lundi 16 mars 2009

Manifestation et brutalité policière, l’après-coup

Ajout 17 mars: trois témoignages.
Assez juste.
Assez détaillé.
Traumatisme du mauvais endroit au mauvais moment.

Le communiqué officiel de la SPVM

La banalisation des violences qui ont lieu chaque année donne lieu à un grand vide entre les autorités et les contestataires. Ça arrive chaque année, donc on ne se demande plus pourquoi. Ça fait juste arriver. « Comme le printemps ».
Dangereux.

Parmi les personnes arrêtées, 32 devront répondre à des accusations de nature criminelle. Au moins 17 de ces personnes passeront lundi devant la Cour municipale de Montréal pour répondre à un éventail d'accusations, dont vols, méfaits, agressions armées, voies de fait sur des policiers et possession d'armes dans un dessein dangereux.[…]
Les 189 autres personnes arrêtées par les policiers recevront quant à elles une amende de 100 $, plus 44 $ de frais pour avoir enfreint des règlements municipaux.

Le maire Tremblay estime notamment qu'il faudra déterminer et respecter un trajet pour les manifestants, afin de mieux suivre leur progression et éviter les courses folles comme celles qui se sont produites dimanche.
"Dans les circonstances, les policiers et les policières ont fait un travail satisfaisant, a dit le maire, lundi matin. Par contre, au niveau de l'administration, on a une responsabilité de s'assurer que dorénavant, on connaisse le tracé que les gens veulent utiliser et c'est tolérance zéro pour les actes de vandalisme."
Ce n'est pas la solution, c'est même anti-solution.

C'est l'arbre qui cache la forêt. Ce n'est pas parce que les violences venant de certains manifestants sont hautement condamnables que les pratiques et la culture policières ne doivent pas être discutée.
Et c'est un peu étrange, qu'est ce qu'on nous dit dans le fond? "On va vous écouter ... mais juste si vous êtes sages?"

J'ai d'ailleurs trouvé très intéressant cet article du Devoir, et la recherche qu'elle expose. Mais aussi la réaction discrète que ça l'a causé (pas causé?).
Pire, Je trouve inquiétant qu’une leçon retenue après une infiltration manquée soit que la connaissance des infiltrés n’était pas suffisante.
Je trouve inquiétant qu’on ne dise rien à propos des projectiles dans les mains des policiers.
Et je trouve vraiment dommage que la population n’accroche pas là-dessus. Si c’est une pratique qui n’est pas discutée, je n’ai pas peur de dire que c’est toute une série de comportements qui sont acceptables de la part des forces de l’ordre.
Des comportements qui découlent de « ben c’est la représentation de l’autorité, ils ont automatiquement la loi de leur côté » ne sont pas discutables. Et pourtant.

La SQ a tiré des leçons de l'incident, selon les documents internes obtenus par M. Dupuis-Déri. Un compte rendu de réunion suggère de «modifier le profil des personnes sélectionnées afin qu'elles puissent fonctionner de façon efficiente». Il y est question de la «grosseur» des agents et de l'absence de femmes dans les équipes d'infiltration. «Une bonification de la formation et des renseignements concernant les us et coutumes des manifestants serait appropriée. [Il est] plus ardu de se fondre dans la foule avec peu de connaissances», ajoute le document.

Dupuis-Déri met le doigt sur plein de choses. Notamment est-ce qu’on pense que la police peut baliser une démonstration qui conteste les débordements de cette dernière?

Pourquoi toujours entrer dans une logique en cul-de-sac? Quelle que soit les actions ou les réactions de la population, la police ne devrait-elle pas être du côté de la solution plutôt que des problèmes? Est-ce qu'on ne fait que reprouver éternellement que la répression est non seulement autodestructive, mais paradoxalement, infiniment contagieuse?

Même un blogueur qui pense que la manif aurait dû être « tuée dans l’œuf » avec des canons à « eau très froide » a constaté une exagération de la violence policière. Contagieux que je vous dit.

En parlant d'oeuf.... La poule ou l'oeuf? Policiers ou vandales? Et c'est utile en quoi de se le demander?

Louis Préfontaine m'a demandé pourquoi je participais. C'est pour ça:

-La problématique est réelle.

-Les éléments perturbateurs sont le signe de quelque chose.

-Je ne me laisserais pas intimider ni par la brutalité policière, ni par la brutalité d'une minorité.

-Je suis convaincue que les élements perturbateurs peuvent être mieux contenus dans la manifestation que seuls et en petits groupes (je suis convaincue que les policiers le savent aussi).

-Les manifestants pacifiques et créatifs doivent prendre leur place et s'affirmer. Pas attendre d'avoir une invitation à une parade rangée et ordonnée.

-Participer à ce genre d'évènement, c'est également les apprivoiser et se rendre compte que la complexité des situations dépasse de loin les lignes des médias. Et que c'est beaucoup moins horrifiant (mais beaucoup plus fâchant!) que ce qui est dépeint dans le public, ce qui permet d'être plus à l'aise et permet de s'affirmer... et voir point précédant.

Pour finir sur le sujet (c'est devenu notre mascotte^^):

Des photos, mais particulièrement deux photos. Hihi! Nous allons finir par le suivre à la trace sans le vouloir.

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