mercredi 7 novembre 2007

Retournement de situation...

Nous qui croyions entrer en AG hier pour voter une grève d'une semaine, pour remettre au point nos revendication et parler du nouveau rectorat...

C'est beau la naïveté.

Nous avons effectivement voté sur une grève de une semaine, reconductible la semaine après (j'ai voté pour).

Quelques phrases entendues au hasard pour que vous compreniez bien l'ambiance et la hauteur des arguments ammenés et surtout leur pertinence profonde et toujours aussi impressionnante (les majuscules sont vraiment les bout où les gens hurlaient):

-Oui mais moi je ne comprend pas c'est quoi la différence entre une grève d'une semaine reconductible pis une grève générale illimité
-Ouin mais dans le fond dire qu'on fait une grève générale illimité ça donne le poid des mots en plus
-Moi je veux juste qu'on rock la salle, qu'on rock l'UQAM, qu'on rock les autres universités! GRÈVE GÉNÉRALE!
-Même si je suis en philo je vais faire une allégorie philosophique douteuse: tsé si je suis un coach de hockey je vais pas dire a ma gang d'attendre les erreurs de l'autre équipe, faut prendre la puck pis MONTER AU NET!
-Moi j't'assez écoeuré de payer mon loyer toujours plus cher, vous êtes pas écoeurés vous autres?
-Moi je dis que les classes dirigeantes doivent comprendre qu'on est a boutte, on devrait monter en haut et DÉFENESTER!

Bon...ça donne une idée...

Résultat: tout de suite après avoir voté la grève d'une semaine, nous avons voté...la grève générale illimitée...

Mes valeurs personnelles et les raisons de pour lesquelles nous devrions prendre des actions (directes et indirectes:P) n'ont pas changées. Je crois toujours que l'éducation devrait être gratuite et que le premier pas vers cette gratuité est un recul sur le dégel, un recul sur les frais afférents et un réinvestissement massif en éducation (au moins arrêter le sous-financement). Je crois aussi que les étudiants, les professeurs et employés ne devraient pas payer pour de mauvaises décisions qui ont été prises sans leur accord maintenant que les dirigeants de l'époque s'en lavent les mains.

Let's go! C'était pas sérieux hier!

J'étais une abstention. Toujours convaincue qu'après "l'échec" de la mobilisation nationale de cet automne, une grève de une semaine servirait à réchauffer les troupes, à ne pas oublier nos objectifs et à réunifier un peu le mouvement étudiant (assez éclaté et en chicane merci).

Il y en avait d'autres comme moi à penser qu'on ne peut pas brandir le spectre d'une grève générale illimitée à tout les mois, qu'à force de crier au loup, le berger s'endort sur les cris. D'autres à penser qu'une bataille mérite d'être planifiée pour gagner.

Dans le libéllé de proposition de grève nous voyions que nous nous battons contre:
-Corbo qui défend le plan de redressement du gouvernement
-Le plan de redressement
-les hausses de frais de cet automne
-augmentation au étudiants
-coupure de postes
-coupure de département
-coupure de service

et pour:
-un investissement massif en éducation
-que la personne qui soit choisie recteur(trice) soit une personne qui se battra pour un réinvestissement massif "pour aider l'UAM à se relever"

Quand même... je suis solidaire, je vais participer de mon mieux et...nous verrons donc étant donné que mes chers camarades pensent que c'est comme ça qu'ils vont révolutionner le monde, oups je veux dire ROCKER LE MONDE!

L'AFESH EN GRÈVE!

5 commentaires:

Unknown a dit…

Peu importe mon opinion profonde face au bien-fondé de la cause, mon impression est qu'on s'est fait salement leurrer. À mon avis, la légitimité des décisions et résolutions prises lors d’une assemblée générale repose sur le strict suivi des procédures, notamment en ce qui a trait à la convocation de l’assemblée, à la divulgation de l’ordre du jour et au respect de celui-ci. Elle repose également sur la responsabilité qu’a l’exécutif de représenter les membres de l’AFESH de manière prudente, diligente et loyale, dans les limites des pouvoirs qui lui sont conférés, et ce dans le meilleur intérêt des membres.
Cela implique que les membres de l’exécutif avaient le devoir de nous convoquer (en tant que membres de l'AFESH) et de nous communiquer l’ordre du jour ainsi que chacune des questions soumises à la délibération de l’assemblée. On imagine facilement les dérapages qui pourraient survenir si un groupe de dissidents décidait de modifier malignement l’ordre du jour a posteriori dans le but de faire adopter certaines résolutions controversées… L'exécutif nous a distribué cette semaine un ordre du jour et nous a convoqué à l'AG qui s'est tenue hier. Ils parlaient d’un mandat de grève d’une semaine : « vous serez appelé-e-s à voter sur une proposition d’une semaine de grève du 12 au 16 novembre prochain ». Après la tenue de l’AG hier, on pourra dire qu'ils sont forts en jeux de mots : « mandat de grève d’une semaine reconductible ». Ce n’est même pas subtil, ils l'explicitent eux-mêmes : « grève générale illimitée », voilà ce qu’on aurait dû lire dans l’ordre du jour. En ce qui me concerne, parce qu'ils ont adopté une proposition qui n’avait pas été communiqué a priori, ils ont omis d’agir avec prudence, diligence, honnêteté et loyauté dans notre intérêt. Ont-il seulement mesuré leurs appuis?
J'étais d'accord avec la grève la dernière fois, en désaccord cette fois-ci mais prêt à accepter une grève d'une semaine. Aujourd'hui, je suis dégoûté par cette façon de procéder et irai voter non à la reconduction d'un mandat de grève illégitime…
Simon Laurin
Étudiant en psychologie à l'UQAM

*Natacha* a dit…

Tu le dis de façon très élégante, reste qu’à la fin, on s’est fait fourrer ! Rien de moins, rien de plus. Tout comme toi, je suis pour la cause, mais j'ai la nette impression de m'avoir fait avoir. S’amuser avec les procédures, jouer avec les mots, aiguiser la patience des gens, et le silence...

Oui, le silence de notre association facultaire (et je doute que c'était un silence d'écoute... parce que dans la réalité, l'idée d'une GGI n'enchante pas grand monde!). Ils étaient souvent en dehors de la scène (parce que quel spectacle!) regardant qui des plus féroces militants allaient mettre le feu aux poudres.

D’ailleurs, aux poudre de quoi ? Nous étions quelques 300 personnes, le fameux vote de grève est passer presque sur la fesse et très rapidement (oui parce que merde de merde, je suis sortie quoi, quelques minutes et puis du coup j’ai entendu « l’AFESH en GR ÈVE !! ». Je venais de manquer le vote ! Argh !

Donc, c’est sur le dos de presque 150 personnes plus ou moins qu’il nous incombe de tomber tous en grève non pas d’une semaine, mais en GGI. Je me dis que c’est troublant. Mettons « qu’en politique, nous passons le plus clair de notre temps à parler des absents, il arrive que leur présence n'y change pas grand-chose. »

Seulement, j’ai des doutes également… J’ai comme pas l’impression que ça « criss rien en toute à quiconque » que ça fait pas peur, que l'envie de se battre est absente, que ça lève pas. J’veux dire, aucun parti politique n’embarque dans l’idée de la gratuité scolaire (et Charest vient d'être réélu, puff !), les syndicats approuvent à mots couverts et le mouvement étudiant est plus que jamais divisé.

Finalement, je dois dire que j’étais et que je suis pour la gratuité scolaire, que lors de la dernière AG j’étais de celle qui rêvait d’un monde meilleur, mais là… J’ai comme un goût amer dans la bouche, comme si tout à coup, la fin justifiait TOUT les moyens…

On avaient les yeux ronds... "ah! ben coudont ! l'AFESH en grève..."

Ce soir j'ai un "cours" l'uquam le dit:

Lors d'une assemblée générale de l'Association Facultaire Étudiante des Sciences Humaines (AFESH), tenue le 6 novembre et réunissant environ trois cents étudiants, un boycottage illimité des cours entrant immédiatement en vigueur a été voté. Une prochaine assemblée générale est prévue le 19 novembre à 12h30 pour faire le point.
Nous tenons à rappeler que ce boycottage des cours ne concerne que les étudiantes et étudiants de sciences humaines et qu'il ne peut mettre en cause la prestation des cours auxquels sont inscrits les étudiantes et étudiants des autres facultés ou école de l'Université. Signalons qu'il a été résolu lors de l'assemblée générale de l'AFESH que les stages et les cours de préparation aux stages ne seront pas pertubés. L'Université est ouverte et poursuit ses activités

Ça c'est le genre d'affirmation qui me fait voir rouge, carréement rouge...

Un boycottage !! puff !! on passe pour une gang de jeune ado pas prit en toute au sérieux... mais est-ce que nous l'étions ? humm...

à savoir si je vais embarquer coeur et âme dans la danse, rien n'est moins sûr...

Pwel a dit…

Moi j'ai trouvé ça louche que la grosse gang de l'exec s'abstienne de voter, même chose pour ceux qui étaient en dehors de la salle quand est venu le moment du vote... comme pour n'avoir rien à se faire reprocher...

Bref vous avez tout les 2 raison... j'ai même entendu l'expression "cheval de Troie" en sortant... et j'ai trouvé l'espression tout à fait exacte.

Unknown a dit…

Voici ce que l'exécutif de l'AFESH m'a répondu: "En ce qui concerne l'exécutif, nous avons tout simplement été dépassé par cette situation, nous n'avions pas pensé que les membres auraient été prêt à partir en grève dans l'immédiat. Les membres ont voté et l'exécutif a le mandat de faire respecter le mandat de l'AG. Voilà tout."

Je suis bien content qu'on m'ait répondu (merci à Caroline Lefebvre) mais je continue de penser qu'il est aberrent qu'on puisse modifier l'ordre du jour de cette manière. Je siège dans différents conseils d'administration (compagnie privée, association de propriétaires) et je sais que ça ne se passe pas normalement de cette manière (imaginez les excès auxquels cela pourrait mener dans un monde ou l'argent est toujours en litige). Il me semble évident que l'exécutif a une responsabilité, et pour citer mon frère qui est devenu sage avec le temps, je prendrai un air "stupétri" et ajouterai simplement ceci: « On a disposé des torches au propane, mais on aurait jamais pensé que les gens penseraient à s'en servir ».

*Natacha* a dit…

« On a disposé des torches au propane, mais on aurait jamais pensé que les gens penseraient à s'en servir ».

Il est sage ton frère, mais entre nous, et parce que je connais quand même le milieu du militantisme étudiant... mon oeil qu'ils ne savaient pas. Ils n'ont pas parlés pour ne pas avoir l'air couplable hors c'est le contraire qui se produit !

Tant qu'à moi, notre exécutif simplement assisté à ce qu'ils désiraient...

C'est lâche de se cacher derrière le "choix" de leur membre... criss sont ben juste 160 à avoir dit oui !