lundi 16 avril 2012

Dénonçons la diffusion du texte «Pour en finir avec les grèves étudiantes»!

Il y a plein de bonnes raisons de se plaindre, d'avoir peur, de hurler, et d'être scandaliséEs de la lettre que Bernard Guay, Directeur Général de la fiscalité du Ministère des Affaires Municipales, des Régions et de l'Occupation du Territoire (MAMROT), a écrite, et a réussi à diffuser sur le site de Cyberpresse.

Tout d'abord parce que c'est facho et haineux, ensuite, parce que c'est facho, pis finalement, parce que c'est crissement laitte pis facho.

On dénonce! On crie bien haut et fort notre dégoût et notre volonté de faire de ce monde un monde libre de fascisme. Libre de discours, d'idées et de pratiques fachisantes et sans espace pour la légitimisation et la propagation de ces mêmes idées.



Quand : mardi 17 avril à 14:00
Où : Place de l'Université du Québec, devant l’édifice du Soleil, 410 Boulevard Charest Est, Québec
Point d'arrivée : 10, rue Pierre-Olivier Chauveau, devant l’édifice du MAMROT, 15:45

Et voici une lettre de plainte qui peut servir à vous inspirer pour les vôtres. À envoyer au MAMROT et/ou au ministre responsable: plaintes@mamrot.gouv.qc.ca et ministre@mamrot.gouv.qc.ca

À qui de droit,


Le 12 avril dernier, le journal Le Soleil et Cyberpresse publiaient un texte de Bernard Guay, Directeur Général de la fiscalité du Ministère des Affaires Municipales, des Régions et de l'Occupation du Territoire (MAMROT), intitulé «Pour en finir avec les grèves étudiantes», et faisant ouvertement l’apologie de la haine et de la violence politique réactionnaire. 

Nous pouvions y lire: 

«Il ne suffit pas, pour faire échec à une opération préméditée et extra-légale comme celle-là, de prendre part aux assemblées, de déclarer publiquement son opposition ou de s'adresser aux tribunaux. Étant passé par là en mon temps, j'ai beaucoup d'admiration pour ceux qui ont posé de tels gestes, mais cela ne suffit pas: il faut s'organiser pour reconquérir le terrain. Dans les années 1920 et 1930, c'est ce qu'on fait les mouvements fascistes, en appliquant aux gauchistes leur propre médecine. Ceux-ci en ont gardé un souvenir si cuisant que, trois quarts de siècle plus tard, ils s'acharnent encore à démoniser cette réaction de salubrité politique. Les opposants aux grèves doivent donc cabaler, s'organiser pour franchir en masse les lignes de piquetage, apostropher les porteurs de carrés rouges où qu'ils les rencontrent, répondre à l'intimidation par le défi.» 

Je considère que cet extrait doit être pris au sérieux. Je considère que M. Guay a manqué de jugement et a agi de manière irresponsable en considérant le climat politique et social qui sévit présentement au Québec. Le contenu de cet article paru sur le site de cyberpresse est ,selon moi, un incitation public à la haine qui constitue un crime au sens de l'article 319(1) du Code criminel. En appelant à des actions de «salubrité publique» envers ceux qui portent des carrés rouges, M. Guay incite à la violence; ce qui est répréhensible en vertu du code criminel. 

Cette dérive appelle une réponse claire. Nous ne nous laisserons pas intimider ! C’est pourquoi nous appelons à la manifestation. 

Incitation publique à la haine

319. (1) Quiconque, par la communication de déclarations en un endroit public, incite à la haine contre un groupe identifiable, lorsqu’une telle incitation est susceptible d’entraîner une violation de la paix, est coupable :

a) soit d’un acte criminel et passible d’un emprisonnement maximal de deux ans;

b) soit d’une infraction punissable sur déclaration de culpabilité par procédure sommaire.

319(2) Fomenter volontairement la haine

(2) Quiconque, par la communication de déclarations autrement que dans une conversation privée, fomente volontairement la haine contre un groupe identifiable est coupable :

a) soit d’un acte criminel et passible d’un emprisonnement maximal de deux ans;

b) soit d’une infraction punissable sur déclaration de culpabilité par procédure sommaire.

De plus, Monsieur Guay contrevient évidemment au code d'éthique de la fonction publique québécoise :

L’obligation de neutralité politique et de réserve

Le fonctionnaire doit, dans l’exercice de ses fonctions, s’abstenir de tout travail partisan et faire abstraction de ses opinions politiques. Le fonctionnaire doit faire preuve, tant dans sa vie privée que dans sa vie professionnelle, de réserve quant à la possibilité pour lui de faire connaître publiquement ses opinions politiques. 

Pour tous ces motifs, je vous demande de prendre les mesures qui s'impose dans les circonstances afin de démontrer que de tels propos aussi irréfléchis qu'irresponsables ne peuvent et ne doivent pas être cautionné par nos institutions Gouvernementales. Par la même occasion, nous dénonçons la dérive autoritaire que nous constatons à l’endroit du mouvement étudiant dans sa juste lutte contre l’augmentation des frais de scolarité.

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