*Trame musicale: Vivre libre ou mourir de Bérurier Noir (pas drôle...je me crinque toute seule)*
Je sais, l'AG était lundi midi, mais ça m'a prit tout ce temps là pour réfléchir et rationnaliser. Comme vous le savez, nous ne sommes plus en grève, voyez le vote pour la reconduction:
Pour : 412 Contre : 577 Abstention : 15
Rejetée à la majorité
Quand la grève générale illimitée a été votée le 6 novembre, nous sentions que nous nous étions fait avoir étant donné que l'AG n'avait pas été annoncée dans ce but. N'empêche, nous sommes tombées en grève et nous avons participé du mieux que notre horaire nous le permettait (je parle pour *Natacha* et pour moi ici). Nous avons diffusé la nouvelle et les revendications tant au niveau local (plan de redressement de l'UQÀM) qu'au niveau national (un réinvestissement massif en éducation, contre le dégel qui comme une étude du ministère de l'éducation rendue publique cet été le dit risque de faire baisser le nombre d'inscriptions), nous avons manifesté, empêché des cours de se faire, envahi le bureau de nos députés autant par notre personne que par nos téléphones, défendu le mouvement étudiant sur chaque tribune publique et blog qui était sur notre chemin, diffusé le message et les petits carrés partout où nous passions (métro, boulot même dodo si nous avions pu), dénoncé les violences policières, denoncé les débordements des étudiants... bref nous avons participé parce que même si l'AG du 6 novembre à tourné de manière douteuse, les faits sont les mêmes et nos revendications ne changent pas.
Nous avons vu des étudiants faire preuve de créativité (la classe avec bureau directement sur ste-Cath qui venait avec l'initiative de l'Université Populaire À Montréal, la mignone performance à Place des Arts, le "read-in" devant la BNQ et j'en passe), de solidarité (même les gens qui n'ont pas compris pourquoi nous étions contre le vandalisme étaient contents que nous soyions à la manifestation) mais surtout nous nous sommes vu être là tous pour les mêmes raisons. L'AFESH a voté sa grève générale illimitée toute seule le 6 novembre mais le jeudi le 15 nous étions 58 000 étudiants en grève! Il faut être de bien mauvaise foi pour dire qu'il ne s'est rien passé.Nous avons voté pour la reconduction de grève pour toutes les raisons mentionnées plus haut et pour toute la semaine qui vient de se passer (voir billets antérieurs).
Nous avons perdu, ça arrive. Nous sommes une démocratie et c'est la majorité qui décide.
Pourtant j'ai comme un goût amer dans la bouche.
Ce que j'ai entendu comme arguments contre:
-Les médias ne sont pas avec nous.
-Le Cégep du Vieux nous a nuit.
-La direction dit qu'on boycotte, pas qu'on grève.
-Un policier c'est fait pour servir les gens faique si y'en a qui se font tabasser ils courrent après.
-Vous avez voté la grève dans notre dos.
-C'est toujours une minorité qui décide pour une majorité.
Je pense que c'est pour ça que j'ai un goût amer dans la bouche... où sont les contre-arguments sur nos revendication? Où est le débat sur LE COEUR DU PROBLÈME?
Premièrement je jette le blâme sur l'AG du 6 novembre. C'est entièrement vrai qu'une poignée de membres ont choisi pour la majorité, c'est vrai que ce n'était pas l'ordre du jour commandé et que la grève générale illimité est tombée de nulle part.C'est la preuve qu'une AG peut virer n'importe comment tout dépendant de la volonté des membres qui y assistent, c'est la preuve que C'EST IMPORTANT DE VOUS POINTER PARCE QU'IL S'AGIT DE VOTRE VIE VOUS N'AVEZ PAS LE DROIT DE BLÂMER LES AUTRES POUR VOTRE PROPRE INACTION.
Lundi en sortant de mon cours du matin et en courant à l'AG je demande à une fille de mon cours que je sais qui est en sc. humaines "vas-tu à l'AG?", elle m'a regardé comme si je lui avait demandé si elle orgasmait en écrasant des chatons nés prématurément (ayoye je pense que je lis trop Anne Archet:P) et m'a répondu: "ben là! J'ai un cours cet après-midi". "Je sais, moi aussi (nous avons le même cours, en plus avec Corbo)" et toujours avec la même face de méprit elle fini avec "pfff! je manquerais certainement pas un cours pour ça". Et bien sèche! Laisses toi mener par les décisions des autres pendant que tu regardes la profondeur de ton nombril!(ouf je l'avais vraiment sur le coeur ça... ben non j'ai pas dit ça, je suis juste partie;) )
Il est là mon point. Ils chiâlent que les décisions se prennent QUAND ILS NE SONT PAS LÀ! Est-ce-que quelqu'un les empêche d'entrer? Est-ce-que quelqu'un cache la tenue des AG? Le local? Niet! Ils décident de leur propre chef de ne pas venir, comment peuvent-ils accuser ceux qui sont là de vouloir AGIR? Qu'ils me le disent sans rire.
Donc ils pouvaient être contre, mais ce n'est pas de la faute des revendications! Une grande partie de ceux qui étaient contre la reconduction ont parlé de cette AG du 6. Ils étaient insultés (on le serait à moins), mais à la place de retenir que justement un moyen de ne pas se faire avoir c'est d'y aller ils ont retenu que parce que leur orgeuil avait été piqué il fallait tout arrêter.
Deuxièmement, j'accuse le "vous". Je m'explique; beaucoup de ceux qui ont prit le micro et qui étaient contre la grève regardaient l'assemblée en utilisant le "vous". Pourtant nous sommes l'assemblée ensemble, qui prend ses décision ensemble (avec les heures que ça prend). Je ne suis donc pas gênée de dire: "Nous ne sommes plus en grève", bien que j'ai voté pour la reconduction. L'assemblée à choisi démocratiquement de ne pas reconduire cette grève, et bien soit, c'est la vie, la démocratie a parlé. Dire "vous" en parlant de l'ensemble duquel nous faisons tous partie est non seulement insultant au niveau de la légitimation de l'assemblée mais doit être foutrement frustrant pour la personne qui s'exprime ainsi. C'est le seul endroit où elle peut débattre et elle se met dehors elle-même... pas facile...
Troisièmement j'accuse la docilité de certains qui résulte d'une mauvaise connaissance de leur droits. Nous sommes une association tout ce qu'il y a de légal, ayant légalement le droit de prendre les mesures que l'assemblée décide. Notre grève était légale, et le fait que la direction en parle comme d'un boycott, appuyé par des étudiants mal informés, est une tentative de délégitimer nos actions. Cette tournure de langage me laisse d'ailleurs croire que la direction avait pas mal plus peur qu'elle ne le disait.
Quatrièment, j'accuse le fait que certains ne se sont fiés qu'au médias et aux messages de la direction. Oui il y a eu de la casse et des arrestations au Vieux, oui il y a eu des arrestations à l'UQÀM, mais je suis prête à parier que ceux qui se servent de cet argument pour vouloir freiner le mouvement n'étaient pas là. Nous avons déjà parlé du réel talent des policiers à crinquer des gens déjà crinqués et de la prise de position répressive de l'Université et du Cégep en question. Brassez ça avec des manifestants qui croyaient pouvoir s'installer pacifiquement dans un lieu qu'on dit à eux,et voilà... je suis sure que vous me suivez. Néanmoins j'ai toujours déploré la violence quelle qu'elle soit, mais je ne laisserai pas des débordements des deux côtés empiéter sur le message à retenir.
Il est donc là mon goût amer... l'assemblée à voté contre, mais pas contre les revendications.
Combien de fois j'ai entendu: "Ben moi aussi je suis pour les revendications mais pas pour la grève, j'aimerais ça trouver un autre moyen mais je sais pas lequel..."
Nous serions tous super content de revendiquer sans grèver,mais quelles solutions ces gens ont apporté, un gros rien (appart une fille qui voulait qu'on ne paye pas notre session d'hiver...j'ai des petites nouvelles pour elle, si ce n'est pas une action que TOUT LE MONDE fait (ce qui serait surprenant)et bien nous allons juste nous retrouver sans notes sur notre bulletin... tant de travail pour rien).
Beaucoup sont sortis défaits (littéralement) de l'AG. J'ai même entendu :"Je me sens comme un Palestinen, le seul moyen qu'il me reste pour me faire entendre c'est les bombes", et ça m'a fait penser à tous ceux que j'accusais de mal communiquer (vandalisme et Cie). Peut-être que eux non plus ne voient rien d'autre, ce qui n'excuse en rien les gestes commis, mais qui aurait pu donner un petit indice aux directions, aux médias, à la population: "ils ne savent plus comment le dire, il faudrait peut-être s'assoir avec eux?"
Mes moments forts: -Quand un étudiant français a prit le micro pour dire que dans son université en France il n'avait même pas ce moyen démocratique pour prendre les décision (l'AG) et qu'il n'en revenait pas du pouvoir que nous avons mais que nous ne prenons pas.
-Quand la petite madame étudiante française assise derrière nous a dit (après que le vote de grève soit battu) toute ébahie: "j'ai quitté la France parce que les pays occidentaux d'Europe ont un problème de droite et je pensais vraiment trouver un autre discours au Québec".
Mes moments bof: -Quand le même dude qui nous criait de "monter au net" lors de l'AG du 6 a recommencé à crier à ceux qui étaient insultés de s'être fait passer une grève générale illimitée:"ce qui est arrivé est déplorable, mais vous êtes en train de vous faire voler! Un vol c'est rien comparé à une action juste déplorable"...Comment se tirer dans le pied...
-Quand j'entendais "vous"... c'était vraiment bof.
Notes: -Lors du "chahutage" de Corbo lundi le 12 il y a eu trois arrestations. Trois personnes qui ont été libérées tout de suite après sans retenir aucune charge... après ça venez me dire que les policier ne font que leur travail...
-Il y a eu deux avis de motion à la fin de l'AG:Que le quorum d’une assemblée générale de grève ou de reconduction de grève soit fixé à 15% des membres
de l’AFESH, et que tout vote de grève soit pris par scrutin secret d’une semaine et qu’un scrutin secret d’une semaine doive être pris pour revenir sur ces dispositions. Pour l'instant ce sont des avis de motion, il faut que nous votions "pour" au cours d'une prochaine assemblée. Je suis vraiment curieuse de savoir si les gens qui se sont sentis lèsés le 6 (ce qui explique ces deux avis) vont se pointer pour voter...
Scrutin secret? Pourquoi? à l'âge que nous avons il y en a encore qui se font influancer par le vote de leurs ti-amis?
-Il y a une manifestation nationale organisée par la FEUQ ce jeudi. Ils partent du parc Émilie-Gemelin (métro Berri-UQÀM). Ne nous cherchez pas, nous n'y seront pas, nous ne sommes plus en grève, donc pas de temps pour marcher (des 15 pages ça ne se pond pas tout seul:P)
Si vous croyez que nous allons arrêter d'en parler parce que nous ne sommes plus en grève, vous êtes aussi naïfs que nous dans nos pires moments... nous avons encore des choses a hurler, des gens à convaincre, des débats à ouvrir.
1 commentaire:
"Si vous croyez que nous allons arrêter d'en parler parce que nous ne sommes plus en grève, vous êtes aussi naïfs que nous dans nos pires moments... nous avons encore des choses a hurler, des gens à convaincre, des débats à ouvrir."
En effet, nous avons bien des choses à raconter, à vivre, à se battre...
le peuple instruit, jamais ne sera vaincu !
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