J'ai une copine qui est allée au Conseil de grève de vendredi:"Je ne me sentais tellement pas à ma place. Tout ce qu'il y a eu c'est des obstinages et des procès d'intentions. Moi qui croyais qu'hier (le 26 mars, après les états généraux et la grosse manif), on était le matin du Grand soir... Je suis vraiment désillusionnée".
Le Conseil de grève qui a eu lieu hier a pris la décision (autant de gens qui ne voulaient pas ou qui se sont abstenus que de gens qui ont voté pour) de pondre un texte qui dit que "nous sommes critiques face à la grève des profs, notre appui n'est pas inconditionnel".
Je me suis étouffée en sachant ça.
Des fois je me sens vraiment dans un sitcom... avec des rires en canne et des effets sonores comiques.
L'AFESH a voté la grève là-dessus.
Notamment :
Étant donné la radicalisation de la base professorale et l’approfondissement du discours des professeurs actuellement en grève, discours qui va maintenant clairement au-delà des revendications salariales
Oui c'est vrai, mais nous savons qu'au moment où leurs revendications salariales vont être prises au sérieux, cette belle radicalisation va s'envoler... Pourquoi les coller à nous dans notre libellé? (En plus la première phrase!)
Étant donné que le SPUQ, l’AFEA et l’AFELC se sont dotés de mandats de grève reconductibles, et que l’AEMSP tient actuellement un vote de grève générale illimitée,
Ok et? L'AFÉA (par exemple) dit clairement dans son libellé que c'est une grève d'appui au SPUQ. Pourquoi se coller sur eux? Pourquoi ne pas ouvrir notre marge de manoeuvre à la place de juste faire du copier/coller?
L’embauche de 300 nouveaux et nouvelles professeurEs à l’UQÀM ;
Ça je ne m'embarque même pas là dedans tellement c'est le copier/coller le plus grossier et le plus insultant pour mon intelligence (Et je me méfie d'à qui cette facture va être refilée). Ça écrit ça dans une proposition de grève et APRÈS ça veut se dissocier en écrivant des "textes critiques pour qu'ils sachent que notre appui n'est pas inconditionnel".
C'est pour ça et plus encore que je n'ai pas voté sur la proposition de grève la semaine passée, et surement cette semaine aussi.
Si l'AFESH voulait prendre en compte toute la communauté uqamienne, elle lui aurait demandé son avis et n'aurait pas avalé tout rond les revendications des profs.
Si l'AFESH voulait faire une grève à son propre compte (hihi! On l'a bien fait l'année passée), dans un contexte de sous financement et de mise en tutelle officieuse de notre université par le gouvernement Libéral, elle l'aurait fait.
Nous sommes donc assis entre deux chaises. Pas du tout proches de la communauté uqamienne, qui commence à regarder les étudiants d'un drôle d'air, et pas de ligne directrice générale qui nous appartient.
Je n'ai donc pas peur de le dire: le mouvement de grève étudiant, tel qu'il est, ne servira qu'aux profs et seulement à eux.
C'est pour ça qu'il n'est pas question que je m'embarque dans les levées de cours.
Dans un ordre d'idée pas si lointain, on se rappelle de ça?
Et bien ça ne s'est pas du tout passé comme ça. Ce qui a été rapporté est même tout croche. La SÉTUE ne s'est pas expliquée.
Je déteste les affirmations toutes croches, encore plus quand c'est pour m'embarquer dans des affaires...
Le jour où nous rentrerons en classe, j'aurai à regarder mes profs dans les yeux. Ma conscience sera claire.
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