Un petit tour dans nos archives pour me rendre compte que nous sommes encore en 2008. uqamengreve.org et nonaudegel.com ont disparu du net, et
uqamengreve.com est apparu il y a quelques jours. J’ai remis notre section à jour. Belle initiative et bon contenu. J’aurais aimé qu’ils indiquent qui y participe (étudiants-es? Profs?). À cause des photos (hihi! Nous avons du nous croiser, j’ai les mêmes évènements en photo) je soupçonne une initiative étudiante (sc po?), mais ça ne change rien à la pertinence du contenu. (Via
La Commune).
La grève, la grève…
Tous les étudiants, sauf Science, sont en grève. Je suis surprise d’y voir autant de gens qui font tranquillement leurs travaux. Je dois admettre que cette année je suis complètement dépassée par la situation… Pas en demi-grève, mais en grève totale dans tous mes cours. J’essaye de rester à jour dans mes travaux, mais je suis pas mal sure que c’est déjà un lamentable échec.
Participé à quelques levées de cours. Un cours de psycho avait verrouillé sa porte et quand nous avons réussi à entrer (en tassant la déléguée qui avait été volontaire pour « s’occuper des grévistes ») ça criait de tous les côtés : « Ça fait deux semaines qu’on fait pas de cours pour être solidaires des profs, ça suffit! », « De toute façon votre grève ne nous concerne pas, psycho veut se désaffilier de l’AFESH! ».
Quand c’est moi qui prends la parole, je parle de manière globale. Jamais je ne parle de « grève d’appui aux profs ».
Je ne fais pas la grève pour appuyer les profs!
Je fais la grève pour les mêmes raisons que l’année passée. Pour attirer l’attention sur la manière déplorable dont l’éducation est entreprise au Québec (« entreprise » t’a pognes tu?^^) et dont la situation à l’UQAM (idées sur la gouvernance/ méthodes et distribution du financement/ considération des employés-ées/ idée marchande du but de l’institution) n’est qu’une des représentations parmi tant d’autres. Évidemment que je veux que la situation particulière de sous-financement à l’UQAM et aux universités se règle au pc, mais la racine du problème est plus loin.
Je vois bien que les membres du SPUQ ne se peuvent plus d’être solidaires entre eux. Je trouve ça beau à voir. Je sais bien que la
visibilité (
enfin!) du mouvement a été possible parce que nous les avons rejoints, et non parce que les étudiants seuls sont en grève (pauvres naïfs-ves qu’on était l’année passée). Mais je ne peux pas m’empêcher de remarquer que dans les manifs, la majorité des profs sourient de manière condescendante ou gênée en entendant les étudiants scander et que quand on se rend au local du SPUQ, nous sommes reçus froidement. Comme tout bon militant en feu, se sont les plus engagés dans la grève qui se manifestent le plus pour nous parler de « bâtir des solidarités » et de « défendre l’éducation ». Ils sont méga! Des fois j’y crois pour de vrai, jusqu’à temps que je perçoive une froideur… et que je recommence à être sceptique.
« Et s’ils se font proposer une offre en or à condition de laisser tomber le refinancement ou les revendications sur la gouvernance? »
N'oublions pas que tout ceci est dans un contexte de négociation de convention collective. De rapport entre un patronat et une partie de ses salariés.
…
Néanmoins, je ne suis pas inactive. Je participe en espérant que nous ne servirons pas de « chair à canon », comme disait si bien quelqu’un en AG.
Yay! Bloquer le pont qui mène au casino! En fait, les forces de l’ordre l’avaient déjà fait quand nous sommes arrivés;). Nous nous sommes installés. Pas assez longtemps à mon goût (la SPVM peut se montrer convaincante) et deux d’entre nous se sont fait coller une contravention dans le processus.
La manifestation d’hier était très bien, même sous la pluie. J’adore vraiment les percussionnistes de la CSN^^. J’ai même reçu un diplôme d’une des usines à diplôme qui posent devant le bureau de la ministre. En revenant, nous avons voulu reprendre la rue. Un gros bravo/merci de la solidarité aux deux professeures d’urbanisme qui sont resté avec nous (les seules), même quand les policiers-ères ont commencé à nous rouler dessus avec leurs vélos et leurs fourgonnettes.
En reprenant la rue, je me suis questionnée étant donné que les profs nous regardaient d’un drôle d’air. Puis j’ai bien ri quand j’ai entendu : « Ils ont juste à nous accepter comme on est! ».
Voilà
À QUI L’UQÀM?
À NOUS L’UQAM!