas. Historiquement, le pacifisme et l’action directe n’ont jamais existé en vase clos. Surtout, ce n’est pas l’opinion publique qui fait bouger les choses, mais bien la mobilisation dans la rue. Les divergences d’opinions sont inévitables. Il faut avant tout se rappeler contre qui et pourquoi nous nous battons.

mercredi 14 mars 2012

Demain 15 mars : Manifestation contre la brutalité policière!


Un bel élu qui désinforme avec coeur sur la manif du 15 mars. Par contre, mon petit doigt me dit que cette fois-ci, le sentiment de révolte et d'injustice est tellement exacerbé chez les gens que ça va prendre plus que la police et ses alliés qui agitent leurs épouvantails pour empêcher qu'on soit beaucoup plus nombreux-ses que d'habitude à être dans la rue un 15 mars. Et ce, pour d'excellantes raisons. Je suis fière de ma belle AFESPED d'avoir pris en mandat d'assemblée générale d'inviter ses membres à participer à cette manif. Et je vous rappelle que plus nous serons nombreux et nombreuses, moins il y aura de risques pour tout le monde.

Soyez prudent-e-s, gardez l'oeil ouvert. Et petit message à mes ami-e-s pacifistes... De grâce ne mettez personne en danger et ne faites pas la job de la police, elle le fait très bien toute seule.






Le guide « Surprise! On a des droits?! » recense un ensemble de comportements à tenir lors d’une manifestation, en cas d’arrestation, etc. Vous y trouverez également des rappels sur vos droits et sur les obligations des différents corps policiers.

"8 mars 2012 : «Québecois debouts, Québécoises à genoux». Et quoi encore ?!"

Nous étions dix, nous étions vingt, nous étions cent féministes qui se sont rendues, enthousiastes, à la marche pour les femmes et l’accès à l’éducation. Cette manifestation était organisée à l’occasion de la journée internationale des femmes, le 8 mars 2012 et avait comme point de départ le parc Émilie-Gamelin, à 15h. Pour les membres du comité-femmes Grève générale illimitée de l’UQAM, il n’y a pas à dire, nos attentes étaient grandes! En effet, nous nous sommes auto-organisées dans un comité non-mixte femmes au cours de la mobilisation contre la hausse des frais de scolarité, pour la gratuité scolaire et dans le mouvement de grève générale illimitée dans le but d’apporter une perspective féministe à l’analyse de l’accès à l’éducation et au militantisme dans le mouvement étudiant. Notre besoin de nous regrouper en non-mixité sur une base féministe vient de nos expériences de lutte, de nos malaises de lutte, de nos blessures de lutte et de la compréhension qu’il s’agit d’une situation partagée, causée par le patriarcat qui modèle nos expériences de femmes, d’opprimées, même au sein d’un mouvement de contestation. Que les conditions des femmes étudiantes ne soient que rarement mises de l’avant dans la mobilisation contre la hausse des frais de scolarité, que les slogans ne soient jamais féminisés dans les manifestations, que ce soit toujours en grande majorité des hommes qui organisent et dirigent les manifestations, on en est bien conscientes. On le sait, on sait même que quand on se mobilise pour que ça change, c’est bien souvent mal reçu, mal perçu, il y a peu d’ouverture à nos critiques et à nos nouvelles idées. C’est justement ce qui nous pousse à nous regrouper, à nous organiser. Mais que cette situation se reproduise le 8 mars, lors d’une manifestation pour les femmes et l’accès à l’éducation!? La mâchoire nous est tombée par terre. «Pas vrai. Merde. On n’est pas sorties du bois !» La marche vers la libération sera longue, à l’instar de la manifestation aussi qui, par bout, a été longue, surtout à courir après certains mecs qui visiblement ne comprenaient pas il était où, le problème. Alors, voici les 8 problématiques du 8 mars 2012.

1- La journée de LA femme

Le 8 mars est une journée qui célèbre non seulement la réalité des femmes, mais aussi les luttes passées qui ont mené vers une meilleure condition. Affirmer LA femme évoque une conception essentialiste et un modèle «universel», standardisé, occidental, blanc, aisé, hétérosexuel, un corps sans handicap de ce que sont les femmes. Un modèle restreint qui renvoie à une minorité privilégiée qui ne reflète aucunement la réalité. Bref, l’usage du «DES» est indispensable pour représenter les identités multiples qui s’entrecroisent dans chacune de nous. Cette utilisation problématique, en plus d’être sexiste, raciste, classiste, homophobe (et plus encore) néglige les luttes féministes passées qui ont permis le passage à une réflexion plus inclusive et moins opprimante. Le 8 mars nous rappelle que nous ne sommes pas à l’an zéro des luttes féministes : tant de combats ont été gagnés grâces aux militantes et penseuses qui nous ont ouvert le chemin. Pourquoi en faire fi ?

2- Absence de méthodes de travail solidaires

Pour nous, le mandat féministe de cette manifestation n’était pas un sous-entendu : nous étions présentes pour marcher en solidarité avec les femmes et pour notre accès à l’éducation. Nous ne nous attendions pas à cette négation, et pire, cette récupération brutale de la part de nombreux-ses participants-es de la journée des femmes et sa signification. À notre avis, la cogestion, la coopération et l’horizontalité organisationnelle de plusieurs groupes féministes dans l’élaboration d’un événement est en soi une mise en pratique du féminisme. C’est pourquoi nous croyons qu’en privilégiant ces pratiques, certaines valeurs féministes sont automatiquement mises de l’avant lors de manifestations et permettent ainsi d’éviter plusieurs formes de violences. Au delà des critiques sur la structure de l’événement, nous voulons souligner qu’une solidarité est nécessaire entre les groupes féministes, non seulement pour nous entraider, mais aussi par principe fondamentalement féministe. De la même manière, en ce 8 mars, nous avons été blessées par le manque de sensibilité féministe chez certaines participantes qui se sont ralliées à l«’universalité» qui rappelle uniquement le masculin en défendant les attitudes machistes de certains militants: tenez vous le pour dit, les termes «peuple» et «étudiants», en autres, excluent de manière systématique la réalité des femmes et des étudiantes.

3- Violence

Si Isabelle Dubé, journaliste à La Presse, nous a appris que la seule arrestation qui avait eu lieu en ce 8 mars était un incident isolé lors de cette marche calme et pacifique pour l’éducation des femmes, notre expérience fut toute autre. On assume qu’il n’y aura pas de violence pendant une marche lors de la journée des femmes, il s’agit ici d’une conception très limitée de la violence. Il n’y a peut-être pas eu de brutalité policière lors de la manifestation, mais notre expérience a été profondément violente. Le patriarcat dominant et ses représentations antiféministes, misogynes et machistes se sont manifestés très concrètement ce 8 mars dernier. Slogans injurieux : «Québécois debouts, Québécoises à genoux», résistance à la féminisation des slogans bien connus, messages machistes sur certaines pancartes, difficulté à respecter la place que les femmes prenaient au devant de la manifestation. La violence est dans les mots et les gestes et nous jugeons aussi que l’invisibilisation est une forme de violence, surtout en considérant l’histoire de l’oppression des femmes.

4- Invisibilité

L’illustration très concrète de cette invisibilisation a deux facettes. Tout d’abord, l’aspect sonore. C’est un problème d’entendre plus fort les voix masculines que les voix féminines lors d’une manifestation féministe, surtout lorsque ce ne sont pas les mêmes slogans qui sont scandés. Les hommes sont socialisés à prendre toute la place et leur voix est un outil pour le faire. Messieurs, prenez conscience de ce privilège et sachez qu’une manifestation féministe est une excellente opportunité pour mettre en pratique cette manière d’occuper l’espace sonore de manière non-autoritaire et non-opprimante.

Ensuite, l’aspect physique. Lors d’une manifestation présentée comme féministe, il est primordiale que les femmes soient à l’avant-plan. Elles ne doivent pas avoir à se battre pour défendre leur place dans la manifestation et se rendre visibles, mais lorsqu’elles le font, laissez leur la place. Il est incompréhensible de voir une majorité d’hommes au devant d’une marche qui souligne les femmes et leur accès à l’éducation. En ce 8 mars, ce n’est pas de la solidarité, c’est trahir et c’est se complaire dans des schèmes dominateurs, régressifs et opprimants.

5- Le proféministe de façade: démystifier l’allié

On a logiquement pris pour acquis que les participants-es de cette manifestation soutenaient la lutte féministe. Nous avons constaté que les hommes proféministes ont été discrets et ont été capables de mettre en pratique la critique féministe des comportements dominateurs. Ce qui nous amène à devoir démystifier «l’allié» : le proféministe de façade. Malgré les bonnes intentions, le fait que des hommes fassent le service d’ordre, se servent du porte-voix du groupe organisateur et essaient d’empêcher les femmes de prendre la rue lorsqu’elles l’ont voulu, démontre un manque de considération et de réflexion proféministe. Ceci n’est pas une critique du choix de mixité de groupes féministes, mais un appel à une véritable réflexion et mise en pratique du rôle d’un allié proféministe.

6- Couverture médiatique

Nous savons d’avance que les médias ne sont pas nos alliés. La couverture médiatique de la marche pour les femmes et l’accès à l’éducation est un exemple clair de, non seulement la distorsion de la réalité violente que nous avons vécu et une négation de celle-ci avec des titres d’article comme «Grève étudiante: après les heurts, le calme». La couverture de La Presse en est un exemple frappant par son choix de citation : premièrement, Léo Bureau-Blouin (FECQ) «Ça s’est très bien déroulé, a-t-il affirmé à La Presse. C’est la preuve que les étudiants sont pacifiques et ne cherchent pas la confrontation» et ensuite Gabriel Nadeau-Dubois (CLASSE) de dire que «Notre mouvement est capable d’utiliser toutes sortes de moyens pour se faire entendre. Des fois, des perturbations plus dérangeantes, des fois des manifestations plus calmes comme aujourd’hui (jeudi)». Le Devoir et La Presse ont une conception erronée du mouvement étudiant en y excluant explicitement les femmes et les luttes féministes. Par exemple, Le Devoir affirme que la marche «servait à faire d’une pierre deux coups en dénonçant la hausse des droits de scolarité tout en soulignant la Journée internationale de la (sic) femme» et La Presse, mentionne à la toute fin de leur article sur la marche que «les étudiants pensent aux femmes» en cette «journée internationale de la (sic) femme». Comme s’il n’y avait pas de femmes dans la communauté étudiante. Bien entendu, on a omit de féminiser l’article.

7- Affiches

Visuellement, la manifestation était exaspérante. Chaque pancarte non-féminisée, à caractère «universel» et même antiféministe nous atteignait comme une claque au visage. Les réflexions sur la féminisation devraient s’appliquer aux affiches (et aux slogans) lors d’une manifestation féministe. Cette logique implique donc qu’il faut éviter les expressions telles que «le peuple» et «les étudiants» étant donné que cela mène à l’évacuation des luttes féministes qui nous poussent à participer à une marche sur l’accès à l’éducation des femmes. Il ne faut pas oublier non plus qu’une féminisation sans réflexion critique ne peut être une action féministe. Nous avons aussi été horrifié par certaines pancartes affichant des grossièretés sexistes telles que «Le Québec et ses femmes» aux côtés de bateaux colonisateurs qui s’approchent du Nouveau-Monde et «L’éducation, c’est féminin». D’un côté, il y a l’affirmation que les femmes sont exclues du Québec (Sales impérialistes! Non, les femmes ne sont pas une nation à conquérir!) et de l’autre, le concept des emplois genrés se voit renforcé. N’oublions surtout pas la fameuse affiche: «Les femmes éduquées sont sexy!» qui, une fois de plus, réduit les femmes à leur apparence, à leur sexualité.

8- Priorisation des luttes

Nous voulons dénoncer la récupération androcentrique* du mouvement étudiant et du mouvement nationaliste. Telle que décrite par la couverture médiatique, cette marche avait tout l’air d’une manifestation étudiante comme les autres. Le comité-femmes GGI croit fermement que le mouvement féministe doit être transversal. La réflexion féministe ne doit pas être considérée comme une lutte à part. En effet, la hausse des frais de scolarité renforce l’oppression des femmes, mais il est aussi important de dénoncer celle qui s’articule au sein même des luttes étudiantes. Nous revendiquons le droit de dénoncer les dynamiques de pouvoir et de domination au sein même du mouvement étudiant sans être accusé de le désolidariser. Les analyses féministes au sein du mouvement étudiant permettent une plus grande inclusivité de communautés diverses puisqu’en plus d’accorder les réflexions sur les rapports sociaux de sexe, nous les faisons sur les rapports sociaux de classes, de «races», de «capacités physiques», d’orientations sexuelles et tout ce que comporte cet embarassant «et cetera». Quand, dans une marche pour les femmes et l’accès à l’éducation, le simple fait de remplacer «étudiants» par «étudiantes» provoque des réactions agressives, de la résistance machiste et des accusations de la part d’hommes (et même de certaines femmes) comme : «vous êtes discriminatoires envers les hommes», on prend conscience que les réflexions féministes sont plus jamais que nécessaire au sein du mouvement étudiant.



* Androcentrique masculin (féminin : androcentrique, masculin pluriel : androcentriques, féminin pluriel : androcentriques) Qui se place du côté de l’homme, qui a pour référentiel la pensée masculine.

Aussi : Culture androcentriste: Un monde fait par les hommes… une culture masculine à l’excès… comme si un sexe avait monopolisé toutes les activités humaines, en les appellant «accomplissements de l’H/homme et en les gérant comme tels» C’est ce que signifie l’expression culture androcentrique.


Par Comité-femmes Grève générale illimitée

Solidarité avec les arrêté-e-s du 12 mars

Au dedans et au delà de la lutte étudiante actuelle se profile une grande menace. Cette dernière légitimée par tout un appareil gouvernemental a des conséquences énormes sur la vie des personnes qui s’impliquent activement pour faire de notre monde un lieu plus juste et plus humain. 


Au fil de nos luttes, nous croisons sans cesse ces mêmes attaques. La brutalité, la répression ainsi que les abus policiers structurent nos différentes implications peu importe les enjeux. Ces dérives du système sécuritaire que nous vivons actuellement nous contraignent politiquement et socialement. Devant l’appareil juridique et l’immense force du bras armé de l’État, nous ne pouvons nous désolidariser. La semaine dernière encore, un projectile lancé en plein visage d’un manifestant a causé tout un émoi, remettant à l’ordre du jour la question de la légitimité de la violence de l’État et de la police. Cet incident grave causera des lésions permanentes à ce militant. 

Cette semaine, suite à une journée de création et d’occupation symbolique de l’espace public devant l’UQÀM sous haute surveillance policière, plusieurs centaines de manifestantes et manifestants ont décidé de prendre la rue. Suite à une manifestation d’un peu plus d’une heure et demie, la foule a mis un terme à la manifestation à la Station Champs de Mars, à Montréal. Suite à ce rassemblement, plusieurs militantes et militants ont décidé de regagner leur domicile pour la nuit. Certaines et certains d’entre eux et elles, se sont ainsi rejoint dans un appartement du quartier Centre-Sud afin de terminer amicalement la soirée. Une fois réuni-e-s à l’intérieur du bâtiment, le SPVM leur a rendu visite. Cette visite, suivie d’une seconde venue de policier-e-s a été le théâtre d’un affront policier injustifiable. Armes en main, les policiers ont tenté de pénétrer à l’intérieur en aspergeant à l’intérieur même de l’appartement du poivre de cayenne et d’autres agents irritants afin de pouvoir procéder à l’arrestation des militantes et des militants, en marge d’une manifestation déjà terminée depuis un bon moment déjà. Cette violence faite aux militant-e-s s’est accompagnée d’un saccage de l’appartement de la part des policier-e-s. Cet évènement n’est pas isolé. Cette histoire est le reflet d’une oppression systématique infligée aux personnes qui osent se dresser contre l’injustice. Une oppression dont nous sommes trop souvent passivement témoins. Des abus et des injustices dont nous peinons souvent à trouver des mots pour les décrire. 

Hier encore, 6 personnes ont été arrêtées en pleine nuit à leur domicile sans motif valable, autre que le profilage politique auquel procède systématiquement le SPVM. Ces personnes sont actuellement encore en détention pour des motifs tout autant, si ce n’est davantage, politiques. Ces arrestations sont profondément injustes. Elles sont le résultat d’une volonté étatique de brimer toutes les formes de contestation qui s’organisent et qui gagnent en légitimité, contre celle de l’État et de ses politiques antisociales. 

Avec cette opération de force, le SPVM tente de délégitimer le mouvement actuellement en cours, toutes tendances confondues. Cet évènement, il est impératif de la prendre dans le cadre actuel du profilage et de la répression à l’égard des personnes remettant en question l’ordre normal établi dans notre société, que ce soit au niveau politique, comme au niveau social.

À 9:30 ce matin ils et elles étaient au Palais du justice. Il y a eu des gens qui les attendaient pour montrer leur soutien.

À suivre...

mardi 13 mars 2012

Vidéo sur la nuit de la création - 12 mars 2012

L'UQAM à voulu nous mettre dehors de notre propre université parce qu'elle avait peur d'une activité nommée "La nuit de la création"

Ils nous ont bloqué les pavillons N, J, W ET A. Des portes intérieures avaient été cadenassées, et des palettes avec des grosses poches de sable avaient été posées contre ces mêmes portes barrées.

Qu'à cela ne tienne... Nous avons occupé le DS... Puis la rue devant. Le tout dans la joie et l'allégresse. La nuit de la création s'est tenue sans les pavillons dans lesquels nous sommes le plus à l'aise, mais nous en avons trouvé un nouveau.

Fuck l'UQAM, vive La nuit de la création.

lundi 12 mars 2012

MESSAGE AUX LOCK OUTÉ-E-S DE L UQAM À PROPOS DE LA NUIT DE LA CRÉATION

Si lundi matin tu te heurtes à des portes fermées à l'UQAM...
Rendez-vous à 11h am au carré Berri (Parc Émilie Gamelin)

On sera là pour discuter d'alternatives pour la nuit de la création.

Plus on sera nombreux et nombreuses plus on pourra protester contre le lock out!

dimanche 11 mars 2012

8 mars et banalité du patriarcat

Je criais le slogan "Contre le patriarcat, je me lève et je me bats", et c’était pas quelque chose d’abstrait, c’était ce que je vivais dans ces minutes-là, c’était ce qui se passait là. J’ai jamais crié ce slogan avec autant de rage.
- Une manifestante du 8 mars dernier-

...

La journée du 8 mars dernier était bien remplie et je voudrais dire un bravo spécial au Comité des parents étudiants de l’UQAM pour avoir occupé le registrariat de l’université avec leurs bouts de choux le matin du 8.

Sinon, moi j’avais choisi une manif avec le titre de Marche pour les femmes et l'accès à l'éducation. La description me plaisait beaucoup, on était le 8 mars… et en GGI contre la hausse des frais.

Ça semble simple et féministe non?

Ben non. Et pour la première fois depuis que souligne le 8 mars de manière politisée, j’ai ressenti de la colère, de la déception, et plein d’amertume.

Par contre avant d’aller plus loin je veux remercier des féministes de la manif pour la solidarité extraordinaire qui s’est tissée pendant que les gars se plaçaient sans arrêt devant nous et nos bannières, qu’ils gueulaient leurs slogans « inclusifs » en couvrant nos slogans féministes, qu’ils essayaient de nous dire de quel côté aller ou qu’ils étaient méprisants envers nos critiques en disant « ouin ok, c’est vrai que c’est juste pour une journée » (Fait vécu). De la même manière, je suis contente d’avoir constaté que certains alliés, des hommes proféministes, faisaient preuve de discrétion et étaient en mesure de mettre en pratique les critiques féministes concernant les comportements dominateurs et oppressants trop facilement reproduits par les hommes.

On revient au début;

Je suis arrivée au point de rendez-vous à peine cinq minutes après l’heure affichée pour la manifestation. On s’entend qu’une manif ne commence jamais à l’heure parce qu’il faut attendre les gens et faire des discours, mais à ma grande surprise celle-là était déjà partie et je l’ai vu passer devant moi à toute vitesse. J’ai suivi tranquillement derrière avec mes ami-e-s retardataires et je n’ai pas vécu personnellement toutes les horreurs que j’ai entendues de la bouche d’autres féministes qui étaient là, qui malheureusement ressemblaient beaucoup trop à ce que moi j’ai vécu. Quand la manif s’est terminée, trop vite, devant les bureaux du ministère, mon humeur était encore au beau fixe.

(Parenthèse : une manif de 500 mètres en ligne droite c’est poche. Pour vrai. C’est vraiment poche. Ça manque d’imagination et ça ne tient pas du tout en compte l’énergie catalysée par autant de personnes et de motivations, que de penser qu’après une heure dans la rue et 20 minutes à déposer des roses, les gens allaient vouloir rentrer chez eux. Fin de la parenthèse)

Devant le bâtiment je suis réellement entrée dans la foule pour me rendre compte que des hommes (le service d’ordre? Des membres de l’organisation?) nous criaient que l’action était finie et qu’il fallait quitter. Ils faisaient passer le mot qu’ « on retourne à l’UQAM en manif ».

C’est là qu’on a décidé de prendre Notre-Dame au lieu de les écouter. Ils n’étaient pas contents… Je me rappelle un gars en particulier qui criait « Non! Pas par là! On prend pas la rue! On bloque pas la circulation! C’est une bataille médiatique qu’on mène! »

Bref les féministes et leurs allié-e-s ont pris la rue pendant qu’une bande d’hommes essayaient de les contraindre à leur obéir en ce 8 mars.

On aurait dit un mauvais film.

Tout en prenant la rue, j’ai remarqué que les pancartes du groupe organisateur de la manif étaient tenues par des gars et que c’était un gars qui était rendu avec le mégaphone.

Je n’étais pas au bout de mes peines.

Ma manif, jusqu’à la fin, a consisté à me battre du côté d'autres féministes contre les hommes qui allaient constamment devant la manif et les bannières féministes, à entendre nos slogans féministes, ou simplement féminisés, se faire enterrer par d’autres voix (des grosses voix d’hommes, mais aussi des voix de femmes), à supporter des slogans dégueulasses (euh… mais quel est ce slogan merdique qui finissait par « … Québécoises à genoux »? ), et à essayer de faire de l’éducation populaire sur le tas pour essayer d’expliquer à des mecs que c’était juste la moindre des choses de donner la visibilité aux féministes en cette journée. Évidemment, vers le milieu de la manif, les tentatives d’échange sont devenues des cris et de l’irritation de tous côtés. Je pense que ma patience est officiellement tombée quand j’ai demandé à un dude avec son cristi de drapeau des patriotes qui poussait carrément les femmes pour constamment aller devant la manif « mais qu’est ce que tu fais ici si t’es pas féministe? » et que je me suis fait répondre « ben tsé je suis pour la gratuité scolaire ».

Je n’aurais pas pu mieux dire ça : le mouvement étudiant a récupéré la manifestation du 8 mars, servie sur un plateau d’argent par un groupe indépendantiste.

Moi qui pensais aller dans une manifestation pour souligner le 8 mars en solidarité avec la lutte des femmes dans l’arène de l’éducation, eh bien non, c’était plutôt une manif étudiante-indépendantiste.

C’était laid. C’était décevant. C’était triste. C’était frustrant.

Ça nous a ramené en pleine face que la lutte féministe est une nécessité vitale. Que dans cet espace, que nous pensions protégé, du 8 mars, dans une manif qui se présentait comme une manif féministe, nous n’étions même pas à l’abri du patriarcat et des comportements machistes. Que les femmes et les féministes devaient se battre pour leur visibilité et leur légitimité même dans une manif qu’on leur avait présentée comme étant la leur.

Ça nous a aussi ramené en pleine face le fait que pour les hommes, même s’ils militent « à gauche » et qu’ils sont sensibilisés à des problématiques sociales, de délaisser leurs privilèges ne va pas de soi…

Je veux être claire; plutôt que l’organisation de la manif en tant que telle, ma critique vise plutôt l’ensemble des comportements dominateurs et oppressants ainsi que le total manque de réflexion de la part d’une partie des participant-e-s sur ce qu’est le 8 mars, son lien direct avec l’historicité des luttes féministes et la perte d’une bonne occasion pour mettre cette réflexion en pratique.

Bref, c’était une superbe parade pour l’éducation avec plein de drapeaux du Québec. Par contre, pour beaucoup de féministes, ce fut une occasion de ne pas oublier que la lutte n’est jamais finie et de resserrer nos rangs. Qu’il faut se battre contre l’invisibilisation de nos luttes et leur hiérarchisation.

D’ailleurs le Comité femmes GGI est en train de travailler sur un texte de dénonciation qui sortira dans les prochains jours. Je pense que c’est nécessaire de faire circuler ce genre d’information dans nos cercles, surtout chez les militant-e-s qui ont souvent tendance à penser que parce qu’ils et elles sont pour le féminisme, l’application pratique se fera automatiquement.

C'est PAS avec des fleurs, qu'on les fera plier! Grève FÉMINISTE illimitée!

jeudi 8 mars 2012

Retour sur la soirée du 7 mars

Parce que j’ai été blessée en février je ne pouvais plus faire de manifestations, mais hier je suis quand même sortie dans la rue en solidarité et parce que la brutalité policière me fait vomir. Je n’ai pas pu m’en empêcher, fallait que je sorte crier mon indignation.

Des attentes différentes… Comme d’habitude des gens voulaient tout casser, d’autres personnes voulaient seulement se recueillir en solidarité avec l’étudiant de cégep qui va peut-être perdre son œil pour cause de brutalité policière, et d’autres, comme moi, qui étaient là parce qu’on a suivi l’appel de la solidarité et de la colère sans trop savoir ce qu’on allait faire une fois réunis. Et cette petite phrase « on décidera ce qu'on fait à ce moment », qui m’avait laissé penser qu’on allait prendre des décisions communes.

Erreur

Quelqu’un a essayé de tenir un vote sur « où est-ce qu’on va? », ce qui a déjà déclenché des déchirages de chemise, particulièrement de la part d’un gars, qui je sais à déjà été blessé dans le passé à cause d’opérations policières. Un média est arrivé pour nous filmer, vote sur « est-ce qu’on laisse la caméra nous filmer? », et un cri qui interrompt le tout « fuck la démocratie! On prend la rue! »

Et on a pris la rue.

J’ai trouvé le gars particulièrement désagréable et irrespectueux, mais j’avoue que je n’étais pas en désaccord avec prendre la rue. Je pense que j’étais un peu là pour ça.

Quelques pensées sur la soirée…

Heille les pacifistes!!! Si vous n’aimez pas la manière dont des actions se passent, tassez-vous!!! Arrêtez de mettre tout le monde en danger pour sauvegarder votre simili morale :

Des gens ont voulu fracasser des vitres du QG du SPVM; j’ai eu un hoquet d’horreur en entendant les pacifistes « les intelligents venez derrière sur le trottoir! »… On n’était pas là en solidarité ???
Deuxième hoquet d’horreur quand j’en ai vu deux se placer entre les gens qui jetaient des choses, et les portes, pour protèger celles-ci (C’EST JUSTE DES CRISS DE PORTES!!! ÇA NE VAUT PAS UN ŒIL???).

« Mais qu’est ce que les médias vont dire? »
« Tsé on a l’air de quoi devant le public si ont est violents? »

On est partis de devant le QG. Pas parce que la police arrivait avec plein d’effectifs, comme ça a été rapporté dans les médias, même si c’est vrai qu’il y avait quelques petits playmobils qui s’organisaient tranquillement au bout de la rue, mais parce qu’on s’obstinait entre nous et que l’obstinage ne menant jamais à de la cohésion, il fallait partir.
Je me demande sérieusement pourquoi la police perd son temps à avoir des agents provocateurs quand il suffirait d’avoir des flics qui infiltrent les pacifistes et qui se crisseraient devant les bâtisses pour être sûrs que personne n’y touche. Beaucoup plus efficace, et en plus on à l’air épais-sse-s à s’obstiner entre nous.

Parce que contrairement à la police, ces manifestant-e-s ne veulent pas faire de mal à ces autres personnes. Même si celles-ci ne respectent pas la diversité des tactiques, même si elles les injurient en les traitant de « non-intelligents ».

Plus tard, après que les gens aient réussi à se sortir de la souricière que les flics avaient installée sur St-Denis, plusieurs sont revenus au parc avec des chandelles. Ils et elles les ont allumées et sont restés debout à parler entre eux.

La police s’est pointée avec boucliers, matraques, et poivre et a poivré et battu plusieurs personnes qui tenaient des chandelles.

« Est-ce que vous pouvez me dire quel règlement ou quelle loi je suis en train d’enfreindre présentement »
- BOUGE! BOUGE! BOUGE!


Et dans un tout autre ordre d’idée (mais pas si lointain finalement)… Qu’est ce que les néo-nazis crissaient là!? J’en ai reconnu trois, dont un très bien, il est déjà une vedette…

Vous êtes laittes.

mercredi 7 mars 2012

Vigile contre la brutalité policière

Aujourd’hui, la police a envoyé une grenade «flashball» dans l’oeil d’un étudiant du cégep de St-Jérôme. Il est à l’hôpital et va peut-être perdre son oeil. Il y a un rassemblement ce soir à 21h au parc Émilie Gamelin. On décidera ce qu'on fait à ce moment. On fait circuler SVP

Vigile au Parc Émilie Gamelin
ce soir 7 mars
21h00

mardi 6 mars 2012

Activités du 8 mars

7 mars:

Projection du film Miss Representation par le DIRA, 2035 St Laurent, de 19h à 22h,

Femmes et Genre en Palestine: Reflections d'une militante Anti-Apartheid
Présentation par Premilla Nadasen
179 Bronfman, 1001 Sherbrooke Street West
via Solidarity for Palestinian Human Rights (SPHR)
19:30, Université McGill (métro McGill)

Premilla Nadasen est née en Afrique du Sud et bien qu'elle ait déménagée aux Etats-Unis d'Amérique à un très jeune âge, elle y est retournée à plusieurs occasions pour rendre visite à sa famille et a été témoin des politiques discriminantes du régime d'apartheid. Elle a reçu un doctorat [Ph.D.] de l'Université Columbia, un baccalauréat [B.A.] de l'université du Michigan et occupe actuellement un poste de professeure associée à Queens College (City University of New York.) En juin 2011, Nadasen a participé à une délégation d'autochtones et de femmes de diverses origines, féministes, activistes, universitaires et artistes qui ont visité les Territoires Occupées de la Palestine. Lors de son retour, la délégation s'est engagée dans la campagne de Boycott, Désinvestissement et Sanction (BDS) et a publié un appel à l'action à l'attention de leurs collègues universitaires et artistes.

8 mars:

En matinée: Action organisée par le Comité de mobilisation du Comité de Soutien aux Parents Étudiants à l'UQAM

9h30: Par le Collectif Féminisme et Droit UQAM ; matinée « résistances féministes; espace de création et de réflexion sur la lutte pour le droit à une éducation libre et gratuite ».
Agora de l’UQAM

De 13h à 16h : Le Centre des femmes d'ici et d'ailleurs, l'Organisation populaire des droits sociaux et le Projet Villeray dans l'Est invitent toutes les citoyennes et les citoyens habitant Villeray ou ailleurs à se joindre à : Marche de solidarité dans Villeray. Revendications: Un revenu de citoyenneté universel et inconditionnel, correspondant au seuil de pauvreté (22 229$ en 2009); Le retrait immédiat de la taxe santé (200$ en 2012); L'annulation de la hausse des frais de scolarité; La construction de 50 000 logements sociaux sur cinq ans.
Métro De Castelneau (Sortie St-Laurent Ouest)

De 15h à 19h: Marche pour les femmes et l'accès à l'éducation.
Rendez-vous au Parc Émilie-Gamelin

De 17h à 19h : Une plume blanche pour dénoncer les violences faites aux femmes autochtones ;
Amnistie internationale Canada francophone lance sa première capsule vidéo dédiée aux droits des peuples autochtones : Une plume, un droit.
Cinémathèque québécoise, 355 de Maisonneuve Est, Montréal, métro Berri-UQAM;

18h, place Norman-Bethune au métro Guy.
Manifestation annuelle de la Journée internationale des femmes:
International Women’s Day Demonstration.:
Thursday, March 8, 06:00 pm, Norman Bethune Square, Guy-Concordia Metro.

Solidarité avec les femmes palestiniennes ! Le collectif BDS et la Journée internationale des femmes!
Rejoignez le collectif avec les drapeaux palestiniens et la bannière BDS. C’est une opportunité d’exprimer notre soutien aux femmes palestiniennes qui luttent contre l’occupation israélienne et l’apartheid et aussi de se joindre à la journée d’action internationale, la Journée de la femme, pour supporter les luttes pour les libertés de la femme partout dans le monde. Apportez vos propres drapeaux et signes distinctifs et tout autre moyen de nous faire entendre ! Pour en savoir plus, visitez le site : wdofdo.wordpress.com

De 20h à 23h : Le Montreal Sisterhood présente Arts &; Féminisme; Exposition d'oeuvres artistiques engagées et féministes.
Peinture, graffiti, photographie, projections, arts visuels Dj, Slam - Graffiti en direct; à l'Alizé

23h à 1h : marche allumée féministe et queer, C'PAS L'HEURE D'ALLER TE COUCHER! amène tes glowsticks! tes bracelets fluos! tes lucioles! tes chandelles! tes feux de Bengale! viens allumer la nuit par une marche silencieuse pour souligner la nuitée internationale des femmes.

lundi 5 mars 2012

Mardi 6 mars: PIQUETAGE SYMBOLIQUE AUTOUR DE L'UQAM

Matinée de piquetage symbolique autour de l'UQAM.

Rendez-vous dans l'agora du Judith-Jasmin à 9h.

Nous formerons les équipes et distribuerons les lieux de piquetage et le matériel.

POUR UNE GRÈVE QUI NE SE PASSE PAS JUSTE SUR FACEBOOK!

7 Mars: MANIF-ACTION


La grève générale illimitée est déjà bien entamée! Nous serons bientôt 100 000 étudiant-e-s à avoir joint les rangs de la lutte pour le droit à l'éducation et le mouvement ne cesse de croître. Nous avons multiplié les manifestations, les actions et le gouvernement Charest s'entête à faire la sourde oreille à nos revendications.

Il est donc temps d'augmenter la pression d'un cran et de s'attaquer directement aux intérêts économiques qui pèsent actuellement plus lourd que nous dans la balance politique. Le 7 mars, renversons la vapeur : montrons au gouvernement ce qu'est un véritable rapport de force, parce qu'oser lutter, c'est oser vaincre!

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Demonstration: let's increase the pressure on the government !"

The general strike is now well underway! We will soon be 100,000 students to have joined the fight for the right to education and the movement is growing. We multiplied the events, actions and the Charest government insists on turning a deaf ear to our demands.

It is time to increase the pressure a notch and directly address the economic interests that currently weigh heavier than we do in the political balance. On March 7, let's get together and show the government what we can do, because struggling is winning!